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EAN : 9782757863596
Points (10/11/2016)
4.27/5   41 notes
Résumé :
" Je souhaite que sur ma tombe on grave les mots "Poète, nouvelliste, essayiste", dans cet ordre précis ", a dit Raymond Carver. C'est dire la place qu'occupe la poésie dans son ouvre. Ces poèmes-là, il les a écrits dans les trois dernières années de sa vie, alors qu'il était déjà reconnu et célébré par tous. Ils sont comme sa prose, justes et clairs, sans artifices : " Me suis réveillé ce matin avec/Un besoin terrible de passer la journée au plumard/à lire. Y ai ré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Carver un nom qui claque comme une gifle ,ou deux ou trois ou dix…sur nos artifices ,nos minauderies !
Qui est ce Raymond ?
Un prénom qui ne me fait pas rêver !
Et pourtant je suis fascinée par ses poèmes

Il écrit sur le quodition et en fait surgir l'essentiel.
Comment arrive t il a épurer ses poemes et ne garder que ce qui est vital pour lui ?

Récuperer le sens de cette vie embuée,engluée dans un quotidien qu'on fuit.
Pas de questionnements existentiels , de pleurnicheries melancoliques et plaintives sans fin …juste une sobriété dans la descrition de cette vie banal poussée à l'extrême.
Pas un mot de trop.
Juste ce qu'il faut pour affirmer sa vérité.
C'est triste mais émouvant.
C'est banal mais surprenant.

Que de paradoxes !
Une logique implacable qui chemine ,sillonne.
Un orfèvre qui affine l'orlogerie de ses mots avec un telle precisions qu'il en devient un magicien.
Il laisse le lecteur compléter les interstices de silence qu'il y a laissé.
Ces silences de ce qu'il ne dit pas.
Ce mystère qui s'impose mais qui ne titille pas notre curiosité.
Un état de fait qui s'affirme sans complaisance ni concession.
Comme un esquisse.

Comment transposer cette esthétique dans sa propre écriture ?
Comment laisser la place à ces surgissements qui ne sont pas là pour plaire mais juste pour être ?

Pas très rigolot ce Raymond …
Va falloir que je me fasse un bon livre amusant et joyeux pour me détendre.
Ma vérité immédiate et irrépressible : c'est un besoin urgent de rire ^^

A force de me concentrer , j'ai l'impression de ne plus avoir respiré pendant toute l'écriture de ce billet ^^

J'étais en apnée …
Ca y est ; je respire à nouveau ^^

Esperons que Carver aura au moins reussi à me faire aimer ce quotidien qui peut parfois contenir des eclats de bonheur qu'il suffit juste de ramasser au fur et à mesure.
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On dit le vin gagne avec l'âge. Certains écrivains aussi. Raymond Carver que l'on connait surtout pour ses nouvelles, a réalisé quelques recueils de nouvelles, dont le dernier volume de la série en publie 3 : Où l'eau s'unit avec l'eau, La vitesse foudroyante du passé et Jusqu'à la cascade. Les deux premiers sont tout à fait remarques ! Je dirais même que certains poèmes déplacent quelques-uns des recueils de nouvelles au second plan dans l'oeuvre de Carver, c'est pour dire.

On retrouve une écriture avec une concision encore plus extrême, il ne reste que l'essentiel. Pour les lecteurs du nouvelliste, ce sont des thèmes connus, des histoires où les personnages se déchirent, avec beaucoup d'alcool, de cigarettes, mais à y regarder de plus près, les poèmes les présentent sous un nouvel éclairage. Une sorte de distance ou de retenu. C'est ici que quelques éléments de biographie permettent de saisir ces subtiles transformations. Ces trois recueils sont écrits à la fin de la vie de Carver, lorsque les tracas sont derrières lui. En plus, il a Tess. À ce sujet, Ray Carver me fait beaucoup penser à Tom Waits, chanteur dont les premières années ont été follement remplies, à tel point, que s'ils continuaient dans cette direction, cela aurait pu mal finir. Tant l'un que l'autre, une Tess ou une Kathleen Brennan, leur ont permis de poursuivre la route un peu plus longtemps que prévu et surtout, d'accomplir des choses formidables.

