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Trilogie des Ombres (Indridason) tome 3 sur 4
EAN : 9781022607750
304 pages
Editions Métailié (03/05/2018)
3.84/5   450 notes
Résumé :
Un vieil homme solitaire est retrouvé mort dans son lit. Il semble avoir été étouffé sous son oreiller. Dans ses tiroirs, des coupures de presse sur la découverte du corps d'une jeune couturière dans le passage des Ombres en 1944, pendant l'occupation américaine.

Pourquoi cet ancien crime refait-il surface après tout ce temps ? La police a-t-elle arrêté un innocent ?

Soixante ans plus tard, l'ex-inspecteur Konrad décide de mener une dou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 450 notes
Le temps de la situation connu par l'Islande durant la Seconde Guerre mondiale est déjà bien loin, et en effet les tensions provoquées par l'Occupation anglaise puis américaine semblent être oubliées aujourd'hui et, font partie à présent de l'histoire ancienne.

Pourtant, la découverte du corps d'un vieil homme gisant sur son lit,en apparence décédé dans son sommeil, va réactiver la mémoire d'une des personnes chargée de l'enquête et faire ressurgir des secrets oubliés, enterrés et transposer à nouveau le lecteur auprès du binôme islando-canadien, formé par Flovent de la Brigade criminelle de Reykjavik et de Thoran de la police miltaire, rencontré dans les volets précédents de la Trilogie des Ombres.

L'occasion de vérifier que « le passé finit toujours par rattraper le présent ».

C'est avec plaisir que j'ai retrouvé l'adresse, la sensibilité, le tact si caractéristiques de la plume d'Indridason, véritable orfèvre pour évoquer le passage du temps.
Dès la lecture des premières pages je suis partie de nouveau en voyage pour devenir le témoin privilégié d'une histoire, celle très émouvante d'un des protagonistes qui attend que l'on prenne le temps d'autopsier son cadavre… histoire personnelle qui se fait évidemment le réceptacle et le révélateur d'autres histoires, celles de jeunes filles disparues à l'époque des rendez vous clandestins et des amours défendus.

Alors oui il me semble, car on est jamais certain, que le vrai héros de cette trilogie c'est le temps marqué par le recours à la mémoire collective des islandais pour aboutir à la résolution de l'enquête.

Le Passage des ombres clos magnifiquement cette trilogie.

Indridason témoigne de cette époque charnière en en révélant tous les bouleversements :
« Notre société paysanne pauvre brusquement arrachée à ses racines et projetée dans le tourbillon des événements mondiaux » serait définitivement autre….
Révolu le temps d'une Islande agricole et patriarcale isolée du monde ;
révolu aussi le temps des fléaux, des grandes épidémies (allusion à la plus contemporaine et très meurtrière grippe espagnole de 1918) …

Temps historique, temps personnel et temps réel s 'épousent donc dans ce troisième volet où s'entrelacent passé et présent pour mieux témoigner de leurs passages dans la mémoire des hommes : mémoire vacillante, mémoire vive ou mémoire qui part en miettes…

Des histoires, celles du peuple islandais pour ne pas oublier la grande celle avec un grand H et faire un clin d'oeil au petit peuple de l'ombre…

Merci Arnaldur Indridason
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Je n'attendais pas grand-chose de ce troisième opus qui clôt la Trilogie des ombres. Et ce n'est pas plus mal, ça m'évite d'en ressortir déçue, pas plus que précédemment en tout cas.

Mêmes défauts, mêmes qualités que les deux tomes précédents...

L'intrigue se déroule une nouvelle fois à Reykjavík en Islande mais sur deux temporalités. En 1944 pour commencer, où notre duo d'enquêteurs Flovent et Thorson tentent de trouver le meurtrier d'une jeune femme qui a été étranglée. Puis plusieurs dizaines d'années après, où l'on suit Konrad, flic tout juste retraité, dont le meurtre d'un vieux monsieur [dont l'identité est spoliée dans le résumé de la quatrième de couverture... heureusement que je ne les lis plus, comment que ça m'aurait gâchée la surprise autrement !] lui fait rouvrir une enquête datant de 1944 et qui n'aurait jamais été résolue...

