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Mireille Cohendy (Traducteur)
EAN : 9782070441181
336 pages
Gallimard (17/03/2011)
3.16/5   218 notes
Résumé :
Karen et Michel ne regrettent pas d'avoir quitté la capitale pour le petit village où ils viennent s'installer. En plus d'un rythme de vie apaisé, ils ont trouvé un cercle social des plus grisants : un groupe d'urbains convertis aux bienfaits de la campagne qui partagent comme eux le goût de la bonne chère, des boissons et de l'argent. Ensemble ils fondent un club et passent leur vie les uns chez les autres.
Subrepticement, pourtant, l'équilibre vacille. Un v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (60) Voir plus Ajouter une critique
3,16

sur 218 notes
Il était une fois un joli petit village de la campagne hollandaise dans lequel trouvaient refuge des familles bien comme il faut avec tout ce qu'il faut, qui avaient décidé de fuir l'insécurité de la grande ville, j'ai nommé l'angoissante Amsterdam (ah bon ?*). Parmi ceux-ci, les petits derniers à intégrer le ghetto, pardon, le quartier BCBG, sont Karen et Michel. Pendant que l'homme travaille beaucoup, la femme joue les desperate housewives de pacotille, développe une vaine activité créative, s'occupe vaguement des enfants et frôle la dépression à l'idée de s'être exilée dans ce bled et de s'y ennuyer à s'en bouffer les ongles manucurés. Mais ouf, elle se rend compte qu'il y a dans le quartier d'autres mégères, pardon, d'autres maîtresses de maison à apprivoiser. Prenant son courage à deux mains, notre Karen chérie ose enfin adresser la parole à l'une d'entre elles, Hanneke, qui devient illico sa meilleure amie, et fonde avec elle le « club des dîneurs ». Re-ouf, voilà Karen et Michel sur la voie de la (re)socialisation, se frayant un passage à coup de champagne et de petits fours au milieu de tous ces couples qui sont tous des copiés-collés les uns des autres. Tous ? Non, parmi eux, il y a le seigneur (saigneur?) et maître, Simon, homme d'affaires richissime et généreux au point d'investir des sommes folles dans les boîtes de ses amis « pour les aider à décoller ». Pendant que les maris ont le nez dans leur comptabilité, il se paie d'un droit de cuissage sur leurs femmes, plutôt consentantes face à cet Apollon. Et un beau jour (ou plutôt une sale nuit), tout ce petit monde est bouleversificoté : l'un des leurs a mis le feu à sa propre maison, avec toute la famille à l'intérieur. Solidarité et compassion sont de mise, un peu de culpabilité de bon ton aussi ("le pauvre, on savait qu'il était dépressif et aucun d'entre nous ne lui a tendu la main"), les gémissements et les larmes sont si torrentiels que les polders s'en souviennent. Et puis, quand un autre sale matin, c'est Hanneke qui se défenestre d'un hôtel à Amsterdam où elle s'était cachée (je ne sais plus trop pourquoi d'ailleurs), Karen comprend, après quelques efforts de réflexion aiguillonnés par la fliquette chargée de l'enquête, que cela ne peut être ni un suicide ni un accident, mais que c'est un meurtre, voire deux d'ailleurs, puisque l'incendiaire susmentionné n'est peut-être pas celui qu'on croit. Voilà donc Karen qui se met à soupçonner tour à tour ses futur.e.s ex-ami.e.s, au risque de se mettre elle-même (et pire, ses relations sociales et son cocon de luxe) en danger. Et une fois le vernis gratté, le reste n'est pas joli-joli...