C'est pour cette raison aussi, que le ton change, ils s'approchent même parfois de la mièvrerie, mais connaissant la vie qu'ils ont vécue, ces instants de bonheur ont une autre saveur. Il y a aussi une sorte de mélancolie douce, lorsque l'on sait que l'on ne recevra plus de coup, que nous sommes désormais protégés. 

Dans ces 3 recueils, Carver ressasse des histoires que l'on connait déjà, le type qui se trouve dans une maison louée, obligé de partir ou une soirée qui se termine mal, avec la gueule de bois, ou encore les quelques moments paisibles à pêcher, ou, ou, des souvenirs avec son père, son fils, son ex-femme... rien de neuf sous le soleil, mais Carver fait l'effort de les fixer avec une précision encore plus grande, avec une netteté comme s'il savait que ce serait la dernière fois qu'il pourrait raconter ses histoires. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai moins apprécié le 3e recueil - jusqu'à la cascade. Carver se sait malade, il sait que ses jours sont comptés et, par conséquent, écrit pour la postérité, pour Tess qui restera après lui. Il m'a semblé l'exercice un peu forcé, mais pour ceux qui ont lu une bonne partie de son oeuvre, le voir écrire/tenir jusqu'au bout, ça l'a quelque chose de touchant.
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Si Raymond Carver (1938-1988) est surtout reconnu pour ses nouvelles, il serait fou de passer à côté de son recueil de poèmes publié aux éditions Points et intitulé sobrement Poésie. Réunissant Where Water Comes Together with Other Water, Ultramarine et A New Path to the Waterfall, ce précieux recueil est déroutant de prime abord car on n'y trouve point de poésie comme on l'entends au sens commun. Raymond Carver puise sans réserve dans son quotidien le plus farouche pour en extraire la moelle, aussi dure à mâcher soit-elle. On est carrément proche de la micro-nouvelle tant ces morceaux de vie parfois ingrate sont retranscrits sans artifice. Déconcertant certes au premier abord, mais après quelques pages, quel plaisir de comprendre que Raymond Carver presse le quotidien pour vivre la poésie qu'elle contient, même lorsque la vie s'acharne sur lui. La mémoire du poète fuse dans les recoins de l'homme pour y puiser des souvenirs sexuels, des instants suspendus dans le temps, de moments de plaisir simple. On s'accroche aux mots de l'écrivain, on partage des sentiments forts (« Je t'aime, frangin, t'as dit. Et puis un sanglot est passé entre nous. J'ai serré le combiné comme si c'était le bras de mon pote. Et j'aurais voulu pour nous deux pouvoir refermer mes bras sur toi, mon vieux copain. Je t'aime aussi, frangin. J'ai dit ça, et puis on a raccroché. »), on vit avec lui sa vie tout simplement (« On avait envie de tomber à genoux et demander pardon pour nos pêchés, pardon pour nos vies. Mais c'était trop tard. Trop tard. Plus personne pour nous entendre. Nous avons dû assister à la démolition de la maison, le terrain a été remis à plat, et puis on nous a dispersé aux quatre vents. »). C'est cela, la poésie de Raymond Carver, de la réalité à l'état brut. Dans cet enfer social où la mort, l'alcool et la solitude rôdent comme des vautours affamés, le poète se raccroche à la littérature, à un morceau de jazz entendu à la radio, à une partie de pêche (« Et cette rivière soudain devenue noire et rapide. Je pris une inspiration et jetai quand même la ligne. Priant pour que rien ne morde. »), à une nuit d'amour (« On dira que ce n'était pas mon jour. Mais au contraire! Et pour le prouver j'ai cette petite morsure qu'elle m'a fait la nuit dernière. Une marque qui rougit ma lèvre aujourd'hui, pour me le rappeler. »). Et puis au delà de tout émerge la tendresse, la douceur. L'amour.
Lien : https://cestarrivepresdechez..
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« Poésie » réunit trois recueils écrits dans la seconde partie de sa vie (1977-1988). Il vit avec Tess Gallagher Il a arrêté l'alcool.
La sobriété lui permet de retrouver un second souffle créatif. Il se met sérieusement au travail, passe ses journées à écrire de la poésie. Tess Gallagher sa compagne lui procure l'environnement idéal. Equipé de sa machine à écrire, il tisse, il invente une identité propre. Authentique et audacieuse. Raymond Carver est un observateur du monde et de la langue. A travers la forme et l'esthétique, il communique sa vie émotionnelle, son expérience. La plupart de ses poèmes évoquent l'instant présent, le désir, le bonheur, la mémoire mais aussi la solitude, l'addiction à l'alcool. Certains poèmes ont de l'ampleur par leur forme et leur vision. C'est un homme qui regarde son environnement du sommet de son expérience et avec détachement.
Ce que je ressens c'est la fragilité humaine. Mon texte préféré est « Bonheur en Cornouailles »
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Ce recueil regroupe trois livres de poèmes de Raymond Carver. C'est tout simplement un sommet dans la poésie américaine du quotidien. Carver écrit sa vie familière en instillant un rien de fantaisie, de décalage ou d'ironie. Et ces détails prenant une signifiance universelle , vibrent d'une vérité inédite.
Ces textes peuvent êtres lus d'une manière indépendante, à tout moment de la journée, dans n'importe quel lieu, ils apportent une respiration, une émotion profonde. Carver joue avec la réalité, c'est sa matière première, les mots étant comme des gouges mettant en exergue les noeuds du bois.
A lire sans modération mais attention c'est parfois assez déprimant.
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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
La vitesse foudroyante du passé
LA TÉLÉ DE JEAN


