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EAN : 9791033912774
272 pages
Harper Collins (04/01/2023)
3.58/5   185 notes
Résumé :
Sarah Barry, épouse et mère en apparence comblée, a quitté les RH d’une grande entreprise pour s’accorder une année d’écriture. Mais alors qu’elle dispose enfin du temps nécessaire, le piège de la domesticité semble se refermer sur elle.
Cela commence par une fatigue inhabituelle, des chutes de cheveux, et puis il y a ces maux de tête lancinants.
Quand il n’est pas en voyage d’affaires, son mari la couve, la chahute, la questionne. Entraînant leur fils... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (102) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 185 notes
Si ce roman s'ouvre sur une situation plutôt banale, une jeune femme prend une année sabbatique pour écrire un roman, rapidement des détails surgissent qui modifient l'ambiance.
Certes il y a ce mal-être permanent que lui inspire la relation quasi fusionnelle des deux hommes de sa vie, son mari et son fils. Puis cette attitude proprement vampirique de l'enfant, fasciné par le sang. Enfin la faiblesse grandissante assortie d'amaigrissement et migraines, que son médecin explique sans conviction.

Hormis le fait que le roman rêvé ne parvient pas à se matérialiser, la jeune femme vit de plus en plus mal physiquement et moralement. S'y ajoutent des cauchemars terrifiants et une hostilité nette de ses proches.

Pas question de dévoiler la fin, elle est surprenante !

Roman lu avec avidité, à la fois parce que ce personnage suscite une belle empathie et éveille l'intérêt du fait du mystère des symptômes dont elle souffre. Les autres personnages ne sont pas en reste : les agissements du petit garçon font parfois douter de sa normalité, mais les délires de la mère peuvent entretenir ce doute. de même que le mari est peut être un compagnon aidant ou un meurtrier…

Même l'écriture contribue à ces ambiguïtés, avec des phrases équivoques qui sèment le trouble et rendent la lecture parfois complexe.

Lecture bien appréciée, pour ce roman qui m'a tenue en haleine jusqu'à la dernière page.

272 pages Harper Collins 12 janvier 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Il est de temps en temps de ces objets littéraires non identifiés qui pointent le bout de leur nez, inclassables et qui piquent notre curiosité.

« Petites dents, grands crocs » fait partie de ceux-là.
Difficile de ne pas se laisser embarquer par ce récit digne du meilleur thriller psychologique, passant sous la lamelle du microscope cette femme en plein doutes, que la dépression guette. Cette femme c'est Sarah Barry, une DRH dynamique, CSP+ , bien dans sa peau comme dans son couple. Son mari, Pierre, souvent entre deux avions pour ses affaires, une start-up qui a le vent en poupe , mais qui n'oublie jamais sa femme dont il est fou amoureux. le premier accroc à l'épanouissement du couple est l'arrivée de Thomas . Un fils désiré par Pierre mais qui chamboule Sarah dont son rapport exclusif à son mari. Comme si cet amour qu'elle éprouve pour Pierre ne pouvait être partagé à trois. Comme si le passage du statut d'amante à celui de mère était si difficile à porter.
Vient ensuite cette décision pour Sarah de quitter son entreprise pour se consacrer pendant une année à l'écriture. Cette idée qui a soudainement germé est devenue aujourd'hui une réalité, réalité qui va changer le cours de la vie de Sarah. Changement de rythme tout d'abord loin du tempo imposé par le travail . Se retrouver seule face à elle-même, ensuite, situation inédite pour elle qui ne sait que faire de ce temps libre qui lui est offert sur un plateau. Puis ce sentiment lancinant d'être exclue de cette relation privilégiée entre Pierre et son fils alors que paradoxalement elle a plus de temps pour s'occuper de Thomas. Sarah semble alors gagné par une sorte de dépression, de mal être psychique comme physique, avec ses migraines de plus en plus fréquentes et ses chutes de cheveux régulières. Une descente aux enfers fantasmée ou bien réelle ? Telle est la question.


Cette radiographie intime d'une femme en détresse m'a scotché du début à la fin. Impossible de lâcher Sarah en pleine déliquescence. Enfin l'est-elle vraiment ? L'auteure laisse le doute et le suspense planer. Tout ceci ne se passe-t-il pas uniquement dans le crâne de Sarah ou le vit-elle réellement ?
J'ai également été bluffé par la qualité du scénario qui , par petites touches, distille progressivement une atmosphère de plus en plus viciée autour de son héroïne. Elle devient de plus en plus oppressante tant pour le personnage de Sarah que pour ses lecteurs, qui voit Sarah s'enfoncer irrésistiblement dans ses sables mouvants d'une nouvelle vie qu'elle a souhaité mais pour laquelle elle n'était peut être pas préparée, et qui lui fait imperceptiblement perdre ses repères.
Enfin le final, totalement improbable, qui frappe nos esprits et rebat les cartes du jeu ….définitivement.
Bien joué !


