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EAN : 9782382111413
446 pages
M+ éditions (06/04/2023)
4.09/5   179 notes
Résumé :
Des côtes déchiquetées d’Irlande jusqu’aux immensités enneigées du Québec, le vent de l’Outaouais souffle ses tempêtes et ses blizzards. Les hommes se révèlent plus violents encore que la nature la plus sauvage. Larguez les amarres et chaussez les raquettes. L’Outaouais vous attend. L’amour et la mort aussi
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
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Après un premier ouvrage (« Souviens-toi de Sarah ») salué par les critiques, Ian ManookYeruldelgger ») et Gérard Coquet livrent un second roman à quatre mains signé Page Comann, pseudonyme derrière lequel se cache le duo d'écrivains.

« Outaouais » ne débute pas au Canada mais à Sligo, en Irlande, où la famine fait des ravages en 1847. Si beaucoup rêvent de traverser l'océan pour tenter leur chance dans le Nouveau Monde, le clan Mullargh veille cependant au grain, empêchant tout départ d'hommes valides dont ils ont besoin afin de tenir tête aux Anglais. C'est donc au péril de leur vie que Martin Sullivan et Kate McBride montent à bord du Carrick of Whitehaven et mettent les voiles vers une vie qu'ils espèrent meilleure…

Basé sur des faits historiques, « Outaouais » plonge tout d'abord le lecteur au coeur de la Grande Famine irlandaise (1845 à 1852) en compagnie d'habitants qui meurent non seulement de faim, mais qui doivent de surcroît subir le joug anglais et faire face aux nombreuses maladies qui font rage. En suivant les pas de Martin et Kate, Page Comann s'attaque ensuite à l'émigration de ces milliers d'irlandais partis tenter leur chance de l'autre côté d'un océan qu'ils doivent traverser au péril de leur vie dans des conditions de voyage souvent abominables. Un exode périlleux, suivi d'une acclimatation difficile au coeur d'une nature sauvage et d'un climat hostile, où les pêcheurs irlandais doivent se transformer en ouvriers forestiers… un métier qui s'avère souvent mortel !

C'est dans ce contexte historique que le duo d'auteurs propose un roman d'aventures certes dépaysant, mais également parsemé de cadavres, à mi-chemin entre le western et le « nature writing ». La narration très visuelle permet de restituer toute la beauté de l'Outaouais, cette région du Québec parsemée de forêts, de rivières et de lacs, mais également tous ses dangers, allant des animaux sauvages aux indiens, en passant par le climat, les camps forestiers … et la nature humaine. Un récit de toute beauté, mais où la mort rôde à chaque coin de rue et derrière chaque arbre…

