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EAN : 9782258115934
472 pages
Presses de la Cité (19/03/2015)
3.7/5   22 notes
Résumé :
Korrig habite une ferme isolée au cœur de la forêt du Faouët, dans la Cornouaille morbihannaise pleine de croyances et de traditions. Sa mère, lavandière, l'a élevée seule, dans l'acceptation de sa différence - sa petite taille -, et l'a initiée au repassage des coiffes. Depuis la mort de cette dernière, mais surtout depuis sa rencontre traumatisante, un jour, avec quatre chasseurs qui l'ont violentée, elle se retranche dans une vie solitaire, se rendant quand néces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je suis déçue par ce roman car certains aspects de l'histoire m'ont semblé impossibles à croire, au point que j'en ai abandonné la lecture à mi-chemin.
Dans un petit bourg de la campagne bretonne, une femme tombée enceinte suite à un viol décide, pour un certain nombre de raisons, de dissimuler le fait qu'elle a accouché de jumeaux. Elle ne déclare qu'un fils à la mairie, n'en fait baptiser qu'un et se débrouille pour cacher l'existence d'un second enfant. Lorsque le moment d'aller à l'école arrive, pour ne pas les pénaliser, elle les envoie en classe un jour chacun à leur tour.
Mais comment croire que des jumeaux soient en tout point identiques, non seulement physiquement mais aussi de par leur personnalité ? Au point que l'un puisse prendre la place de l'autre un jour sur deux, et ce pendant des années, sans que personne ne remarque rien ni qu'aucun faux-pas ne soit commis ?

Alors même si j'ai bien aimé la façon dont Daniel Cario raconte la vie de tous les jours dans un petit bourg rural, avec ses métiers oubliés, ses personnages pittoresques et leurs anecdotes amusantes ou dramatiques, je n'ai pas réussi à me faire à ces jumeaux dont on nie tellement la personnalité qu'ils n'ont même qu'un seul prénom pour deux...
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Abandonnée à sa naissance par son père, c'est Francine, sa mère, qui va l'élever toute seule. Mais ce ne sera pas tous les jours facile.

Car Violette n'est pas tout à fait comme les autres enfants du Faouët. Et comme tous ceux qui possède une particularité physique, elle est la cible et la risée de ceux qui ne souffrent pas d'anomalies. C'est une naine !

Elle a été surnommé Korrig, qui signifie lutin, naine, petite, par sa mère et cela lui est resté. Korrig fréquente jeune l'école sous l'impulsion de la maîtresse d'école, et comme elle possède déjà des rudiments, notamment en lecture, elle devient rapidement la meilleure élève. Et quand on est meilleur que les autres et qu'on est handicapé, on se retrouve vite la tête de Turc de certains élèves et de leurs parents.

Elle accompagne sa mère au lavoir, mais trop petite avec des bras trop courts, elle ne peut pas l'aider comme lavandière. Pourtant elle est tenace, courageuse, pugnace. Francine, afin de mettre du beurre sur les crêpes, travaille aussi le soir et même la nuit. Elle repasse, amidonne, répare des coiffes de dentelles du pays d'Aven. Korrig, puisqu'elle ne peut aider sa mère au lavoir va prendre sa succession dans ce travail minutieux. Et elle excelle au plus grand plaisir des clientes. Jusqu'au jour où accaparée ailleurs elle oublie le fer sur une coiffe. Pas de panique, elle va en confectionner une qui sera semblable, mais en mieux, à celle qui a subi les assauts du fer.

Un faon égaré se réfugie dans le jardin de leur chaumière et la mère et la fille nourrissent au biberon le futur cervidé. L'appel de la forêt bientôt se fait sentir, mais Mabig, ainsi qu'elles ont appelé l'animal, revient de temps à autre pour une visite amicale. Elle ne le savent pas encore, mais Mabig sera à l'origine des malheurs de Korrig. Nous n'en sommes pas encore là, le temps s'écoule, tout irait pour le mieux si Francine n'avait eu une altercation avec l'une des lavandières. Elle tombe à l'eau, prend froid et décède.

Korrig se retrouve seule, mais elle est courageuse et à dix-sept ans elle a tout l'avenir devant elle. Elle a décroché son certificat d'études, haut la main, avec un an d'avance, quelques années auparavant, ce qui a bouché le bec à bien des commères et attisé encore plus les jalousies, mais ce diplôme ne lui sert à rien dans son métier de fabricante de coiffes à domicile.

