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EAN : 9782246820512
272 pages
Grasset (14/08/2019)
3.26/5   237 notes
Résumé :
Qui a lu l’œuvre publiée de Yann Moix sait déjà qu’il est prisonnier d’un passé qu’il vénère alors qu’il y fut lacéré, humilité, fracassé.
Mais ce cauchemar intime de l’enfance ne faisait l’objet que d’allusions fugaces ou était traité sur un mode burlesque alors qu’il constitue ici le cœur du roman et qu’il est restitué dans toute sa nudité.
Pour la première fois, l’auteur raconte l’obscurité ininterrompue de l’enfance, en deux grandes parties (dedan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
3,26

sur 237 notes
Découpé en deux parties, Dedans et Dehors, l'auteur dresse un portrait de son enfance entre son dedans, sa famille, sa maison et le dehors, ses amis, l'école, ses premiers amours.

La première partie m'a littéralement glacée. Yann Moix a été maltraité des années durants par ses parents. Un père violent, une mère sans coeur, le petit Yann était le bâtard, le con, l'enfant non désiré qu'on souhaite voir mort. Tortures, supplices, honte, atteinte à sa personne tant physique que psychique, il en a vu de toutes les couleurs. Son enfance fut une véritable horreur, d'une barbarie sans précédent. Terrifié à longueur de journée, son seul refuge reste les mots où dés le plus jeune âge il leur voue une admiration sans borne. Même si les romans de Gide étaient brûlés par son père, que Flaubert valdingua par la fenêtre réduit en miette sur la route, personne ne put arrêter le jeune prodige à aimer la littérature. Tout fut pourtant mis en place par ses parents pour saboter son avenir en louant l'enfant aux mathématiques, tout ce qu'il détestait.

« Pour Noël, je commanderais une bêche avec laquelle, dans un compartiment herbu du jardinet, je creuserais un trou où s'enfoncerait le couple qui m'avait fait naître. »

La deuxième partie m'a beaucoup moins convaincue. Ses rencontres copain-copine ne m'ont pas intéressée. Car à mon sens, il y a une trop grande cassure entre le dedans et le dehors, aucun lien apparent. Après avoir lu des pages sur l'anéantissement d'un enfant, j'aurai aimé ressentir où l'auteur et comment il a réussi à rester debout et à s'émanciper. Il n'en est rien à moins de lire entre les lignes, ce que je laisse volontiers à un prochain lecteur.

L'écriture est incisive, alerte, jamais larmoyante, il ne se complaît pas à vider son sac et ça, j'ai aimé. C'est une autobiographie où je n'ai pas ressenti ce sempiternel voyeurisme mal placé. L'auteur se livre avec délicatesse et réflexions. Sans compter que certains passages sont délicieux car Yann Moix, l'écrivain, l'homme qui aime les mots et les livres (pas que les jeunes minettes) sait baigner sa plume dans un bain poétique où les images moussent et frétillent. Et c'est ça que j'aime avec Yann Moix.

« Le soleil posait sur la pierre des immeubles des doigts beurrés, étincelants comme des flèches. »

Ç'aurait donné une lecture gagnante sans cette deuxième partie qui m'aura échappé des mains. Des traumatismes je veux bien croire qu'ils soient cousus dans sa chair la plus profonde. Je lui témoigne toute mon empathie même s'il n'en aura que faire mais si tu nous sers un lac gelé, ne viens pas lui tourner le dos avec quelques allumettes pour te réchauffer. du moins, pour moi il m'en fallait plus.

#Orléans #NetGalleyFrance
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Parce que je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait, je suis tombée de haut en découvrant l'enfance maltraitée par des parents violents et cruels, rapportée par Y. M.

La première chose qui m'a frappée dans le récit de la litanie des coups endurés par le journaliste est le ton détaché sur lequel les faits sont racontés. Cela m'a laissé une désagréable impression. Comme une mise à distance, empêchant toute empathie, qui aboutit à une sorte de scénarisation des événements. Et même si je peux croire à l'authenticité des faits iniques rapportés (quoique...), comme à l'amour de l'auteur pour Les Nourritures terrestres et La Symphonie pastorale de Gide à l'âge de neuf ans et demi, le style alambiqué de Y. M. (un brin cuistre et prétentieux) n'a fait que renforcer ce sentiment de mise en scène du personnage public Y. M.

