Ca y'est la série
Persépolis s'achève, et pour cela, Marjane retourne en Iran auprès de sa famille comme on irait vers un Paradis Perdu. Sauf que, … l'idéalisation qu'elle s'était faite de la vie en Iran s'estompe assez vite.
Ce tome 4, c'est le tome du désenchantement. Ou plutôt d'une série de désenchantement. Tout d'abord parce que le retour en Iran ne fait pas disparaître les échecs et la honte que Marjane associe à son passé en Autriche. Puis avec son mariage avec Réza. Les derniers rêves de midinettes s'envolent avec cette alliance ratée, qui ne fait qu'ajouter un nouvel échec à son "conte de fées" rêvé.
"Docilement", Marji remet le voile, se plie à la séparation hommes-femmes à l'université, se rappelle qu'en tant que femme -même voilée- elle est toujours un objet potentiel d'excitation pour barbus libidineux. Heureusement, il y a les fêtes clandestines. Mais là aussi, un soir, ça tourne au drame, et cette soupape de sécurité disparaît.
Pire encore ! Alors qu'elle ne s'y attendait pas, ses amies lui renvoie une image de femme qui s'est occidentalisée, alors qu'en Europe, elle était une Iranienne "coincée". Décidément, pas facile de rentrer dans une case lorsqu'on veut définir son existence et sa personne par des "étiquettes".
Avec ce tome, Marjane devient une adulte, qui se fait ses opinions en allant au-delà de ses visions "fantasmées" du réel.
Une fois la lecture de ces 4 tomes achevée, on peut considérer que
Persépolis est bien plus qu'un récit d'enfance et une bande dessinée humoristique qui met en scène l'histoire de l'Iran de façon très pédagogique. En fait ce n'est ni plus ni moins qu'un "roman" d'apprentissage moderne avec une thématique très actuelle qui occupe beaucoup le 21ème siècle : la double culture et la difficulté de s'identifier comme un individu "simple" appartenant à une seule partie, à une seule culture, alors que les technologies modernes ont faciliter les mouvements des individus (en avant ou non) et remettent en question cette identité lisse et unique.
Une lecture intéressante et enrichissante, avec plusieurs bons moments et un personnage extra : la grand-mère ! S'il y avait un argument à donner pour lire
Persépolis, c'est pour ce personnage, avec sa sagesse et son franc parler décapent !