Que penser de ce livre, je n'ai toujours pas la réponse. Parce que je n'ai pas encore compris ce que l'auteure a voulu faire : dénoncer la upper middle class hédoniste et superficielle de son pays, ou simplement utiliser ce contexte et y greffer un polar psychologisant ? Dans le premier cas, la caricature est assez réussie, dans le deuxième, c'est plutôt faiblard et le manque de subtilité frise le ridicule. Sérieux, ces femmes adultes et intelligentes qui craquent d'amour pour le mâle alpha dont elles savent pourtant que c'est un salaud ? Ces hommes adultes et intelligents qui acceptent dans le capital de leur entreprise un divin mécène alors même que leurs potiches de femmes auraient pu comprendre qu'il est risqué de mêler amitié et affaires ? Quant à la solution de l'enquête, menée comme par hasard par une policière issue d'un milieu aux antipodes de celui de Karen&Co et en plus animée d'un désir de vengeance personnelle, elle est à la limite d'un deus ex machina. La "reine du polar hollandais" ne fait pas encore d'ombre à ses consoeurs britanniques ou scandinaves...

*D'après un classement établi par The Economist en 2017, Amsterdam est la 6ème ville la plus sûre (sur 60), devant, entre autres, Zurich, Bruxelles, Paris...
https://dkf1ato8y5dsg.cloudfront.net/uploads/5/82/safe-cities-index-2017-eng-web.pdf
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Question de philosophie : le Prix SNCF du polar européen est-il nécessairement un roman de gare ? Vous avez une heure ; ensuite, contrôle des billets !
Karen et Michel (surtout Karen), citadins fraîchement délocalisés à la campagne suite à un choix de vie quasi-révolutionnaire, traînent leur boboïtude désoeuvrée dans un village propret de la banlieue d'Amsterdam. Oh mijn God, comment Karen va-t-elle désormais occuper ses après-midis de désespérée housewife ? Va-t-elle réussir à se faire de nouvelles amies ? N'écoutant que son courage, elle se lie d'amitié avec une autochtone, Hanneke, qui est architecte d'intérieur (si Karen voulait rencontrer des paysans, découvrir le monde rural et la culture des tulipes, elle aurait dû s'installer un peu plus loin du côté de Haarlem, mais son ghetto va être différent). Hanneke connait quelques « nanas sympas » parmi ses anciennes clientes, et toutes deux décident de lancer le Club des dîneurs, où petits fours et ragots seront de rigueur. Grâce à Hanneke, Karen parvient à reconstituer un petit cercle d'amis, des couples avec enfants (purement décoratifs, les enfants). Tout le monde s'adore mais méfiance… ceci n'est peut-être qu'une façade.
Simon Vogel, l'un des membres du club, un grossier personnage imbu de sa personne, manipulateur et plein de pognon, se croit si irrésistible qu'il drague toutes les housewives passant à sa portée, et le pire, c'est que ça marche. La vie de Karen doit décidément être d'un ennui mortel pour tomber aussi facilement dans le panneau. Au Club des dîneurs, l'edam et le gouda s'étalent sur les canapés, et les dames et le goujat ne tardent pas à faire de même. Coincé entre les séances de tennis et les courses au supermarché, l'adultère devient un sport très prisé. On trompe à qui mieux-mieux mais méfiance… ceci n'est peut-être pas le parfait bonheur.
Pour se donner un peu de distraction, l'un d'entre eux met le feu à sa maison après une grosse déprime. Fini de rire, tout à coup. Ça ressemble plus à un geste suicidaire qu'à un bête accident. On pleure beaucoup, on déverse des torrents de larmes, suffisamment pour inonder les polders. Mais méfiance… ceci n'est peut-être qu'une comédie.
Une défenestration de meilleure amie plus tard, c'en est trop pour Karen qui devine enfin que tous ces événements ne peuvent survenir par hasard, et finit par suspecter quelques personnes de son entourage. Ses soupçons se confirment quand Dorien Jager, une femme flic qui commence à s'intéresser de près à ce petit groupe d'amis pas si innocents, lui propose un curieux marché.
L'intrigue policière étant plutôt classique, on retient surtout de ce roman une étonnante représentation de la classe moyenne supérieure des banlieues chics d'Amsterdam, des « nouveaux riches » qui pâtissent de quelques travers agaçants (légèreté des moeurs, culte de l'apparence, jalousie maladive, absence totale de clairvoyance, charisme d'huître…) pouvant nuire gravement à l'empathie du lecteur pour les personnages. Par manque de points de comparaison et n'étant ni spécialiste de littérature batave, ni familier des romans de Saskia Noort, j'avoue mon impuissance à comprendre les intentions de l'auteur, qui brosse ici un portrait peu flatteur de ses contemporains, mais (peut-être) de façon involontaire, car elle n'est jamais franchement dans la dénonciation, ni dans la caricature.
Ce petit polar venu des Pays-Bas aurait sans doute pu tenir ses promesses grâce à son rythme assez soutenu, mais on s'accommode assez mal de la pirouette finale : un membre du club s'avère être un(e) psychopathe totalement barjot, la bave aux lèvres et les yeux révulsés. Et personne ne l'avait remarqué avant le dernier chapitre ! Franchement, quel manque de perspicacité ! Certes, Miss Marple ne fréquente que le Club du Mardi. Mais ce subterfuge pas très subtil destiné à endormir le lecteur souligne en fait un dénouement paresseux, un scénario sans mystères à découvrir et une absence de profondeur des personnages, tous fabriqués dans le même moule et finalement interchangeables.
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Vous croyez habiter un petit paradis à la campagne où vos enfants s'épanouissent en toute tranquillité loin des contraintes de la grande ville, entourés de voisins et d'amis sincères. Vous croyez passer des soirées amicales avec ses mêmes voisins et amis : vous vous entendez si bien, vous avez les mêmes valeurs morales et financières, vous rigolez des mêmes choses, vous aimez tant partager avec eux de bons vins et autres bons plats. Vous croyez tellement les connaitre depuis toujours…
Hum, ce qu'on croit, ce qu'on pense, ce qu'on voit et tout ce qu'on ne sait pas !
Surtout lorsqu'un premier ami meurt dans l'incendie de sa maison, qu'une deuxième semble avoir sauter d'un balcon… on commence vraiment à se poser des questions, des tas de questions.

