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EAN : 9782959968020
96 pages
The Menthol House (01/05/2010)
3.89/5   9 notes
Résumé :
Il y a d’abord un climat. Une atmosphère. Une sensation de cocon, chaude, complice entre la narratrice, son bébé Paul et le chat. Enfin, la chatte, plus exactement, le temps qu’elle mette bas. Et puis il y a la guerre en Irak, défilant à la télévision tandis que dans le jardin le printemps commence à fleurir. Il y a la vie en mouvement feutrés, qui croît sans parler, et la menace extérieure, muette, menaçante. Un mari, aussi, comme absent, rejeté vers l’extérieur, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La fébrilité, toujours, en découvrant dans la boîte aux lettres le paquet d'une sélection de Masse Critique.
Cette fois, il est plutôt petit. Je le soupèse;
Petit livre en effet, jaune et marron, peu épais. Je le tourne, le retourne, l'ouvre enfin.
De gros caractères, 91 pages, un peu épaisses, un peu transparentes.
Oh ! Un petit mot manuscrit à mon attention. Je suis touchée. The Menthol House, une maison d'édition que je ne connaissais pas.
Allez, je résiste, je referme en attendant un moment propice et privilégié pour me plonger dans la lecture.

Voilà, le moment est arrivé, j'attaque.
Un beau style, imagé, visuel.
Trois personnages :
Paul, un bébé de neuf mois,
le chat, en réalité une chatte enceinte
le mari taciturne qui arrête de fumer
Au milieu du silence de ces trois personnages, un seul bruit : la télévision qui déverse ses informations, en particulier sur la guerre en Irak.
La cinquième présence, c'est le printemps et l'éclosion de la nature.
Paul, le chat, la guerre et la nature sont étroitement liés.
Dans le portrait de la narratrice, la mère, transparaissent la solitude et l'angoisse dans sa condition de femme menant sa vie comme un combat, comme une guerre.
Elle semble comme étrangère, en retrait bien que tellement présente, spectatrice de sa vie malgré une observation tendre et émouvante de Paul et du chat.
« Avec le printemps, l'herbe d'avril, qui ne lâchait pas les coussinets du Chat, nous voici quatre personnages humides dans l'herbe : Paul, le Chat, la Guerre, le Printemps – et moi qui ne comptais pas. »
La guerre et le printemps sont en effet des personnages à part entière dans cette histoire.
Et puis aussi, l'inutilité, la faiblesse, les limites des mots pour dire. Pour traduire ce que l'on perçoit, ce que l'on ressent.
Les triangles, les couleurs accompagnent les personnages.

L''écriture est belle, simple, émouvante, un peu désespérante aussi.
Une oeuvre très originale et sensible qui me donne une forte envie de lire les autres livres d'Anne Calife.

Merci encore à Babelio de m'avoir permis une nouvelle fois de découvrir un auteur
Merci à The Menthol House pour son envoi et son gentil mot d'accompagnement.
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Paul, un bébé de neuf mois, un chat, disons plutôt une chatte enceinte, la Guerre et ses images menaçantes.,Le Printemps, un mari taiseux, une narratrice dont les pensées silencieuses bruissent......voici les personnages de cet opus, un cocon court et intense, coloré et chaud......Entre eux, une relation fusionnelle dans un silence Total et Absolu rempli de vie......une écriture poétique superbe, tout en finesse , des images à foison, des senteurs , de la floraison éclatante du cerisier qui floconnait, dépassé par l'évidence de ses pétales blancs, du vert des bourgeons, au bleu végétal : gentiane, pervenche, myosotis qualifiant l'intensité du regard de Paul , des coussinets du chat, ces pétales blancs qui griffaient le sol...
L'auteur joue habilement avec la palette des couleurs comme un peintre : " toutes les exigences teignent, déteignent, les unes sur les autres. Elles sont plusieurs fils du même tissu, de la même Étoffe chatoyante " et la lumiére du printemps, un peu en apesanteur , à l'aide de silences et de répétitions. C'est une oeuvre originale , légère et tendre, à recommander à des lecteurs curieux d'enfance, de chat, de vie , de couleurs mêlées , de naissance, d'herbe mouillée......de lecteurs pétris de sensibilité.....

