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EAN : 9782200274597
216 pages
Armand Colin (16/10/2013)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Une petite flemme, une bonne sieste : qui n’a pas rêvé de ces douces paresses pour agrémenter un bel après-midi ensoleillé ? Mais il existe aussi des paresses qui vous prennent à la gorge. Comme ces réveils matinaux, lorsque les pesanteurs de la journée qui pointe clouent sous la couette les plus entreprenants. Voilà l’acédie, cette « peste de l’âme », un péché capital depuis le Moyen Âge.
Dans cette histoire qui se poursuit jusqu’à nos jours, la morale tient... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Chers amis paresseux, je m'adresse à vous pour vous inviter à être encore plus flemmard en 2014! Car de nos jours, la paresse n'est plus un péché, c'est une vertu.
le XXè siècle a inventé les congés payés, les canapés ikéa, la télécommande et internet, de sorte que plus personne n'a besoin de s'extraire des coussins où il s'est mollement alangui tel Sardanapale ou Dagobert, le premier des rois fainéants.
C'est en faisant la sieste sous un pommier que ce cher Isaac Newton a découvert les lois de la gravitation, c'est en se prélassant dans une baignoire qu'Archimède fut illuminé par un génial insight sur les corps flottants.
"Eurêka" s'écria-t-il, car il aimait les citations en V.O.! Inutile de s'agiter, de se presser le citron, de s'épuiser à lire de vieux grimoires, de s'imposer une discipline de fer. Tout ça est bon pour les laborieux, les inquiets, les scrupuleux.
Freud a fait ses plus belles découvertes en rêvant, et les astrophysiciens passent leur temps à regarder les galaxies dans leur télescope, encore une occupation de tire-au-flanc.
D'ailleurs, ce livre qui fait insidieusement l'apologie du farniente et de la sieste crapuleuse, inutile de tout lire, regarder les images suffit amplement à se convaincre que les vacances sont bien meilleures que le boulot, et que la suprême félicité du Paradis consiste à...ne rien faire!

Seul Ronsard me ferait changer d'avis quand il déclare:
"Mignonne, levez-vous, vous êtes paresseuse...
Je vous punirai du péché de paresse:
Je vais baiser cent fois votre oeil, votre tétin,
Afin de vous apprendre à vous lever matin."
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Pour certains, la paresse est une tendance contre laquelle il est difficile de lutter ; pour d'autres, elle est un fantasme qui n'appartient même pas à la réalité ; et pour une dernière catégorie de chanceux, elle est un état de l'être qui mérite d'être résolu par un digne moment de glandage intempestif. Là encore, la paresse reste entachée de préjugés peu laudatifs. Pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre les origines d'une si mauvaise réputation : il suffit de connaître un peu la moralité judéo-chrétienne pour associer la paresse au péché. André Rauch, nous montrant toute l'ambivalence qu'il éprouve à l'égard de cette tendance, s'est cependant attelé à la rédaction d'une histoire de la paresse. Effectivement, on sent que ce professeur à l'université de Strasbourg, spécialiste d'histoire culturelle, s'est donné la peine de mener des recherches aboutissant à des analyses faisant se croiser littérature et peinture. Toutefois, sa paresse pointe parfois et s'il est naturel pour un ardent passionné de la flemme de se laisser aller à son penchant, le lecteur risque cependant d'être déçu par la rapidité des analyses effectuées. Une page consacrée à un auteur du 4e siècle et la page suivante nous présente déjà des textes du 15e siècle. Seul un paresseux pouvait s'autoriser une ellipse pareille. Les considérations suivantes sont intéressantes mais ne défrichent rien de neuf. André Rauch nous rappelle que la paresse est condamnée par l'église catholique et nous en explique les raisons logiques. Heureusement, il nous surprend parfois par la citation de textes méconnus. Ainsi ce dicton du 14e siècle, qui vient nous redonner du baume au coeur au milieu d'une histoire de la paresse qui risquait de paraître austère : « Qui est conard & paresseux mourra chetif & mal-heureux».


