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Christine Le Boeuf (Traducteur)
EAN : 9782742783663
265 pages
Actes Sud (01/05/2009)
3.67/5   24 notes
Résumé :
Du pouvoir des émotions à l'engagement intellectuel, de la littérature comme référence nourricière à l'écriture comme pratique aussi exigeante que vitale, des paysages d'une lointaine Norvège familiale et du Minnesota natal aux rues de New York, la ville élue et passionnément aimée, de lieux de mémoire en territoires de l'imaginaire, voici une série d'essais où Siri Hustvedt dresse avec autant de simplicité que d'humanité la cartographie d'une vocation impérieuse, i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Plaidoyer pour Eros regroupe douze articles rédigés entre 1995 et 2004.

Partant de faits ou pensées plus ou moins anecdotiques, Siri Hustvedt élargit ses propos à une réflexion plus ouverte qui fait de chaque article un mini essai.
L'auteure y traite pour beaucoup de son rapport àla littérature, celle qu'elle lit et étudie et celle qu'elle écrit elle-même. On sent la profondeur de son engagement littéraire, sa construction intellectuelle par les livres. Elle s'interroge énormément sur son rapport à l'écrit et la réalité que prend la fiction - la sienne comme celle d'autrui - dans son propre schéma mental. Elle indique clairement qu'écrire ne correspond pas à une envie ou un choix mais bien à un besoin presque vital pour être présente au monde. Non sans douleur, non sans peur puisqu'il s'agit de creuser dans des zones inquiétantes voire dangereuses de son propre être. Et d'évoquer le processus de sublimation freudien où l'artiste sublime ses blessures et douleurs intimes en une oeuvre d'art.

Elle se découvre aussi, non seulement en tant que femme mais plus généralement en tant que membre de cet ensemble nommé humanité. Ses propos fourmillent d'interrogations sur le soi, sur la question de l'identité et du rapport à l'autre. Elle emprunte pour y répondre tour à tour les chemins de la psychologie avec Freud ou Winnicott, et ceux de la fiction avec Fitzgerald ou Dickens.

Siri Hustvedt confie également des éléments plus autobiographiques et intimistes, racontant son enfance avec deux parents aimant et ses trois soeurs, entre Middle West américain et Norvège, ses études, ses combats militantistes contre la guerre et le racisme, ses amours, sa fille et son union avec son époux Paul Auster. Et New-York sa ville adorée, bien sûr.
Récit sobre où elle se livre sans étalage. Avec toujours une vision dépassant le particulier pour atteindre à quelque chose de plus universel.

La lecture de ses essais est passionnante et ouvre de nombreuses perspectives sur l'oeuvre romanesque de Siri Hustvedt et des auteurs qu'elle aborde. L'auteure offre également matière à réfléchir sur moult points qui me tiennent à coeur. C'est toujours un plaisir de sentir l'eau abonder au moulin de ses pensées. Je suis admirative devant ses analyses mêlant psychologie et exégèse proprement littéraire.

Il me tarde de découvrir son autre recueil d'essais afin d'en tirer le même plaisir de découverte que m'a offert celui-ci.
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Presque à la suite de la femme qui tremble, j'ai lu cette série d'essais écrits entre 1998 et 2004. Même si elle ne révèle certainement pas tout, elle se dévoile tout de même. Une enfance heureuse dans le Minnesota, des séjours en Norvège d'où sa famille est originaire, son adaptation à New York à la fin des années 70, son regard lucide sur cette ville qu'elle adore. Des réflexions sur lecture et écriture, amours, peurs, un bel essai sur le 11 septembre un an après (2002) , une plongée dans Gatsby le magnifique, Les Bostoniennes (James) et Un ami commun (Dickens).



Utilisant beaucoup le "je", elle a cependant l'art de créer en son lecteur des résonances personnelles, et c'est absolument brillant et passionnant.



"Tout lecteur écrit le livre qu'il lit,en suppléant ce qui ne s'y trouve pas, et cette invention créatrice devient le livre."



"Quand on lit, on voit. Les images ne sont pas fabriquées dans l'effort. Elles se contentent d'apparaître au fur et à mesure qu'on découvre le texte, et il est rare qu'on les mette en question. Les images évoquées suffisent à vous pousser en avant."


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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C'est avec une réelle gourmandise que je me suis plongée dans ce "Plaidoyer pour Éros".

Las ! Je n'ai pas pu dépasser la centième page de ce livre ! Impossible pour moi de rejoindre son auteur dans sa pensée pourtant limpide et sensible.
Les nombreuses références qu'elle entretient avec ses lectures, avec sa mémoire culturelle et familiale, avec les personnages réels ou fantasmés qui ont peuplé sa vie (et qui l'habitent encore, puisqu'elle évoque très souvent son mari, Paul Auster) ne "me parlent pas".

