Shaltiel Feigenberg, vient d'être enlevé, sur les trottoirs de Brooklyn. Il est ligoté et porte un bandeau sur les yeux. Il est inquiet pour sa famille qui doit l'attendre et pour lui-même : depuis combien de temps est-il là? Pourquoi lui ? Il n'est ni riche ni influent.
Un anonyme
Nous sommes en 1975, il a quarante ans. Il revenait de la bibliothèque, il est conteur juif et égaye les cérémonies en racontant des histoires qu'il imagine.
Rapidement les fondamentaliste religieux qui l'ont enlevé lui demande de signer un appel dénonçant Israël et lui indiquent qu'il sera libéré contre la libération de deux prisonniers en Israël et d'un prisonnier aux États-Unis. Ces États ne libèrent pas ce type de prisonnier sous la menace, l'angoisse de Shaltiel grandit.
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Pressions des preneurs d'
otage, violences morales, tortures physiques...Shaltiel résiste. de leur coté les autorités mettent tout en oeuvre pour le libérer, mais n'envisagent pas de céder à l'ultimatum
Interrogations de l'
otage : pourquoi lui ? L'occasion pour l'
otage de faire des retours en arrière sur son passé, sur son enfance en Transylvanie, sur son père qui lui a transmis son amour des échecs et des livres. Parce qu'il jouait aux échecs face à un officier nazi, celui-ci lui a évité la déportation. Si son père est revenu des camps, sa mère y est morte à son arrivée. Libération des camps et des territoires occupés par les nazis, par l'armée rouge et fascination de certains pour le communisme libérateur dont ils tombèrent amoureux...
L'écrivain
Elie Wiesel toujours hanté par son passé témoigne encore et toujours, en mêlant à la fois son destin personnel et des rappels de faits historiques. Un passé qui le hante, impossible à évacuer et dont il veut témoigner.
Rapidement Shaltiel, qui n'a aucune idée du temps qui passe, identifie deux preneurs d'
otage, Ahmed d'une part, islamiste, né dans les territoires occupés, homme violent giflant et humiliant Shaltiel et Luigi, italien révolutionnaire idéaliste, passé par tous les mouvements révolutionnaires, poseurs de bombes des années 60-70. Deux hommes différents. : Ahmed avec qui il impossible de parler, il ne connait que le violence et ne souhaite qu'une chose : la dénonciation écrite par Shaltiel des crimes d'Israël et des États-Unis, et Luigi avec lequel il arrive progressivement à entretenir de longues conversations -parfois assez hermétiques- sur la révolution, la religion, la violence, la force, la judéité, la conscience.. Ces conversations philosophiques s'appuyant sur des faits historiques donnent au lecteur l'occasion de s'interroger et pour l'auteur
Elie Wiesel d'égratigner et de montrer du doigt certaines incohérences de la politique d'Israël, vues du coté palestinien et d'autres incohérences de la politique arabe.
Conversations difficiles mais possibles sans violence, attendues par l'
otage et le ravisseur, conversations que Elie Wiesel Prix Nobel de la paix souhaitait : "la parole offre au silence un abri, et le silence la protège comme un refuge" .
Deux ravisseurs, deux comportements, la violence ou la parole, un choix pour sortir de l'inextricable et une difficulté à surmonter : "amener un homme à concilier la vie et la conscience, la vérité et l'amour".
Prenant pour thèmes ces fondamentalismes religieux, juifs et islamistes qui s'affrontent, fondamentalismes remontant aux sources de religions, à des sources non vérifiées, mais répétées de génération en génération, ce roman, parfois difficile à suivre, pose une vraie question : tant qu'on se battra en mettant en avant ces fondamentalismes, on n'arrivera qu'à une exacerbation de la violence. La solution viendra de la parole, parfois vive, mettant de coté tout esprit de violence. Un parole a mettre en face du "terrorisme suicidaire"
Un choix entre deux attitudes.
Cette lecture a confirmé mon choix personnel
D'autres y trouveront sans doute d'autres lectures, c'est l'intérêt du livre
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