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Chronique vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=WbsjCTMeTTg

Dès les premières pages, j'ai l'impression d'avoir déjà lu ce livre mille fois. C'est typiquement le roman psychologique parisien — on dirait du Justine Lévy, Eliette Abécassis, ou un film d'Audrey Diwan — on suit un couple qui va devoir affronter une crise : problème de drogue, leucémie d'un des deux protagonistes, liaison avec Carla Bruni ou ici, dépression et vampirisme. On pourrait faire un bingo : vie de couple en danger, dépossession de soi, problème d'entente avec la belle-famille, désir ou empowerment féminin entravé, presque aucun marqueur social assumé (on vit dans de beaux apparts comme si c'était le cas de tout le monde), solitude pesante et surtout, le roman à écrire — le tout sans une liche d'humour ou de recul avec son sujet. Je précise que ce bingo, je l'ai écrit avant de commencer sérieusement le livre, et pourtant j'ai presque tout coché. C'est un peu dommage parce qu'Emilie Guillaumin, elle écrit pas mal, parfois avec une poésie sensorielle, qui donne envie de prendre des notes :
« le ciel anthracite déversait une eau que j'imaginais d'huile, brûlante, abondante comme la douleur qui me tordait ».
C'est la raison pour laquelle je lui conseillerais, avant d'attaquer dans le vif du sujet, d'écrire de la poésie, ou des nouvelles, je pense que sa plume s'y déploierait avec plus de grâce, d'une manière moins lourdaude que dans un roman.
Car ça manque de souffle, j'ai pas arrêté de surligner, de griffonner tellement il y avait des — comment appeler ça… — choix littéraires qui ne sont pas les miens. Déjà, souvent ça reprend le lexique managérial, et ce sans recul : « Rentrée après deux années passées dans une université américaine, j'ai rapidement gravi les échelons. D'abord en tant qu'assistante du PDG, puis comme responsable des ressources humaines. Entre le recrutement d'intérimaires, les contrats spécifiques des transporteurs, le risque d'accident de la route, le turn-over et les formations propres au métier, j'ai été fière de relever ce challenge. » On est content pour elle. Puis ça continue « être là depuis le début de l'aventure (on dirait une page Linkedin) m'a permis d'imprimer ma patte, de créer des procédés encore appliqués aujourd'hui. » Elle aime vraiment le parcours de son héroïne en nous en tartinant des pages, qui, oh, coïncidence, ressemble à s'y méprendre au sien. Et ce, sans jamais prendre le temps d'écrire une scène, de faire parler des personnages, on dirait vraiment un candidat qui débite son CV devant quelqu'un, qui essaie d'appuyer sur ses points forts, en tant que lecteur, c'est très pénible à lire ces passages.

On continue, un sourire aux lèvres quand on tombe sur un bel exemple de mépris de classe : notre héroïne va au square, mais malheur, des enfants plus grands s'y trouvent (on passera sur le fait que le chef des gamins s'appellent Marvin, ce qui indique subtilement qu'ils ne fait pas partie du même monde que son gentil Thomas) : « Ils crient. Des mots sauvages. Parfois de simples borborygmes. […] Je plisse les yeux, vitrifie mon regard et songe à une tribu de nains grossiers dansant la sarabande ». à côté de cette vision horrifique, des adolescentes qui font des selfies « Leurs bouches propulsées vers l'avant,, leur têtes balancées sur l'épaule, leurs paupières lourdes de désirs méconnus. […] la fumée enrobe les visages des enfants d'un halo crépusculaire ». Tabagisme passif ! Il faut agir, faire quelque chose ! Et que fait-elle quand le petit Marvin va embêter une gamine en anorak ?
1) En parler aux parents
2) Voir elle-même avec le petit Marvin.
A votre avis ?
Le 3) « J'avise un duo de gardiens de la paix emmitouflés dans des parkas bleu marine. Au téléphone, également. » Cette blague, rien que la formule euphémistique « gardien de la paix », et puis le fait d'appeler le poste aussi, on sait jamais, elle va peut-être assister à un vol de sac Pat patrouille. (on dirait Coppé avec son vol caractérisé de pains aux chocolat)

