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EAN : 9782246830498
256 pages
Grasset (04/01/2023)
4.39/5   23 notes
Résumé :
Résumé
Dans ce livre, le premier qu’il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d’habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d’organiser une oppo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ses voyages, ses lectures ont amené Dany Lafferière à éprouver de la curiosité pour le statut et les conditions de vie des noirs aux États-Unis. Avec une grande intelligence à l'aide d'exemples, de citations, de lectures, il cite de nombreux auteurs, il fait un tour d'horizon de la situation.
Pour Dany Laferrière , haïtien de naissance, l'esclavage et la colonisation ne sont pas d'actualité car son pays a dû faire face à une dictature, les faisant lutter contre une autre forme d'injustice.
C'est un texte difficile car parler du racisme prête à controverse et certains mots peuvent être vu comme ce qu‘ils ne sont pas (j'espère que vous me suivez).
On y découvre le peu de lois qui existent souvent vieilles et à double sens. Servir de chair à canon pendant les guerres, oui, être traité comme un citoyen part entière, non. Un pays où c'est action-réaction, un pas en avant, un pas en arrière.
L'esclavage a été aboli mais le constat n'est pas brillant. Beaucoup de personnes s'insurgent contre le racisme et j'espère qu'un jour ce mot et cette attitude disparaîtront.
Quand j'ai lu ce texte sachant à quel point les minorités raciales ont été et sont encore malmenées, je me demande comment ce grand pays incapable de résoudre ses problèmes internes peut se poser en donneur de leçons.
J'ai bien aimé la légèreté et le sens de l'humour de Dany Laferrière face un sujet grave.
«…Est-ce pourquoi je refuse catégoriquement qu'on mette mon oeuvre dans la section de littérature post-coloniale, sauf si on y met aussi la France considérant qu'elle est une ancienne colonie romaine. »
J'aimerais que vous soyez nombreux lire ce traité car il est utile d'ouvrir les yeux et de réaliser que changer les mots ou les occulter ne change pas les mentalités. Ce serait trop simple !
Merci aux éditions Grasset.
#PetittraitéduracismeenAmérique #NetGalleyFrance
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Ouvrage déniché et emprunté à la Bibliothèque Buffon, près du Jardin des Plantes- fin juin 2023

"Avant-propos

(...) Aujourd'hui, je tricote ce triste bouquin pour dire deux ou trois choses de cette histoire du racisme. Je me retrouve après toutes ces années avec une telle accumulation de faits, d'anecdotes, de réflexions abruptes ou douces, de regards obliques et de bribes de conversations charmantes ou acides qui flottent encore dans ma mémoire que je commence ce petit livre pourtant terrifiant en chantonnant."

Un ouvrage puissant, qui en dépit du thème complexe et tragique offre aussi des lueurs d'espoir, de l'humour, de la bienveillance...Dany Laferrière nous fait " revisiter" l'histoire américaine comme comme celle
d' Haïti.De courts textes rappellent des événements, des personnages historiques, Blancs ou Noirs s'étant battus pour les droits des Noirs, que cela soit des écrivains ou des politiques....sans compter sur des victoires et des flambeaux menés par des hommes et femmes noires : Maya Angelou, Toni Morrisson ( et son Prix Nobel en 1993), Baldwin, Richard Wright, Malcom X....Ralph Ellison,etc.
Mais aussi des textes de Blancs comme la si célèbre " Case de l'Oncle Tom" d'Hariett Beecher Stowe, " Les Confessions de Nat Turner" de William Styron ( défendu par Baldwin), etc

L'auteur montre aussi au quotidien combien un racisme primaire se poursuit " banalement" par des attitudes aussi banales et discriminatoires gravées dans des mauvaises habitudes de " penser" et " d'agir" des uns et des autres!
Comme il distingue des racismes différents entre sa terre natale haïtienne et celui , sévissant aux États-unis...

Il y a aussi de belles lumières...des instants qui redonnent Espoir...comme ce qui nous est décrit dans les lignes suivantes :

"Jour de fête

Ce vieux noir assis sur un muret regarde passer ce couple bien assorti. Une jeune fille noire enlaçant ce jeune Blanc.Ils se chuchotent à l'oreille des choses que se disent des amoureux insouciants de ce qui se passe autour d'eux.Le vieux n'en revient pas.Il ne pensait pas vivre assez longtemps pour voir ça. Peut-on effacer la couleur sans toucher à la douleur ? En oubliant la question raciale, on aura ceci: un jeune homme frémissant et une jeune femme séduisante passent devant un vieil homme ébahi.
C'est jour de fête."

Une lecture précieuse , nécessaire, comme un "toujours " indispensable garde- fou !

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« Ils peuvent sauter, ils n'arriveront pas à attraper leurs chevilles. »

Ces mots de Dany Laferrière envers les détracteurs racistes de Maya Angelou et Toni Morrison, témoignent de son admiration sans bornes pour « l'une devenue la poète nationale, et l'autre, la seule femme noire prix Nobel. »

Délaissant un temps le roman au profit de l'essai, Laferrière dans ce Petit traité du racisme en Amérique laisse filer esprit et stylo entre hommages aux grandes figures américaines des luttes raciales, souvenirs personnellement vécus, et réflexions ou questionnements sur le sujet.

