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EAN : 9782351786208
362 pages
Gallmeister (01/01/2017)
3.91/5   120 notes
Résumé :
A sa sortie de prison, Glen Davis revient dans sa ville natale pour commettre en moins de quarante-huit heures, un double homicide. Le shérif Bobby Blanchard, aussi droit que Glen est tordu, remonte la piste du chaos semé par Glen et tente de reconstruire les liens fragiles, communautaires et familiaux, qu'ils partagent depuis toujours. De sombres secrets macérant depuis deux générations explosent soudain à la surface, laissant entrevoir comment le mal peut suppurer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Gros coup de coeur pour ce roman noir qui m'a été conseillé par Sébastien Vidal dont je vous ai parlé par ailleurs , un amateur , connaisseur et auteur de romans noirs.
Glen sort de prison après avoir purgé une peine de trois ans et le moins que l'on puisse en dire est que son retour ne sera pas vraiment simple.Son lourd passé lui colle à la peau et son regard sur les gens qui l'entourent laisse craindre le pire. C'est noir , noir mais bien maîtrisé , bien agencé , bien mené. Les personnages qui accueillent Glen ont tous quelque chose de particulier , d 'attachant ou de détestable On sent chez chacun d'entre eux une farouche envie de bonheur mais...il y a Glen pour qui être heureux ne veut plus dire grand chose , un être ravagé, tourmenté à l'extrême.
On boit du whiskey , on fume ,comme si se détruire n'allait pas assez vite ou comme si on voulait oublier un passé bien glauque et sans espoir.
Ce roman est d'une remarquable lenteur , une lenteur délicieuse sans ennui , une lenteur cinématographique .Les descriptions préparent le déclenchement des actions . On entend l'orage , la pluie qui cingle le toit, le café qui passe lentement . Les sens sont en éveil et l'exaspération monte jusqu'à l'extase . Tout se mérite, rien n'est acquis , l'effet n'en est que plus efficace.
Du grand art , vraiment , la vie quotidienne et , d'un seul coup , l'extraordinaire qui surgit et balaie tout sur son passage .Glen , Mary , Jewel , David , Puppy, Bobby , Virgil , des personnages inoubliables , attachants ou méprisables , un méli mélo de personnalités si différentes mais si dépendantes les unes des autres .
Ce roman est bien traduit , facile à lire et addictif . Il ne faut pas se trouver trop loin des dernières pages lorsque Morphée vous prend dans ses bras , au risque d'avoir à choisir entre la lutte contre le sommeil ou la frustration.
Comment vous dire ? Ce livre , c'est calme , calme , serein et puis , d'un seul coup....Allez , bonne lecture, amateurs du genre ,vous allez aimer , j'en suis certain.
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Bienvenue dans le Mississippi, comté de Stone pour parcourir avec Père et fils de Larry Brown une labyrinthique balade dans le coeur des hommes et dans le tréfonds de leur âme..

Sous une chaleur écrasante, Puppy est venu cueillir son frère Glenn qui retrouve la liberté après trois années passées en prison pour purger sa peine.

Alors comme Glenn sort de taule , on a droit à une virée dans les bars avec le frangin.
Ca tombe bien, on est samedi, le week-end commence et il va être très chaud !
« Tous les mauvais trucs avaient lieux le week- end . Les gens se mettaient à boire et devenaient dingues. »

Le lecteur devient alors le témoin d'un déchaînement de violence, de pulsions libérées , de sentiments exacerbés qui le place dans l'attente d'un dénouement final.

L'oeil du cyclone c'est Glen et il se déplace dans sa famille, la famille Davis.
Bien sûr, il y a le père Virgil, il vit seul dans sa ferme, tourmenté par ses cauchemars de vétéran de la seconde guerre mondiale (il a connu la marche de la mort de Bataan en 1942 aux Philippines et il en porte les stigmates physiques et psychiques) pourtant il a encore quelques rêves et des joies , mais ne sait plus quoi faire face à Dan.
Puppy, le petit frère qui a du mal à joindre les deux bouts et s'inquiète souvent pour son père.
Et Jawell, la belle-fille, qui ne l'est pas encore mais que Virgil a déjà adopté car c'est la mère de David, le fils qu'a conçu Dan avant d'avoir eu maille avec la justice…
Et la mère ? Elle a passé l'arme à gauche durant la détention de Dan, et lui, il ne s'en remet pas…
il ressasse sa haine, ses souvenirs, sa jalousie envers Bobby, le shérif, machiavéliquement alimentée par sa mère durant sa vie.

Dan un animal, non pas un salopard, mais un animal, qui marche à l'instinct.

Mais qui va le domestiquer : Jawell, l'amante sulfureuse et la mère de son « putain » de fils ?
Son frère Puppy ou bien encore le shérif ?
Ou bien peut être Roy, un vieil ami ?

