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EAN : 9782710369769
256 pages
La Table ronde (25/10/2012)
4.07/5   36 notes
Résumé :
Pierre Rabhi est né dans l'oasis de Kenadsa, dans le Sud algérien. Au contact des Occidentaux lors de sa venue en France, il constate que la Terre n'est pas perçue comme une source de vie. Installé en Ardèche, il pratique en pionnier l'agroécologie. Il en enseigne les méthodes et les bienfaits dans plusieurs pays d'Europe et d'Afrique. «De ses propres mains, écrit son ami Yehudi Menuhin, Pierre Rabhi a transmis la vie au sable du désert, car la vie est une, et la fé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un beau livre d'entretiens, de belles pages, de belles phrases, et partout l'incroyable présence de Pierre Rabhi ...
ce "petit bonhomme", de "52 kilos tout mouillé" (il aime rire de lui-même, prendre la vie avec humour), c'est quand même un grand bonhomme aussi
un visionnaire, qui a fui la ville et un travail d'OS à la fin des années 50 avec sa femme, pour la campagne et une vie plus vraie ... à une époque où les "Trente Glorieuses" battaient leur plein, où la surconsommation était érigée en norme, où la publicité, les supermarchés et le monde "moderne" étaient de plus en plus présents, et pour certains étouffants ...

que retenir de ce livre ? le môme de l'oasis n'a jamais oublié le mystère de l'eau, de la terre, le lent et patient travail des paysans, qu'il faudrait retrouver, car aujourd'hui on l'a presque oublié et beaucoup nié en utilisant toujours plus de produits chimiques, d'outils sophistiqués, de plannings productivistes, de méthodes tordues pour élever des animaux "rentables" et cultiver des champs "productifs" ...
il nous incite à voir partout la beauté de la nature, l'incroyable fertilité de "Notre Mère la Terre", et son rapport à notre planète est plein de tendresse ...
il nous incite tous à retrouver la raison, à trouver ce qui nous est vraiment nécessaire, une sobriété heureuse, pour ne pas gaspiller, ne pas voler les autres, partager les richesses de notre planète
retrouver une certaine humilité, le sens du partage et de la fraternité ...

Pierre Rabhi donne un véritable sens à l'expression "conscience écologique", c'est tout à la fois un poète, un paysan et un humaniste
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J'ai en premier lieu pas du tout été emballé par le fait de lire ce livre, mais puisqu'il faisait partie des plus vieux de ma PAL, je me suis décidée à le sortir de mes étagères et je ne le regrette pas.
Jean-Pierre et Rachel Cartier ont rencontré Pierre Rabhi et sa femme dans leur ferme en Ardèche et celui-ci leur a ouvert son coeur en leur racontant son enfance, ses convictions et l'évolution de son travail.
Nous découvrons beaucoup de vérités dans cet ouvrage, que nous soyons écologistes ou non ou comme moi de façon plutôt modéré et plutôt quand ça m'arrange. Pierre Rabhi nous ouvre les yeux sur des réalités toutes simples et sur la façon de mettre en place des choses faciles mais qui ferait beaucoup de bien à notre planète.
J'ai appris par exemple pourquoi l'eau manquait de plus en plus en Afrique ou pourquoi certains végétaux n'ont plus le goût attendu et pour certains ne l'auront plus jamais. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'ensemble des propositions de Pierre Rabhi, je trouve quelques unes de ces idées plutôt utopistes, mais je pense qu'il faudrait beaucoup plus de personnes comme lui et beaucoup moins d'écologistes politiques, de façon à convaincre un maximum de personnes de l'utilité de prendre soin de notre Terre et ceux à travers des rencontres, des aides personnalisées, des démonstratives frappantes..
Un bon moment de lecture pour moi et un livre qui se lit tout seul et qui peut être lu par un très nombre de personnes.
J'ai appris que Pierre Rabhi s'était éteint en décembre 2021, qu'il repose en paix dans cette terre qu'il a tant aimé.
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Si j'ai choisi de lire cet ouvrage, c'est que j'ai voulu comprendre l'enthousiasme autour de Pierre Rhabi. En effet, ses idées sont intéressantes car il propose un modèle de vie alternatif face à celui dans lequel nous vivons. Certains faits sont un peu dépassés, voir démodés malgré la mise à jour du livre, mais cela ne gêne en aucun cas la compréhension de sa pensée.