Difficile de qualifier cet ouvrage dans sa singularité.....sinon à le lire......
Merci à Zabeth.....
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Jolie découverte que ce petit roman d'Anne Calife : Une très belle écriture surtout! Tout en répétitions et en silences. Un peu à la Duras quelque part. Et j'aime beaucoup Duras!

Un texte tout en finesse qui se fait sciemment langoureux et léger, comme en apesanteur. Un air de printemps, une araignée qui passe, un fils qui grandit, un chat qui feule et la guerre en arrière plan, en arrière pensée...

Du doux et du dur dans le fond comme dans la forme! C'est bon! On sent le talent chez cette Anne Calife, même si quelque part je n'ai pas pu m'empêcher de penser qu'il n"était pas tout à fait abouti encore, comme si quelque chose restait à travailler. En effet, malgré la poésie certaine du texte et l'intelligence tranquille des métaphores, j'ai parfois eu le sentiment qu'il y avait dans ce récit quelque chose de trop, ou de pas assez... Un peu comme face à la copie d'un élève qui aurait voulut très bien faire et aurait pour cela poussé le bouchon un peu trop loin, juste assez loin pour qu'on ne puisse plus se laisser transporter par l'histoire et pour qu'on se retrouve, seul, face à une page remplie de mots et de figures de styles.

C'est dommage car l'idée était bonne, le ton bien pesé et choisi et le verbe par moments magnifique... Et pourtant je n'ai pas réussi à m'envoler vraiment et à me laisser porter par le récit. Trop de fines analogies et de belles tournures de phrases peut-être, ont gâché mon plaisir...

Pas complètement cela dit, et si je me montre sévère, je ne peux, ni ne veux, nier que j'ai lu ce petit roman d'une traite et que j'en garde un agréable souvenir. Si, en effet, je me serais bien passée de quelques passages répétitifs sur le lien entre le printemps et la guerre, je me suis réellement délectée de certaines pensées sur la maternité, l'amour et la vie en général, et en souvenir de ces dernières ainsi qu'en l'honneur du style très intéressant de l'auteur, je peux recommander ce petit ouvrage à tous les lecteurs sensibles, qui plus est si ils sont amateurs de nature, d'enfance, de vie... et de chats!
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C'est un livre où il faut se laisser porter par les impressions restituées par l'auteure. L'édifice tient sur trois pieds : bébé Paul, le chat(te) et l'écran de télévision qui renvoie des images du début de la guerre d'Irak. La nature est également présente, beaucoup par le toucher (on y touche de l'herbe mouillée, un crapaud). Une comète passe de temps en temps, nommée "le mari", dont la mission est de râler et de noyer les chatons ; mais on sent que c'est lui qui tient la baraque debout. On sent aussi que la mère de bébé Paul, narratrice, est étonnée de la présence de ce petit être, qu'elle a du mal à l'appréhender différemment qu'un objet du décor, au même titre que le chat. Mais peut-être extrapole-je trop .... j'ai eu un peu de mal à entrer dans ce texte original par sa forme, forme proche de la poésie, discontinue, qui ne nomme pas directement les choses., mais les fait sentir, par divers rebonds.
Livre acheté à Anne Calife elle-même, à "L'été du Livre" de Metz, dédicacé à ma chatte, Toumie, qui va sur ses 16 ans et ne me quitte jamais d'une semelle.
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Ce court roman, présenté comme se déroulant dans un « silence total et absolu », est pourtant rempli de vie. Celle écrasante de la Guerre qui se joue au loin, celle éclatante du printemps qui s'anime et celle magnifique de la relation qui se crée entre ces 2 êtres qui ne parlent pas. le tout sous l'oeil de la narratrice, témoin muet de cette vie qui s'agite sous ses yeux.
Cette histoire, c'est avant tout le monologue intérieur d'une femme qui se place en observatrice. Comme les images de la guerre qui sont sans cesse diffusées à la télévision, elle assiste comme impuissante, à ce qui se déroule autour d'elle. Témoin à la fois privilégié des beauté de la nature, mais également impuissant face aux éléments qui s'enchaînent sans elle. J'ai ressenti une grande solitude dans ce personnage, d'autant plus renforcée par l'indifférence du mari, qui ne semble par faire partie de sa vie et de celle de Paul.
Et puis cette histoire, c'est la relation entre le petit Paul et le chat. Deux êtres qui s'observent, s'apprivoisent pour enfin entrer en connexion. Deux êtres sans parole mais qui se comprennent par leurs attitudes, leurs regards. Cette interaction est d'autant plus forte que l'on sent tout la douceur qui émane de ces deux personnages, comme avec l'éclosion du printemps, troisième acteur du spectacle auquel assiste, émerveillée, la narratrice. Mais c'est aussi la guerre omniprésente qui, malgré sa dureté, permet de renforcer la tendresse qui se crée au fil des pages, tout en créant un fort contraste entre les deux situations. Contraste qui fait prendre conscience de la fragilité de certains éléments et par là même de leur importance…
L'écriture d'Anne Calife, magnifique, est un bonheur à lire. Elle a su créer une belle émotion et me faire partager une jolie tranche de vie, tout en tendresse et en justesse. Une jolie lecture, courte mais très intense.
Merc à Babelio et The Menthol House pour cette belle lecture!
Lien : http://lalydo.com/2013/02/pa..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Et la Guerre est comme ce Printemps , cette herbe qui sort partout. Une femme, une trop belle femme, tournoyant sur elle - même, ivre d'air et de mouvement.

