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Zeromacho / Blackmoon (01/11/2013)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Abolir la prostitution est un rêve formulé depuis plus
d’un siècle. Pas « client », à partir d’un récit personnel
émouvant, tente d’analyser la volonté de remise en
question du système de la prostitution, du point de vue
de ses principaux bénéficiaires : les hommes. Un
engagement masculin pour l’égalité au moment où la
France s’engage sur la voie de l’abolition de la plus
grande des violences faites aux femmes.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Chaque homme est impliqué par la place qu'il occupe dans la structure où il est confortablement installé

Voici un petit livre, bien utile, écrit à la première personne, de l'un des porte-parole du réseau Zeromacho, un plaidoyer masculin pour abolir la prostitution.

Un homme dit son cheminement, ses rencontres, ses analyses, ses compréhensions des rapports entre femmes et hommes (« Il faut être très mal informé pour ignorer que de manière générale, les femmes sont discriminées dans nos pays pourtant en avance sur ce point. Différence salariale, tâches ménagères, violence symbolique, violences physiques y compris dans les classes les plus favorisées. Violences sexuelles à tout niveau social. La liste est longue. »), de la prostitution, des « clients ». Je regrette cependant le non-emploi de la notion de rapports sociaux de sexe (système de genre) et l'insistance mise sur le « culturel » au lieu de la « construction sociale ».

L'auteur parle des centres d'hébergement (« Dans différents centres d'hébergement, j'avais donc passé du temps avec des femmes en déroute. On pourrait dire qu'elles avaient été brutalisées, mais le mot serait faible quand on a vu tout cela de près. Détruites, écrasées, déchirées, martelées, ruinées, effacées, volatilisées. Il ne restait parfois qu'un petit être humain tenant à peine debout, les yeux exorbités sur sa vie dont il n'y a rien à espérer. ») au récit, à la parole de Sonia (« Sonia poursuivit pendant une vingtaine de minutes. Vomissant sa souffrance autant qu'elle pouvait le faire. »), de l'armée et des « flagrant délit de mec », à l'expression du pouvoir d'être homme…

« Nous les hommes, en tant que groupe social et quelle que soit notre attitude individuelle, nous percevons bien ce rapport de force au quotidien. Et lorsque nous le critiquons, nous en jouissons également, même malgré nous. Mais, faut-il le reconnaître, le plus souvent de façon assumée. Notre domination sur le monde est telle que nous ne pouvons que perdre des privilèges. Notre sentiment de risque est permanent. Nous pensons vivre à toute époque une « crise de la masculinité » qui n'est en fait que notre angoisse de laisser échapper une parcelle de notre pouvoir. » Voir plus particulièrement sur ce sujet, le beau livre de Léo Thiers Vidal : de « L'Ennemi principal » aux principaux ennemis. Position vécue, subjectivité et conscience masculines de domination, Editions L'Harmattan 2010, « Toutes les femmes sont discriminées sauf la mienne » sans oublier Rupture anarchiste et trahison pro-féministe : Écrits et échanges de Léo Thiers-Vidal, Editions Bambule 2013, Braquer la lampe sur ce que certains voudraient maintenir dans l'ombre

Il nous décrit la fraternité des clients/prostitueurs, la marchandisation des femmes et les propos obscènes « centrés sur la valeur du « bien » acquis », le système prostitueur, les croyances sur la sexualité masculine. Je souligne, car cela est assez rare, que Patric Jean, parle d'apprentissage de la sexualité. En effet la sexualité des êtres humains est apprise en relation avec d'autres êtres humains. Les imageries trimballées par les hommes sont des constructions historiques, hétérosexistes, centrées par ailleurs sur la pénétration, et recouvertes par les inventions d'une nature essentialisée. L'auteur insiste sur « notre » domination du corps des femmes. Comme il le souligne « posséder une femme que l'on achète, c'est jouir sans s'encombrer de réciprocité ».

Il dénonce la construction d'un droit à (se) prostituer, la fausse comparaison entre prostitution et travail, l'idée du « corps comme objet extérieur » qui serait cessible.

Il nous rappelle aussi, qu'à l'issue de la révolte des prostituées de Lyon en 1973, l'une des animatrices, Ulla, s'est publiquement interrogée : « Comment avez- vous pu me croire ? » lorsqu'elle affirmait aimer son « métier ». Il cite aussi un phrase du « Manifeste des sex workers en Europe », qui réclame, l'abrogation des législations « qui criminalisent ceux et celles avec et pour qui les personnes prostituées travaill(ent), les organisateurs,organisatrices, et managers ». Comme l'auteur le souligne le « pour qui » signifie les proxénètes.

La prostitution c'est aussi le mépris social, le racisme et le sexisme, les violences…

L'auteur revient aussi sur certaines situations, en Belgique, en Espagne, en Allemagne ou à l'inverse en Suède (avec la pénalisation des clients).
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L’enfer existe. Il est ici bas. Pour ma part, je l’ai contemplé à deux reprises. Une fois, c’était en prison. Non que j’aie rencontré l’une ou l’autre situation particulièrement dramatique d’enfermement. C’est la prison en elle-même qui est l’institution de l’enfer programmé et permanent.

La seconde fois, c’était dans ma confrontation avec la prostitution. J’y ai vu et entendu les plus grandes situations de détresse que l’on puisse imaginer. Voire, que l’on ne puisse même pas imaginer.

Dans les deux cas, j’ai tenté de comprendre en quoi ma responsabilité était engagée dans ces systèmes à côté desquels je pensais vivre alors que j’y vivais en plein cœur.

En tant que citoyen, membre d’un corps social, d’un groupe social. J’en ai déduit, avec l’aide d’auteures féministes, que cette position d’homme me responsabilisait dans le rapport prostitutionnel, même si je n’avais jamais été « client ».

C’est donc de cette position d’homme blanc, plutôt instruit, hétérosexuel que je me suis mis à creuser cette question jusqu’au besoin d’en témoigner.
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Nous les hommes, en tant que groupe social et quelle que soit notre attitude individuelle, nous percevons bien ce rapport de force au quotidien. Et lorsque nous le critiquons, nous en jouissons également, même malgré nous. Mais, faut-il le reconnaître, le plus souvent de façon assumée. Notre domination sur le monde est telle que nous ne pouvons que perdre des privilèges. Notre sentiment de risque est permanent. Nous pensons vivre à toute époque une « crise de la masculinité » qui n’est en fait que notre angoisse de laisser échapper une parcelle de notre pouvoir.
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Dans différents centres d’hébergement, j’avais donc passé du temps avec des femmes en déroute. On pourrait dire qu’elles avaient été brutalisées, mais le mot serait faible quand on a vu tout cela de près. Détruites, écrasées, déchirées, martelées, ruinées, effacées, volatilisées. Il ne restait parfois qu’un petit être humain tenant à peine debout, les yeux exorbités sur sa vie dont il n’y a rien à espérer.
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Il faut être très mal informé pour ignorer que de manière générale, les femmes sont discriminées dans nos pays pourtant en avance sur ce point. Différence salariale, tâches ménagères, violence symbolique, violences physiques y compris dans les classes les plus favorisées. Violences sexuelles à tout niveau social. La liste est longue.
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posséder une femme que l’on achète, c’est jouir sans s’encombrer de réciprocité
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