AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Miss Silver tome 12 sur 32

Patrick Berthon (Traducteur)
EAN : 9782264019356
351 pages
10-18 (10/09/1993)
3.58/5   51 notes
Résumé :
Un maître chanteur de haut vol réunit, pour un week-end, dans sa résidence de campagne, quelques unes de ses victimes . Mais son plaisir sera de courte durée : il périra bientôt de mort violente. Ses invités forment une belle brochette de suspects : un commerçant enrichi par le marché noir, une bigame, un héritier trop impatient d'hériter, une voleuse, un traître à son pays. Mais il y a aussi la jeune Dorinda Brown, qui appelle Miss Silver pour établir son innocence... >Voir plus
Que lire après Pleins feuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Douzième enquête mettant en scène Miss Maud Silver où la chantage est le sujet central de l'intrigue.

Dans cette nouvelle enquête, Gregory Porlock décide de réunir pour un week-end quelques personnes chez lui. Il n'a aucunement envie de passer un bon moment avec des amis mais juste envie de faire chanter ses gens divers et variés. Après le repas du soir, une distraction sous forme de charade est proposée pour détendre l'atmosphère glaçante... Tous réunis dans le hall, la lumière s'éteint brusquement, un cri retentit.... Lorsque la lumière fait son retour, Gregory Porlock git au sol un poignard dans le dos... Qui est le coupable sachant que tous les convives avaient un mobile idéal. A vous de le découvrir...

Cette douzième enquête entre dans la tradition anglaise du récit à énigme où vous devez décortiquer ce que disent chaque personnage pour trouver celui qui ment donc le criminel. le choix des personnalités des suspects apportent une dimension générale à l'enquête et les raisons pour tuer Gregory Porlock sont légion puisque la victime était un maître-chanteur. Vous vous retrouvez à naviguez dans des histoires de bigamie, d'héritage, de commerce noir, de traîtrise... Patricia Wentworth arrive à créer une atmosphère psychologiquement intense puisque les suspects sont tous obligés de rester sur les lieux du crime le temps de l'enquête... Ajouté à cela, un second meurtre et la tension est au paroxysme.

Le cadre secondaire est très intéressant. Patricia Wentworth nous décrit avec finesse la reprise de la vie suite à la seconde guerre mondiale et ses conséquences au travers de l'approvisionnement dans les magasins, des allusions au marché noir avec les profiteurs qui sont entre temps devenu riche et les suspicions sur les anglais qui auraient vendu des informations à l'ennemi. C'est à peine énoncé mais de manière subtile et intelligente. Au travers de cette enquête, elle explique implicitement le fonctionnement de la justice anglaise et ses limites. Une vraie plongée dans l'Angleterre.

L'enquête est plutôt bien pensée avec des indices traditionnels comme des empreintes, et également de l'ingéniosité et de la créativité avec l'utilisation dans le crime de peinture phosphorescente. Patricia Wentworth nous plonge dans un huis-clos où le seul moyen de confondre le suspect est de faire monter la tension psychologique.

Excellente enquête.
Commenter  J’apprécie          420
Spotlight
Traduction : Patrick Berthon


Ah ! Enfin, diront certains, un roman avec Miss Silver ! Eh ! bien, oui, et même l'un des plus réussis, selon moi.

Le décor qui s'installe très vite semble d'ailleurs imaginé pour elle : un vieux manoir nommé "La Grange", possession d'un homme d'affaires qui vient de se faire assassiner. Miss Silver n'y est pas appelée à proprement parler pour résoudre le crime mais parce qu'elle avait eu l'occasion de rendre un signalé service à l'héritière du disparu et que celle-ci s'estime plus rassurée si la vieille demoiselle vient lui tenir compagnie pendant la durée de l'enquête.

Bien que sacrifiant à quelques traits classiques - la jeune fille sans emploi qui en déniche un au pied levé, le soupirant qui feint le cynisme mais l'aime en secret, etc ... - que l'on retrouve souvent chez Wentworth mais que l'on accepte de bonne grâce tant on veut "savoir la fin", l'intrigue de "Pleins Feux" est plutôt complexe. En fait, la victime, Gregory Porlock - dont ce n'était pas le vrai nom, soit-dit en passant - exerçait depuis des lustres le très vilain métier de maître-chanteur. Et il était doué. Mais tant va la cruche à l'eau qu'un jour ...

