Il en fallait de l'imagination pour inventer 12 nouvelles à partir de chacun des 12 objets design, points de départ de ce recueil!
L'auteur se sort de cet exercice de style avec maestria. Il parvient à créer suspense, dépaysement et poésie jusqu'au bout de ces formats courts, à susciter la curiosité, l'empathie, la surprise du lecteur. Chaque nouvelle est un régal, à tel point que choisir sa préférée est malaisé. On se plait à imaginer l'ingéniosité déployée à trouver l'ordre dans lequel les présenter. Si la dernière, "Allègement" est celle qui clôt ce recueil je me plais à croire que ce n'est pas là le fruit du hasard. Et c'est d'ailleurs peut être à elle qu'irait ma préférence. Et la vôtre?
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Quelle imagination et quel suspens ! A travers des objets plutôt insolites du quotidien, nous sommes embarqués dans les méandres et les aléas de le vie : une somme de petits hasards qui font bien les choses ! Même s'il est difficile d'avoir une préférence car toutes ces nouvelles tiennent leur part de poésie de sensibilité et de suspens, mention spéciale pour la première nouvelle qui résonne en moi comme par "magie"
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Une larme
Amàlia ne pouvait décoller son visage du hublot. Qu’il était étrange de voir son île depuis le ciel, de voler au-dessus de la bouche du volcan, posé sur le bleu de l’Atlantique, pour elle qui avait tant foulé ses champs de lave. Qui avait passé tant de temps à tailler les vignes de Dom Fonseca.
Famille et amis avaient pleuré et chanté un chant de Dispidida, mi-triste mi-joyeux destiné à ceux qui s’en vont et dont on le sait si on les reverra. “Tu es trop belle pour rester ici, un jour tu partiras, je le sais et ça me brise le cœur…” lui chantait déjà Rafa des années plus tôt et elle riait de ses bêtises, de ses déclarations grandiloquentes. Pourquoi partirait-elle ? Ses parents comme ses sœurs avaient besoin d’elle et puis elle aimait le rocher ardent sur lequel elle était née. À peine avait-elle quitté une demi-douzaine de fois son bourg de Saõ Filipe pour rejoindre Praia, la capitale de l’archipel du Cap-Vert. Et voilà qu’elle était partie pour de bon.
L’œuvre nigériane
C’est tôt le matin, lors d’une de ses promenades sur la plage, qu’Aristide trouva le morceau de bois. Dès le jour levé, il ne tenait plus allongé. Après tant d’années à servir la raffinerie, même si elle avait fini par le recracher comme un noyau, son rythme n’avait pas changé. Ce matin, le vent claquant soulevait la mer en vagues nerveuses. Au loin, il apercevait les silhouettes bleutées des cheminées recouvertes de panaches de fumée. Il n’était pas parti très loin. Le bois flotté, une sorte de planchette épaisse et biscornue, était roulée par le ressac. Il l’attrapa en pataugeant et revint s’asseoir sur le sable pour observer sa trouvaille.
Serge Legrand-Vall vous présente son ouvrage "Un oubli sans nom" aux éditions In8.
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Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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