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EAN : 9782221193617
432 pages
Robert Laffont (06/10/2016)
3.15/5   13 notes
Résumé :
Avant de s'imposer sur la scène internationale en tant que romancier à succès dans les années 1980, Tom Wolfe a fait partie aux États-Unis, aux côtés de Norman Mailer, Truman Capote et Hunter S. Thompson entre autres, des pionniers d'un mouvement journalistique radicalement novateur. Le Nouveau journalisme, comme l'a baptisé Wolfe, se caractérisait en particulier par la liberté du style et du ton employés, ainsi que par des articles longs, proches du reportage, très... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Le célébrissime auteur du Bucher des Vanités, fût dans les années 60 un journaliste de la nouvelle vague, dite du « nouveau journalisme », ce recueil de chroniques parues dans le New-York Herald Tribune entre 1963 et 1966, donne un aperçu de son travail de l'époque. La plupart de ces textes sont des portraits d'américains ayant réussit dans leur domaine : un DJ devenu « le 5ème Beatles », Phil Spector le plus jeune et le plus « barré » des producteurs de Rock'n'roll ... ou Robert Scull collectionneur de Pop Art. Ces personnages sont remis dans leur contexte sociologique, ou les moeurs et les modes changent très vite : démocratisation des jeux de hasard (Las Vegas), starification & peopolisation (Jane Holzer « la fille de l'année »), « prise du pouvoir » des ados (Hot Rod et Custom) ...
Le style de Tom Wolfe - pas son style vestimentaire, auquel il est très attaché, celui-là vous le connaissez déjà, non son style littéraire - est vif, fluide, comme parlé, parfois ironique. Wolfe « disparait » derrière ses personnages, ainsi ils deviennent presque des créations romanesques.
Sur les 20 articles présentés ici, j'ai particulièrement apprécié ; L'Améranglais, où T.W. se moque des travers de la grande bourgeoisie new-yorkaise et notamment de son complexe vis-à-vis du savoir-vivre de l'aristocratie britannique. le portrait de Cassius Clay, m'a bien plu aussi, le boxeur y est alors au sommet de sa gloire, il déambule « en ville » avec sa « compagnie » et ses « loutes », attirant une ribambelle de curieux et de fans qui lui demandent des autographes. Dans le dernier texte du bouquin T .W. questionne Edward T. Hall, un anthropologue qui étudie la surpopulation de New-York en la comparant à celle de rats de laboratoire ; Gotham city en cloaque : édifiant.
Voila donc, un recueil d'articles de journaux qui se lisent comme des nouvelles, on peut les lire dans le désordre, elles restent intéressantes, et même si les temps changent (comme disait le Zim à la même période) beaucoup de rapports sociaux sont encore les mêmes, mais on peut aussi les voir comme le témoignage d'une époque révolue. Allez salut, ****

P.S. : J'allais oublier : Tom Wolfe était aussi dessinateur et quelques un de ces croquis agrémentent ce livre, ils ressemblent un peu à ses textes d'ailleurs ; des caricatures aux traits vifs.
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Dans les années 60 avec ses petits copains Gay Talese, Truman Capote ou encore Hunter S. Thompson, Tom Wolfe a donc largement contribué à fonder une forme de journalisme qui allierait le travail de terrain approfondi et la puissance évocatrice de la littérature. En gros, comprenez : passez tellement de temps et fournissez des efforts si minutieux sur place, à poser des questions, à vous imprégner de l'atmosphère d'un lieu, d'une époque, que vous pourrez ensuite en restituer toute l'essence. Et l'idée est d'abandonner le style journalistique froid pour une langue littéraire, les simples sujets pour de véritables personnages incarnés… Forcément, cela donne des récits réels ultra exigeants en termes de véridicité mais passionnants comme des romans.