Ma vie s’écoule sans heurt
ces temps-ci. Mais qui pourrait-dire
que jamais plus elle ne tanguera ?
Ce matin je me suis rappelé
une petite amie que j’ai eue juste après que
mon mariage a été rompu.
Une gentille fille nommée Jean.
Au début, elle n’avait pas idée
de l’ampleur du désastre. Cela prit
un moment. Mais elle m’aimait
tout plein malgré tout, disait-elle.

Et je sais que c’est vrai.
Elle m’hébergeait chez elle
où je menais
les petites affaires de mon existence
en me servant de son téléphone. Elle achetait
mon alcool, mais me disait
que je n’étais pas un ivrogne
comme les autres pochetrons le prétendaient.
Elle faisait des chèques pour moi
et les laissait sur son oreiller
quand elle partait au travail.
M’offrit une veste Pendleton
pour Noël, une veste que je mets encore.

Pour ma part, je lui appris à boire.
Et à s’endormir
tout habillée.
À se réveiller
en sanglots au milieu de la nuit.
Quand je partis, elle régla deux mois de loyer
pour moi. Et me donna
sa télé noir et blanc.

On se parla une fois au téléphone,
des mois plus tard. Elle était soûle.
Et, bien sûr, je l’étais aussi.
La dernière chose qu’elle me dit fut,
Est-ce que je reverrai ma télé un jour ?
Je fis des yeux le tour de la pièce
comme si la télé pouvait soudain
apparaître à sa place
sur la chaise de la cuisine. Ou encore
sortir d’un placard
pour se dénoncer. Mais cette télé
avait disparu dans ma débâcle
depuis des semaines. La télé que Jean m’avait donnée.

Je ne lui dis pas ça.
Je mentis, évidemment. Bientôt, dis-je,
très bientôt.
Et raccrochai le téléphone
après, ou avant, elle.
Mais ces paroles ensommeillées
une fois dites me firent sentir
que j’étais arrivé au bout d’une histoire.
Et qu’à présent, cet ultime mensonge
derrière moi,
                              je serais tranquille.

p.178-179
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Dormir


Il a dormi sur ses mains.
Sur un rocher.
Sur ses pieds.
Sur les pieds de quelqu’un d’autre.
Il a dormi dans des cars, des trains, des avions.
Dormi pendant le service.
Dormi au bord de la route.
Dormi sur un sac de pommes.
Il a dormi dans des toilettes publiques.
Dans un grenier à foin.
Au Super Dôme.
Dormi dans une Jaguar, et à l’arrière d’un pick-up.
Dormi dans des théâtres.
En prison.
Sur des bateaux.
Il a dormi dans des refuges en rondins et, une fois,
  dans un château.
Dormi sous la pluie.
Sous un soleil brûlant il a dormi.
À cheval.
Il a dormi dans des fauteuils, des églises, des hôtels de luxe.
Il a dormi sous le toit d’inconnus tout au long de sa vie.
À présent il dort sous la terre.
Dort encore et sans fin.
Comme un vieux roi.


