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Augusta Nechtschein (Traducteur)
EAN : 9782847201321
257 pages
Gaïa (12/01/2009)
3.46/5   14 notes
Résumé :
Turin, décembre 2003. Emil, roumain en situation irrégulière, n'a que treize ans et son sac Jansport où il garde précieusement ses BD de Tex, "le cow-boy qui gagne toujours". Il porte aussi sur lui les lettres de son fantasque de grand-père qui fait un théâtre de rue qualifié de "violemment pacifique" par les autorités. Seul, Emil n'a d'autre choix que de partir à la recherche du grand-père qui se trouve... quelque part en Europe. Tour à tour gamin débrouillard, enf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Emil, jeune roumain de treize ans qui voue une grande passion à Tex Willer, héros de B.D. ,sillonne les rues de Turin avec la ferme intention de retourner en Roumanie pour y retrouver son père, arrêté à la frontière et détenu dans un camp.
Emil fuit. Pourquoi? Jusqu'ici, il habitait avec la nouvelle compagne de son père, chez un architecte qui leur offrait un beau logement en échange de quelques heures de ménage.
On sait tout de suite qu'il fuit après avoir donné un gros coup de poing à l'architecte et l'avoir laissé en mauvaise posture.
Désormais seul, le garçon est résolu à trouver son grand-père paternel, comédien de rues, qui lui écrit régulièrement chaque dernier dimanche du mois. Mais qu'il n'a jamais vu.

Commence alors un voyage hasardeux jusqu'à Berlin avec un groupe de sympathiques marginaux, dans un fourgon Volswagen, puis en France avec un photographe professionnel et enfin à Madrid où se trouve la troupe du grand-père.
C'est un récit d'aventure et de formation, divertissant et profond.

Le texte est écrit à la première personne, par deux protagonistes, suivant le flux de leurs pensées.
Le plus important est le récit du garçon, qui raconte ce dont il se souvient, comme une confession pétillante et plaisante.
De temps en temps, s'insèrent les chapitres de l'adulte, celui qui a provoqué la fuite d'Emil et qui parle directement au présent.
Il en résulte un déconcertant jeu de points de vue qui permet aux protagonistes d'exprimer leurs propres motivations.

Entre les lignes émerge un intéressant profil de l'Italie contemporaine, l'immigration, douloureuse , jamais totale d'une famille qui se divise et ne trouve pas celui qui manque.
Ceci vu à travers les yeux d'un jeune garçon . S'y ajoute le riche italien généreux et émouvant, amoureux de motos et de vitesse mais psychologiquement un peu déséquilibré.
Seule la force d'âme et le courage d'Emil de faire des choix personnels et importants, presque fous, le sauvent d'un futur que la société semble avoir décidé pour lui.

Sur un fond de de désastre social, mais au premier plan, émerge, à travers des personnes saines, l'importance des rapports humains.
Ce qui donne l'envie et la possibilité de construire un futur différent.

Un second grand merci à Fabio Geda dont j'avais déjà tellement aimé "Dans la mer il y a des crocodiles"
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Je viens de le terminer.
Le livre qui aura troublé mon été.
C'est l'histoire d'Emil, un petit Roumain de treize ans qui vit à Turin en situation irrégulière et qui part à la recherche de son artiste de grand-père, à travers l'Europe.
Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, et pourtant il y a tout, dans ce livre. La vie en pointillé et en danger de ces enfants-là, leur parachutage dans un monde d'adultes beaucoup trop tôt, beaucoup trop brutalement, beaucoup trop crûment.
Un véritable western des années 2000, empreint de la poésie et de la naïveté de l'enfance.

"J'avais dit en mon for intérieur: Si tu me fais retrouver la balle, je jure que je dirai non à chaque fois que Mihai m'invitera à aller jeter des pierres sur la cloche de l'Eglise Noire, même si c'est la plus grande de toute la Roumanie. Et je ne parlerai plus jamais de ce que tu sais avec Vior. Et quand il me dira "regarde", moi je m'en irai. Je le jure. J'avais fait quatre fois le signe de croix, pour que ça marche mieux. Puis je m'étais allongé sur le sol, en posant ma joue sur le carrelage humide, et j'avais fermé un oeil. La silhouette évanescente de la balle m'était apparue immédiatement, trouble entre les moutons de poussière, derrière le pied du buffet.
J'avais pensé: Dieu existe.
Mais quand j'avais prié encore plus fort pour qu'il ne laisse pas ma mère mourir et qu'avant l'aube, pourtant, elle avait soufflé par le nez comme si elle était enrhumée et qu'elle n'avait plus pu bouger, alors j'avais compris que Dieu était un manipulateur, qui n'existait que quand ça lui chantait."