Provocateur dans l'âme, Porlock n'avait pas résisté au désir de réunir ce soir-là à sa table une dizaine de personnes qui, toutes, pour une raison ou pour une autre, avaient bien des raisons de lui en vouloir et de le redouter. de Dorinda Brown, qui le reconnaît immédiatement comme "le Méchant Oncle" de son enfance, celui qui, avant de l'abandonner sans tambour ni trompette, fit tant pleurer la tante qui l'avait élevée, à Mr et Miss Masterman, qui viennent tout juste d'hériter une somme astronomique de la part d'une vieille cousine morte intestat, se dévide l'intégralité de la gamme des suspects : le couple Oakley dont l'épouse manque s'évanouir devant le cadavre en appelant celui-ci du prénom de "Glen", Mr Tote qui a le temps de confesser à sa femme, un peu avant la soirée fatale, que Porlock le "tient" par une histoire de marché noir, la belle Moira Lane qui, pour satisfaire aux exigences de la vie mondaine, a dû se résoudre à dérober, puis à vendre un bracelet de grande valeur, et enfin Leonard Carroll, comédien de son état et, dans le fond, un aussi vilain monsieur que l'était son hôte.

Ajoutez à cela un majordome qui n'est en fait qu'un détective privé expédié chez Porlock par des particuliers qu'il faisait chanter et le tableau sera complet.

Pour résoudre l'affaire, la police officielle en la personne de Frank Abbott, ancien élève de Miss Silver, et son supérieur hiérarchique, l'inspecteur Lamb. Et Miss Silver, bien entendu.

C'est à la fois tranquille et inquiétant, aussi embrouillé parfois que l'un de ces écheveaux de laine qu'aime à défaire l'ancienne gouvernante ou, au contraire, si clair, si évident, semble-t-il, que l'esprit recule en se disant que cette solution-là est bien trop criante pour être la bonne. de toutes façons, cela constitue un excellent moment de lecture - et de relecture. ;o)
Commenter  J’apprécie          50
Un rassemblement de personnages ayant en commun des passés troubles, tel est le cadre de l'affaire. le maître des lieux n'est guère plus recommandable : maître-chanteur impitoyable, il prend un malin plaisir à torturer moralement ses proies. Comment s'étonner alors si un crime se produit, à l'occasion d'une pièce de théâtre mise en scène et jouée par les invités ? le coupable est forcément parmi eux. Mais ayant tous une « bonne raison » de supprimer leur hôte maître-chanteur, le suspense plane.



Il faudra l'entrée en scène de Miss Silver qui apportera une aide irremplaçable à la police, pour démêler les fils de l'intrigue. le tout dans une ambiance feutrée, chère à l'autrice. Les personnages les plus déplaisants, les comportements les plus vils, sont traités avec doigté et élégance.

Le thème du théâtre est omniprésent, car chacun joue la comédie à sa façon (même si, en l'occurrence, on baigne plutôt dans la tragédie). le meurtre a eu lieu pendant un jeu théâtral, mais il semblerait que pour la grande majorité des protagonistes, jouer un rôle soit un véritable mode de vie.

J'ai particulièrement apprécié les échanges dans la dernière partie du roman, après le crime, entre les suspects qui tentent vaguement de faire bonne figure tout en se soupçonnant mutuellement.