/Traduction: Jacqueline H. jeem-Pierry Carasso et Emmanuel Moses
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La vitesse foudroyante du passé
CE MATIN


Ce matin, c'était quelque chose. Un peu de neige
sur le sol. Le soleil flottant dans un clair
ciel bleu. La mer était bleue et bleu-vert,
à perte de vue.
À peine une ride. Le calme. Je me suis habillé pour aller
me promener – résolu à ne pas rentrer
avant d’avoir engrangé ce que la nature avait à offrir.
J’ai suis passé devant de vieux arbres penchés.
J'ai traversé un champ caillouteux
semé de congères. Ai poursuivi
jusqu’à la falaise.
D'où j’ai contemplé la mer, et le ciel, et
les mouettes virant au-dessus de la plage blanche
loin en contrebas. Tout était ravissant. Tout baignait dans une froide
et pure lumière. Mais, comme d'habitude, mes pensées
se sont mises à vagabonder. J'ai dû me contraindre
à voir ce que je voyais
et rien d’autre. J'ai dû me dire voilà
ce qui compte, pas le reste. (Et je l’ai bel et bien vu
l'espace d'une minute ou deux !) Une minute ou deux
cela n'a pas laissé place aux rêvasseries habituelles sur
ce qui est bien, et ce qui est mal – le devoir,
les tendres souvenirs, la pensée de la mort, comment je devais traiter
avec mon ex-femme. Toutes les choses
dont j’espérais être débarrassé ce matin.
Les trucs avec lesquels je vis tous les jours. Ce que
J'ai dû piétiner pour rester en vie.
Mais une minutes ou deux j'avais réussi à oublier
moi-même et tout le reste. Je le sais.
Car en rebroussant chemin je n'ai plus su
où j’étais. Jusqu’à ce que des oiseaux s'envolent
des arbres noueux. Et filent
dans la direction qu'il me fallait prendre.

p.157-158
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SÉANCE DE LECTURE


Chaque vie humaine est un mystère,

la tienne comme la mienne. Imagine

un château avec une fenêtre s’ouvrant

sur le Lac Léman. Là, à la fenêtre,

lors des jours chauds et ensoleillés, se tient un homme

tellement plongé dans sa lecture qu’il n’en lève

plus les yeux. Ou quand ça lui arrive, il pose

le doigt là où il s’est arrêté, lève les yeux,

et dépasse l’eau du regard jusqu’au Mont Blanc,

et au-delà, jusqu’à Selah,

où il est avec une fille

et se saoûle pour la première fois.

La dernière chose dont il se souvient, avant

de sombrer, est qu’elle lui crache dessus.

Il continue de boire

et de se faire cracher dessus pendant des années.

Mais des gens vous diront

que souffrir est bon pour le caractère.

Vous êtres libres de croire ce que vous voulez.

Toujours est-il qu’il revient

à sa lecture et ne se sentira

pas coupable vis-à-vis de sa mère

dérivant dans son bateau de tristesse,

ou ne fera aucun cas de ses enfants

et de leurs problèmes sans fin.

De même qu’il n’a pas l’intention de penser à

cette femme aux yeux clairs qu’un jour il aima,

tombée aux mains d’une religion orientale,

et dont le chagrin n’a ni commencement, ni fin.

Laissez s’avancer tous ceux qui,

du château, ou de Selah,

pourraient se déclarer proches de l’homme

qui lit toute la journée, assis à la fenêtre,

tel le tableau d’un homme qui lit.

Laissez s’avancer le soleil.

Laissez s’avancer cet homme lui-même.