J'ai beaucoup aimé justement cette bi-temporalité qui nous permet de suivre la même enquête sur deux époques différentes : celle d'origine avec Flovent et Thorson, qui moulinent un peu parce qu'il leur manque un élément essentiel, celle de Konrad en ayant connaissance justement de cet élément mais avec une grande partie des personnes concernées soit trop âgées ou malades, soit décédées. Nous, lecteurs, nous retrouvons donc avec tous les éléments à notre disposition, contrairement aux enquêteurs. Et si c'est plutôt flatteur, ça gâche parfois un peu la surprise lors des grandes révélations puisqu'on en avait déjà deviné une grande partie des tenants.

Côté personnages, c'est malheureusement toujours pareil. Alors qu'on rentre ici davantage dans leur vie privée, on ne sait rien de plus les concernant, ce sont toujours les mêmes infos qui sont répétées encore et encore... à savoir que Flovent a perdu sa mère et sa soeur de la grippe espagnole tout petiot et qu'il a grandi et s'est construit sur son deuil... à savoir que Thorson est un canadien d'origine islandaise et qu'il est homosexuel... Je ne vous gâche rien, ça nous est rabâché depuis le premier tome. C'est clairement dommage que leur psychologie soit si peu approfondie, ça les rend fade, sans charisme. Ils ont pourtant du potentiel nos deux enquêteurs, tant dans leur personnalité que dans leur vécu, mais bien trop peu exploité.

En revanche, et j'en arrive au point positif : côté contexte et circonstances historiques, c'est toujours aussi bien dépeint et implanté. L'Occupation américaine, les relations entre soldats et autochtones, l'imminence du débarquement de Normandie, tout comme la proclamation de la République sur le point de rompre les derniers liens avec le Danemark, tout ça nous plonge superbement dans l'ambiance de l'époque.

Il y a peu de suspense, il m'a manqué une mini-dose de frisson, c'est un peu trop répétitif (dialogues également), mais l'intrigue garde tout de même un certain intérêt. On veut savoir si nos hypothèses sont fondées, on veut également savoir ce que sont devenus Flovent et Thorson après la guerre, on espère pouvoir leur dire au-revoir comme il faut.

Ce n'était pas désagréable, loin de là, mais j'ai clairement lu mieux en matière de polar.

Et ce que je retiens essentiellement de la lecture de cette trilogie, c'est que les Islandais paraissent franchement inhospitaliers, susceptibles et acariâtres...
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C'est avec un brin de nostalgie que je dis au-revoir à Flovent et Thorson. Je m'étais attachée à ces deux jeunes enquêteurs sympathiques . Mais en même temps, je crois que nous avons , dans ce genre, fait le tour du jardin et c'est heureux qu'un auteur ne cherche pas à trop diluer la sauce. On a survolé l'occupation de l'Islande par les différentes armées, on a décrié " la situation" et cette difficile co-habitation des populations locales avec les soldats et on comprend amplement que l'Islande sera à jamais différente après la guerre.
Dans Passage des ombres, nous avons depuis longtemps quitté Flovent et Thorson puisque l'enquête est contemporaine. Un policier à la retraite, Konrad, donnera un coup de main à sa copine de la criminelle afin d'élucider la mort suspecte d'un vieil homme. Cette enquête nous ramènera en 1944 alors que Flovent et Thorson enquêtaient sur l'assassinat d'une jeune couturière dont le corps est retrouvé dans le Passage des Ombres. Cette vieille affaire aura des incidences jusque de nos jours finalement.
On nous promène donc entre deux époques, ce qui nous permet de connaitre le sort réservé à Flovent et Thorson et ce récit conclut de belle façon cette trilogie, la Trilogie des Ombres.
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Ce que j'ai ressenti:…Le souffle des elfes…