Une lecture plaisante, qui séduira sans doute les adeptes de Patricia Wentworth et les amateurs de polars softs à énigme. Une victime, de multiples mobiles et un coupable à trouver parmi un nombre défini de suspects… Devinerez-vous la vérité ?
Commenter  J’apprécie          00
C'est le deuxième roman de cette autrice que je lis, et le deuxième avec le personnage emblématique de Miss Silver, petite dame d'un certain âge très respectée par ces messieurs de Scotland Yard pour les avoir aidés sur bien des enquêtes grâce à une observation hors du commun. Un maitre-chanteur réunit ses victimes au cours d'une soirée dans sa demeure, l'homme se fait assassiner durant une coupure de courant, les suspects sont nombreux, les inspecteurs de Scotland Yard piétinent un peu, et Miss Silver arrive enfin pour aider à démêler le vrai du faux. Rien d'extraordinaire dans cette histoire mais ça reste une enquête plaisante à suivre dans la petite bourgeoisie des faubourgs Londonien de l'après seconde guerre mondiale. Miss Silver est un personnage intéressant qui n'est évidement pas sans rappeler la Miss Marple d'Agatha Christie, personnage bien plus célèbre mais postérieur à celui de Miss Silver. Les personnages secondaires ont également un certain attrait, et l'enquête, sans être captivante, est toutefois plutôt prenante.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
— Vous ne pouvez pas savoir comme je me sens bien quand nous sommes ensemble sur une affaire. Mon moral remonte en flèche. Mais continuez à nous raconter. Il y a des tas de choses que j’aimerais savoir et la plupart ne seront pas abordées pendant le procès. – Il se tourna vers Justin. – Strictement entre nous, je suis prêt à vous révéler quelque chose de hautement confidentiel.
Il baissa la voix et souffla dans un murmure : « Elle sait tout. »
— Mon cher Frank !
Il hocha la tête avec emphase.
— Ne vous occupez pas d’elle. Elle a été élevée dans le respect de la modestie… un défaut bien victorien. Vous pouvez me croire si je vous dis que pour elle la race humaine évolue derrière une vitre. Elle regarde à travers la vitrine et voit l’arrière des locaux, et elle réussit à détecter le squelette dans le placard. Alors, la prochaine fois que vous envisagez de commettre un crime, prenez soin de vous tenir à distance. Vous êtes prévenu. C’est uniquement grâce au fait que ma conscience est parfaitement pure que je puis affronter son regard.
Commenter  J’apprécie          410
— Si vous croyez qu’un jury s’amuse à penser, vous allez au-devant de bien des désillusions. Je vous ai déjà dit, et je suppose qu’il faudra encore vous le répéter, que ce que demande un jury, ce sont des faits… de bons faits bien solides avec de bons témoins bien solides prêts à en attester la réalité sous serment. Les jurés ne veulent pas penser, parce qu’ils savent aussi bien que vous et moi que l’erreur est humaine. Ils ne tiennent pas à se réveiller la nuit pour se demander s’ils ont eu tort ou raison de déclarer l’accusé coupable dans une affaire de meurtre… c’est le genre de chose qui mine un homme. Les jurés veulent des faits pour pouvoir rentrer chez eux et dire : « Eh bien, c’est bien lui qui a fait le coup… pas le moindre doute là-dessus. »
Commenter  J’apprécie          400
Si le lien qui les avait plus ou moins réunis au départ avait été la peur, elle avait été camouflée sous tout ce que les impératifs de la vie en société pouvaient imposer. Ou, pour employer une autre image, si le courant restait glacé au fond, il y avait eu quelques reflets brillants en surface. Il ne restait plus qu’un assemblage d’individus apeurés et mal à l’aise, contraints de supporter la compagnie des autres et affreusement conscients que la menace suspendue au-dessus de leurs têtes allait encore s’appesantir avant de s’envoler et que pour l’un d’entre eux elle ne s’envolerait très probablement jamais.
Commenter  J’apprécie          400
[...] - ... [Annie] dit donc que Miss Ledbury s'est retournée d'un seul coup et vous a vu, [Mr. Masterman], puisqu'il y a eu ce qu'elle a dépeint comme une scène ... vous très en colère, Miss Ledbury absolument terrorisée, vous, lui arrachant le testament des mains et le tenant en l'air hors de sa portée pendant qu'elle essayait de le récupérer. Elle dit que vous avez pris la vieille demoiselle par les épaules et que vous l'avez poussée sur le lit, et qu'à ce moment-là, la porte s'est ouverte et votre soeur est entrée. Vous êtes sorti en emportant le testament et Miss Masterman a fait de son mieux pour calmer Miss Ledbury. Quand elle eut réussi, elle alluma la lumière et tira les rideaux, si bien qu'Annie ne put rien voir d'autre. Le lendemain matin, le laitier lui apprit que Miss Ledbury avait été trouvée morte dans son lit. Elle était suivie par un médecin qui a déclaré que c'était prévisible et il n'y a donc eu ni scandale, ni enquête. Lorsque le testament fut homologué, vous vous êtes retrouvés, votre soeur et vous, légataires universels avec cent mille livres à vous partager. Annie a été admise à l'hôpital le jour des obsèques et n'en est sortie qu'il y a environ un mois. Lorsqu'elle a appris que Miss Masterman et vous héritiez de tout l'argent, elle s'est demandé ce qui était arrivé au testament qu'elle avait l'habitude de voir la vieille demoiselle regarder. Car lorsque vous étiez debout, en train de le lire par-dessus son épaule, elle n'avait pas eu l'impression que c'était le genre de testament d'après lequel vous alliez bénéficier de cinquante mille livres chacun. Puis elle se souvint que l'une de ses amies qui avait travaillé chez Miss Masterman lui avait raconté environ six mois auparavant que la vieille demoiselle qui habitait en haut l'avait appelée un jour où votre soeur et vous-même étiez sortis. Elle désirait qu'elle soit témoin de son testament, mais elle lui avait demandé d'aller chercher quelqu'un d'autre parce qu'il fallait deux témoins, et leur avait promis un billet de dix shillings chacun pour le dérangement. Cette Mrs Wells s'était donc précipitée de l'autre côté de la rue au numéro 17 où elle connaissait la cuisinière et toutes les deux avaient vu Miss Ledbury signer en bas d'un grand morceau de papier et elle leur avait dit qu'il s'agissait de son testament."