Et c'est donc sur ce mode que Tom Wolfe vit et écrit des morceaux de sixties volés d'Amérique et d'Angleterre dans ce recueil d'une vingtaine de chroniques. Passant de la poule au bourriquet, il s'intéresse autant aux contre-cultures américaines qu'à la bonne société qui s'encanaille à peine, entre New-York et Londres. Un DJ américain qui s'attire les faveurs des Beatles, Phil Spector qui fait faire demi-tour à un avion, une jeune londonienne qui ferait tout pour faire partie de l'élite, les vieux qui s'entassent à Las Vegas, Hugh Hefner dans son manoir Playboy ou encore ces types rebelles avec du gel plein les veuch qui ne vivent que pour la custom de bagnoles. On se croirait presque à Thunder Road avec Kenickie qui demande à Zuko d'être son second. #summerlovin #labaaaaaase

Ce qui se vérifie à tous les coups (et Bernard Cohen le rappelle dans une postface très intéressante) c'est que Tom Wolfe est « la mouche sur le mur ». Parfois clairement identifié, parfois simple narrateur externe, il nous raconte des tranches de vie, des instants, comme si on y était, comme si on pouvait littéralement espionner les personnages à leur insu. Et c'est assez dingue. Je suis littéralement tombée amoureuse de la chronique qui saisit un déjeuner de Cary Grant dans le salon d'un hôtel chic et de sa rencontre avec deux admiratrices. C'est inracontable tant qu'on ne l'a pas lu mais tout y est. La mouche sur le mur.

Ceci dit, il y a un revers à ce joli tour de magie, c'est qu'il nous catapulte dans un univers sans intro ni mode d'emploi et parfois, on reste quand même au bord de la route. Mon intérêt pour les sujets évoqués fluctuait pas mal même si sa plume caméléon a de quoi subjuguer à elle toute-seule. Si j'ai été tout de suite emportée par L'Amour le dimanche (une réalité new-yorkaise qui voudrait que le dimanche soit une douce journée réservée aux amoureux comparé au rythme habituel de déglingo de la ville), la folle atmosphère de Vegas ou la virée fantastique aux côtés de Cassius Clay aka Mohamed Ali, il était plus difficile de ne pas zapper tous les détails de courses de voitures ou tout le blabla superficiel de Baby Jane, la coqueluche de Warhol…

Il n'empêche que c'est toute une époque rock'n'roll qu'il nous restitue dans ce joyeux bordel, mais aussi tout un feuilleté de strates sociales qui s'influencent sans jamais vraiment se mélanger. Des diners mondains aux rangées de pigeons dans les casinos, Tom Wolfe fait le grand écart et raconte son Amérique.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Tom Wolfe est un écrivain incroyable mais il est aussi un des pionniers du "nouveau journalisme", la collection Pavillons des éditions Robert Laffont compilent ici ses chroniques d'Amérique et d'ailleurs...

J'ai adoré le Bûcher des vanités ou encore Bloody Miami, personne ne peut contester le talent de conteur de ce grand écrivain... Avec Où est votre stylo?, le lecteur va découvrir Tom Wolfe le journaliste : comment raconter son présent de façon dynamique, unique, si vive. le journalisme ne sera plus jamais perçu de la même manière : c'est écrire son temps comme si c'était un roman. le réel devient aussi passionnant que la fiction !

Tom Wolfe a vécu et voyagé, il a traversé de nombreux voyages et de nombreuses aventures. Avec ce livre vous allez découvrir les années 60 comme si vous y étiez, vous allez passer des États-Unis à l'Europe, vous allez rencontrer des stars qui ont traversé les âges, vous allez devenir acteur au travers de la plume d'un spectateur attentif, d'un témoin de sa propre époque !

C'est un mélange de génie littéraire et de folie créatrice qui fait de ce recueil de chroniques une lecture des plus originales, une façon de voir l'intime, la petite histoire dans la Grande Histoire. Certes j'ai préféré certaines chroniques à d'autres, mais Tom Wolfe reste fidèle à lui-même et à son style ; Bernard Cohen retranscrit parfaitement cette écriture et cette ambiance !