J'aurais pu te faire goûter plein d'autres parts de ce bel ouvrage, parsemées de jolis et difficiles mots, parce qu'Emil, il recopie et apprend les mots qu'il trouve beaux et compliqués quand il les lit ou les entend.

Je ne le répéterai pas: ce livre est un bijou.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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critiques presse (1)
Lecturejeune
17 février 2012
Lecture Jeune, n°130 - juin 2009 - Le narrateur, Emil, est un jeune Roumain de 13 ans, seul à Turin. Ce fils d'immigré clandestin entreprend un long périple jusqu'à Berlin, puis Madrid, en passant par Toulouse, pour rejoindre son grand-père, comédien ambulant et contestataire qu'il n'a jamais vu, mais dont il rêve. Emil a pour seul viatique son sac de sport, ses bandes dessinées de Tex et les lettres de son père et de son grand-père. Le roman épouse l'imaginaire et la sensibilité du garçon mêlant, sans transition, les péripéties de son voyage et des scènes de ses bandes dessinées favorites auquel il s'identifie. C'est un récit foisonnant et baroque, version moderne des romans picaresques, où le héros côtoie toutes sortes de personnages et séjourne dans des lieux emblématiques d'une Europe en pleine mutation : la gare de Turin et les bandes de zonards, les squats de Berlin, Madrid et son quartier Lavapiés multiethnique. Comme ce voyage, le fil du récit est chaotique et déroutant. Une autre histoire s'y intercale, elle aussi à la première personne, donnant progressivement les clés du comportement du héros. Des digressions laissent place à des contes, des récits de vie des divers personnages, des descriptions dignes du guide du Routard. On y retrouve l'influence de Georges Perec et le goût pour les références culturelles. Il s'agit bien d'un voyage initiatique dont Emil sort enrichi de rencontres généreuses, d'instants au goût de bonheur. Car le charme de ce personnage, c'est aussi son plaisir pour les mots parce qu'ils permettent de communiquer mais aussi de se construire dans une dimension poétique. C'est un livre pour bon lecteur, à l'écriture résolument moderne. Colette Broutin
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
J'avais dit en mon for intérieur: Si tu me fais retrouver la balle, je jure que je dirai non à chaque fois que Mihai m'invitera à aller jeter des pierres sur la cloche de l'Eglise Noire, même si c'est la plus grande de toute la Roumanie. Et je ne parlerai plus jamais de ce que tu sais avec Vior. Et quand il me dira "regarde", moi je m'en irai. Je le jure. J'avais fait quatre fois le signe de croix, pour que ça marche mieux. Puis je m'étais allongé sur le sol, en posant ma joue sur le carrelage humide, et j'avais fermé un oeil. La silhouette évanescente de la balle m'était apparue immédiatement, trouble entre les moutons de poussière, derrière le pied du buffet.
J'avais pensé: Dieu existe.
Mais quand j'avais prié encore plus fort pour qu'il ne laisse pas ma mère mourir et qu'avant l'aube, pourtant, elle avait soufflé par le nez comme si elle était enrhumée et qu'elle n'avait plus pu bouger, alors j'avais compris que Dieu était un manipulateur, qui n'existait que quand ça lui chantait.
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J'ai pensé : Pourquoi moi, Emil Sabau? Moi je ne suis pas Tex. J'ai que treize ans. Même si, bien sûr, ça me dirait bien d'être lui. J'ai pensé : Je dois partir, m'en aller, quitter Turin.
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j'ai pensé : il y en a qui ont une vie comme le Mississipi, fluide, lente et fertile, et d'autres qui, comme Tex, risquent chaque jour de mourir de soif dans le désert de sel, de tomber au fond d'un ravin ou d'être congelés dans une tempête.
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Ensuite, je partirais, je rentrerais en Roumanie. Je trouverais mon père et le ferais sortir de prison. Mon père, Gheorghe Vasile Sabau, le plus grand fabricant de hottes de toute la Transylvanie. Le meilleur.
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Manuela est sublime. Comme toujours. Il existe des visages parfaits. Des corps parfaits. Ce n'est pas le cas de Manuela. Sa perfection est étrangère aux beautés terrestres.
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