Si « Outaouais » est porté par des personnages forts auxquels ont s'attache solidement et dont la terrible destinée nous fait trembler de la première à la dernière page, j'ai trouvé néanmoins dommage qu'une fois l'océan traversé, le duo d'auteurs délaisse certains de mes personnages préférés, tels que Kate McBride ou Sinead, au détriment d'une profusion de personnages sillonnant la forêt et parmi lesquels j'ai parfois eu du mal à me retrouver.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Avec Outaouais, Ian Manook et Gérard Coquet, ces deux auteurs de polars chevronnés réunis ici sous le pseudonyme collectif Page Comann nous offrent un roman époustouflant et bouleversant, aux lisières du réel tant les hommes vont se révéler plus violents encore que la nature la plus sauvage.
Tout commence en 1847, à Sligo en Irlande dans un environnement apocalyptique où la famine sévit. Depuis des mois, les cultures meurent, rongées par le mildiou et à cela s'ajoutent la dysenterie, le choléra et le typhus qui emportent les vieux et les plus faibles. Aucune famille n'est épargnée. En outre, les Anglais n'hésitent pas à brûler les fermes de ceux qui ne payent pas leur fermage et le clan Mullargh, quant à lui impose sa loi et fait régner la terreur dans Sligo.
Aussi, certains ne voient qu'une issue : partir, car si c'est pour mourir, autant que ce soit loin de cette île de misère et mettre un océan entre l'enfer d'ici et le paradis d'une vie meilleure. Mais, impossible, les Mullargh interdisent tout départ. Martin et Kate, au péril de leur vie, parviennent à leur échapper et à s'enfuir à bord du Carrick of Whitehaven, vers de nouveaux horizons, vers le nouveau monde, en espérant survivre à la traversée en bateau.
Des côtes déchiquetées de l'Irlande, nous voilà alors immergés dans les immensités enneigées de l'Outaouais, cette région reculée du Québec de lacs et de forêts, encore vierge, sur les pas de ce personnage tellement attachant qu'est Martin, avec toujours la mort à ses trousses. Sur cette terre sauvage aux paysages sublimes, où vivent encore les tribus indiennes en harmonie avec la nature, la vie est rude et dangereuse dans ce camp forestier où il travaille. Les hommes doivent se méfier des ours et des loups et des colères de la nature toujours prête à reprendre ses droits. Mais la violence et la cruauté des hommes restent les plus à craindre, leur soif de vengeance étant souvent inextinguible...
Admirablement documenté, Outaouais est un richissime roman historique, roman d'aventures et roman d'amour, dans lequel sauvagerie et humanité sont au coude à coude.
Basé sur des faits historiques Ian Manook et Gérard Coquet promènent le lecteur comme dans un film, lui faisant revivre la grande famine irlandaise qui a sévi entre 1845 et 1852, l'émigration qui s'en est suivie sur des bateaux où tant de gens sont morts au cours des voyages avec notamment en mars 1847 ce Carrick of Whitehaven qui lors d'une tempête se brise sur un récif, faisant plus de 150 victimes, beaucoup étaient des femmes et des enfants. L'écriture est si puissante qu'elle nous restitue des images absolument saisissantes de vérité et de précision. Sont également évoquées avec force et justesse les sentiments et passions ressenties par les personnages.
Que dire de la vie en Outaouais, si ce n'est que l'on est plongé au coeur de la tourmente, aussi bien de la nature que de l'esprit humain.
J'ai trouvé également très intéressant, enrichissant et dépaysant de découvrir la vie de ces camps forestiers « du bout du monde » où sévissent tempêtes et blizzards et où seuls les plus aguerris physiquement avaient une chance de survie.
Avoir écrit un roman d'aventures comme Outaouais, dans lequel des événements incroyables se déroulent à la chaîne, dans un contexte historique en laissant le lecteur bouche bée du début à la fin tant le suspense est là, l'émotion à chaque page pour ne pas dire à chaque ligne, relevait du défi, défi relevé et avec quel talent !
Merci à Lire Magazine Littéraire et à M+ éditions pour cette belle découverte.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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L'histoire commence plutôt bien. L'Irlande, la grande famine, les habitants qui tentent de fuir ces terres désolées, les évènements qui ne se déroulent pas comme prévu et deux personnages, Kate et Martin, qui prennent le large en catastrophe vers le nouveau monde. Ils laissent derrière eux des cadavres et un clan légèrement en colère qui clairement veut un petit peu leur peau. Enfin surtout celle de Martin, le beau gosse bâti comme une armoire Normande. Un comble pour un Irlandais à moitié Breton ! Si on ajoute au tableau la belle Sinéad, séparée par le destin et les circonstances dramatique de Martin, et un gros dur cocufié on a une intrigue prometteuse.

Oui mais voilà me concernant les promesses ont tourné court et l'aventure a coulé comme un rafiot en pleine tempête. Les copains m'avaient emballé avec leurs billets, j'y croyais ! Ben non. Je suis passée à côté.

D'abord j'ai eu un peu de mal avec les personnages, euh… était-on vraiment obligé d'en avoir autant ? Non parce que là au bout d'un moment je ne savais plus retrouver mes petits « attends alors lui on l'aime bien ou pas… ? euh c'est un gentil, un méchant, rhhhaaaa j'ai un doute là... ». Bon il y a quand même des personnages que l'on repère bien je vous rassure mais ce n'est pas pour autant qu'ils m'ont enchanté. Ça manquait un petit peu d'introspection, histoire d'en savoir un peu plus sur leur ressenti, sur ce qui se passait dans leurs têtes. D'autant que je les ai trouvé peu subtils, peu nuancés. Les femmes surtout. Quelle catastrophe ! Alors soit vous avez la sainte dont on s'attend à voir s'illuminer au dessus de sa tête une auréole d'un instant à l'autre, soit vous avez celle qui couche avec tout le monde sans se poser la moindre question. Mouais…
Plus sérieusement et là ça m'a vraiment dérangé, les femmes n'ont pas l'air le moins du monde de souffrir psychologiquement de se faire violer ou de devoir troquer leurs corps… ou du moins on passe très rapidement à autre chose.