Il y eut un bruit de verre brisé. D'un geste involontaire, Jeffrey Masterman avait un peu trop accentué son étreinte sur le verre qu'il tenait à la main.

Gregory se montra plein de sollicitude.

- "Mon cher ami ... vous êtes-vous coupé ?"

Il ne semblait pas. Il n'avait pas de sang sur les mains. Le temps de ramasser quelques morceaux de verre et d'essuyer une éclaboussure de whisky-soda sur une jambe de pantalon, et ils se retrouvèrent au point de savoir si Annie allait parler ou non.

Masterman se pencha en avant.

- "Il est évident que, du début jusqu'à la fin, toute cette histoire ne tient pas debout ... c'est un tissu de mensonges !

- Naturellement.

- Du chantage ... voilà ce que c'est ... du chantage ! ... [...]
Commenter  J’apprécie          50
[...] ... On ne saurait faire boire un âne qui n'a pas soif. Rassemblés dans le salon après dîner, les invités de Gregory Porlock illustraient ce proverbe. Les Tote et les Masterman évoquaient irrésistiblement un attelage de mule en arrêt devant un cours d'eau dans lequel ils n'avaient nulle intention d'étancher leur soif.

Ni Mrs Tote, ni Miss Masterman ne savait jouer aux cartes, mais Gregory, avec une louable détermination, proposa d'autres jeux. On leur demanda d'établir une liste d'objets commençant tous par la lettre "M", qu'ils emmèneraient sur une île déserte, et classés sous différents rubriques telles que "Nourriture", "Boissons", "Vêtements", "Animaux" et "Divers". Miss Masterman remit une feuille parfaitement vierge, tandis que Mrs Tote proposait "Mouton" et "Moutarde." La liste de Mr Carroll était brève, drôle et vulgaire ; celle de Dorinda, laborieuse ; et celle de Gregory de loin la plus longue. Mr Tote refusa de prendre part au jeu et Mr Masterman s'était absenté quelques instants. Il revint très vite et participa au second tour avec une morne application qui lui permit de prendre la deuxième place.

Aussi ardue qu'ait été la tâche, l'atmosphère s'était quelque peu dégelée. Lorsque Moira proposa de jouer aux charades en action, seul Mr Tote refusa catégoriquement. C'est sans discussion Moira qui lança l'idée. Tout le monde devait être formel sur ce point et sur le fait que Leonard Carroll souleva une violente objection, déclarant que mettre une fois en scène des amateurs totalement incompétents risquait de mettre sa santé intellectuelle en péril, mais que faire trois tentatives la ruinerait certainement, et qu'il acceptait à la rigueur de jouer un proverbe, mais pas plus. ... [...]
Commenter  J’apprécie          50

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (157) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2859 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}