Faite de sa vie en dehors de l'enfer familial, à l'école, avec ses amis garçons et filles, la deuxième partie ne m'a pas semblé plus sincère ni ne m'a plus intéressée.
Restent pour être tout à fait honnête quelques passages inspirés sur la littérature qui sauvent un peu ce livre que j'ai eu toutes les peines du monde à finir.

#Orléans #NetGalleyFrance
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Je vais derechef entrer dans cette polémique stérile, d'une imbécilité crasse, ces "fake news" indigestes que l'on voit fleurir ça et là sur les réseaux sociaux, sans preuves aucunes, sans véracité, sans pitié.
Et puis, la douleur dérange les braves gens, on ne sait jamais, cela pourrait être contagieux. Bandes de pleutres.
Alors oui je crois Mr Moix.
Je le crois d'autant plus que moi-même, je fus une petite fille maltraitée, humiliée, massacrée par une mère folle et haineuse à mon endroit. J'ai même failli être passée par là fenêtre par ma génitrice, qui se dit être une bonne mère aujourd'hui.
Mais mon enfance et mon adolescence ne furent pas du même acabit que l'horreur dont a été victime Yann Moix, et dont il sort, apparemment bien, je dis "apparemment" car, derrière son masque de provocateur et de mépris, se cache une âme tendre et veloutée.
Je le crois parce que, les sévices dont il fait mention sont si abominables, que personne ne pourrait inventer de telles horreurs.
Quand aux prétendus mensonges dont parle partout Mr Moix père, je n'en crois pas un mot. Aucun parent maltraitant n'avoue son (ses) crime(s), et je trouve déplacé ce qu'affirme ce bourreau, ce petit monsieur, à sa place je me cacherai plutôt que d'ouvrir sa si grande bouche.
Et puis je le crois par la sincérité incroyable que sont ses mots, et je le crois en raison d'une seule evidence ; dans quel but Mr Moix aurait intérêt à raconter par le menu ces sévices, et notamment cette scène abominable dans laquelle le père, le barbouille le visage de ses excréments par des linges souillés dûs à des crises d'angoisse récurrentes. L'encoprésie dont il souffrait est, on le sait maintenant, dû à une grande souffrance intérieure.
Ne pas oublier sa folle de mère, qui ressemble à Folcoche de Vipère au poing mais en pire, c'est dire, qui veut sa mort, elle le lui dit très clairement, sans prendre de gants.
Ceci étant dit, passons au livre lui-même.
Les deux parties, le dedans et le dehors, sont, à mon avis, complémentaires. L'une ne va pas sans l'autre.
Le dedans est terrible, je ne vais pas revenir dessus, on en prend plein la tête, les yeux et l'âme.
Le dehors est plus ardu à lire, plus hermétique, mais on y voit un Yann Moix amoureux, mais amoureux transi de froid car les filles le battent froid.
Ceci est dû vraisemblablement à ce que j'appelle la technique du paillasson ; tout enfant maltraité, n'est attiré que par des personnages toxiques, délétères et dont l'amour est moribond pour toujours. Et oui, les gens malmenés gravement par leurs géniteurs doivent avoir une odeur, une saveur qui découragent et éloignent les autres, Autres qui s'essuient avec une certaine satisfaction sadique à grand bruit leurs souliers crottés sur le paillasson de l'enfant martyrisé.
Quand votre mère ne vous a pas aimé, les autres ne vous aimeront pas, ou si peu, médiocrement, abusivement ou pas du tout. Les relations tiédasses ne sont pas ma tasse de thé non plus.
Cet ouvrage est un hommage poignant aux livres, qui ont sauvés littéralement le petit bonhomme massacré. On y trouve Gide, bien sûr, mais également Charles Peguy et le poète Francis Ponge, dont on peut reconnaître le style flamboyant en exergue dans la seconde partie. Bravo d'ailleurs à Mr Moix qui utilise à la perfection l'imparfait du subjonctif, et qui manie la langue comme personne. Cela aussi je l'ai beaucoup appréciée, cette si belle écriture, ce style magnifique, s'envolant au-dessus de nous, les lecteurs.
Mais ce que j'ai le plus aimé, ce qui m'a plus touchée, c'est le clivage qu'a opéré Mr Moix lors de ces faramineuses raclées, il se dédoublait pour qu'une partie puisse rester saine et protégée. C'est sans doute pour cela qu'il a échappé à l'asile d'ailleurs.
Bravo Mr Yann Moix. Votre livre est un prodige ( oui je sais, j'entends déjà derrière moi la meute de loups et leurs claquements de mâchoires féroces, mais je m'en moque).
Je vous dis au revoir Yann Moix, et j'ai le respect de votre courage pour avoir déterré tout cela, ce cloaque immonde, cette infamie, ce meurtre d'âme.
Rien que pour ce courage, j'aime Yann Moix.
Merci.


