Le garde-chasse
C'est toujours un plaisir renouvelé que de lire Jean-Clément Martin.
Il s'attaque, courageusement, aux échecs de la Révolution française !
Pour lui, ce n'est pas porter atteinte à "la Révolution" que d'en décrire la naissance incertaine, le développement incontrôlé et les échecs inévitables, c'est restituer la fragilité de l'histoire qui s'est déroulée et surtout de celle que nous devons faire, en lucidité.
Je suis totalement d'accord avec lui, comme à la nécessaire étude de la contre-révolution.
Les échecs, selon l'auteur, se sont les espérances déçues et les promesses non tenues, sans oublier ce qui a été proposé et inventé.
Les attentes liées à la Révolution étaient très importantes et sont toujours aussi vives, ce qui rend les regrets plus sensibles…
Selon Jean-Clément Martin, les échecs sont les suivants (ce qui détermine le plan de l'essai) :
- deux échecs politiques qui sont la définition floue de la notion de peuple et l'incapacité à établir l'égalité .malgré toutes les proclamations.;
- deux échecs liés à l'emploi de la force : la guerre de Vendée et le recours à la violence dans le système qualifié de "terreur" ;
- deux échecs symboliques (que nous n'avons toujours pas résolus) : la confusion entre révolte, révolution et république ; et la croyance dans la spécificité de la Révolution française.
Dans le coeur de l'ouvrage, il développe ces notions et explique en quoi elles constituent des échecs.
J'ai particulièrement apprécié cet essai, argumenté, rédigé dans un style compréhensible et accessible.
L'épilogue "Vivre avec l'échec" m'a profondément émue…
Un essai brillant à la
Martin, qui explique ses positionnements et son parcours.
Jean-Clément Martin, je vous aime !
Lisez cet ouvrage et vous saurez pourquoi j'ai intitulé ma chronique "le garde-chasse" !