Certains personnages sont très violents sans que cela n'ait de sens. Ce manque de nuance fait perdre en crédibilité et amoindri l'empathie que l'on peut ressentir pour certains personnages et la peur que d'autres devraient susciter.

L'histoire est bien pensée mais j'ai trouvé que l'on cédait à quelques facilités tout de même et que les rebondissements étaient prévisibles. Oui même celui ci là qui se croyait impossible à deviner, si si celui là. Je m'en doutais. D'ailleurs je ne trouve pas que ce soit une réussite.

Je vous avouerai aussi, mais là c'est une considération toute personnelle, que les bondieuseries récurrentes ont eu raison de ma patience. On a frôlé la mort au moins 50 fois, et ceux qui ne sont pas morts ne vont pas tarder à l'être, typhus, choléra et j'en passe vont s'en charger, mais heureusement on a la solution, on va faire une petite prière qui va apaiser tous les maux et ravir tous ces pauvres gens… Voilà leurs peines sont apaisées. Bon ok je caricature un peu mais à peine ! Personne ne pleure ses morts dans cette histoire, hop on passe à autre chose et puis voilà. Y'a un voyage à finir tout de même !

Les auteurs ont fait un travail remarquable de recherche. le vocabulaire de la navigation et celui du bûcheronnage est impressionnant. Par contre ils auraient pu aussi raconter n'importe quoi et inventer plein de mots je n'aurais pas fait la différence j'aurais été tout aussi perdue. Oui parce que le problème c'est que sauf à ouvrir le dico 3 fois par ligne c'est compliqué. Donc résultat j'ai eu un peu de mal à me représenter certaines scènes. Mais c'est louable, là je suis vilaine j'exagère.

Le pire c'est que je n'ai pas fini. Ben oui je me suis aussi un peu ennuyée. Entre les rebondissements, parfois un peu vite expédiés à mon goût, il y a beaucoup de descriptions, de longues descriptions.

Allez on arrive au bout, dernière chose qui ne m'a pas plu : la fin ! Non mais sérieusement !!!! Je ne peux pas vous dire tout évidemment mais non là on n'y croit pas à cette fin. Ce n'est pas possible. Non mais ...enfin…. Ben oui là c'est pas…. Non parce que… enfin voilà je peux pas vous dire !

Malgré tout j'ai bien aimé Yepa (ben oui le chien et alors?), la neige, et les indiens. Et puis c'est bien écrit. Et il y a plein de copains qui ont aimé. Beaucoup. Mais pas moi. D'ailleurs pour ceux qui ont envie de lire un billet positif il y a celui de @dannso @magielivres @Yvan_T @wooter … oui bon ça va y'a que moi qui n'ai pas aimé !
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Page Comman, vous connaissez ? Derrière ce nom se cache un duo d'écrivains Ian Manook et Gérard Coquet. Outaouais est leur deuxième roman.

Si vous aimez les récits d'aventures, la nature sauvage et inhospitalière, les émotions fortes, des rebondissements multiples, un peu d'amour quand même dans un monde de brutes (et là l'expression n'est pas surfaite) ce livre est fait pour vous.

1847: La famine fait des ravages en Irlande, poussant ses habitants à fuir vers le nouveau monde. mais certains ne voient pas d'un bon oeil le départ des hommes valides, qui devraient rester pour se liguer contre les Anglais. Martin et Kate après un bain de sang fuient le pays pour le Québec, qui est loin d'être un havre de paix. Entre maladies, naufrage, et ennemis venus d'Irlande, il sera difficile de rester en vie, et les cadavres s'amoncèlent.