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Pour mon deuxième livre de la rentrée littéraire, j'ai choisi ce livre de Yann Moix, après l'avoir vu dimanche dernier à la télé, racontant les maltraitances subies dans son enfance, dûes à des parents violents et sadiques. Déjà, dans la présentation de la séquence interview, on le voyait en train de claquer ostensiblement un élastique à son poignet. C'est interpellant, mais était-ce fait exprès ? (Pour ceux qui ne savent pas, c'est une technique psychologique qui permet d'éviter les idées noires, claquer l'élastique permettant de refouler ces idées.) Il avait les yeux humides, limite il pleurait......

Ce Yann Moix, je ne le connais pas. Je ne suis pas fan de l'émission de Ruquier où, paraît-il, il officiait, je n'ai jamais lu de livre de Yann Moix, j'ai vu Podium à la télévision mais mon seul souvenir c'est le travelling au-dessus de Jean-Paul Rouve, déguisé en Polnareff, sur un banc de vestiaires tout en bleu, avec la chanson "Holiday" du même Polnareff. Je ne connaissais que son nom et c'est peu. Ceci pour vous expliquer que je me suis plongée dans le livre sans parti-pris.

Le livre se présente en deux parties : 1: Dedans, 2 : Dehors, découpées par classes de sa scolarité.....

La Maternelle. Il commence à raconter l'abandon de sa mère, un soir d'hiver, dans le noir, après l'école il a dû rentrer chez lui dans le noir tout seul sur le chemin. À 4 ans. Sa mère le déteste et le lui dit, son père lui lance des baffes.

Le CP : il adore lire son manuel de lecture (ça doit être la seule personne au monde). Sa mère l'insulte, son père le frappe.

CE1: Il est battu par son père (avec les faits détaillés), son père l'abandonne un soir dans le noir et l'hiver dans un champ, à des kilomètres de chez lui, et sa mère ne vient le chercher que des heures après, sa prof de piano le menace de mort, sa mère aussi, mais il aime la petite Delphine qu'il est déterminé à épouser.

CE2 : Il est mis au piquet par son institutrice mais il aime ça. Il écrit un pamphlet (quelle précocité) sur le physique de son instit dans un cahier et à la vue de tous : il y a convocation des parents : sa mère lui casse un verre sur le visage, et le jette au sol pour le rouler dans les éclats de verre au sol. Son père rentre, le bat et le met dehors sur la terrasse, dans le noir, la nuit, l'hiver. Pendant 1 heure.

CM1 ( j'en ai déjà marre, moi.) Il découvre André Gide à Auchan pendant que sa mère fait les courses. Oui vous avez bien lu, il prend, dans le rayon livres, son 1er choix est... André Gide. Ici Yann Moix en fait des tonnes, sur tous les livres de Gide. À 9 ans, quoi......., sinon, son père le bat, cette fois avec des rallonges électriques, sa mère l'humilie parce qu'il est en retard et l'amène en pyjama avec son petit déjeuner à prendre dans sa classe, du coup il devient incontinent et a la diarrhée dans son slip et son pantalon régulièrement, il prétend que son père les lui essuie sur le visage. Mais il s'en fout, il lit André Gide, allongé sur le canapé du salon. (?!?) (donc il n'est pas terrorisé ni enfermé ni rien).

Les classes se succèdent avec toujours : son père le bat, sa mère le hait, mais il aime Aurélie Lopez et Laurence Hutin, à qui il envoie des poèmes. Tout au long du livre il envoie des poèmes aux filles qu'il va épouser. (Croit-il tout seul).

Il ajoute, au fur et à mesure des années, des auteurs au Panthéon de sa vie : ( j'arrête d'énumérer les classes) : mais d'abord son père flanque tous ses Gide à la poubelle. Kafka, Daudet, Guitry (en 5e), pendant les vacances son père lui fait faire des devoirs de vacances, et il est enfermé dans la cave sans eau ni nourriture ni vetements de rechange ni wc mais il s'en fout il a Gide et il gide à fond.