Mabig vient la voir de temps à autre mais ce jour-là le chevreuil est traqué par des chasseurs accompagnés de chiens, hargneux comme il se doit. Mabig se réfugie chez Korrig qui le cache mais les chasseurs émoustillés à la vue de la naine, et bien chargés d'alcool changent leur fusil d'épaule. Ils sont quatre, trois vont la tenir, les jupes sur la tête, et le quatrième se conduit comme une bête en rut. Un événement qui va se décliner par une double conséquence, mais Korrig ne livrera qu'une moitié de son secret. Elle n'a pas vu le visage de son agresseur.



Quelques semaines plus tard, Korrig ne peut que constater les dégâts : elle est enceinte. Et dans le bourg, ça jase. Korrig se tait, laissant les commères extrapoler sur l'identité du père. Commères qui vont rabattre leur caquet plus tard, lorsque l'enfant naitra.

Korrig n'a pas cherché à avorter, et elle met au monde Justin seule. Justin qui est bien portant, mange comme deux, et n'est pas atteint de nanisme comme sa mère. Justin, dont le prénom a été donné par confusion, mais il lui va bien. Enfin presque. le secret de Korrig réside justement en Justin, mais jusqu'à sa mort, elle le gardera en elle. Et Justin n'apprendra le nom de son père que plus tard, beaucoup plus tard, à l'occasion d'une noce de mariage.



La mutation de la Bretagne s'étale tout au long du début du XXe siècle avec la naissance de Korrig en 1900, son enfance, son adolescence, son viol et la naissance de Justin en 1920 et le dénouement durant les années de la Seconde Guerre Mondiale.

Mais outre cette mutation, cette transformation qui se décline socialement avec les progrès et les techniques nouvelles, c'est l'antagonisme entre les citadins et les ruraux qui est analysée. Des citadins arrogants, les chasseurs notamment venus de Lorient, imbus de leurs prérogatives, des notables pour la plupart, qui prennent les ruraux pour des arriérés. Et les ruraux matois ne s'en laissent pas compter, se moquant de ces citadins qui sont tournés résolument vers le modernisme en bradant les traditions. L'incompréhension et les difficultés d'établir un dialogue, chaque groupe s'enfermant dans ses certitudes.

De petites joies, de bonheurs fugaces, en drames et mélodrames, la vie de Korrig et celle de Justin, juste un, défilent au Faouët et ses environs, dans les bois, la chaumière natale convoitée par une Parisienne héritière, les voisins, la petite Violette qui porte le même prénom que Korrig, une muette qui a l'âge de Justin et est nantie d'un père ivrogne, Juliette, la fille du boulanger dont les premiers émois amoureux dépassent Justin, et bien d'autres événements qui se télescopent dont une nouvelle fois l'arrivée impromptue de Mabig pourchassé encore une fois par des chasseurs.

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J'ai adoré ce livre, sans connaître l'auteur j'ai pris ce livre à la bibliothèque et une fois terminé je n'ai qu'une envie le relire.
Je pense prendre d'autres livres de cet auteur, et je le recommande volontiers

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Auteur que je n'avais pas encore eu le loisir de découvrir mais, je continuerai à le lire, c'est certain.

Un ouvrage que j'ai dévoré en peu de temps, roman de terroir, la vie incroyable d'une jeune fille pas comme les autres.
Passionnante, étrange, impressionnante que cette histoire qui monte crescendo, qui nous tient en haleine, suite à un terrible secret où la vengeance devient le fil conducteur de ce roman.
Un livre qui met l'accent sur la différence, le handicap, le drame, le secret et le mensonge ; une spirale infernale qui nous étonne au fur et à mesure des chapitres, on s'interroge, jusqu'où cela va t-il nous mener ?
Franchement j'ai beaucoup aimé.


Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Pas bien", cela voulait tout dire dans le monde paysan. Quand quelqu'un en bonne santé était "pas bien", c'est qu'il était "patraque", c'est-à-dire un peu malade , quand quelqu'un de déjà malade était "pas bien", il était temps de sortir le costume de l'armoire pour se rendre bientôt à son enterrement. Ceux qui avaient l'esprit dérangés étaient "pas bien" eux aussi. Celui ou celle qui sortait une bêtise, ou une vacherie, était toisé par son interlocuteur et se voyait gratifier d'un : "Il est "pas bien", çui-ci". Bref tous ceux chez qui clochait quelque chose faisaient partie des "pas bien". Donc Korrig.
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Daniel Cario nous propose un nouveau thriller qui peut résonner avec l'actualité récente. Il nous dit quelques mots de son propos et de ce nouveau roman au suspense absolument terrible.
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