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EAN : 9791090685765
87 pages
Le muscadier (14/02/2017)
3.72/5   9 notes
Résumé :
« Ici, les larmes ne font pas partie de la vie. Mais tout est trempé comme si on pleurait sans cesse. Ici, je n'ai pas peur de m'enfoncer dans la boue qui me sépare de ma soeur... pour la retrouver. »
Après avoir été envoyée en Malaisie comme domestique, une adolescente cambodgienne revient en catastrophe dans la ferme des parents. Elle est sous le choc. Que lui est-il arrivé, de l'autre côté de la mer ?
À travers cinq récits courts ou longs comme la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Au Vietnam, au Cambodge ou en Thaïlande, la vie est dure pour les enfants issus de parents pauvres.
Nous, adultes, on le sait, mais on ne fait rien, ou pas grand chose.
Ce livre, engagé, révolté, s'adresse aux adolescents, et retrace simplement, sans fioritures, le quotidien de certains de ces enfants sacrifiés.
Ecrit par Mireille Disdero, écrivaine voyageuse, ce petit livre parût dans la collection "Rester Vivant" édité par "L'éditeur qui cultive le bon sens", le Muscadier, est sans prétention mais ne pratique pas la langue de bois. Ici, pas de bons sentiments dégoulinants, ou de mièvreries amoureuses sans saveur. Pas de formatage, mais la dure réalité sans fard, celle des gamins sacrifiés par leur famille pour un peu d'argent, la vie de ces gamines que les touristes viennent "visiter" comme on ferait du shopping.

Je remercie les éditeurs de cette collection, Rester Vivant, dont j'avais déjà reçu un exemplaire grâce à une opération Masse Critique, sous le titre "Station sous-paradis" (voir critique), qui m'ont sympathiquement envoyé, sans que je n'ai rien demandé, 3 nouveaux livres jeunesse, dont celui-ci, Orient Extrême.
Bravo à leur initiative, et bravo à ses auteurs, au ton juste qui fait mouche. C'est à chaque fois une lecture courte, simple sans être simpliste, dense et riche d'apprentissages divers. Les ados ne sont pas pris pour des créatures formatées et décérébrées qu'il faut distraire à tout prix, même au prix de leur intelligence et ouverture d'esprit. Ils sont ici informés sur ce qui se passe dans le monde, cela les porte à réfléchir, à faire des recherches, à s'intéresser à autre chose que leur petit monde, à l'instar du jeune homme de la fin du livre.
Encore merci aux éditions le Muscadier. Jolie lecture.
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Recueil de cinq nouvelles qui évoquent la condition des jeunes filles en Asie et la difficulté qu'elles ont de sortir de la pauvreté sans vendre leur âme.

Deux histoires sont particulièrement émouvantes et se répondent. Celle de Sinoun vendue pour un sac de riz par ses parents et qui rentre dans son village détruite. Mise à l'écart et accusée de porter le mauvais oeil, elle va avoir la chance d'avoir une soeur courageuse...

Ce récit évoque les recruteurs qui font le tour de la misère pour acheter des jeunes filles. Ils font croire qu'un avenir meilleur les attend pour absoudre les parents d'un choix difficile quand la faim est quotidienne.

Il parle aussi de l'attrait de la grande ville et de l'eldorado qu'elle peut sembler représenter pour une campagne oubliée.

La seconde histoire est complémentaire. C'est le trajet d'un jeune homme occidental, marqué par ses vacances en Indonésie et les scènes entrevues, qui décide de retourner tenter de sauver une enfant en attendant de devenir peut-être médecin dans l'humanitaire.

Des trajets durs mais qui sont plein de vie et d'espoir. L'auteur qui habite en Asie et connaît au plus près leur existence, porte jusqu'à nous ces voix souvent oubliées. Elles sont celles de l'enfance maltraitée.

Au-delà de la dénonciation de la gangrène de ce continent qui condamne ses petites filles à se prostituer et à être traitées en objet, il y a aussi beaucoup d'amour. Celui de la famille qui tente de résister mais aussi celui de tous ceux qui refusent de se résigner.

A lire !

Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Mireille Disdero nous propose un recueil de cinq nouvelles sur la vie d'adolescents en Asie du Sud-Est. Pauvreté, misère, mais aussi prostitution et violence, ce sont des témoignages de ce qu'elle a dû voir car elle a vécu dans ces pays.

La nouvelle le plus longue présente Sinoun, une adolescente vendue par sa famille pour quelques sacs de riz et un smartphone. Soi-disant pour un travail de domestique en Malaisie, en réalité pour être à l'entière disposition de son patron. Elle s'enfuit de cet enfer et revient chez ses parents en état de choc. Pour sa famille c'est une honte qu'elle revienne ainsi et il n'y aura que sa soeur pour essayer de la sauver en s'enfuyant avec elle.