Dans sa robe de velours, elle tourbillonne, tournoie, gorge en arrière , bras écartés , tête renversée, deux lèvres rouges, ouvertes sur ses dents blanches- ces dents que Paul ne possède pas encore.
La violence est une reine dans un manteau de velours émeraude.Bien trop belle. Qui aura toujours raison.
Les nuages dessinaient une masse noire contre le rouge du couchant- si fort qu'il semblait suspendu en l'air comme un cri.
Puis le disque rouge disparut.
Comme si toutes les Guerres étaient combattues"
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Arrêter les images n’aurait jamais arrêté la Guerre. Car tout était Guerre. Le mois de mars avec les bourgeons visqueux qui éclataient de toutes parts. Elever un enfant, le baigner, l’habiller, travailler pour le nourrir en était encore une autre, de Guerre.
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A cet endroit du texte, je me rends compte que j’emploie l’article défini « elle » pour désigner le chat. Je l’ai corrigé puis rétabli. Le "il" ne sonne pas. Le Chat était devenu féminin, non par une logique de reproduction, mais en raison de sa division, de son hésitation.
Dissociée, divisée, elle relevait de la Mère : partagée entre soi et d’autres êtres.
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« -Paul ! dis-je. Sa figure se fend en abricot, il remue dix doigts, entraînant autant de fossettes. Puis il retourne à sa principale occupation : retirer ses chaussettes ou arracher des brins d'herbe. Le Chat que j'appelle avec toujours la même intonation de la voix, tourne aussi la tête vers moi d'un air un peu distrait, orientant les oreilles dans ma direction. Il lève un début de queue pour montrer que, oui, il m’a repérée, puis fixe passionnément, parmi les hautes herbes, un éphémère, un papillon jaune – enfin, quelque chose que je ne vois pas. »
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Je me rends compte que plus je décris les progrès de Paul, plus je me rapproche du cadavre. Comme les sépales a présent vides de leurs pétales, les bourgeons de leurs feuilles. La maternité à ceci de lucide et déroutant qu'elle permet de constater - rose sur rose - la brièveté de son existence.
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