Que diable peut-il lire ?
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J'aime les rivières et la musique qu'elles font.
Et les ruisseaux, dans les clairières et les prairies, avant
qu'ils aient pu devenir des rivières.
Peut-être même que je les aime plus que tout
parce qu'ils sont secrets. J'oubliais presque
de dire un mot de leur naissance !
Est-il chose plus merveilleuse qu'une source ?
Mais les gros cours d'eau sont aussi dans mon coeur.
Et les lieux où ils se jettent dans les fleuves.
L'embouchure des fleuves où ils vont à la mer.
Ces lieux où l'eau s'unit
avec l'eau. Ces lieux se distinguent
dans mon esprit comme des lieux sacrés.
Mais ces fleuves côtiers !
Je les aime comme certains aiment les chevaux
ou les jolies femmes. J'ai le béguin
de cette eau froide et vive.
Rien qu'à la regarder mon sang bouillonne
et ma peau fourmille. Je resterais assis
à contempler ces fleuves pendant des heures.
Pas un qui ressemble à l'autre.
J'ai 45 ans aujourd'hui.
Qui me croirait si je disais que
j'en ai eu 35 autrefois ?
Mon coeur vide et tari à 35 ans !
Il a fallu cinq années
pour qu'il se remette à couler.
Je prendrai tout le temps qu'il me plaira cet après-midi
avant de quitter ma place au bord de ce fleuve.
Je suis content d'aimer les fleuves.
De les aimer tout du long en remontant
jusqu'à leur source.
D'aimer tout ce qui m'accroît.
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Vidéo de Raymond Carver
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/fanny-wallendorf-jusqu-au-prodige-53573.html Du plus loin qu'elle s'en souvienne, Fanny Wallendorf a toujours eu le goût de l'écriture. Dès 7 ans, elle garde en mémoire les courts textes qu'elle produisait. Mais c'est bien par la lecture qu'elle prend le chemin de ce qui fera d'elle une romancière. Fascinée par l'écriture et le personnage du poète et écrivain américian Neal Cassady, compagnon de route de Jack Kerouac, elle traduit ses correspondances et frappe à la porte des éditions Finitude qui s'enthousiasment pour son projet. Nous sommes en 2014. Dès lors, Fanny Wallendord traduit pour cette maison plusieurs textes de Raymond Carver et Phillip Quinn Morris. Mais Fanny Wallendorf n'oublie pas la gamine qu'elle a été et les propres histoires qu'elle a envie de raconter. Elle concrétise son rêve en 2019 avec « L'appel » puis en 2021 avec « Les grands chevaux » qui révèlent une écriture sensible, poétique mais rigoureuse et exigeante. Janvier 2023, voilà le 3ème titre de Fanny Wallendorf, « Jusqu'au prodige ». Nous sommes dans les années 40, la guerre n'est pas finie mais la Résistance est en marche. Thérèse a dû fuir, la mère est morte, le père est au combat, son frère, Jean, a été d'elle. La jeune Thérèse devait trouver refuge dans une ferme du Vercors mais la femme qui devait l'accueillir étant morte, c'est le fils de la ferme qui l'a reçue et en a fait son objet, l'a enfermée. Il est le chasseur. Quatre ans plus tard, au hasard d'une inattention de son geôlier, la jeune fille parvient à s'échapper. Mais là voilà seule dans l'immensité de la forêt, sans savoir où aller, cherchant à échapper aux menaces réelles ou fantasmées. Seule le souvenir de ses proches permet à Thérèse de garder l'espoir et d'envisager un avenir en retrouvant son frère Jean. Trois jours, trois nuits dans cette forêt. le doute, la peur, l'incertitude, le désespoir… jusqu'au prodige. Le texte est écrit à la première personne du singulier, c'est bien Thérèse qui nous parle et nous entraine dans cette aventure, ce chemin parsemé de ronces qui mène vers l'âge adulte. Le roman de Fanny Wallendorf est une réussite tant par l'originalité du sujet, la construction de l'histoire et la qualité de l'écriture, belle et sensible, presqu'onirique, qui rappelle que le moindre soupçon d'espoir peut aider à se relever de toutes les épreuves. « Jusqu'au prodige » de Fanny Wallendorf est publié aux éditions Finitude.
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