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EAN : 9791096861040
éditions La Boucherie littéraire, 2018 (02/03/2018)
4.55/5   10 notes
Résumé :
A l'éclat d'un soleil caniculaire, je remercie Dominique Sampiero de m'avoir confié ce texte où la lumière déborde. Merci de sa confiance, alors que la tempête des jours emportait le phare d'une vie. Merci pour sa simplicité, sa sensibilité, sa disponibilité et sa générosité.
Tapi dans l'ombre des brûlures, pour le canevas des mises en page, mes vifs remerciements à René Lovy.
Au point du jour, mes remerciements vont à Marie-Noëlle pour sa lecture d'or... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Très beau texte pudique et poétique sur le deuil de l'aimée disparue.

Une belle découverte de plus !
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Marie-Hélène Prouteau. BLASON D'AMOUR. Il y a des livres de cinquante pages qui, en peu de mots, ouvrent tout un monde. Où vont les robes la nuit est de ceux-là. le livre se présente comme un poème en prose transparent et fluide. Il prend la forme d'une lettre écrite à la femme aimée, datée d'un 14 février, une nuit de la Saint-Valentin.
Ce qui reste de cette femme ? Sa petite robe noire dans l'armoire de la maison. À lire les premières pages, il y a une hésitation, un doute discrètement entretenus sur cette femme qui n'est plus là. Est-elle partie ? Quelques signes pourraient le laisser penser. L'état d'esprit du poète pris d'une fatigue de vivre chaque printemps. L'évocation de la maison du couple rappelant la première « rencontre » avec la femme aimée. La présence de sa petite robe de soie si sensuellement vivante : "Mon souffle a défait une à une les boucles de tes cheveux. J'ai savouré tous mes manques dans le creux de ta nuque et j'ai senti ton sourire ouvrir ta joie de l'autre côté. »
Le mot « mourir », imprononçable, ne peut qu'être différé à la trentième page du livre. Cette Lettera amorosa, Dominique Sampiero l'adresse à une morte.
Mais dans la chambre vide, l'aimée n'est pas morte puisque le poète lui écrit :
" Mon recueillement sera une conversation avec toi ».
À chaque page se joue une bouleversante célébration. Cette écriture du tressaillement entre absence et présence livre un entrelacs d'émotions auxquelles on ne s'attend pas. « Chagrin » et « joie ». « Tendresse » et « fatigue sans fond », « Mourir » et « jouir ». Un chemin inattendu s'ouvre. Un souffle. Une danse. Car le livre n'est pas voué au malheur et au deuil.
Il est empli de l'évidence d'une mystérieuse incarnation. Tant est forte « l'apparition » de l'aimée que le poète amoureux arrache à la nuit et à la disparition. Un corps de femme désirable, suggéré dans sa féminité sensuelle : « au bas de ton ventre », « Fleur de ton dos/syncope dévêtue de ta chair ». le poète nomme sans fausse pudeur tous les gestes de l'amour, la caresse, le front qu'on pose sur l'autre, le baiser, la robe serrée contre soi, l'étreinte physique des corps. « J'ai fait l'amour à ton parfum ».
Dans la lignée de la poésie d'amour du douzième siècle, c'est un blason du corps féminin qui s'écrit ici. Et Dominique Sampiero s'en fait l'ardent troubadour.

Lien : https://terresdefemmes.blogs..
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Très beau texte d'un deuil vivant et oui, éclatant. Belle découverte d'un nouvel auteur dans ma bibliothèque à venir.
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Un homme passe une journée avec une robe noire, il lui parle et lui fait l'amour
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Extrait 1


Tous les ans au printemps, j’ai peur de
mourir. Et je ne meurs pas. Je me noie
dans une fatigue sans
fond.

J’ai beau dormir, me retourner en long
en large dans mon lit, le goût de vivre
me résiste. Une mémoire obscure se
glisse dans ma chambre d’ombre.

De la lumière tombe goutte à goutte
sur la peau des vitres, friable comme le
sourire de l’air. Il pleut du ciel quand le
ciel se sent seul. La pluie fait de moi
un esclave de la fenêtre
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Extrait 7



J’ai attendu sous la coque nocturne du bateau de
cendre, là où l’on avait tant navigué, là où la houle
de nos caresses griffe encore la poussière de cette
fièvre noire, épaisse comme le néant sous le lit, j’ai
attendu que ton corps me murmure, me supplie de
te serrer dans mes bras.
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Extrait 4


Alors j’ai marché dans toutes les pièces de la
maison comme au premier jour de notre
rencontre en tenant ta petite robe noire par
la taille.

J’ai souri au plafond, aux murs blancs qui
portent encore la trace de toutes tes photos.

J’ai souri au miroir qui porte encore la trace
de mes lèvres sur ton front.
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Extrait 2


Un matin, j’ai ouvert toutes les portes de la
maison et j’ai invité le nuage le plus animal à
entrer. Puis j’ai décroché ta petite robe noire
de son cintre de bois clair dans l’armoire
cirée où dorment encore toutes tes
enveloppes.
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Extrait 5


Dans la chambre, j’ai déposé ton corps
de soie nocturne entre les draps du lit
ouvert. Je n’ai pas éteint au contraire,
j’ai voulu voir fleurir sur ton col la
fraîcheur de ton visage.
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Video de Dominique Sampiero (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Sampiero
Jacques Bonnaffé lit "Lap remière tarte", texte extrait du livre de Dominique Sampiero, Territoire du papillon, à paraître aux Éditions Alphabet de l'espace le 11 janvier 2010, un livre-dvd avec aussi Élodie Guizard.
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