Cela donne un livre fourre-tout où passent aussi Malcom, Angela, Bessie, Martin, Harriet, Miles, Muhammad ou Billie ; où l'on remonte en mode vitesse rapide le fil de l'histoire, de Lincoln à Floyd ; où Dany exprime sur un ton rigolard, punchlines à l'appui, une pensée qui l'est pourtant rarement.

Sauf que - heureux je suis et pauvre de moi - j'avais eu la chance de l'écouter parler de ce livre lors du superbe festival Terres de Paroles. Un contenu qui prenait encore plus de force grâce à l'aisance et la puissance physique et oratoire d'un auteur qui sait mieux que quiconque, saisir un public pour ne plus le lâcher.

Après cela, ma lecture a eu un goût de déjà lu (entendu), d'un ton en dessous de ce que j'avais espéré. Lu trop rapidement après la rencontre donc. Pas grave, j'y retournerai un jour prochain.

« Cela m'étonne chaque fois d'entendre des intellectuels discourir à propos de l'apport des Américains noirs à la culture américaine. Comme si ces derniers n'étaient pas des Américains à part entière. (…) Tout ça est dû au fait qu'on appelle un Noir un Américain noir ou un Africain-Américain (le pire c'est que c'est eux qui insistent pour se faire appeler ainsi), mais que pour un Blanc on dit simplement un Américain. »
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Voilà un livre qui se lit assez vite, car au lieu d'être composé d'un long texte, il est composé de plein de petits : poésies, réflexions, punchline, biographies assez courtes d'Américains ayant marqué leur époque, s'étant battu pour les droits.

Au départ, j'ai été déstabilisée, puisque je m'attendais à une étude, un essai, bref, à un texte en continu. Comme je sais m'adapter et faire preuve de souplesse, je me suis dit « Pourquoi pas ? »…

Et je me suis rendue compte, au fil de ma lecture, qu'on pouvait en dire beaucoup avec peu de mots, qu'il fallait juste bien choisir ses phrases, ce que Dany Laferrière a réussi à faire avec maestria.

S'appuyant sur ses expériences, sur des lectures, des auteurs, des faits de sociétés, il nous parle d'esclavage, de ségrégation, des luttes, des injustices, de littérature, de colonisation, des haines dans le coeur des Hommes. le tout sans sombrer dans le pathos ou le larmoyant. C'est net et précis. le tout avec de temps en temps une pointe d'humour.

C'est instructif, même si vous connaissez déjà beaucoup sur le sujet, parce qu'il est utile de rappeler que le racisme n'est pas mort, la ségrégation non plus et que les injustices sont toujours là, bien présentes, entre les Blancs et les Noirs, tout Américains, même si certains ont moins de droits que les autres.

Sans oublier le racisme primaire, celui que l'on fait sous le couvert de l'humour, mais qui peut blesser celui qui en fait les frais. Les petites paroles glissées dans votre dos, les rires gras, les gens qui chuchotent… Il y a encore du boulot !

Un essai qu'il faut lire, afin de ne pas oublier que des gens, à cause de leur couleur de peau, vivent toujours des injustices, comme c'est toujours aussi le cas pour une orientation sexuelle (homosexualité), pour leur sexe (nous les femmes) ou leur transsexualité.

Et toutes ces injustices ne concernent pas des minorités, certaines touchent la moitié de la population. On n'a pas fini de se battre, Dany ! Mais c'est épuisant…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Me voilà devant une page blanche pour tenter de trouver les mots pour parler de cet essai. Cela fait plusieurs jours que j'y pense sans parvenir à écrire et pourtant, j'ai été très émue par cette lecture. de nombreuses fois, je me suis arrêtée, le coeur serré, en lisant un extrait à un de mes proches. J'avais comme envie, besoin de partager ce que je lisais. Peut-être pour atténuer un peu ma colère, ma douleur, ma tristesse.

En écrivant cette chronique, j'ai peur de faire des impairs, d'employer de mauvais mots car le thème est grave. Pourtant, l'auteur explique dès l'avant-propos que « ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné ». Et qu'évidemment, dans cet essai, le Noir n'est pas tous les Noirs et Le Blanc n'est pas tous les Blancs.

Le racisme est un sujet terriblement vaste dont il faut parler, raconter, dénoncer. Et en même temps, mon souhait (et celui de millions de personnes) serait qu'un jour, il n'y ait plus rien à en dire. Je sais que je vais paraître naïve mais je ne comprendrais absolument jamais qu'on puisse faire une différence entre deux êtres humains simplement parce que leur couleur de peau est différente.

Dans cet essai, l'auteur s'attaque au racisme en Amérique, non pas que ce fléau n'existe pas ailleurs. Comme il dit, « c'est une petite portion de la bêtise universelle » mais il faut reconnaître que les Etats-Unis depuis quelques années, ont été le théâtre de crimes racistes odieux, choquants, abjects. Des crimes perpétrés par des personnes niant l'humanité d'autres personnes. Cependant, je suis consciente que l'on parle évidemment plus des Etats-Unis car les caméras présentes permettent de se rendre compte des choses.

