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Hélène Frappat (Traducteur)
EAN : 9782330143237
416 pages
Actes Sud (06/01/2021)
3.7/5   207 notes
Résumé :
Pour échapper, le temps d'un dimanche, à sa propre famille, Albert s'incruste au baptême de Franny, la fille d'un vague collègue, et succombe à la beauté renversante de Beverly, qui n'est autre que la mère de Franny. Quelques années plus tard, Albert et Beverly se marient. Chaque été, leurs enfants se retrouvent tous chez eux, en Virginie, formant une petite tribu avide de liberté, prête à tout pour tromper l'ennui. Mais un drame fait voler en éclats le rythme et le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 207 notes
De temps en temps, sortir de sa zone de confort a du bon. Comme vous le savez, la littérature américaine et moi, on ne fait pas bon ménage. Et Orange amère, j'aurai pu totalement passer à côté, faute aux nombreux clichés types américains et à une histoire qui jongle avec les ellipses à tout va.

Mais…

La magie a néanmoins opéré car il y a dans ce livre un côté fascinant du fait qu'il est totalement dépourvu d'émotions et de sentiments. C'est à vous, lecteurs de décider du regard que vous désirerez porter sur cette double famille américaine.

Tout commence avec une bouteille de gin et quelques oranges lorsque Albert Cousins (qui préfère s'éloigner de ses enfants quand il ne travaille pas) s'invite au baptême de Franny, la petite dernière du couple Beverley et Fix Keating. Beverley est éblouissante, son charme atteint Albert (Bert) et Franny dans les bras, Albert et Beverley vont s'embrasser. Chamboulant par la même occasion leur vie et celle de leurs progénitures. Albert a quatre enfants (qu'il préfère quand ils dorment) avec son épouse Tereza, Beverley, deux.
Cette famille recomposée va faire les frais de ce changement de bord.

Entre la Californie et la Virginie, on voyage ici durant cinquante ans dans des moments de vie de chacun. Personne n'est oublié contrairement à ce nouveau couple qui semble peu concerné par leurs (beaux) enfants.

Il faut certes s'accrocher avec ce livre car les sauts dans le temps désarçonnent. Les chapitres sont assez longs et prennent chacun leur temps de distiller une atmosphère disparate. C'est ici une radiographie cinglante et outrageusement choquante de la société américaine. On pourrait facilement imaginer un vieux film en noir et blanc tant ce livre est brillamment construit sur cinquante années.
Les oranges sont aussi un lien intéressant entre tous les désastres que vont subir enfants et ex conjoints. N'oublions pas que le titre original de ce livre est Commonwealth…
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Comment vous parlez d'un livre que les médias semblent avoir zappé?
Comment j'ai découvert ce roman " Orange amère" et une autrice Ann Patchett ? grâce au dernier numéro d'America. Voici peut-être l'occasion d'une deuxième chance.
" Orange amère " de Ann Patchett est l'histoire de deux familles qui se décomposent et se recomposent; Jusque là rien d'exceptionnelle, ce qui devient intéressant c'est la façon qu'a la romancière de traiter ce sujet mille fois abordé en littérature.
Tout commence au baptême de Franny Keating, drôle d'endroit pour un coup de foudre entre Albert Cousins une connaissance de Fix Keating le papa et Beverly Keating la maman de Franny.
Rien n'est jamais simple dans un divorce quand on est enfant, la perte de ses repères a de quoi déstabiliser, tout cela Franny la narratrice le subit.
Quand les quatre enfants de son beau-père débarquent pour les vacances d'été ça devient un joyeux bazar. Et puis un jour c'est le drame.
Ce qui aurait pu finir en secret de famille ou tout simplement oublié avec le temps va se retrouver dans un roman. Toutes ressemblances avec des personnages existants ou ayant existés ne seraient que pure coïncidence.
Sauf que le roman " Orange amère " devient un best Sellers et va réveiller des souvenirs cachés.
Quelle belle histoire !! j'ai aimé cette tribu, Albie, Franny, Jeannette…
" Orange amère" est comme ces bonbons acidulés que l'on garde en bouche le plus longtemps possible, sauf que comme toute bonne chose il y a une fin.
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Par un bel après-midi de juin, Fix (Francis) Kitting et sa très jolie femme Beverly organisent une fête à l'occasion du baptême de leur deuxième fille : Frances, qui deviendra Franny. Fix Kitting est flic, et s'il connaît vaguement Bert (Albert) Cousin, avocat au bureau du procureur, il ne s'attendait pas à le voir débarquer chez lui une bouteille de gin (une grande) à la main… À cause des effets du gin, Bert embrassera Beverly, ils tomberont amoureux, ils quitteront leur conjoint respectif ; les enfants de chaque couple resteront auprès de leur mère et de son nouveau conjoint, sauf les quelques semaines de vacances d'été qu'ils passeront chez leur père et leur belle-mère. Ainsi, Cal, Holly, Jeannette et Albie (Albert) Cousin, qui sont restés en Californie avec leur mère Teresa, passent une partie de l'été chez leur père, en Virginie, avec les filles de Beverly, Caroline et Franny Kitting.