On est carrément dans une version française de la Karen dont je parlais dans ma vidéo sur le roman de Rumaan Alam. Elle le harcèle pour qu'il lui dise son âge, comportement pas du tout étrange et commente « Il a une dizaine d'années et parle déjà comme une petite frappe. » Ah bah voilà, on situe mieux la peur de la narratrice. Elle va donc demander à l'enfant (oui parce qu'à dix ans, on est encore une enfant, on dirait qu'il faut lui réexpliquer les bases), de se tirer du parc. le soir, son mec lui dira que c'est un peu fort comme réaction, chose qui sera bien entendu montré comme un manque de soutien marital.
La seule représentation d'un gamin non blanc pose problème aussi. Lors d'un match de foot de son fils, elle aperçoit cet enfant « L'un d'entre eux, un métis en maillot rouge, joue comme un dieu. J'ai repéré sa mère. Dans les tribunes, en diagonale derrière moi, une grande blonde aux seins surdimensionnés et à la bouche probablement refaite, le mitraille avec son téléphone portable ».
Tout ce qui n'appartient pas à son monde bon chic bon genre est une faute de goût, un manque de classe — et pourquoi préciser qu'il est métis dans ce cas-là ? — c'est assez particulier, comme si l'attrait de sa mère pour une personne noire était aussi une faute de goût. Je sais que ce n'est pas ce qui est écrit littéralement, mais c'est vraiment ce que ça m'a évoqué à la lecture. Surtout que les autres parents sont décrits de manière sobre. Et la scène ne s'arrête pas là, la narratrice croit que le petit au maillot rouge frappe son fils, et va donc le secouer — c'est encore très curieux que les enfants qu'elle martyrise soient à chaque fois des gamins assimilés à la cité ou non-blancs — si c'était voulu, si c'était maitrisé, ce serait vraiment pas mal comme idée pour dénoncer le racisme intériorisé, sauf que là, j'ai juste l'impression que c'est un impensé — un impensé très signifiant.
Au fil des pages, on s'aperçoit d'une chose, les seuls moments où la plume se fait poétique, c'est quand elle décrit son ressenti corporel, ou quand elle décrit la nature — la nature comme double de ses sensations, comme cadre qui est au diapason de son être — elle se sent paumée, la forêt sera brumeuse, au début, elle accouche, on assiste à une orage de délivrance. Je trouve que c'est pas mal, ce sont les seuls moments pas trop mal écrits, même si on ne se départit pas de la même sensation que quand on lisait Leila Slimani pendant le confinement — les bourgeois qui se planquent à la campagne, une campagne fantasmée et folklorique, refuge de la grisaille parisienne mais pas trop non plus « Au loin, l'émanation tiède d'un feu de bois. La joie pleine, organique, aussi palpable qu'une poignée de feuilles mortes que l'on froisse au creux de la main. »
Cette vision de la campagne, ça ressemble un peu à un argument marketing : une vision parcellaire, qui vide la campagne de ses habitants et en fait une quête individualiste, celle de se « ressourcer », de se « recentrer », de retrouver une « authenticité perdue ». le retour à la campagne, c'est un topos du roman parisien tel que je le décrivais au début, avec la variante le retour au pays si le héros est originaire d'un autre pays — je pense aux Méditerranéennes dont j'avais parlé cet automne.
« Quel est cet ailleurs utopique qui pansera mes plaies ? »

Les dialogues sont assez mal écrits, mention spéciale à Pierre, son compagnon, qui parle avec le naturel des acteurs des pubs radio de Leclerc :
« — Dis -moi, ma chérie, c'est gai ce que tu écris ! Je vois que la campagne t'inspire, mais rassure-moi, ce n'est pas ça ton roman ? »
Il faudrait que l'autrice fasse attention de ne pas abuser des ma chérie, mon chéri, toute la famille s'appelle comme ça à chaque réplique, des madame aussi, et bien qu'elle le justifie par la suite, ça n'enlève pas l'aspect répétitif lors de la lecture, tout le monde ne s'interpelle pas dans la vie. Suit une scène d'humiliation, où il se moque de ce qu'elle écrit, qui aurait été intéressante si elle n'avait pas été rédigée de manière manichéenne, avec la narratrice qui nous surligne ce que l'on doit penser « Gestes mécaniques de guignol maléfique » ; ne jamais oublier que la littérature est l'art de la suggestion, de l'ellipse, de la subtilité. Toujours faire confiance au lecteur.