Voilà qui est bien rigolé. Hop, on glisse ensuite de la religion à la morale comme si de rien n'était, l'explication suivante suffisant à expliquer pourquoi les siècles plus récents, malgré une revendication de plus en plus affirmée à se détacher de l'emprise religieuse, n'a pas réussi à faire disparaître l'idée que la paresse est un péché : « En somme, dans la vie contemplative, l'acédie était surtout amertume, tristesse, absence de concentration ; dans la vie laïque elle devient indolence, frivolité, inutilité, manque de sérieux et distraction. Voici le champ de la religion entr'ouvert à celui de la morale ».


André Rauch devient plus intéressant lorsqu'il ne se contente pas d'une relecture classique des textes et des peintures -ces analyses tournent souvent à la paraphrase ou à la description, ce qui ne manque pas d'intérêt pour les malvoyants. Quelques chapitres sont éclairants, ainsi celui expliquant le jugement de l'homme « moderne » sur les peuples colonisés. La partie consacrée à l'ambivalence de la paresse dans notre société et celle du siècle passé surprend aussi par une finesse d'analyse qui n'était pas présente dans les premiers chapitres, preuve peut-être qu'André Rauch fait un meilleur sociologue qu'historien. A la pêche aux belles images, il n'est pas mauvais non plus et même si ses analyses picturales laissent à désirer, il faut lui reconnaître le mérite de ne s'être pas contenté de nous présenter des peintures classiques. Entre quelques Bosch, Dürer et Brueghel bien attendus, on découvrira par exemple Mantegna, Bartolomé Esteban Murillo ou Theodore Franken, moins courus et moins exhibés que les premiers. Ainsi, André Rauch nous laisse une solution de repli : se calfeutrer dans les fins fonds d'un siège, mettre son cerveau au ralenti, et se contenter de tourner les pages pour admirer les images.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Reçu via un Masse Critique Babelio, le livre qui nous occupe aujourd'hui est ce qu'on peut appeler un beau livre. Illustré, une édition luxueuse, le genre d'ouvrage qu'on offre plus facile qu'on ne l'achète pour soi. J'avoue que j'étais très intéressée par le sujet : la paresse. La seule chose qui me faisait un peu peur est que j'ai souvent été déçue par les « beaux livres » dont le contenu n'est pas toujours à la hauteur de la beauté de l'ouvrage.

Commençons par les apparences. J'ai adoré feuilleter le livre de monsieur Rauch. Les très nombreuses illustrations -peintures, gravures...- sont magnifiques. La taille de l'ouvrage -raisonnable- rend la lecture aisée. Nan, parce qu'un très grand bouquin a beau faire chouette, le but est quand même de pouvoir le consulter et aussi de lui trouver une place dans la bibliothèque. Je ne sais pas toi, ami lecteur, mais j'ai quelques livres de tailles fantaisistes que je ne sais jamais comment ranger. J'ai beau ne pas être une plieuse de culottes, ça a tendance à me porter sur les nerfs.

Passons maintenant au contenu. Sincèrement j'ai trouvé tout cela vraiment intéressant. C'est une véritable histoire culturelle de la paresse que nous propose l'auteur. J'ai appris beaucoup de choses et les illustrations ne sont pas présentes sans motivation. Chaque peinture, chaque dessin, chaque gravure est abondamment expliqué. Mais monsieur Rauch ne parle pas seulement beaux-arts. Il évoque aussi la religion, la littérature, la philosophie, les moeurs... Et tout cela du moyen-âge jusqu'à nos jours.

D'un prix correct pour la qualité de l'objet, une bonne idée cadeau pour les fêtes de fin d'année. Bon, sur ce, ami lecteur, je vais aller célébrer la paresse à mon tour...
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Paresse, douce alliée de mon amie la procrastination…
On pourrait te trouver de nombreux synonymes ou états liés: flemme, lascivité, oisiveté, nonchalance…
Mais es-tu réellement un vice?

A travers ce beau livre richement illustré, André Rauch tente de répondre à cette question en nous retraçant l'histoire singulière de la Paresse.
Puisant ses sources dans l'art et la littérature, l'auteur nous montre que malgré la perception négative que nous avons de la paresse, il peut y avoir des vertus à s'adonner à ce vice ou tout du moins qu'elle n'a rien d'une tare.
"Paresse, histoire d'un péché capital" est un documentaire facile d'accès qui nous apprend beaucoup et nous déculpabilise de laisser libre cours à notre indolence. J'ai beaucoup aimé me plonger dans ce livre à la fois pour son contenu largement vulgarisé et pour toutes ses illustrations.