Un roman qui se lit d'une traite mais pour autant qui n'emporte mon empathie pour aucun personnage. Je les ai tous trouvés hypocrites, snobs. Les femmes sont de vraies desesperate housewifes, et les hommes ne veulent voir que leur portefeuille grossir. Mais les apparences sont respectées et le vernis ne craquelle pas encore.

Alors si au départ l'intrigue est alléchante, le dénouement rocambolesque supprime pour moi le qualificatif de thriller. du suspense il n'y a pas vraiment. Beaucoup de scènes répétitives agacent également. Et je ne vous parle pas du nombre incalculable de bouteilles de vin blanc ingurgitées dans ce roman : un vrai défi, autant que le nombre de larmes versées.

Mais bon, au final, je dirai que c'est une lecture sympathique et divertissante. What else !
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Ce Petits Meurtres Entre Amis détourné reçu le prix SNCF du polar Européen en 2010 . le voyage , malgré quelques turbulences , fut plutot agréable meme si les services du wagon bar s'avérerent tristement déplorable...

Karen et Michel ont fui l'insécurité d'Amsterdam pour un coquet quartier résidentiel en proche banlieue . Si la nouvelle qualité de vie est au rendez-vous , l'intégration au sein de cette petite communauté bon chic bon genre se révele plus problematique . C'est Hanneke qui officiera en tant que marraine , leur permettant ainsi d'intégrer les réunions du tres sélect " club des dineurs " , micro société composée de cinq couples aussi riches que désoeuvrés , Simon en incarnant le pilier fondateur et incontournable .
Les amitiés se tissent au gré de discussions hautement philosophiques : tiens , il pleut ; huuuum , tres seyant ce petit caraco en plume de gazelle ; humpf , si le prix du Chateau pere Benoit Lafitte continue de flamber alors adieu les trois mois de villégiature à Roubaix...Bref , le réseau social se forge , le reve devient alors réalité . le probleme des reves , c'est qu'ils occasionnent fréquemment des réveils douloureux aux allures de gueules de bois olympiques ! Un ami décidant de faire de sa maison un barbecue géant , une autre se défenestrant et c'est tout ce petit monde de façade qui explose . le vernis se craquele , révélant au grand jour des vérités trop longtemps travesties par les vapeurs d'un alcool euphorisant . Des gestes désespérés et définitifs qui vont tres vite se réveler comme de potentiels assassinats . Et si le meurtrier se cachait parmi nous ? Karen , fan de Derrick de la premiere heure , subodore un fort relent de pourriture au pays du paraitre et de la bienséance . Dorien Jager , femme flic en charge de l'affaire , ne fera que la conforter dans ses doutes , allant meme jusqu'à incriminer son nouveau soupirant : Simon...