Un récit foisonnant, aux personnages aux caractères bien trempés : vrais méchants qui n'hésitent devant rien, gentils qui n'hésitent pas non plus à se défendre, dans des paysages d'une beauté à couper le souffle d'une province du Canada dont je ne connaissais même pas le nom, porté par une écriture dont la lecture de chaque phrase est un plaisir : j'ai été happée par ce récit. Et j'aurais pu en extraire des dizaines de citations. L'écriture riche, puissante, évocatrice nous remplit l'esprit d'images, et nous permet de vivre intensément les aventures évoquées et de ressentir les émotions bien présentes aussi.

Ajoutons que l'histoire s'appuie sur une réalité historique, et est admirablement documentée. J'y ai encore appris bien des choses sur cette période, et l'émigration au Canada, que je connaissais beaucoup moins que celle vers les États-Unis.

Un immense merci à M+ EDITIONS pour cet envoi.
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1847. La famine sévit en Irlande. Tandis que Deaglán Mullargh tente de rassembler les hommes pour combattre les anglais, Glenn McBride organise le départ de sa famille vers le Canada, contre la volonté du patriarche Mullargh.
Au cours de la nuit et de l'affrontement entre les deux clans, la famille McBride est décimée. Pour protéger Kate, la fille, une adolescente, Martin Sullivan, un jeune franco-irlandais, et sa maitresse Sinéad O'Leary tuent l'un des fils Mullargh. Pour échapper à la vengeance du père, ils sont contraints d'embarquer pour fuir vers le Nouveau Monde.

Formidable roman d'aventure rédigé à quatre mains par Ian Manook et Gérard Coquet qui se cachent derrière le pseudo de l'auteur. Si l'on veut rapprocher ce roman de la production habituelle du premier cité, on serait plus près de la série "Hunter" de Roy Braverman, autre pseudo de Manook, que de "Yeruldelger" : beaucoup d'action et de violence et un peu de sexe, dans un environnement sauvage.
L'intrigue est assez simple : une course poursuite entre deux hommes, de l'Irlande au Outaouais, une région dans l'ouest québécois. S'il y a beaucoup de péripéties intermédiaires ou incidentes, le dénouement est assez prévisible. Il laisse entrevoir une suite...
Les personnages sont assez inégaux : les uns, comme Kate, sont plein de nuances ; d'autres, comme Martin, plus entiers ; et certains, comme Mullargh, proches de la caricature. Ensemble, ils composent des communautés vivantes et dynamiques, où la mort rôde... Les ambiances et les paysages décrits jouent un rôle majeur.
L'écriture est celle d'un thriller : courte, sèche, rapide. Les actions, les événements et les rebondissements s'enchainent. On na pas le temps de s'ennuyer, et la lecture devient presque addictive.