En définitive, un recueil passionnant à offrir à tous les passionnés de Wolfe !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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— L'"homme en blanc" n'est pas seulement l'auteur du "Bûcher des vanités". C'est l'un des pères fondateurs du "nouveau journalisme" visant à effacer les frontières entre la fiction et le reportage. Témoin la galerie de célébrités (Cassius Clay, le fondateur de Playboy) qui deviennent des héros de roman sous sa plume. le "journalisme gonzo" s'intéresse au scintillement vain des élites et à la comédie du pouvoir. Wolfe retranscrit également les onomatopées et l'argot des marginaux de l'Amérique (un chauffeur de taxi, une strip-teaseuse) et recrée des atmosphères. Aussi une leçon de journalisme est-elle donnée par un tableau de pop art verbal.
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Recueil sympa de textes de Wolfe, las j'ai tout lu de l'un de mes auteurs préférés, le bonhomme s'en est allé , il m'a accompagné depuis un bout de temps, une page se tourne, il était vraiment bon, même si certains textes sont chiants, alors que d'autres très sympas.
Où est votre stylo ? Dans ton cul ?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les jeunes sont, en revanche, plus actifs : ils sortent, se promènent en voiture, se trimballent avec des transistors branchés en permanence sur leur cerveau, et ils écoutent la radio. Enfin, « écouter » n’est pas vraiment le bon terme ; la radio est pour eux un arrière-fond, le décor sonore pour la vie qu’ils s’imaginent avoir. Ils ne veulent pas de message, mais une atmosphère. La plupart du temps, dès qu’ils captent un message – un spot publicitaire ou un bulletin d’infos –, ils se mettent à tripoter le bouton, cherchant à retrouver l’atmosphère qu’ils viennent de perdre. Tous ces jeunes vont et viennent, parcourent la bande radio en quête de quelque chose qui aura sur eux un impact non intellectuel mais psychologique.
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Mais bon, c'est comme les tapis signés Picasso ou Miro : on ne marche pas dessus, on les suspend au mur. C'est pareil avec les voitures (customisées) de Barris. Elles sont, réellement, des sculptures.
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Remarquons à ce titre que la plupart des hommes politiques sont pareils aux rats aristocratiques mentionnés plus haut : ils sont séparés du Cloaque par des cercles isolants pratiquement sultanesques, limousines, chauffeurs, secrétaires, aidés de camp, gardes du corps, portiers, maisons fortifiées ou duplex au sommet de gratte-ciel. Ils ne prennent presque jamais le métro, ignorent l’epreuve de l’heure de pointe, n’habitent évidemment pas les HLM ni ne travaillent dans la tour Pan Am.
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Il existe ensuite ici une autre stimulation qui est à la fois visuelle et sexuelle : le décolleté fessier de Las Vegas. C’est une forme d’accoutrement d’un sexy provocant que l’on voit de plus en plus aux États-Unis, mais comme elle demeure aussi peu commentée que les sous-vêtements à slogans typiques de la culture Broadway (« Embrasse-moi, j’ai froid ») que l’on voit dans les magazines de mode, les euphémismes à son égard manquent encore et je n’ai d’autre choix que des termes froidement cliniques.
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Spector n’a pas vraiment su quoi leur répondre. Il aime sincèrement la musique qu’il produit. Il écrit des chansons lui-même. Il est une nouveauté, le premier millionnaire ado issu de l’enfer teenager de l’Amérique. Il ne lui a jamais été facile de considérer l’univers du rock’n’roll de l’extérieur et de l’expliquer : il est immergé dedans, il AIME ça.
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Videos de Tom Wolfe (18) Voir plusAjouter une vidéo
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Quel roman raconte la chute d'un trader qui se prenait pour le maître de l'univers et découvre que la justice vous broie inextricablement ? Par le grand maître de ce qu'on a appelé le nouveau journalisme ?
« le bûcher des vanités », de Tom Wolfe, c'est à lire au Livre de Poche.
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