Un contexte qui rappelle furieusement les Despérate Housewives . Un petit monde vivant en vase clos , fort de ses valeurs que sont le luxe et le bien vivre légitimés par une course au fric obsessionnelle . Si l'arrogance et la vacuité étaient des criteres déterminants à la canonisation , nul doute que ce panier de crabes pourrait alors s'en réclamer...
Interessante cette Karen qui déboule tel un chien dans un jeu de quilles au risque de s'aliener ses nouvelles meilleures amies . Pathétique l'évolution de son adultere , mievre et dégoulinante au possible . Assurément la partie la plus pénible du bouquin . S'amouracher d'un type que l'on devine aussi manipulateur qu'imbu de sa personne , l'analyser assez justement et continuer , cependant , à tergiverser , tortiller , hésiter pour finalement craquer systématiquement : chiant . Si l'amour rend aveugle , la betise crasse , proche de l'encéphalogramme plat , s'arroge souvent le droit d'en etre son plus fidele dommage collatéral ! Cette triste histoire de roman de gare mise à part , une évolution en eaux troubles plutot sympathique . le rythme est présent . Les personnages manquent cependant de profondeur et le final ne casse pas trois pattes à un tétard mais le moment de lecture se révele , au final , plutot plaisant .

Petits Meurtres Entre Voisins , mais que fait Julien Courbet ?
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Nous sommes dans une banlieue chic d'Amsterdam, un semblant de campagne et de tranquillité flotte paisiblement dans l'air. Karen, son mari Michel et leurs deux filles ont emménagé dans ce quartier voilà maintenant deux ans. Après des débuts difficiles, ils se sont vite habitués à cette nouvelle vie, loin de la ville. de fil en aiguille, ils ont tissé des liens avec leurs voisins et ce, grâce aux enfants qui fréquentaient la même école ou le club de hockey. Karen s'est particulièrement attachée à Henneke, puis Babette, Angela et Patricia. Pendant que ces chers maris ont vite fait de les rejoindre, tous ayant plus ou moins bien réussi dans la vie, qu'ils soient entrepreneurs, promoteurs ou encore producteurs. Ils ont même fondé le "Club des dineurs" et s'invitent ainsi régulièrement les uns chez les autres. Mais voilà qu'un drame surgit dans cette belle communauté : Evert, le mari de Babette, met le feu à sa maison, femme et enfants à l'intérieur. Il n'y survivra pas tandis que sa famille parviendra à être sauvée des flammes. Des questions se posent alors : a-t-il voulu mettre fin à ses jours ainsi qu'à ceux de sa famille ? Était-il aussi désespéré ainsi que tout le monde le raconte ? Et pourquoi cette mort touche-t-elle autant Hanneke qui, prise d'une crise, s'enfuira de chez elle ? La vie de Karen et son entourage va être mise à rude épreuve et les gens ne sont pas tous tels qu'on croit les connaître...

Tel un huis clos, on est très vite happé par le destin tragique que subit ces familles. D'une écriture simple mais d'une grande qualité et extrêmement efficace, Soskia Noort sait accrocher le lecteur dès le début de son polar. Un peu à la Wisteria Lane, ces couples d'amis bien sous tous rapports cachent bien leur jeu finalement et ne font apparaître à la société que ce qu'ils veulent bien montrer. Et ce qu'ils cachent n'est pas toujours joli à voir ! L'auteure a su faire monter en puissance le suspense en dévoilant au fur et à mesure certains côtés psychologiques des personnages. Avec des rebondissements surprenants, ce polar tient toutes ses promesses.