Un bon roman d'aventure, à ne peut-être pas mettre entre toutes les mains tant la violence est omniprésente.
Lien : http://michelgiraud.fr/2023/..
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Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Depuis des mois, les cultures meurent, rongées par le mildiou. Avec un inexorable appétit, la Grande Faucheuse se rassasie des âmes de ceux qui n’ont plus rien à manger. Sous les toits des fermes, pour parachever la volonté de Dieu, la dysenterie, le choléra et le typhus puent et emportent les vieux et les plus faibles . Toutes les familles sont en deuil. D’un père, d’une mère, d’un enfant. Aujourd’hui, ne restent debout que des affamés. Une tribu d’êtres décharnés, obnubilés par un dernier rêve : quitter cette île de misère et de tombes ouvertes au ciel. Pluie et malédictions s’abattent sur eux. Ventre vide et regard fou, ils n’ont presque rien à se mettre sous la dent. Leurs mains noires de tourbe ne cultivent même plus le maigre espoir de vivre. Elles ne sont utiles qu’à lâcher les cordes qui claquent sur les cercueils. Les visages râpeux de barbe n’expriment qu’une résignation hagarde, une incompréhension dénuée de compassion. Leur seul pain quotidien, pour eux, c’est la mort.
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Aujourd’hui, sur les ardoises de la capitainerie de la Basse-Ville, aucun débarquement d’immigrants en provenance de la Grosse-Île n’est annoncé. Ce répit provisoire soulage une populace de plus en plus réticente à accueillir ces pestiférés d’Irlandais qui n’apportent que leur misère dans le Nouveau Monde. Autour des étals, les femmes tâtent les fruits, soupèsent les légumes, rechignent à choisir un morceau de viande trop nerveuse ou un poisson aux yeux vitreux. Parfois, les marchandages s’enveniment d’une dispute. Les commérages vont bon train et ne sont jamais avares d’une vacherie devant un fessier trop large ou une basquine mal ajustée.
C’est une journée normale sous un ciel grisâtre d’humidité. Un tableau étrange où les nantis se mélangent aux pauvres sans même les voir. Sur les marches du dispensaire, les crève-misère se figent en statues, la main tendue vers une obole qui ne viendra pas. Dans l’obscurité des ruelles, les filles de mauvaise vie aguichent le client et remontent leurs jupons pour négocier une piécette de jouissance. Un demi-sou avec la bouche. Un sou par-devant. Deux par-derrière.
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La chaleur des derniers jours de juillet écrase L’Abord-à-Plouffe sous une chape de plomb. La place du village est un four à pain. Pour se protéger du soleil qui leur darde la couenne, les grenouilles de bénitier s’abritent sous le porche de l’église, dans la fraîcheur de la maison du Seigneur. Les autres, les athées et les soiffards se rafraîchissent la glotte dans les tavernes. Profitant de l’aubaine que Dieu lui accorde à cuire le râble de ses ouailles, le bon père Théodore a prévu deux messes aujourd’hui. La première à Tierce, la seconde à None, toutes deux basées sur le principe de la liturgie des heures, afin de rester dans la joie, rendre grâce et se plier à la volonté divine.
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Après des heures d’une pénible progression, l’obscurité avance. Le paysage, assombri par les rafales de neige, prend une teinte grisâtre. C’est là qu’ils ont décidé de se séparer, devant une plaine bossuée qui s’enfonce dans le brouillard des gravières. Martin regarde le traîneau tiré par Tadi partir vers les berges brumeuses de la rivière de la Petite-Nation. Au loin, il aperçoit La Louche envoyer un dernier salut. À écouter le gamin décrire son périple, les sentiers forestiers qu’il empruntera ou les cabanes de coureurs des bois dans lesquelles il dormira, Martin a compris toute sa détermination. « Une mission, un objectif, une réussite » a claironné le gamin avant de grimper sur l’attelage. Encore un personnage qui sort de son histoire après l’avoir traversée par hasard. Combien sont-ils depuis son départ d’Irlande ?
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La rivière gonfle soudain. Des craquements montent des rochers qui retiennent les arbres morts. C’est avec la violence d’une horde de chevaux sauvages que la Lièvre prolonge sa furie sur ses berges. Le déchaînement des flots arrache des parcelles de terre et de bois. En amont, les chutes presque taries vomissent d’un seul coup des tombereaux de billots déchiquetés. Dans un fracas de fin du monde, les troncs effeuillés se percutent, telle une armada de chaloupes en naufrage que le courant soulève avant de les couler. Rageuse de les perdre, la Lièvre les fait ressurgir plus loin, raides et menaçants. C’est alors une armée de pointes maudites dardées à l’assaut des hommes qui luttent en aval avec le monstre et l’embâcle.
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Videos de Page Comann (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Page Comann
L'année dernière, nous avions eu le plaisir de vous faire découvrir le procédé qui avait accompagné l'écriture de "Souviens-toi de Sarah" de Page Comann, désormais disponible au format poche aux éditions M+ Éditions Aujourd'hui, nous avons la joie de vous proposer de retrouver Gérard COQUET et IAN Manook Officiel alias Page COMANN qui vous présentent la création de leur nouveau roman écrit à quatre mains : "Outaouais"
Des côtes déchiquetées d'Irlande jusqu'aux immensités enneigées du Québec, le vent de l'Outaouais souffle ses tempêtes et ses blizzards. Les hommes se révèlent plus violents encore que la nature la plus sauvage. Larguez les amarres et chaussez les raquettes. L'Outaouais vous attend. L'amour et la mort aussi. Une écriture d'une irrésistible puissance romanesque #ianmanook #pagecomann #roman #Enquête #OUTAOUAIS #QUEBEC
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