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EAN : 9782211210928
150 pages
L'Ecole des loisirs (12/04/2013)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Qui est Britannicus ? Un prince romain sacrifié au profit de son frère adoptif, un personnage de second plan chez Racine ? Une antiquité, en somme. Mais le connaît-on vraiment ?
Le voici dans toute sa jeunesse : un garçon de quatorze ans face au deuil de son père et à ses souvenirs en charpie, aux prises avec ses rêves, ses désirs, et une admiration aveugle pour son frère Néron.
Une figure de l'adolescent éternel qui, tel un fantôme, s'affranchit des é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Publié chez l'école des loisirs, ce court roman est d'emblée destiné à un public de 8 à 13 ans.

Britannicus (Ier siècle ap. J-C) est le fils de l'empereur Claude et de sa troisième épouse, Messaline. Historiquement, il a possiblement été empoisonné lors d'un banquet par son demi-frère Néron à l'âge de quatorze ans. Mais en pratique, Britannicus fait parti de ces personnages de l'Antiquité dont on ne sait quasiment rien. Et c'est ce mystère qui a intrigué l'auteur et l'a poussé à écrire ce roman.

Romuald Giulivo nous raconte sa jeunesse, commençant au moment des funérailles de son père, et surtout sa relation avec son demi-frère, le tristement célèbre Néron (l'incendie de Rome, c'est lui). L'intérêt du roman repose sur l'évolution des rapports qu'ils entretiennent et comment les caractères de ces personnages ont changé L Histoire. La folie de Néron y est d'ailleurs largement préfigurée dans la façon dont il traite son frère malade et sa mère Agrippine (qu'il fera aussi assassiner).

Entre Antiquité et modernité, l'auteur fausse le cadrage temporel: c'est déstabilisant mais pas inintéressant. En effet, le langage ainsi que le comportement de Britannicus et de Néron font définitivement d'jeuns d'aujourd'hui. le but recherché était sans doute de permettre au jeune lecteur de s'identifier plus facilement à eux. L'auteur a probablement aussi cherché à montrer qu'ils étaient des gens comme tout le monde (malgré le fait que Néron soit un empereur). Cela permet de désacraliser les personnages. Il n'y a pas non plus de détails sur le contexte. Toute l'Histoire est mise de côté pour se concentrer sur la relation entre Britannicus et Néron. Il ne faut pas lire ce roman pour en apprendre plus sur l'Antiquité. Il n'y a quasiment rien qui s'y rapporte. C'est un parti pris original dans le sens où les limites temporelles sont ainsi effacées.

Je reconnais toutes les qualités de ce roman. L'histoire comme le style sont adaptés au lectorat visé. C'est bien fait, bien mené. Je pourrai le conseiller à mes élèves sans hésitation. Mais malheureusement, pour moi, ce n'est pas ce que je recherchais. Je m'attendais à bien plus d'emprunte historique .

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Britannicus n'a pas eu de chance dans son "fatum". Fils de Messaline et de Claude, beau-fils d'Agrippine, demi-frère de Néron, il ne pouvait qu'être voué à une fin tragique et prématurée. Un jeune homme souffreteux, fou de poésie, vivant dans le souvenir permanent de sa maman (pourtant peu réputée pour sa tendresse). Epine dans le pied d'Agrippine qui veut faire de son fils Néron le futur empereur, Britannicus mourra empoisonné (peut-être ?) le jour de ses 14 ans.

A part dans la pièce de Racine qui lui est consacrée, on sait peu de choses de Britannicus. La brièveté de sa vie y est sûrement pour quelque chose... le grand mérite de ce livre est de restituer la courte vie du jeune homme, sa sensibilité, son amour pour son demi-frère, et tout cela dans un style très actuel, comme si s'adressait à nous un simple ado de 14 ans de maintenant. Lisez plutôt ce dialogue entre Britannicus et Néron : "Alors ? j'ai demandé en nous resservant. C'est comment d'être la nouvelle star ? -Ben écoute, c'est plutôt cool. Très cool même. Comme prévu le vieux [Sénèque] se charge des paperasses, des réunions, des discours... Moi, je n'ai qu'à parader. Sourire quand on m'applaudit ou quand les femmes se jettent à mes pieds. Et tu me connais, je n'ai pas beaucoup à me forcer." Ou Agrippine vue par Britannicus : "Elle noyait ses descriptions dans des considérations new-age un peu pénibles, des conneries sur le soleil, la mort, le cours du temps ou tout ce qui va avec."

Si le sujet peut donc paraître rébarbatif à des ados, la façon dont il est traité, avec humour et aussi mélancolie, leur fera apprécier la vie d'un jeune homme sacrifié.

A conseiller fortement aux 15/16 ans, d'autant plus que cette époque correspond au programme de latin en 3e.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ça y est, c'est fait, mon père est mort. Hier, ou cette nuit, ou ce matin, je ne sais pas et peu m'importe. Je suis barricadé dans ma chambre, recroquevillé sur mon lit, et je ne veux plus y penser. Les gens s'agitent dans les couloirs et je me bouche les oreilles, j'appuie fort pour ne pas les entendre qui hurlent de joie quand ils devraient pleurer. Ils ne se cachent pas en passant devant ma porte, mais je ne leur en veux pas. Moi aussi j'ai les yeux secs, moi aussi je l'ai presque oublié. J'ai promis et je tiens bon pour l'instant. Parce que je m'y suis préparé, parce que j'ai beaucoup bu. Et puis surtout parce que c'est trop tôt.
Maintenant je me souviens, ça m'a fait pareil avec maman. J'avais sept ans et je n'ai pas versé une larme pendant des mois. À la maison on était intrigué par le calme avec lequel j'avais reçu la nouvelle, on s'étonnait que je ne pose aucune question. J'étais habitué à son absence et il m'a fallu longtemps pour réaliser. Mais même après, quand j'ai fini par comprendre, quand j'ai arrêté durant la nuit de guetter ses soupirs ou les râles de ses amants, je n'ai pas flanché. J'ai continué de vivre, apprendre et grandir comme si de rien n'était. Je sentais mon père très affecté et je voulais le protéger, l'empêcher de sombrer. Ça a marché puisque, dès l'hiver suivant, il était remarié. Maintenant je ne me souviens par contre ni de la cérémonie ni du banquet, la fête a duré deux jours et il n'en subsiste pas une trace dans ma mémoire. Je me souviens seulement que c'est à ce moment-là que j'ai craqué. Je me suis effondré et j'ai laissé déborder les flots de larmes qui m'étouffaient. C'est pour ça que je n'en ai plus une seule à offrir à mon père. Mes larmes, je les ai toutes données à maman.
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Vidéo de Romuald Giulivo
Romuald Giulivo vous présente son ouvrage "Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft" aux éditions 404.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2936203/romuald-giulivo-le-dernier-jour-de-howard-phillips-lovecraft
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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