Je voudrais une fois de plus déplorer que la quatrième de couverture révèle des événements dont le lecteur connaîtra une partie à la page 100 et le reste encore plus tard… C'est dommage parce que cela dévoile plusieurs élément capitaux de ce superbe roman magnifiquement construit, qui commence en 1964 et se déroule sur 50 ans. Au tout début de la lecture, les nombreuses ellipses, retours en arrière et sauts dans le futur peuvent surprendre : par exemple, le premier chapitre est essentiellement consacré au baptême de Franny. Mais dès le deuxième, on la retrouve adulte, au chevet de Fix malade d'un cancer ; son père lui explique alors comment le prénom d'Albie a été choisi et lui rappelle qu'il a dû le récupérer dans un commissariat parce que, ado, il avait mis le feu à son école… Ce qui s'est passé entre ces deux époques sera révélé très progressivement par différents protagonistes. Plus que les retours en arrière et les sauts dans le futur, ce sont donc les ellipses qui peuvent déstabiliser. En effet, le narrateur à la troisième personne adopte tour à tour le point de vue de différents personnages, et ce, à des époques différentes. le lecteur est donc parfois surpris, abasourdi même, par la révélation d'un événement qu'il ignorait ; un passage obscur s'éclaire, l'opinion que l'on avait d'un personnage bascule, et on a l'impression d'avoir enfin les clés pour comprendre, avant de se rendre compte que l'on n'est pas au bout de ses surprises…

Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce roman. J'en ai aimé la construction, l'attente crée par les ellipses, les changements de points de vue qui font vivre au lecteur le même événement sous un angle différent. J'ai aimé les relations de cette famille reconstituée, les amitiés improbables et les inimitiés qui disparaissent quand survient un drame. L'admiration éperdue d'une jeune femme pour un écrivain se transformant en amour me semble un motif souvent utilisé dans la littérature. En revanche, l'écrivain qui va écrire un roman à partir des confidences de cette jeune femme, révélant aux autres membres de la famille certains aspects qu'ils ignoraient du drame, les obligeant à réviser le jugement qu'ils portaient sur cette affaire, constitue un ressort romanesque qui m'a particulièrement séduite. En plus de son talent de conteuse salué par les critiques, Ann Pachett possède un humour subtil et manie plus qu'habilement l'ironie. Je n'avais jamais rien lu de cette auteure, mais j'ai retenu Bel Canto à la bibliothèque qui ne possède que celui-là. J'achèterai les autres !
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Je découvre avec grand intérêt Ann Patchett, à travers cette chronique familiale douce-amère, comme les oranges cueillies si facilement sur les arbres du jardin, en Californie, où commence l'histoire.

Une maison d'Américains de classe moyenne classique . On y fête un baptême, celui de Franny. Une rencontre improbable, coup de foudre entre la jolie maman, Beverly, et un intrus de passage, avocat, Bert. Puis, après leur remariage, deux familles recomposées, avec tout ce que cela comporte de blessures enfantines jamais guéries, de désillusions amoureuses, de conflits larvés, de deuils.

On pourrait se dire que le thème est banal, si souvent utilisé. Mais l'auteure est une conteuse de talent, qui maintient l'attention du lecteur. le ton est vif, souvent ironique, et ne verse pas du tout dans la sensiblerie. Il n'y a aucun jugement concernant les attitudes des uns et des autres, ce qui donne une ambiance particulière. Les personnages évoluent, il est surtout passionnant de voir les six enfants se transformer. le récit , elliptique, ne suit pas un ordre chronologique, mais ce n'est pas gênant du tout, au contraire, cette construction en kaléidoscope enrichit notre connaissance de l'intrigue et crée un mouvement, une dynamique.

Un auteur en perte de vitesse avec lequel Franny vivra quelques années aura l'idée d'adapter dans un roman les soubresauts de ces deux familles forcées de cohabiter un moment. Les réactions des personnes concernées seront diverses et mettront à jour des non-dits...

Il se dégage de cette lecture une tendresse, une nostalgie palpables, sous l'apparente distanciation de l'auteure. Nostalgie de l'enfance perdue, souvenirs qui ressurgissent, que l'on garde précieusement, au-delà des fêlures. Vraiment une belle rencontre avec Ann Patchett! Je n'en resterai pas là.
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Les oranges... c'est pour la mise en route, la mise en bouche, le premier chapitre.
Et pas qu'une, des tas ! Dont les peaux, une fois pressées, s'entassent dans l'évier lors de la fête de baptême de Franny, la petite dernière de Berverly et Fix.
Fruits dont le jus poisse les mains des uns et des autres, qui s'essuient comme ils peuvent au moment de se saluer.
Des montagnes d'oranges !
Bien sucrées, cueillies directement sur l'arbre en cette banlieue de Los Angeles, entraînant gaité (aidées en cela par « quelques gouttes » de gin) et accompagnant la naissance d'un amour (interdit).