Elle est l'archétype de la privilégiée, qui se fait masser quand elle se sent tendue, qui considère l'extérieur comme hostile « Une voix d'homme crache sa dose d'infos toxique », ça me fait penser aux journalistes de Elle ou de Marie Claire, qui dès qu'il y a des mouvements sociaux, des élections, ou des évènements qui font éclater leur petite bulle, se sentent en danger et écrivent des éditos réclamant de revenir « au temps de l'innocence » (cette citation est dans le roman).
Après, je comprends le message du bouquin, l'irruption du fantastique : comment la domesticité la dévore de l'intérieur, comment elle se fait bouffer par son rôle de mère et d'épouse. C'était pas trop mal comme concept — bien que manquant un peu d'originalité, on pense souvent au film Grave par exemple, lors de scène « organique ». Ça aurait pu faire une nouvelle marquante, s'il n'y avait pas eu trop de remplissage — qui servent à insister sur son désarroi, sur son mal-être, mal-être qu'on a saisi dès le départ avec le rêve dans lequel une main (la main qui symbolise son mari) l'étrangle. Je pense qu'elle aurait du choisir le format de la nouvelle, pour qu'on reste dans l'ambiguïté, dans l'évocation, que la caractérisation des personnages gagne en efficacité (les scènes se ressemblent assez rapidement dans le livre : crise qui la prend quand elle est seule — réassurance et moquerie de son mari.). On sent qu'elle a voulu un archétype pour le mari, celui qui conviendrait à l'appellation « pervers narcissique », concept qui n'a pas de véracité scientifique, (apparemment le « pervers » existe, la personnalité narcissique aussi, mais l'association des deux pas tant que ça, et est même plutôt contradictoire). Bref, une dénomination qu'on retrouve dans les magazines pour décrire une personne très méchante qui fait souffrir des personnes très gentilles, grossièrement résumé — et le résultat littéraire est aussi manichéen que ce sens-là. Pierre n'existe pas, il n'a pas l'ambiguïté nécessaire pour mettre vraiment mal à l'aise — d'ailleurs, la seule scène qui peut mettre un peu mal à l'aise, c'est quand son fils se colle à ses jambes, attirés par l'odeur de son sang de menstruations. Il y a aussi la métaphore du virus informatique, qui est la spécialité de Pierre. Virus qui parasite, qui abîme, comme le couple et la maternité qui déforme son corps. Et je me dis que si à première lecture on saisit toutes les intentions d'un auteur, c'est qu'il manque de couches, de surcouches, de niveau de compréhension, d'épaisseur, d'arrière-plan.
Quand j'ai atteint un peu plus que la moitié, je suis tombée sur un passage tellement absurde, tellement Pénicaud ou Borne-friendly — où je me suis demandé comment aucune personne dans la chaine de production du livre ait pu dire quand même, Mme Guillaumin, ce serait étonnant qu'un salarié parle comme ça à son DRH — que j'ai eu très envie de laisser tomber. Voici l'extrait en question : « à tous les salariés que j'ai recrutés, aux autres dont l'entreprise a dû se séparer et que j'ai toujours mis un point d'honneur à accompagner vers l'inéluctable départ de la manière la plus douce possible. Je pense à ce chauffeur de camion intérimaire qui m'a avoué un soir, sur le parking de la société, juste avant de rentrer chez lui, qu'avant de me rencontrer il parlait toujours à sa femme des « Ressources Inhumaines » pour évoquer les différents services de RH qu'il avait côtoyés. « Vous comprenez, les mois sans pause, les trajets sans sommeil, les plannings absurdes, comme si on était des robots, c'était mon quotidien. Grâce à vous, je revois ma femme, je fume moins, je suis plus présent pour les gamins. Je suis redevenu un être humain. » J'ai été cette femme-là. Celle qui fait la différence. » Un exemple des fables que se racontent les dominants. Et je trouve ça marrant parce que je pense que c'est un roman sur la domination masculine, il faudrait donc qu'elle soit plus consciente des rapports de force qui se jouent — c'est là où l'on voit qu'un féminisme bourgeois peut se mettre en place et faire totalement abstraction des questions sociales, des questions de domination autre que celles qu'elles subissent au travail ou dans le foyer, et c'est quand même poussé à son paroxysme dans ce roman. Donc ce serait une des raisons pour lesquelles je le recommanderais, même si c'est pas fait exprès : voir les fables de la bourgeoisie, les limites de ce féminisme précis — de l'empowerment, de la girl boss, désaliéner la femme du foyer pour l'aliéner au travail, qu'elle obtienne les mêmes postes de pouvoir de l'homme afin qu'elle exerce sa propre domination sur les autres. Dans ce cadre-là, si on prend du recul avec ce qu'on est en train de lire, on peut avoir le sourire aux lèvres à quelques moments.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Sarah Bary a tout pour être heureuse, un mari Pierre et un fils Thomas. Depuis la naissance de Thomas, celui-ci a une relation privilégiée avec son père, dont Sarah se sent exclue.
Elle a pris une année sabbatique pour écrire un roman et se trouve piégée dans ce rôle de femme au foyer.
Sarah souffre d'une dépression. Comment va-t-elle s'en sortir ?
Au fur et à mesure du roman la tension monte et est très palpable. On partage les affres de Sarah, c'est comme si on était dans sa tête. C'est ce qui m'a plu dans ce roman.
Ce roman m'a donné envie de suivre cette autrice, d'autant plus que dans ma pile à lire, j'ai son précèdent roman L'embuscade.
Je remercie cette masse privilégiée Babelio et les Éditions Harper Collins pour la découverte de ce livre.
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Sarah Barry quitte son poste aux Ressources Humaines d'une grande entreprise pour se dédier à l'écriture. Elle se donne un an pour terminer son roman.