Justement dans sa pensée, la nature a une place centrale. J'ai apprécié ce lien qu'il entretient avec la "terre nourricière". Finalement, cet ouvrage amène le lecteur a réfléchir sur ses propres rapports avec la nature. Pierre Rhabi alerte ses interlocuteurs sur l'esprit de compétition qui règne dès l'entrée à l'école. Les enfants sont souvent angoissés car tout au long de leur scolarité, ils sont mis en concurrence. A mon avis, le phénomène s'est fortement amplifié aujourd'hui.

Pierre Rhabi dénonce également le fait que l'Occident ait toujours voulu imposer son modèle dans le monde alors que le contexte environnemental, social, économique et culturel n'est pas le même partout. Les méthodes qui ont fonctionné en Occident ne fonctionneront pas ailleurs pour ces raisons, pour ces différences. Pierre Rabhi est bien placé pour le savoir car il est né dans le Sud Algérien où il a passé les premières années de sa vie, puis il a été "adopté" par un couple français qui l'a emmené en France.

Je trouve que la première partie est à prendre avec un peu de recul car Jean-Pierre et Rachel Cartier analysent les propos de Pierre Rhabi avec beaucoup de subjectivité. C'est au lecteur de se faire sa propre opinion. La deuxième partie est plus neutre car elle a été écrite par Anne-Sophie Novel qui a souhaité "actualiser et prolonger" la précédente édition.

Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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Je connaissais Pierre Rabhi de nom et souhaitais en apprendre plus. Me voilà servie ! L'ouvrage retrace sa vie, de son enfance dans le désert, à sa ferme en Ardèche qui prospère sur le modèle de l'agroécologie. L'ouvrage détaille le point de vue de l'homme sur différents sujets, et je me retrouve dans son oscillation entre angoisse et optimisme.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Depuis des siècles et des siècles, au Sahel, les Peuls élèvent des zébus, ces bêtes magnifiques avec leurs bosses. Ces zébus donnent une viande délicieuse parce qu'ils ne mangent que de l'herbe et les Peuls ont depuis longtemps l'habitude d'aller les vendre en Côte d'Ivoire ou au Ghana (...) à 500 kilomètres. (...) Il s'agit de centaines de bêtes et ils n'ont jamais eu de mal à s'en débarrasser. Cela conditionne leur survie car, avec cet argent, ils peuvent acheter tout ce dont ils vont avoir besoin au cours de l'année. Ce système donnait satisfaction à tout le monde, aux acheteurs noirs parce qu'ils étaient certains d'avoir la meilleure viande et aux Peuls parce qu'ils avaient un débouché assuré et les ressources nécessaires.

Un jour pourtant, il y a seulement quelques années (...) ils ont eu l'horrible surprise d'entendre leurs clients habituels leur dire : "Cette année, nous ne prendrons que 5 ou 10% de ce que nous vous prenons d'habitude car nous venons de recevoir des quantités astronomiques de carcasses en provenance d'Argentine".

Pourquoi cela ? (...) à un certain moment il y a eu dans le monde une pénurie de cuir. Surtout à cause de la mode des blousons qui sévissait chez les jeunes de tous les pays occidentaux. Les indicateurs économiques étaient d'accord pour affirmer : "Dans deux ans, la demande en cuir va doubler."
Les Argentins ont de gigantesques pampas et ils ont tout fait pour augmenter leur cheptel. Ils ont prélevé les peaux (...) et ils ont mis le reste dans des containers congelés qu'ils ont expédiés sur les marchés d'Asie et d'Afrique. C'était une viande très bon marché qui a tout de suite trouvé preneur.
Lorsque les malheureux Peuls sont arrivés avec leurs zébus, ils n'ont presque rien vendu.