Dans ce coin paumé d' Amérique profonde et très pauvre, où les Noirs ne veulent pas se mêler des histoires des Blancs, on tient à sa vie, Larry Brown semble nous dire que rien n'est blanc rien n'est noir.
L'homme ne naît pas bon ou mauvais mais il peut le devenir .
La faute à qui : la société, la famille ?
Faut-il choisir comme frère Roy de s'isoler et de vivre caché loin de la meute ?
Rien n'est simple, tout est complexe.
Alors pourquoi Père et fils.
Parce qu'on est le père de ou le fils de ?
Ou que l'on le devient ou le choisit ?

Larry Brown mets en scène un drame familial par le biais d'un chassé-croisé narratif où les différents points de vue des protagonistes sont exposés , en découle ainsi une tension sourde et grandissante.
Beaucoup de sensibilité .
Des portraits tout en finesse et en nuances.
Une écriture très fluide et percutante, chargée d'émotions que j'ai beaucoup apprécié.
Une belle découverte pour mon premier rendez-vous avec cet auteur.
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Retour aux vieux chaudrons pour moi, après avoir boudé "Alabama 1963" dont le style et l'humour des dialogues m'ont paru un hommage appuyé à Pif gadget, sans toutefois en atteindre l'acuité. Un script de film plus qu'un livre, malgré de bons ingrédients ( contexte social, duo douteux de personnages) ; un effet frenchy charentaise, s'essayant comme un girafon nouveau-né à atteindre maladroitement le ciel des auteurs des Appalaches. Saveur biscotte éventée, ce fut un bof pour moi.


En tout cas, du cinéma vivant, il n'y a que ça dans "Père et fils" de Larry Brown, le parquet craque, la chaleur te plaque, tu as de la terre sous les ongles, tu flippes au bruit d'un pick-up au ralenti en pleine nuit. La bande-son et les lumières se recomposent sans cesse avec une aisance feutrée; une tension rampante nous empêche pourtant de couler au fond du fauteuil de ce cinémascope redoutable. On sait que ça va déconner, la question est juste :"quand?".


Avec le jingle typique des éditions Gallmeister , les canettes de bière décapsulées au kilomètre; un rituel qui a le mérite de mettre tout le monde d'accord pendant au moins quelques minutes et d'apporter un peu de fraîcheur et de répit très temporaire dans une atmosphère des plus chargées. Il en reste toujours une petite au fond de la glacière, à siroter de concert en regardant laconiquement la rivière , avant de se foutre sur la gueule, ça se fait.


Nager dans les remous de l'âme humaine et les méditer sans conceptualiser, c'est ce que permet un bon roman. Comment nait une personnalité déconnante ? Famille, ADN, environnement, traumatismes, mauvais choix ? On me souffle que nous sommes tous timbrés ( seuls les plus atteints ne le réalisent pas) mais que ça ne pose vraiment problème qu'à partir du moment où on fait souffrir les autres. Ici le personnage principal est donc bien cinglé, car son entourage va déguster. Pourtant eux aussi, ont eu leur pochon de passé foireux mais, par quel mystère, ils s'accrochent à la lumière et s'entrelacent dans l'ombre des furieux.

