Ce roman est encore une tentative pour trouver celui qui aura, à mes yeux, le titre de "chef d'oeuvre de la littérature érotique". Celui-là n'est pas l'élu mais il est tout de même une belle découverte.
J'ai été joyeusement surprise par l'avant-propos. Pétillant, bourré d'humour et de légèreté, il nous invite au lâcher-prise, aux douces rêveries sensorielles et à un voyage "hors du cadre". Et j'aime beaucoup ce genre de proposition.
L'auteur a eu envie (ou besoin) ensuite de nous mettre en garde. Son "avertissement" m'a surprise positivement. Jamais je n'avais rencontré ce genre de propos au début d'un livre érotique. (Je n'en dis pas plus... pour titiller votre curiosité).
Et puis les nouvelles...
La première "Aimée ou le livreur de sushi" a mis la barre très haut. Cet expert en massage tantrique a su me transporter, corps et âme, dans cet ailleurs privilégié, vers cet intérieur doux et confortable qui diffuse ses parfums de bien-être total. Belle prouesse littéraire toute en subtilité, sensibilité et délicatesse.
Une autre nouvelle a éveillé les mêmes émotions chez moi : "Eve ou les pinceaux". Quel beau sentiment de découvrir les frissons d'une peau, l'abandon d'un modèle et l'envoûtement d'un peintre sous les poils d'un pinceau !
Les autres nouvelles sont originales, sympathiques, parfois émouvantes mais elles ne m'ont pas transcendée.
Au final, un livre qui mérite qu'on l'ouvre, seul ou à deux, un soir de match de foot ou de gala de patinage artistique, lorsque l'appel des sens et des rêves se fait sentir.
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- Languir est un de mes mots préférés. En japonais, on dit dêng dài. Le secret du plaisir réside dans la capacité à savoir languir. Chaque seconde d'attente décuple la puissance de la jouissance à venir.
- C'est un art, madame l'impatiente... Je prends plus de plaisir à sentir monter notre désir mutuel que dans la décharge qui conclura fatalement cette étreinte !
C'était écrit. Seul un geste de Daphné aurait pu encore changer le cours des choses, mais elle ne bougea pas, comme pétrifiée par la magie de l'instant.
Le temps semblait suspendu. Dans le silence absolu de la boutique, le souffle chargé d'émotion des deux femmes résonnait comme l'annonce de l'irrémédiable.