Puis Charles Péguy, Bataille, Sartre et autres, il écrit maintes élégies, maints poèmes, pièces de théâtre qu'il juge d'une qualité sublime puisque ça lui prend du temps, tous les quatre matins il tombe amoureux et envisage le mariage avec des filles du Collège à qui il envoie des essais, des lettres enflammées, il passe des heures à faire des K7 audio montages de chansons qu'il aime (du Jazz, que du Jazz) et des textes de Charles Péguy lus par lui-même à une certaine Fabienne, et des années plus tard il est effondré, il la revoit elle n'a jamais écouté aucune des 20 K7. Ses parents détruisent ses cahiers, ses écrits, se moquent de lui en les lisant en public avec des amis, invitent des amis avec leur fille qui est en classe avec lui, en 4e, et lui mettent à table une assiette de caca et montrent les slips souillés de leur fils aux invités, le battent etc.

Et il continue a parler de ses auteurs, les seuls à compter, pour lui, et les filles, toujours platoniquement, et les tannées de son père, et ses magnifiques écrits.

Dans la partie 2, il recommence tout depuis la maternelle, (mais pourquoi ???) mais là il ne se retient plus dans le style dix-neuvième siècle, avec le passé simple, l'imparfait du subjonctif, même des tournures de phrases que je n'ai pas lues depuis Françoise d'Aubigné, veuve Scarron, épouse morganatique de Louis XIV : "mêmement", par exemple. Il ne dit jamais "pas" en formule négative : il écrit "point". Il veut être un auteur sublime comme Gide. Il dit vouloir, je cite :" écrire un Ulysse de Joyce, un parpaing littéraire incandescent à la limite de la lisibilité", lorsqu'il parle de Joyce il dit de lui qu'il est, je cite :"Son prédécesseur et collègue irlandais" ( j'avais déjà subi des tonnes de considérations sur le fait qu'il se sent "gidesque" oui oui, à l'égal d'André Gide)..

En fait ce type, Yann Moix, a désespérément essayé de refaire un "Poil de Carotte", un "Graine d'Ortie", voire un Vipère au Poing, mais s'il se pense gidesque, l'auteur est loin d'être à la hauteur, avec ce style grandiloquent qu'il emploie pour décrire son enfance, à notre époque. Hervé Bazin, que j'ai relu entièrement il y a juste un an, avait du talent, même si le personnage n'était pas sympathique, vers la fin de sa vie. Mais il ne se démode pas, intemporel, Folcoche est loin de sortir des mémoires.

En fait, Y. Moix n'est pas un bon écrivain, parce qu'il est pompeux, qu'il n'est pas crédible, parce qu'il est persuadé de son propre talent, il me semble boursouflé de lui-même. Hier, lorsque j'ai terminé le livre, il m'a semblé que si je n'avais pas vu l'interview, j'aurais très bien pu l'imaginer comme ces personnages de Sempé, ces petits hommes un peu chauves, avec leur gros ventre, bouffis d'une importance qu'ils n'ont pas.



Orléans - Yann Moix, ed Grasset 21 Août 2019, 262 pages, 19€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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ON savait déjà que Yann Moix, qui a récemment défrayé la chronique pour ses propos limites sur les femmes de 50 ans avait connu une enfance particulièrement malheureuse sous le joug de parents tortionnaires, il l'avait déjà révélé en interview (ou dans une passionnante enquête de l'Express parue l'an passé) ou dans ses romans, mais par le biais de style outrancier comme dans l'indigeste "Naissance" ( pourtant auréolé d'un prix Renaudot en 2013), mais on ignorait le détail des humiliations qu'il avait subi.

C'est désormais chose faite avec son nouveau roman, Orléans, du nom de la ville où il a passé son enfance, dans lequel il raconte de façon aussi crue que sans aucun pathos les coups et brimades souvent sidérantes que ses géniteurs ont pu lui faire subir.

ON voit ainsi que Moix a eu comme parents un couple de tortionnaires dont la cruauté n'a rien à envier aux Thénardier inventé par Victor Hugo dans une enfance dans une ville de province des années 70 aux couleurs ternes, et que seule la littérature, et notamment celle d'André Gide pour qui le cinéaste de Podium ( chouette!) et de Cinéman ( pas chouette!) voue un culte infini depuis qu'il l'a découvert à 9 ans, va réussir à le sauver.