Et dans la bise glaciale, un elfe m'a soufflé
Les secrets de l'Islande, et ses contes populaires…
Il m'a raconté ses jeunes filles téméraires
Qui se mettent dans la situation, et après,
Divaguent, se laissent bercer de légendes insulaires
En perdant d'elles-même, au détour d'une aire…

Et dans le froid hivernal, un elfe m'a soufflé
L'horreur des passages hantés par des drames violents
Les tables et les vautours qui tournent inlassablement
Autour de la peine et des disparitions éhontées…
Il m'a parlé de destins brisés, il a plus de 65 ans,
Et de la culpabilité qui s'enracine dans le temps…

Et dans cette nature hostile, un elfe m'a soufflé
La puissance des liens du sang, l'odeur ferreuse
Qui suinte de ses histoires de Guerre désastreuses…
Il m'a conté dans les coulisses d'un Théâtre abandonné
Que les musiques des orgues basaltiques, fiévreuses,
Résonnaient de concert, avec les plaintes des malheureuses…

Tu diras que c'était les elfes qui t'ont soufflé
De te précipiter sur ce polar islandais…
Le Passage des Ombres s'ouvre sur deux enquêtes noires
Mais où, la féerie s'immisce et laisse croire
Que les phénomènes surnaturels sont de la partie…
Tu diras que c'était les elfes qui t'ont soufflé
Qu'il y a eu un coup de coeur chez la fée!



Ma note Plaisir de Lecture 10/10

(PS: passez aussi sur le blog pour plus d'effets visuels...)
Lien : https://fairystelphique.word..
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Dernier tome d'une trilogie bien attractive. Et qui se termine en beauté!

Deux enquêtes à deux époques différentes. Mais bien sûr liées entre elles par des personnages...

On retrouve le contexte guerrier de 1944, où les troupes américaines sont installées en Islande.Nos deux enquêteurs, que l'on commence à connaitre maintenant, Flovent et Thorson, ont bien des difficultés à trouver un coupable pour le meurtre d'une jeune fille, Rosamunda, trouvée derrière le Théâtre National à Reykjavik...

Et à notre époque, la mort suspecte par étouffement sous un oreiller d'un vieil homme va faire ressurgir douloureusement le passé... Viols, croyances populaires , notamment en ces elfes malfaisants, secrets familiaux intenables, culpabilité, le roman se révèle riche en thématiques . Je n'en dirai pas plus.

