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EAN : 9782864329602
128 pages
Verdier (03/01/2018)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Il y a des noms de villes qui semblent condenser tout le pouvoir attractif d’un lieu, toute la mythologie sur quoi se fonde notre désir de voyager. Ainsi Tombouctou, Zanzibar, Vancouver ou Valparaiso…

C’est le nom d’Obock, celui d’une ancienne colonie française devenue aujourd’hui port de la République de Djibouti, qui est à l’origine de ce récit et du voyage que Jean-Jacques Salgon entreprend en février 2016 pour, selon ses mots, aller « visiter ce q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Au Bar de l'Univers, je demande Obock (et de la limonade).
Obock n'est qu'un plateau désertique et aride ouvert sur l'Océan Indien quand Paul Soleillet (1842-1886) implante une société commerciale et reconnaît le chiche territoire hanté par les nomades Afars comme une possession française. Il commerce et prospère jusqu'à ce qu'une insolation le foudroie à 44 ans. Arthur Rimbaud (1854-1891) se démène dans les parages, croise Soleillet, discute, échafaude des plans de vente d'armes, probablement mais rien n'atteste ces échanges possibles. le poète quittera la contrée sur une civière de fortune pour aller se faire amputer à Marseille. le cancer le terrassera à 37 ans. Comment de tels lieux où les traces des comètes sont dissoutes depuis si longtemps ne peuvent-ils pas aimanter les âmes errantes d'aujourd'hui ? Jean-Jacques Salgon (né en 1948), enseignant retraité, docteur en physique, reprend un voyage initié en 1973 et continué en 2016, mêlant ses trajectoires à celles de Soleillet et de Rimbaud, à la recherche de ce qui n'existe plus, se dissimule, résiste toujours. Ne reste plus que l'air du temps à saisir mais n'est-ce pas dans les lumières, les reflets, les odeurs, toutes choses fugitives, que le réel se dévoile dans sa continuité ? : « On regardait le soir tomber avec le sentiment d'un éphémère qui nous faisait toucher du doigt l'éternité ». le récit autobiographique s'insère naturellement dans les biographies conjuguées et rêvées des illustres aventuriers. le style tenu mais fluide autorise une lecture aisée. le rimbaldien pourrait penser qu'il apprend peu de choses de prime abord mais le texte vivifie et actualise une errance qui se transmet, dans un mouvement de balancier, du nord au sud, du sud au nord. Rimbaud est venu s'échouer en Abyssinie pour des raisons économiques. Quand Soleillet était connu, Rimbaud se consumait en tâcheron anonyme. Par une pirouette du destin, le poète glorifie tous les lieux et les hommes qu'il aura approchés. Bien qu'il ait le souci de tout documenter, Jean-Jacques Salgon n'en esquisse pas moins un parcours métaphysique jalonné de fulgurances poétiques : « Rimbaud… est un univers à lui tout seul ; une vérité cachée dans une âme et un corps. C'est sans doute pour ça que les autoportraits flous de Harar nous paraissent si vrais ».
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Récit passionnant de l'épisode oriental de Rimbaud!
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Videos de Jean-Jacques Salgon (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Jacques Salgon
Entretien réalisé par Julia Cordonnier (montage : Agnès Touzeau)
Jean-Jacques Salgon, « Ma vie à Saint-Domingue », Verdier, 2011. https://editions-verdier.fr/livre/ma-vie-a-saint-domingue/
Quatrième de couverture :
« Ma vie à Saint-Domingue » raconte une histoire, des histoires. D'abord celle de Toussaint Louverture, génial stratège et héros de la révolte des esclaves dans l'ancienne colonie française de Saint-Domingue, aujourd'hui République d'Haïti, et que Napoléon fit déporter et emprisonner au fort de Joux où il mourut de froid et de maladie le 7 avril 1802. Celle aussi de ses enfants, Isaac et Placide, qui furent un temps les hôtes de la France (qui les accueillit comme élèves dans son Institution Nationale des Colonies) avant d'y revenir, six ans plus tard, contraints et forcés, assignés à résidence, au moment de l'arrestation de leur père. Celle de Déguénou, le père de Toussaint, capturé en Afrique et vendu comme esclave. Celle d'Aimé-Benjamin Fleuriau parti de la Rochelle et devenu planteur à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince. À tous ces destins et d'autres encore se mêlent les propres souvenirs de l'auteur dans un système de réminiscences qui entrent en résonance avec l'histoire qu'il s'efforce de mettre au jour afin, nous dit-il, de se la réapproprier, comme si on l'en avait préalablement privé. Car si – dans les circonstances dramatiques qui continuent de frapper Haïti – le projecteur a été soudain braqué sur ce pays, son histoire et les liens particuliers qui l'unirent jadis à la France sont encore trop méconnus. de ce manque ressenti est donc né un petit livre qui n'est en rien celui d'un historien mais plutôt celui d'un voyageur curieux qui aurait provisoirement choisi d'explorer le temps plutôt que l'espace.
Site : https://editions-verdier.fr/ Facebook : https://www.facebook.com/EditionsVerdier Twitter : https://twitter.com/EditionsVerdier
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