Dans ce roman d'une résilience miraculeuse, que Yann Moix décrit lui même comme "un roman d'humiliation comme il existe des romans d'initiation", la littérature apparait comme un moyen de ne pas sombrer, d'un besoin vital pour lutter contre ignominie quotidienne. Enfant martyr, Yann Moix raconte dans des pages très belles comment il a été sauvé par la littérature.

Contrairement à certains des romans de Moix , "Orléans" ne recèle aucune fioriture, aucun effet de style, mais au contraire une écriture sans aucun gras, taillée à l'os pour tenter de dire l'indicible, et parfois au détour d'un paragraphe qui va loin dans l'horreur, cette dérision permettant de rendre les épreuves plus supportables..


Alors bien sur, Moix ne va jamais tenter de donner la moinre parcelle d'humanité à ces deux parents monstrueux et les adultes qui gravitent autour de lui ne sont pas beaucoup plus sympathiques ( même dans la seconde partie intitulée "Dehors" où Moix dévoile son enfance en dehors des murs de sa prison quotidienne) mais là n'est pas l'objet de ce roman qui conserve de bout en bout une force et un impact émotionnel rares, pour un des premiers gros chocs de cette rentrée littéraire..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (2)
Actualitte
03 février 2020
Quand on referme le livre et qu’on considère l’architecture d’ensemble, quelque chose manque. La façade est belle, mais les murs tiennent mal. Le lecteur ne se satisfait pas tout à fait de ces petites nouvelles conclues de manière souvent réussie mais ne proposant aucune progression narrative, sans ouverture vers quoi que ce soit.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LeFigaro
05 septembre 2019
L’histoire d’une enfance saccagée et d’un sauvetage par la littérature. Violent.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Je vais être franc, ce que je peux détester hier, je peux , peut-être, aimer demain.

Oui j'ai détesté le Moix de 2019, de 2018, de 2017, je n'ai pas eu de mots assez durs pour qualifier ses impostures, ses concessions faites aux médias, l'homme en recherche de gloire à tout prix, péché mortel qui touche les égotistes qui veulent réussir peu importe comment pourvu que cela rapporte.

Oui je n'ai pas aimé du tout celui qui prenait exemple sur ses infortunes personnelles, familiales, pour construire son oeuvre, de fausses fictions

Quand on se présente sous son état d'écrivain et qu'on sacrifie son art, il y a un problème. Son audience de sniper desservait sa vision d'écrivain. Les quelques écrits qu'il a publiés durant cette période ne sont pas bons, comme un égarement, et il le sait. Son talent d'écrivain s'effilochait, sa gloire prospérait.

Sa vanité est allée jusqu'à le pousser à apostropher le Président de la République sur un sujet pour lequel celui-ci n'avait certes pas la réponse mais lui non plus, et pourtant il y avait matière à faire de lui l'aiguillon qui fait les grands hommes : il est donc passé à côté , c'est l'arrogance du Président qui a prévalu et son rôle de sniper s'est transformé en un ridicule pétard mouillé !

Sa posture victimaire lui attirait plus de détracteurs que de louangeurs, même ses cris du coeur devenaient suspects à force de maladresses, ses conneries de jeunesse lui sont revenues à la face avec un effet râteau ou un effet boomerang comme on voudra.

Ce qui était surtout préoccupant pour lui, c'est que son fourvoiement l'aveuglait, sa vison s'érodait comme neige qui fond au soleil, il en devenait presque pitoyable. Il a fini par sombrer sur les plateaux tv, le sniper était vaincu -car toute gloire a la vie plus ou moins longue - et l'artiste déchu, sa dernière tentative pour retrouver une virginité d'écrivain a échoué : pour faire diversion à ses déboires, il a tenté le tout pour le tout, sa présomption de rafler le Goncourt et le rejet de son titre Orléans ont signé la fin de la séance. Et puis ce fut le silence, non pas un silence de cathédrale, après le vacarme, un petit fumet qui s'en est allé comme les cigarillos dans le désert de Sergio Léone. Il fallait que cela s'arrête, et que l'homme se retrouve !..