Dans une autre nouvelle très sombre, un adolescent (européen ?) revient à Bali après y avoir passé des vacances avec ses parents. Il a été traumatisé par la vue d'une jeune adolescente de l'âge de sa soeur en train de se prostituer. Naïvement il veut revenir la sauver et ensuite faire des études de médecine (comme le souhaite son père) mais pour travailler dans l'humanitaire et aider les plus démunis.

Mireille Disdero réussit à exprimer sans pathos la misère qui guette les adolescentes les plus pauvres sous forme de maltraitance et de prostitution. Pourtant une faible lueur d'espoir (très faible) apparait dans chaque nouvelle. Il y a beaucoup de malheur mais aussi la volonté individuelle de s'en sortir ou au moins d'aider les autres à le faire. Beaucoup de sensibilité et d'émotion dans ce récit très fort (comme tous les romans de cet auteur)
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Merci à Babelio et aux éditions le Muscadier de m'avoir envoyé ce recueil de nouvelles dans le cadre de la dernière masse critique Jeunesse :)
Ce n'était pas mon premier choix mais ça m'a fait très plaisir de le lire.
Nous avons donc là cinq nouvelles, qui nous plonge en Asie du Sud-Est.

L'infiniment petit est la première, qui se déroule au Vietnam. Plus précisément à Hanoï, un soir d'été. Quatre lignes nous faisant découvrir deux petites filles qui jouent à s'enlever les poux.
C'est un peu court, ça décrit une petite tranche de vie.

Direction le Cambodge avec "Do yo want a cup of tea ?" , la plus grande nouvelle du recueil.
Nous sommes au sud de la province de Siem Reap, dans les rizières, avec Sinath et sa jumelle Sinoun. Cette dernière a été envoyée en Malaisie et est devenu malgré elle une esclave des temps modernes. Abusée par ses employeurs, elle est revenue dans son pays mais ça se passe très mal, son père l'a enchaîné car elle porte malheur et ne peut que leur apporter des ennuis ! Mais Sinath a décidée de s'occuper de sa jumelle, et de la secourir...
C'est une nouvelle très poignante, très dure, qui montre les croyances des peuples vivant dans des zones reculés. ça dénonce aussi l'esclavagisme moderne. C'est une nouvelle dure à lire par moment mais vraiment pas mal du tout. C'est celle qui m'a le plus intéressée.

Ruelles obscures, la troisième, se déroule en Indonésie, Île de Java, en début de nuit à Jakarta.
8 lignes seulement, mais très poignantes car ça évoque la prostitution enfantine.
Pas besoin de faire de grands discours pour se sentir mal à l'aise ! Elle est courte cette nouvelle mais tout est dit dedans !

En Indonésie toujours, mais cette fois ci sur l'île de Bali. Nous découvrons les deux visages de l'île avec un jeune homme venu passer des vacances, et c'est pas mal du tout. Là encore l'auteure parle de la prostitution enfantine.
Certains passages font mal au coeur, mais l'ensemble est bien ficelé et c'est une bonne nouvelle, très intéressante.

Et enfin, la dernière : "Chienne de vie" nous emmène cette fois-ci en Thaïlande, où un chien passe sa journée à l'ombre, se couchant suivant l'ombre. Et toute la journée, les véhicules le contournent.
C'est une nouvelle qui m'a fait sourire, avec une dernière phrase que j'ai trouvé très vraie : "Tant que les hommes contournent le chien endormi au milieu de la rue, rien ne sera perdu pour l'humanité".