L'amertume, elle,... nous tombe dessus sans prévenir dès le deuxième chapitre, et court deci-delà au fil des pages, poursuivant le lecteur.
Attention, pas l'amer d'une bonne marmelade qui flatte agréablement le palais, non, une amertume... existentielle, pourrait-on dire.

Le choc est rude... et m'aurait presque dissuadée de poursuivre... (resssenti très personnel)
(Hasard des PAL « romans » et « essais », je lisais en parallèle Ci-gît l'amer de Cyntia Fleury et j'ai pensé pouvoir vaincre l'amertume...)

Le roman se développe ensuite pour combler partiellement la cinquantaine d'années qui séparent les deux chapitres. Dans le désordre. Auprès d'un personnage ou d'un autre, une bribe d'époque puis une autre. Entre Virginie et Californie.

Alors, et les oranges ? Eh bien, tel un fil rouge on les retrouve de temps en temps dans le récit. Que ce soit sous forme d'innocentes vodka-orange ou de nettement moins inoffensifs essains d'abeilles, les butinant et modifiant tragiquement certaines trajectoires.

Des personnages finiront par en vouloir aux orangers et aux oranges : « Bert a promis de couper les orangers dans le jardin (...) Il était furieux contre ces arbres ».

J'ai apprécié l'idée de la mise en abîme avec le roman dans le roman de titre éponyme qui révèle au grand public une histoire que les membres de la famille eux-même ne connaissaient pas... mais cela n'occupe qu'une petite part du récit.


Ayant sous les yeux le titre français, pas mal choisi je trouve, j'ai donc cherché -et trouvé- les fameuses oranges.
Le titre original me parle peu « Commonwealth » ? Je n'ai pas saisi le lien (si quelqu'un veut m'éclairer...)

En résumé, mon espoir et mon enthousiasme du début ont décliné de page en page, pour finir pas loin de zéro.

Cette lecture m'a finalement fait un peu le même effet que l'écoute de « Avec le temps» de Léo Ferré : avec le temps, oui, tout s'en va...
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critiques presse (3)
LeJournaldeQuebec
06 février 2019
Un roman qui pourrait tour à tour être qualifié de superbe, poignant et accrocheur. Bref, un roman à côté duquel il serait vraiment très dommage de passer.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeFigaro
05 février 2019
Ann Patchett excelle à raconter les scènes de la vie, avec un humour doux teinté de mélancolie et d'émerveillement.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
13 janvier 2019
Orange amère se dévore comme un roman sentimental arrosé d’ironie désabusée.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
C’était le maximum d’excuses qu’il pouvait formuler et ça la perturba, parce que même s’ils n’avaient ni la place, ni le temps, ni l’argent pour le garder, même si elle ne lui pardonnait pas d’avoir disparu pendant les huit dernières années, à l’exception d’une carte postale de temps en temps pour leur dire qu’il n’était pas mort, la pensée de son départ lui donna envie de se lever et de fermer la porte à clé. (p. 144)
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Le voyage avait duré cinq heures et demie. Entre deux nouvelles de Munro, elle avait contemplé l'étendue infinie des champs couverts de neige, percés d'une centaine de milliers d'épis de maïs brisés, et les ombres longues que ces tiges couvertes de chaume projetaient sur la neige dans la lumière de fin d'après-midi. Elle avait appuyé sa tête sur la vitre. Un champ, un autre champ, un autre encore, et pas un centimètre d'espace gâché pour quelque chose d'aussi décoratif et dépourvu de fonction qu'un arbre.
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A les voir ensemble tous les six, on pensait plutôt à une colonie de vacances qu'à une famille, à des enfants que seul le hasard avait déposés sur le même trottoir. Il était très difficile de deviner la relation qui les unissait, même ceux qui étaient du même sang. (p82)
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Les américains adorent l'idée de vacciner les Africains. Quoi de plus beau qu'une photo de petits enfants nigérians poussiéreux faisant la queue pour recevoir un vaccin, en une du New York Times? Mais pour leurs propres enfants, les mères new-yorkaises trouvent que la vaccination est dépassée. Elles disent que ce n'est pas assez naturel, qu'elle pourrait causer un mal supérieur à celui qu'elle empêche. J'ai passé la journée à convaincre des femmes qui ont fait des études universitaires de vacciner leurs enfants, et elles s'engueulaient avec moi.
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Le point de vue de Fix (le père Keating, policier) sur la loi était plus simple : il voulait que ses filles deviennent avocates parce que les avocats gagnent très bien leur vie. Si Caroline et Franny étaient financièrement indépendantes, il y aurait moins de chance qu’un jour elles quittent le type auquel elles étaient mariées pour un type riche. Fix était persuadé que l’histoire se répète, et il n’essayait jamais d’enjoliver la répétition. Si les choses étaient arrivées une première fois, elles pouvaient carrément se reproduire.
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Video de Ann Patchett (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ann Patchett
Bande annonce du film Bel Canto (2018), adaptation du roman d'Ann Patchett
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