Rendez-vous compte à quel point cela a été tragique pour eux.
Ils étaient là, avec leurs zébus après cet interminable voyage et personne n'en voulait. Il n'était pas question pour eux de rentrer avec leurs troupeaux. Ils n'auraient pas eu de quoi les nourrir. Ils ont bradé ce qu'ils ont pu et ils ont dû laisser le reste errer dans la savane. Et ils sont rentrés chez eux pour une année de misère.

Nous devons être conscients de ces mécanismes, de la réalité telle qu'elle est aujourd'hui.
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Je suis persuadé qu'avoir la foi, c'est être sensible à la nature, à l'animal, aux arbres, aux plantes. (...) Si nous ne revenons pas au sacré, nous sommes perdus. (...)
La véritable éducation serait celle qui rendrait les jeunes conscients de l'aspect sacré de la nature. Cela devrait être une priorité absolue (...)

J'affirme que les créatures qui nous entourent ont autant de droits que nous. Je ne vois pas pourquoi nous aurions seuls le droit d'exister.
J'invite les êtres humains à cesser d'être des prédateurs et à regarder les bêtes avec gratitude pour tout ce qu'elles nous donnent. Moi, je ne cesse de m'émerveiller. (...)

L'homme n'est pas l'être supérieur qu'il croit être. Il n'est vraiment supérieur que lorsqu'il cultive cette vertu trop rare qu'est la compassion.
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Je ne suis absolument pas contre le progrès technique mais je veux qu'il devienne l'auxiliaire du genre humain, qu'il contribue à améliorer l'existence de l'homme sans en faire son esclave.

Je ne suis pas non plus contre l'argent. Les hommes ont besoin d'échanger et on n'a pas trouvé de meilleur moyen. Je ne diabolise pas l'argent. Il fait circuler la vie. Mais il devient nuisible lorsqu'il sort de son rôle strict d'échange pour prendre une autre nature. En ce moment, il devient de plus en plus inconsistant, de plus en plus virtuel pour employer une expression à la mode. Il est devenu avant tout spéculatif au point de tout dominer et de susciter une démence universelle. Sa nature n'est pas mauvaise mais son usage s'est perverti.
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Nous aurions pu, nous aussi, entrer dans le productivisme, avoir cent chèvres ou plus. Alors, c'est certain, Michèle et moi, nous n'aurions pas eu le temps de nous impliquer dans la solidarité avec d'autres peuples.
Voilà pourquoi nous avons placé la limite à une trentaine de chèvres.

La société nous dit qu'avec de l'argent on peut tout résoudre mais ce n'est pas vrai, vous le savez bien. Là aussi, il faut trouver l'équilibre. Je sais que ce n'est pas facile mais cette limite, chacun d'entre nous se doit de la trouver.
C'est un état de conscience.
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Ne vous étonnez pas, insiste Pierre RAHBI, si les enfants sont angoissés. On devrait leur souhaiter la bienvenue dans le monde, leur expliquer que chacun d'entre eux est le complément des autres, que la loi la plus sacrée est celle de la solidarité. Au lieu de cela, on les lance dans une compétition acharnée, dans un processus de domination. Et les plus faibles sont laissés pour compte.
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Video de Jean-Pierre Cartier (1) Voir plusAjouter une vidéo

Post scriptum : émission du 11 janvier 1971
Edgar MORIN présente son "Journal de Californie" (le Seuil). Jean-Pierre CARTIER présente son livre "L'Univers des hippies" chez Fayard. Jean-François REVEL : "Ni Marx ni Jésus" (Laffont). Jean-Marie DOMENACH participe au débat. François REICHENBACH, Jean-François BIZOT et Clément ROSSET participent au débat de l'émission à propos des Etats-Unis, des hippies...
>Techniques spécifiques, équipement>Culture et récolte>Méthodes de culture : jachère, assolement irrigation (10)
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