J'ai aimé ce recueil de nouvelles sur l'Asie. Je n'ai jamais eu l'occasion d'y aller mais j'ai vu de nombreux reportages sur ce continent et donc les conditions de vie décrites dans ces nouvelles ne m'ont pas étonnées.
J'ai trouvé l'ensemble bien écrit, bien ficelé avec certains passages très touchants.
Je ne regrette pas du tout de l'avoir choisi et de l'avoir lu.
je mets trois étoiles et demie :)
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Orient Extrême nous plonge dans le quotidien de l'Asie du Sud au travers de cinq petits récits, cinq tableau de vie.
Mireille Disdero retranscrit la vie des gens qu'elle rencontre en parcourant l'Asie. Certains de ces 5 tableaux sont très courts, ils sont telles des photographies pour décrire au lecteur une scène quelconque et ordinaire dans une ville asiatique. Par le biais de quelques phrases, l'auteur permet d'informer le lecteur de la pauvreté et de la corruption de ces lieux.
Deux récits sont plus centraux car plus développés.
Le "premier", "Do you want a cup of tea", raconte l'histoire de Sinath, une jeune fille qui vit au Cambodge. Sa soeur Sinoun a été "vendue" par son père pour devenir domestique en Malaisie. Elle a été victime d'esclavagisme et va revenir auprès de sa famille totalement désorientée. Sinath va tenter de trouver une solution pour sauver sa soeur d'une misérable existence recluse.
Le deuxième récit, "Dans le cratère", permet de découvrir la tranche de vie d'un jeune garçon, fils de médecin. Ce dernier était venu à Bali pour les vacances avec sa famille et avait pu découvrir "l'envers du décors" des villes touristiques avec leurs hôtels et leurs richesses. Quelques semaines plus tard, il revient dans ce cratère où il avait découvert la prostitution des enfants... il veut retrouver cette jeune enfant et lui trouver une solution pour sortir de sa misère.
La forme de cet ouvrage peut surprendre mais finalement ce procédé en "recueil" permet un tour d'horizon des conditions de vie d'adolescents en Asie. le lecteur en apprend peu à peu par la description des passants dans la rue ou par le récit plus complet des événements qui rythment la vie des personnages.
Cet ouvrage permet de traiter de la pauvreté, la misère, les coulisses du tourisme ou encore l'esclavagisme moderne. Il est à noter pourtant que l'auteur ne tourne pas sa narration vers le drame mais reste dans la description et dans la prise de recul. Malgré les faits racontés, il reste de l'espoir comme en témoigne les derniers mots du court récit ''une chienne de vie".
J'ai apprécié cet ouvrage qui m'a permis de mieux connaitre les conditions de vie dans les pays asiatiques. Les personnages sont décrits avec justesse et ont des tempéraments intéressants.
Je remercie Babelio et les éditions Lemuscadier de m'avoir permis de découvrir ce recueil de nouvelles.
Je recommande la lecture de ce livre dès la 3ème, vers 14-15 ans.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Quand je me retourne vers notre mère, elle n’a pas bougé. Telle une statue qui s’abîme sous le soleil et me regarde m’éloigner d’elle. Dans ses yeux, je trouve la force qu’elle y concentre pour nous aider à quitter la famille et le lieu où nous sommes nées. Dans ma tête, et dans ma tête seulement, je cours vers elle une dernière fois et la serre très fort, comme si on n’allait plus jamais se revoir sur terre. C’est peut-être le cas, qui peut savoir ? Je ressens quelque chose de fort, pour elle. Une affection, qui ne se concrétise jamais en vrai, mais qui pourtant existe. Un fil invisible qui nous tresse ensemble.
J’enregistre son visage maigre. Sa jupe bleue avec un accroc reprisé devant. Ses cheveux noirs très longs, attachés en queue de cheval avec une barrette argentée. Ses mains qui ne savent pas s’arrêter de travailler. Et sa voix, que je n’entendrai plus que dans ma tête. J’enregistre ma mère toute entière, avant de la laisser derrière moi.
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Lui, 18 ans et des poussières, adolescent sur les bords et encore habité par l’incandescence, trouvait que tout était parfait à Bali. Les rizières inondées de lumière à Ubud, les stridulations d’insectes qui laissaient penser que l’été durerait toujours, le ciel de lave quand le soleil s’enfonçait dans la jungle, les boutiques à la pelle où pêcher des souvenirs « trop drôles ». Et le soir, l’apothéose avec les danses sacrées du Pura Taman Saraswati, le gamelan, sa musique céleste, la mare de lotus en fleurs et les moustiques qui y pondaient pour dévorer les vivants… Mange, prie, aime ! Il était fou de Bali.
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- Ce que j'ai osé, sur la place du village, danser devant les hommes, c'est ce que je devais faire devant mon patron et ses amis saouls. La première fois, je suis morte. Celle que j'étais avant a disparu pour toujours. La preuve, après, quand ça a recommencé, ma peau est devenue du carton. Je n'ai plus rien senti. Tu comprends ? Une poupée avec rien dedans. Pas de tête qui pense ou ressent. Juste un corps de carton ou de plastique inerte pour leur échapper.
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Quand nous pénétrons dans la cabane, les bambous de la cloison se mettent à grincer comme si quelqu’un s’y appuyait. J’éteins aussitôt la lampe pour que nos yeux s’habituent à la pénombre et distinguent ce qu’elle cache. Immobiles et silencieuses, nous écoutons. Rien en dehors de la pluie inondant la terre. On entend l’eau s’agiter sous le mince plancher et dévaler vers les rizières.
À nouveau, un bruit de pression contre les bambous. Et si quelqu’un nous trouvait ensemble et allait nous dénoncer sur la place du village ? Pourtant, si un danger nous guettait, le chien grognerait en montrant les dents. Mais je ne le vois pas…
- Yong ?
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Sinoun n'a rien dit et ne se confiera peut-être jamais à moi, à cause de la honte qui engendre un silence de béton armé chez nous. On n'a pas appris à gémir, à dire le mal qu'on nous fait, surtout pas aux proches qu'on risquerait de salir avec. Et Sinoun et moi étions les plus proches de l'univers avant son départ.
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