Un livre à offrir à vos amis paresseux !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"Il y aurait un livre à faire sur la paresse; cet ouvrage ne pourrait être écrit que par un paresseux; mais les paresseux sont bien trop occupés à se tourner les pouces."
Gustave-Henri Jossot, l'Evangile de la paresse.

Joyeux Noël à tous les paresseux, les feignants, les flemmards, les bons-à rien, les oisifs, les désoeuvrés, les traine-savates, les rêvasseurs, les fatigués de naissance, les ravis, les contemplatifs, les lents, les endormis, qu'ils en profitent pour se la couler douce en attendant le Vieux Barbu, je vous embrasse et je retourne me coucher....
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Il y aurait un livre à faire sur la paresse ; cet ouvrage ne pourrait être écrit que par un paresseux ; mais les paresseux sont bien trop occupés à se tourner les pouces.

-Gustave-Henri Jossot, L’évangile de la paresse-
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Autre vice, l’atermoiement. Sur la gravure de Brueghel, aux pieds de la figure centrale de Desidia, rampent des escargots, symbole de la lenteur. Celle-ci figurait déjà dans le mot latin, pigritia, où piger signifie lent ; elle se retrouve en anglais dans sloth, tiré de slow, lent. Bref, le paresseux a la tête lourde et des jambes de plomb. Pire : non-content de traîner, l’escargot bave. Sa chair molle, visqueuse, gluante, souille ce qu’il touche : en un mot, c’est l’image du péché. 
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Le terme de péché a prévalu à partir du XIIIe siècle. Quant au qualificatif « capital », il n’indique pas la gravité mais désigne davantage une spécificité. Un péché capital est à la tête (caput signifie « tête ») d’une armée d’autres péchés, certains bénins et d’autres plus graves. 
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En somme, dans la vie contemplative, l’acédie était surtout amertume, tristesse, absence de concentration ; dans la vie laïque elle devient indolence, frivolité, inutilité, manque de sérieux et distraction. Voici le champ de la religion entr’ouvert à celui de la morale.
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Videos de André Rauch (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André Rauch
Dans cet essai illustré, André Rauch nous raconte, avec délices, l?histoire de la luxure du Moyen Âge à nos jours. Née de la discorde entre le pur et l?impur, la luxure corrompt la chair, viole les sacrements, transgresse la morale et les lois qui régissent sexualité et jouissance dans notre société. Mais, bravant les interdits, elle cultive aussi l?ardeur jusqu?au raffinement et sa révolte revendique la liberté. Loin de l?abstinence prescrite par les Pères du Désert, le rayonnement érotique des poèmes de la Renaissance a exalté l?usage que nous faisons du temps : Carpe diem. A leur tour, les libertins ont subverti la morale prescrite par l?Église. Dom Juan, le meilleur d?entre eux, se moque de tout ce qui est sacré. Son immoralité repose sur son impiété ; d?abord séducteur, il finit sacrilège. Plus proches de nous, les romans du siècle des Lumières présentent le sentiment amoureux comme un chatouillement des sens. Casanova, héros autobiographe, veut tout simplement jouir. Sa luxure ne consiste pas à pécher par vice, mais à abuser sans cesse, ce qui fait de lui une belle canaille, mais un piètre citoyen. Aujourd?hui, alors que l?image de la femme tentatrice incarnée par "L?Ange bleu" hante encore les esprits, l?essor flamboyant de la pornographie ne fait-il pas de la luxure le moderne bastion de la domination des femmes par de virils fantasmes ? André Rauch, Professeur des universités, spécialiste d?histoire culturelle, est l?auteur de nombreux livres, parmi lesquels "Histoire du Premier sexe de la Révolution à nos jours" (2006), "L?amour à la lumière du crime" (2009) et "Paresse. Histoire d?un péché capital" (2013).
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