Un auteur où plonger pour se dépetitpotdebeurriser le cerveau et tâtonner dans la glacière à la recherche du fidèle pétillement du Mississipi.
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État du Mississippi, Glen sort de prison après avoir purger sa peine de trois ans. Son frère Puppy vient le chercher. C'est samedi, il fait très chaud, une chaleur poisseuse et humide qui colle à la peau, ils vont faire la tournée des bars et beaucoup boire.
L'auteur va s'attacher à suivre Glen à sa sortie de prison. Les autres personnes sont Virgil le père de Glen, vétéran de la deuxième guerre mondiale, blessé dans les Philippines. le frère Puppy qui a du mal à joindre les deux bouts. Jewel, la petite copine laissée pour compte et son fils David, fils de Glen qui ne veut pas le reconnaître. Bobby le shérif et sa mère Mary, la maîtresse de Virgil. Peu à peu, on va rentrer dans les secrets de famille ce qui va nous permettre de mieux comprendre les comportements et agissements des uns et des autres.
Larry Brown prend son temps pour camper l'histoire, l'ambiance, la chaleur moite. C'est tellement bien décrit avec précision et moult détails qu'on visualise les scènes, on ressent l'atmosphère, les odeurs, les bruits, on roule sur les petites routes avec Bobby, on est dans les bars enfumés. L'immersion est totale. L'auteur nous amène là où il veut par des petits chemins de traverse. L'ambiance, les personnages parfaitement décrits tout y est, comme un peintre pointilliste qui rajoute des petites touches de couleurs, Larry Brown fignole les détails pour nous donner une vue d'ensemble. Il a encore réussi à nous embarquer avec lui dans ce petit coin paumé et poisseux du Mississipi.
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Glen sort de prison. Il est bas du front, a un vocabulaire limité et une capacité de réflexion digne de celle d'un bulot. le lecteur ne perd pas de temps à s'interroger sur ses chances de réinsertion : Glen viole, tue et vole comme il respire.
Ce qui est très étonnant dans ce roman c'est qu'on ne cesse de s'y interroger sur les racines du Mal. Tout le monde, finalement, cherche à aider Glen et lui refuse obstinément de l'être, arc-bouté sur ses haines et ses peurs. À vouloir le protéger, on lui ment ; il le sait et s'enferme dans son délire d'enfant sans mère ( Tous des salauds, toutes des salopes sauf môman).
Deux mystères donc: tout d'abord qu'y a-t-il eu d'aimable en lui, ou de si pitoyable, pour qu'on tende encore la main à l'enfoiré qu'il est devenu ? Et ensuite, pourquoi certains personnages parviennent-ils à une forme de rédemption, ou tout au moins de résilience, quand d'autres n'imaginent d'autre issue que la souffrance qu'ils infligent ?
Bref, tout ça n'est pas très gai et on se demande comment quiconque pourra se relever de la catastrophe finale. Glen n'a même pas réussi à tuer le père ou à coucher avec sa mère mais, Oedipe au petit pied, il a pris soin de tirer sa révérence sur un saccage presque équivalent.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mais ça ne lui ferait certainement pas de mal de passer chez Jewel un petit moment. Il n'était pas obligé d'entrer. Il suffisait qu'il fasse venir Jewel dans la voiture quelques minutes. Elle accepterait, probablement. Ca faisait si longtemps. Il ne voulait tout simplement pas être obligé de lui parler du gamin pour l'instant. Il ne voulait pas qu'elle recommence à lui saper le moral avec ça. D'ailleurs, tout n'était pas de sa faute à lui. Il faut être deux pour danser le tango.
Car on se laisse facilement aller, quand on sort avec une femme depuis quelques temps. Et puis il n'avait jamais aimé les capotes. Ca enlève du plaisir. Elle avait toujours insisté pour qu'il les mette, ces putains de machins. Elle en avait, même, et qui sait où elle se les était procurés. Une femme célibataire, dans cette petite ville, n'allait tout simplement pas entrer à la pharmacie pour acheter une boîte de préservatifs. Peut-être son médecin les lui avait-il fournis. Peut-être y avait-il des distributeurs de capotes dans les toilettes pour femmes des stations-service et des bars. Il n'en savait rien. Peut-être était-elle allée jusqu'à Memphis et en avait-elle acheté là où personne ne la connaissait. Il se souvenait qu'ils s'étaient disputés à ce sujet, qu'elle avait pleuré entre des déclarations d'amour. Et puis elle s'excitait et laissait tomber parce qu'il promettait de ne pas finir en elle. Et puis c'était si bon… une erreur, c'est tout. La vie, quoi. Il ne pouvait rien y changer à présent.
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Il se cala contre le siège et la regarda. Elle avait les cheveux lâchésl, complètement défaits, et sa chemise de nuit était ouverte en haut, de sorte qu'il voyait ses seins lourds avec leurs grandes aréoles. Toutes ces nuits où il avait rêvé d'elle, où il s'était endormi en pensant à elle, tous ces jours dans les champs de coton où seule la perspective de cette nuit lui avait permis de tenir jusqu'au soir, tout cela lui ordonnait de descendre de voiture, de prendre sa main, de se recoucher dans son lit, de s'endormir avec elle, dans l'odeur de ses cheveux et de sa peau.
Il tendit la main, fit démarrer la voiture, puis alluma les phares.
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Il mit ses chaussettes, remonta son caleçon jusqu'aux hanches, se souvenant d'un grand bébé dans un berceau qui l'avait regardé avec ses grands yeux sombres sous un mobile bon marché qui tournait lentement, des chevaux bleu féeriques aux cornes en tortillon, des soleils orangés, des étoiles jaunes et des petits lapins roses. Un enfant silencieux qui lui ressemblait.
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Ici, on prend le temps de s'allumer des clopes, de siroter un whisky et de sentir son effet.
On prend le temps de décrire des carractères aiguisé par le couteau de la vie et d'en ressentir jusqu'à la sueur...
De ce côté, le côté "noir" de ce roman est habile et bien réussit.
L'humanité de certains personnoges est aussi merveilleusement dépeinte, la compassion, le pardon.

Cependant, le récit m'a semblé un peu long car beaucoup de petites descriptions me parraissaient un peu annodines et inutiles. J'ai eu quelquefois le besoin d'un rythme plus soutenu, plus compacte et peut-être aussi d'un événement supplémentaire à la moitié du livre pour jouir d'avantage de ce roman noir.
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Il comprenait à présent ce qu'elle avait voulu lui faire savoir quand elle lui avait dit au café que les choses avaient changé. Sans doute voulait-elle dire qu'elles avaient changé pour elle, seulement, parce que chez lui il y avait longtemps que son cœur s'assombrissait et durcissait dans sa poitrine.
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Vidéo de Larry Brown
Michael Farris Smith réussit un polar âpre et brûlant sur les terres du sud des Etats-Unis, à la manière d'un Larry Brown ou d'un William Gay. Mario Condé, le héros désormais fameux de Leonardo Padura, traîne sa nonchalance sous le soleil noir de la mélancolie cubaine. Et Julien Capron nous embarque dans un futur d'autant plus glaçant qu'il est proche de nous. Belle manière, à travers ces trois romans noirs, de prendre la température du monde.
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