Découvrez cette trilogie intéressante à plus d'un titre. Outre le fait qu'elle traite d'un aspect historique méconnu, celui de la présence des troupes anglaises puis américaines en Islande durant la seconde guerre mondiale et la coexistence délicate avec les habitants, elle est psychologiquement subtile, et nous offre des personnages attachants et complexes. Une réussite, je trouve!
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critiques presse (3)
Chatelaine
06 août 2018
On aime. L’intrigue policière tissée minutieusement et avec brio, sur fond de société en pleine transformation. L’audace de l’auteur. Le recours à la poésie et à la littérature populaire islandaises, aux fantômes, elfes et autres divinités.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LeDevoir
06 août 2018
Encore une fois, c’est le rythme inimitable de l’écriture d’Arnaldur Indridason — toujours aussi pleinement rendue par Éric Boury — qui fait le charme de ce récit aux odeurs surannées.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Lexpress
23 juillet 2018
Indridason charbonne une intrigue prenante, touchée de croyances populaires, qui mène le lecteur par le bout du nez. Mais échoue à retrouver les inflexions mélancoliques d'Erlandur, héros inoubliable de ses meilleurs polars.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Tout cela venait se mêler aux histoires d'ogresses et de géants transformés en pierre, surpris par le lever du soleil, aux nykrar, ces esprits aquatiques malfaisants qui plongeaient dans les lacs et ressemblaient à des chevaux aux sabots à l'envers, et aux tilberi, ces créatures informes qui suçaient le sang des femmes, accrochés à leurs cuisses. Ces étranges récits étaient nés de la confrontation de l'homme à une nature hostile, de la difficulté à survivre dans ce pays désolé et des peurs qu'engendrait la longue nuit hivernale.
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Ces histoires décrivent souvent des difficultés liées à la condition féminine. Par exemple, lorsque les femmes ont un enfant hors mariage et qu’elles sont contraintes de s’en débarrasser. Autrefois, abandonner un nourrisson en pleine nature faisait office d’avortement. C’était évidemment une expérience traumatisante que les histoires d’elfes permettaient d’embellir tout en atténuant la souffrance. Dans ces contes, des femmes humaines ont des enfants avec des elfes d’une grande douceur et d’une grande beauté, l’exact opposé des rustauds qu’elles connaissent, et c’est aux elfes que ces femmes abandonnent leurs enfants.
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Ces gens ne demandaient qu'à être bernés et, plus ils payaient cher, plus ils étaient disposés à avaler n'importe quelles sornettes. Par le diable, je n'arrive pas à croire à quel point c'était facile de les tromper!
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Debout à proximité de la tribune, Flovent regardait le président fraîchement élu de la jeune république islandaise. Il prononçait son discours à la nation qui grelottait sous une pluie battante à l’ancien parlement en plein air de Thingvellir, la faille d’Almannagja était comble, et la foule longeait la rivière Öxara jusqu’au lac. Ils étaient venus par milliers des quatre coins du pays pour célébrer la liberté retrouvée, fêter l’indépendance et saluer la plus jeune démocratie d’Europe. Le roi du Danemark avait finalement envoyé un télégramme de félicitations, même s’il était plutôt mécontent de voir les Islandais prendre leur indépendance en pleine guerre. Le débarquement en Normandie venait de commencer. Les actualités faisaient état d’énormes pertes humaines sur les côtes françaises. Flovent avait souvent pensé à Thorson, en espérant sincèrement qu’il en réchapperait.
Portées par la pluie, les paroles du nouveau président résonnaient sur le lieu de l’ancien parlement. Ce jour-là, Flovent était fier d’être un Islandais dans son propre pays même si l’avenir l’angoissait. L’époque était incertaine, la guerre ravageait le monde et l’Islande était occupée par une armée étrangère.
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Les policiers firent venir un serrurier plutôt que de défoncer la porte. Quelques minutes de plus ou de moins ne changeaient pas grand-chose.
Au lieu d’appeler la Centrale d’urgence, la voisine s’était directement adressée au commissariat principal. Le standard l’avait mise en relation avec un policier à qui elle avait expliqué qu’elle n’avait pas vu l’homme qui occupait le logement à côté de chez elle depuis plusieurs jours.
– Il passe parfois chez moi quand il revient de faire ses courses. Normalement, je l’entends marcher dans son appartement et je le vois de ma fenêtre quand il descend au magasin. Et là, je ne l’ai ni vu ni entendu depuis un moment.
– Il est peut-être parti en voyage ?
– En voyage ? Il ne quitte jamais Reykjavík.
– Et qui vous dit qu’il n’est pas allé dans sa famille ou chez des amis ?
– Je ne crois pas qu’il ait beaucoup d’amis, et il ne m’a jamais parlé de sa famille.
– Quel âge a-t-il ?
– Plus de quatre-vingt-dix ans, mais il est robuste et complètement autonome.
– On a pu l’hospitaliser ?
– Non… je m’en serais rendu compte. Je suis sa voisine.
– Il est peut-être parti en maison de retraite. À son âge…
– Je… Vous avez de ces questions ! Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Tout le monde n’a pas envie d’aller en maison de retraite. Et il est en très bonne santé.
– Merci de nous avoir prévenus, je vous envoie quelqu’un.
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Extrait du livre audio « le Roi et l'Horloger » d'Arnaldur Indridason, traduit par Éric Boury, lu par Jérémy Bardeau. Parution numérique le 15 mars et CD le 12 avril 2023.
https://www.audiolib.fr/livre/le-roi-et-lhorloger-9791035413408/
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