Sauf que, dès le début de son congé sabbatique, d'étranges symptômes apparaissent. Elle a sans cesse mal à la tête, perd ses cheveux et se sent épuisée. le contre-coup d'un burn-out ? Les manifestations d'une maladie ?

Elle a du mal à apprécier sa nouvelle « liberté » et son temps libre et regrette presque le temps où elle travaillait trop. Son mari, souvent absent, est plutôt prévenant quand il est là. Son fils, Lucas, a d'étranges comportements à l'école, à moins que ce ne soit ses migraines et sa fatigue qui lui jouent des tours.

Un texte haletant jusqu'au bout, sorte de thriller domestique dans lequel mari et enfant, fusionnels, se transforment en ogres, créatures affamées de sang et de lait chocolaté, au rythme des comptines enfantines.

On suit la dérive de Sarah et quelques indices, quelques silences, nous mènent sur une piste, peut-être pas la bonne. L'écriture d'Emilie Guillaumin est addictive, on veut vraiment comprendre la source du mal-être de Sarah, jusqu'à la fin, surprenante.

Une réflexion intelligente et un regard radical sur la maternité, les liens conjugaux et la « cellule » familiale. Un très bon roman, à la plume particulière et très évocatrice, où la métaphore est habilement filée tout du long.

Je recommande !
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critiques presse (1)
Actualitte
14 avril 2023
Émilie Guillaumin propose ici un roman de fiction qui évolue jusqu’à ressembler à un thriller psychologique. La tension monte, inéluctable, insupportable, jusqu’à la terrible conclusion – mais n’en disons pas plus.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Une voix glapit : il est encore temps. Va-t'en. Pourtant, comme un automate, j'introduis les clés dans la serrure.
Thomas et Pierre sont installés devant la télévision, un plateau posé sur leurs genoux. Pierre entoure de son bras les fines épaules de Thomas qui se tient incliné sur le torse de son père. Sourcils froncés, bouche béante, il semble happé par les images. Leur immobilité, leur proximité, la fixité de leur regard, ce bloc unique qu'ils semblent constituer au moment où je pénètre dans la pièce me donnent l'impression qu'une bulle hermétique les entoure.
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J'ai eu la folie des grandeurs. Penser qu'un goût immodéré de la littérature et trois pensées poétiques posées sur un carnet faisait de moi un écrivain. Écrit–vain. Ou la reine des poncifs. Une chose est sûre, je me suis perdue.
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« J’ai parfois l’impression que Pierre se sert de mon corps, de mon vagin, comme d’une main géante qui le masturberait. En réalité, nous ne faisons pas l’amour, Pierre se branle dans mes orifices, jusqu’à ce que son sperme se répande dans mes entrailles. »
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Ce départ sonnait la fin des heures quotidiennes de transport en commun, des décisions difficiles, de l’hypocrisie des rapports humains, des chasses à l’homme invraisemblables sur les réseaux professionnels, des réunions à n’en plus finir, le tout couronné récemment par le sentiment, non, la certitude, de n’être qu’un pion.
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Je l’observe quelques instants. À moins que cela ne soit lui qui m’observe, arrachant l’une après l’autre, d’un seul regard, les couches de vêtements et de chair qui dissimulent ma vérité. Mes organes, mes tripes, mes névroses, mes haines. L’espoir, l’effroi, la joie. Du rez-de-chaussée s’élève la voix de Pierre qui fredonne. Thomas. Mon fils, mon amour, mon mystère.
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Videos de Émilie Guillaumin (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Émilie Guillaumin
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