Petits meurtres entre voisins...pas vraiment à la fête !
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Quitter la ville pour un village signifiait que nous allions perdre des amis. La première année, ils vinrent, l'été surtout, quand il faisait beau et à condition de pouvoir dormir chez nous. Que de barbecues cet été là ! Chaque week-end, les invités arrivaient avec leurs chiens, leurs enfants, leur nouvelle conquête et pendant qu'ils allaient faire du vélo ou une sieste au soleil, je traînais des Caddie bourrés de bouteilles de rosé, de côtelettes et de baguettes, puis je me dépêchais de rentrer à la maison pour faire les lits. C'était très sympathique, surtout quand les enfants étaient couchés et, qu'autour du feu de bois, nous évoquions les souvenirs de notre vie en ville. Mais l'été suivant, déjà, les conversations n'allaient plus de soi et puis nos amis commencèrent à nous faire des reproches : nous n'allions pas assez souvent en ville, nous ne nous intéressions plus à leur vie, à ce qu'ils faisaient, nous étions en train de nous encroûter au fin fond de notre province.
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Je savais comment se déroulaient ce genre de conversations [entre filles], puisque j'y avais participé pendant deux ans. Le caractère, le physique, le mariage et la famille de la personne en question étaient passés au crible et presque toujours réprouvés en bloc. J'avais toujours cru que j'étais celle qui tempérait tout ça, mais à présent, avec le recul, je me rendais compte que j'y avais participé comme les autres, tout simplement parce que c'était agréable, c'était de surcroît une façon de converser qui ne présentait aucun risque. On évitait ainsi de parler de soi, de ses angoisses, de ses doutes, de sa vie de couple. Nous étions complices et nous, nous étions du bon côté. Nous élevions bien nos enfants, elle mal. Nous buvions raisonnablement, elle était alcoolique. Notre mari était quelqu'un de bien, le sien était un sale type. Nos intérieurs étaient aménagés avec goût, elle négligeait le sien. Nous jouions bien au tennis, elle ne touchait pas une balle. Nous savions nous habiller, elle nous singeait. Nous avions de l'argent et une vie agréable, elle nous enviait. Nous étions minces, elle aurait bien fait de se prendre en main. Nos maris étaient fidèles, le sien nous tournait tout le temps autour. (p. 214)
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Je ressentais comme de la colère et une pointe de déception. Evert jouait les troubles-fête en devenant fou. Sa crise laissait une vilaine éraflure sur notre vernis. Un mot s'imposait à moi, un mot qui, jusque-là, n'appartenait pas à mon vocabulaire. Je refusais de penser en ces termes. Avant de venir habiter dans ce village, de fréquenter ces gens-là, ce mot n'avait pour moi aucune signification. Mais une petite voix s'était insinuée dans mon esprit et elle murmurait obstinément : "Loser. Evert est un loser." C'était cette petite voix qui m'effrayait. Quel genre de femme étais-je devenue ?
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"Fais-moi confiance" marmonna Simon en m'embrassant, mais je ne pouvais plus chasser le dégoût qui s'était emparé de moi. Je me dégoûtais, tout comme la façon grotesque dont j'étais allongée, jupe relevée, le chemisier à moitié déboutonné, et lui aussi me dégoûtait, ses manières, sa comédie, la façon dont je m'étais laissé abuser, manipuler, nous, deux adultes, un père, une mère, cette lamentable tromperie.
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Je ressentais comme de la colère et une pointe de déception. Evert jouait les troubles-fête en devenant fou. Sa crise laissait une vilaine éraflure sur notre vernis. Un mot s'imposait à moi, un mot qui, jusque-là, n'appartenait pas à mon vocabulaire. Je refusais de penser en ces termes. Avant de venir habiter dans ce village, de fréquenter ces gens-là, ce mot n'avait pour moi aucune signification. Mais une petite voix s'était insinuée dans mon esprit et elle murmurait obstinément : "Loser. Evert est un loser." C'était cette petite voix qui m'effrayait. Quel genre de femme étais-je devenu ?
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