J'écris et finalement, je ne vous dis vraiment pas grand-chose. le problème c'est que des lectures comme ça me rendent en colère contre le monde entier et la rage me donne parfois les larmes aux yeux. Toujours cette incompréhension au fond de moi, n'est-on pas tous des humains ?

Lisez ce « Petit traité du racisme en Amérique », laissez-vous emporter par les mots de Dany Laferrière, parfois doux, parfois violents. Il réussit en quelques mots à vous couper le souffle, vous fendre le coeur. Vous y trouverez des récits de crimes mais aussi des anecdotes sur des personnes engagées dans une lutte contre le racisme, parfois au péril de leur vie. Des textes courts, des chapitres de quelques pages mais écrits avec une puissance qui vous retourne.
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critiques presse (5)
LaLibreBelgique
17 avril 2023
Dany Laferrière publie un "Petit traité du racisme en Amérique", qui se déploie comme une partition musicale.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeSoir
27 mars 2023
« Petit traité du racisme en Amérique » est un patchwork aussi poétique que colérique, non sans éclats de rire.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LaCroix
13 mars 2023
Dany Laferrière entreprend, par petites touches, un voyage au bout des préjugés raciaux yankees dans « Petit traité du racisme en Amérique ». Une réussite littéraire, prophylactique et jubilante.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
16 février 2023
Politique et poétique: le livre de Dany Laferrière intitulé Petit traité du racisme en Amérique est politique sur le fond, et poétique par sa forme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
16 janvier 2023
On comprend la pauvreté de certains pays, même si c’est intolérable, mais ici dans cette Amérique si obscènement riche on a du mal à accepter une pareille misère.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Jour de fête

Ce vieux noir assis sur un muret regarde passer ce couple bien assorti. Une jeune fille noire enlaçant ce jeune Blanc.Ils se chuchotent à l'oreille des choses que se disent des amoureux insouciants de ce qui se passe autour d'eux.Le vieux n'en revient pas.Il ne pensait pas vivre assez longtemps pour voir ça. Peut-on effacer la couleur sans toucher à la douleur ? En oubliant la question raciale, on aura ceci: un jeune homme frémissant et une jeune femme séduisante passent devant un vieil homme ébahi.
C'est jour de fête.

( p.66)
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Le butin

Cette expression m'a toujours paru bizarre : « Séparé mais égal. » Adolescent en Haïti et ignorant la violence du racisme d'État américain, j'avais cru comprendre qu'il fallait séparer le butin en portions égales. Le butin, c'était l'Amérique que les blancs avaient volée aux Améridiens. N'étant dans la Constitution que par des amendements, les Noirs ne pouvaient être un héritier légal. Rouge et Noir exclus, il ne restait que le Blanc pour unique héritier. Et depuis le sang n'a cessé de couler.
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La Case de l'oncle Tom

Je me souviens de ma première lecture de ce livre, je ne l'ai d'ailleurs jamais relu.C'est une émotion d'enfant ému. J'aimais retrouver le vieil oncle Tom dans sa case.Toujours serein, prêt à me consoler de mes petites tristesses.J'avais l'impression tout le long de la lecture d'avoir un ami. Mon professeur m'avait dit que c'était un livre important qui avait changé la situation des Noirs aux États-unis. Nous étions en 1963, j'avais dix ans et l'esclavage était terminé en Haïti depuis 1804, à la fin d'une effroyable guerre d' indépendance. Nous n'avions pas d'oncle Tom en Haïti.





( p.90)
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On doit encore comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné. Je tiens la nuance pour la forme la plus persuasive qui soit, et parfois la plus subversive. Ne pas mettre tout le monde dans le même panier, qui était la base de toute réflexion, est devenu une rareté qui confine à l'originalité.
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¨Blanc contre Noir

On préfère continuer avec
la question raciale
qui permet de diviser
la classe ouvrière en deux groupes
qui se font la guerre
pour une vie de misère
plutôt que d'analyser la chose
sous l'angle de la classe sociale.
C'est ce que dit Angela Davis.
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Vidéo de Dany Laferrière
En 2015, l'écrivain canadien d'origine haïtienne, Dany Laferrière est reçu à l'Académie française. Il est l'auteur, entre autres, de Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer ou de L'Odeur du café. Son épée d'académicien est le fruit d'un dialogue avec le sculpteur haïtien Patrick Vilaire. Dans cet entretien, il revient sur les différents symboles qu'elle porte et sur ce qu'elle dit de la place de l'écrivain et de l'académicien au sein de nos sociétés.
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Dany Laferrière Écrivain et membre de l'Académie française
Direction éditoriale Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Coordination scientifique Charline Coupeau, docteure en histoire de l'art et chercheuse à l'École des Arts Joailliers
Coordination éditoriale Constance Esposito-Ferrandi, chargée d'édition multimédia, BnF
Lieu de tournage Institut de France
© Bibliothèque nationale de France
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