Avant que Moix ne devienne sniper dans un média, je suivais l'écrivain, j'étais dans l'expectative, j'étais convaincu que l'homme avait du talent, qu'il avait quelque chose à dire ; je ne fus pas trop enchanté par "Une Simple lettre d'amour", je m'attendais à un petit joyau, j'y ai trouvé plutôt un ratage, comme le frémissement d'une traversée du désert. Il est probable que dans ces années-là, l'homme était mal dans sa peau, très mal dans sa peau, et la suite n'a fait que confirmer mon jugement. Quand j'ai appris que Ruquier avait pensé à lui, je me suis dit que c'était même bien pour lui, une chance, que l'on allait mesurer le potentiel que l'homme avait sûrement. Les premières émissions à mon sens furent plutôt positives ; avec Angot, ils étaient deux écrivains qui apportaient un nouveau souffle à l'émission, une autre lecture des choses, plus lucide, plus visionnaire, plus inspirée que celle du politique qui était un fiasco sur toute la ligne .. Et puis tous les deux se sont détruits à ce jeu ..

Et sur ces entrefaites, je vois réapparaître Yann Moix avant-hier face à Zemmour sur CNews, avec la mine visiblement marquée, les yeux rougis par l'épreuve qui il faut bien le dire revêtait bien des aspects masochistes, mais avec le clair désir de se réveiller et de s'amender.
Yann Moix tient visiblement à revenir sur ses errements, ses erreurs et à essayer d'être lui-même, un homme plus sincère. Alors certes il commet quelques erreurs de diagnostic dans son débat avec le polémiste qui est devenu l'homme d'influence que l'on sait, mais ne se trompe pas toujours et tente d'asséner quelques vérités, et il y arrive somme toute.
Pas à pas, il surmonte son épreuve, il faut oublier, ostensiblement le Yann Moix 2020 revient avec quelque chose à dire, dans une peau qu'il n'aurait jamais dû quitter, il faut qu'il mette un peu d'ordre dans sa tête et l'artiste devrait rebondir assez vite tel un geyser. Qu'il panache son temps entre l'écriture et quelques judicieuses interventions médiatiques et tout devrait aller bien pour lui, c'est tout le mal que je lui souhaite.

Il était triste de le voir se saborder, je m'adresse là à l'écrivain bien sûr, et de ne pas donner son meilleur. Il vaut mieux que ça, serais-je tenté de dire ! De son meilleur, il en est absolument capable et qu'il sache surtout que c'est un littéraire, un artiste authentique dans le fond. Il a voulu croiser le fer avec les grands esprits de la doxa qui nous occupe, qui se prennent d'ailleurs parfois pour des esprits supérieurs, qui l'ont humilié accessoirement, qu'il sache là aussi qu'il a une plume qu'ils n'ont pas et qu' il peut prétendre à l'étiquette de grand écrivain quand d'autres auxquels il se mesure sont dans leurs limites, si tant est qu'ils aient brillé un jour et à la condition qu'il s'en donne encore la peine.

Et j'aimerai le Yann Moix écrivain auquel je croyais
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J’aimais le soleil. J’aimais la pluie. J’aimais chaque nuage. J’aimais les arbres et les buissons de la cour. Mes « parents » m’eussent tué sur le coup s’ils l’avaient appris : mais je crois bien que j’aimais la vie.
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Tout est susceptible d’humilier un enfant ; la moindre remarque, la plus petite brutalité, un mouvement d’humeur, un geste violent peuvent s’inscrire à jamais dans sa chair, y gravant le texte de ses folies à venir, dont il sera le monomaniaque interprète et le jouet chevronné. Qui nous dit que la démence ne provient pas d’une humiliation de trop ?  
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Celui qui pense que la mort est le personnage dont la vie est le décor s’appelle un pessimiste ; celui qui pense que la vie est le protagoniste dont la mort est le paysage se nomme un optimiste.
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La méchanceté foisonnait en elle. " Jamais tu n'aurais dû naître. Jamais. Tu comprends, petit enculé ? Est-ce que tu comprends, dis ?"éructait-elle en me secouant. (...).
Ma naissance était, chez ma mère, synonyme d'angoisse et de désespoir. Elle luttait sans trêve contre l'idée de me noyer dans l'eau mousseuse du bain ou de m'étouffer sous l'oreiller de mon petit lit. Elle espérait secrètement (...) qu'il m'arrivât sur le chemin du retour de l'école un de ces prodigieux accidents qui closent les vies inutiles.
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Videos de Yann Moix (78) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Moix
"Prenez un Xanax !" Jérémy Ferrari à Christine Angot - On n'est pas couché 11 novembre 2017
On n'est pas couché 11 novembre 2017 Laurent Ruquier avec Christine Angot & Yann Moix France 2 #ONPC
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