Ces lignes, subtilement écrites pourtant, restent hermétiques et ne développent pas en moi le désir de tourner les pages. Je me suis ennuyée, et j'en suis chagrinée. Mais c'est ainsi !
Lien : http://lire-lier.blogspot.com/
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Quelque fois un bref échange avec un inconnu nous marque à jamais, non parce qu'il est profond mais parce qu'il est d'une vivacité peu ordinaire. Il y a plus de vingt ans, j'ai vu un homme étendu sur le trottoir à l'angle de Broadway et de la 105e rue. Je lui aurai donné dans les soixante ans, mais il était peut-être plus jeune. Pas rasé, sale et déguenillé, il était couché sur le côté dans une stupeur apparente, une main serrée autour d'une bouteille dans un sac en papier déchiré et froissé. Au moment où je passais à côté de lui, il se redressa soudain sur un coude et me lança : "Eh beauté, tu veux dîner avec moi?" Sa question était si sonore, si directe que je m'arrêtai. En baissant les yeux vers l'homme à mes pieds, je répondis : "Merci beaucoup pour l'invitation mais je ne suis pas libre ce soir". Sans un instant d'hésitation, il me sourit, éleva sa bouteille comme pour porter un toast et demanda : "Et à midi?".
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Mais peut-on jamais mettre à nu quelqu'un ou quelque chose? Pouvons-nous jamais découvrir la réalité cachée sous les significations sue nous attribuons aux gens et aux choses? Je ne le pense pas. Et je crois que Fitzgerald ne le pensait pas non plus. Son livre médite sur lanécessité de la fiction, non seulement pour ses mensonges mais aussi pour ses vérités. Le jeu entre le matériel et l'immatériel dans Gatsby le Magnifique n'est pas simple, il se joue par énigmes. Le conte de fées contient la vallée des cendres aussi bien que le château au bord de la mer, la masse pesante du cadavre comme les gens charmants emportés par le vent. Et qu'est ce qui est le plus réel? La mort est-elle plus vraie que la vie? Les rêves ne font-ils pas partie de la vie tout autant que l'éveil? Le livre va au coeur même du problème de la fiction en soutenant que la fiction est nécessaire àl a vie - non seulement dans les livres, mais aussi dans les rêves, ces rêves qui cadrent l'univers et lui donnent un sens.

Les lunettes de Gatsby
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Ces espaces mentaux composent de nos vies intérieures une carte plus complète que n'importe quelle "vraie" carte, en traçant d'ici et de là les limites qui façonnent aussi ce que nous voyons au présent. Ma géographie personnelle, de même que celle de la plupart des gens, exclut d'immenses parties du monde.

Yonder
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Je vois ce que je n'ai pas vu. Je fais l'expérience de ce qui se trouve au dehors de ma propre expérience. C'est en cela qu'est magique la lecture de romans. C'est ainsi que se résout le problème de l'illusion. Je prends un livre sur l'étagère. Je l'ouvre et je me mets à lire, et ce que je découvre entre ces pages est réel.

Les lunettes de Gatsby
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Les lieux de la lecture sont situés dans une sorte de yonder, un monde qui n'est ni ici ni là-bas mais fabriqué de bribes d'expériences en tous genres, réelles et imaginaires, deux catégories qu'il devient d'autant plus difficile de différencier lorsqu'on y réfléchit davantage.

Yonder
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Videos de Siri Hustvedt (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Siri Hustvedt
Dans ce nouvel épisode des Éclaireurs de Dialogues, nous vous proposons une plongée dans l'univers de Diglee.
"Si je ne les écris pas, les choses ne sont pas allées jusqu'à leur terme. Elles ont été seulement vécues." Cette phrase d'Annie Ernaux, présentée en exergue de son livre le Jeune Homme, résonne pour notre invitée, qui pratique elle aussi une écriture de l'intime.
Artiste aux multiples talents, Diglee s'exprime par le dessin et les mots, par l'humour et le sérieux, et ne cesse de nous surprendre de livre en livre. Elle est aussi une autrice engagée et une passeuse de livres. Au fil de la conversation, il est question notamment de l'importance des traces, de harcèlement de rue, de poétesses oubliées et d'une retraite en Bretagne. Et trois libraires de Dialogues, Nolwenn, Laure et Marine, présentent chacune un livre de Diglee qui les a marquées.
Bibliographie :
- Atteindre l'aube, de Diglee (éd. La ville brûle) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22262120-atteindre-l-aube-diglee-la-ville-brule
- Ressac, de Diglee (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20654146-ressac-diglee-points
- Je serai le feu, de Diglee (éd. La ville brûle) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19776423-je-serai-le-feu-diglee-la-ville-brule
- Libres ! Manifeste pour s'affranchir des diktats sexuels, d'Ovidie et Diglee (éd. Delcourt) https://www.librairiedialogues.fr/livre/11420971-libres-manifeste-pour-s-affranchir-des-dikt--diglee-delcourt
- le Jeune Homme, d'Annie Ernaux (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20614397-le-jeune-homme-annie-ernaux-gallimard
- Se perdre, d'Annie Ernaux (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/586873-se-perdre-annie-ernaux-folio
- L'occupation, d'Annie Ernaux (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/161352-l-occupation-annie-ernaux-folio
- La Force des choses, de Simone de Beauvoir (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16283-la-force-des-choses-simone-de-beauvoir-folio
- Les Grands Cerfs, de Claudie Hunzinger (éd. J'ai lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16878883-les-grands-cerfs-roman-claudie-hunzinger-j-ai-lu
- Mon corps de ferme, d'Aurélie Olivier (éd. du commun) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21689916-mon-corps-de-ferme-aurelie-olivier-ed-du-commun-rennes
- Ligne de fuite, de Sarah Baume (éd. Notabilia) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21661963-ligne-de-fuite-sara-baume-les-editions-noir-sur-blanc
Au cours de la conversation sont aussi citées plusieurs autres autrices : Virginia Woolf, Siri Hustvedt, Marie Darrieussecq, Édith Boissonnas, Benoîte Groult.
Et l'émission que Diglee écoute tous les soirs depuis ses 13 ans est Parlons-nous, de Caroline Dublanche, sur RTL !
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