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Joëlle Jean (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070316311
300 pages
Gallimard (21/10/2004)
3.67/5   9 notes
Résumé :


«Lire Pierre Albert-Birot c'est élire un séjour, apprivoiser un univers, partager des rites à réinventer sans fin, lire est tout simplement vivre une aventure d'amour.» Joëlle Jean.


Quatrième de couverture
Né en 1876 à Angoulême, mort à Paris en 1967, Pierre Albert-Birot, pour son honneur et son malheur au regard de la postérité, fut un précurseur. En 1916, il fonde la revue SIC (Sons, Idées, Couleurs) à laquelle collabo... >Voir plus
Que lire après Poèmes à l'autre moi : Précédé de La Joie des sept couleurs et suivi de Ma morte et de La Panthère noireVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quatre poèmes, entre 1919 et 1939, de l'auteur de "Grabinoulor".

Recueil assemblé par Poésie Gallimard regroupant quatre oeuvres, écrites entre 1919 et 1939, de l'atypique poète Pierre Albert-Birot, proche d'Apollinaire, encensé par les dadaïstes mais largement à l'écart des surréalistes, malgré les apparences et malgré l'admiration témoignée par Max Jacob.

Surtout connu pour l'énorme épopée "Les six chants de Grabinoulor", le poète apparaît sous des jours contrastés dans ces quatre poèmes, dans lesquels "Ma morte" (1931), poignant hommage à sa femme décédée, tient une place particulière, tandis que "La joie des sept couleurs" (1919) est peut-être le plus emblématique de cette "joie de vivre désespérée" qui pourrait être sa marque de fabrique...

"Poèmes à l'autre moi" (1927) est certainement le plus fort des quatre présentés ici, présentant plusieurs fulgurances réellement saisissantes, tandis que "La panthère noire" (1939), "poème en cinquante anneaux et cinquante chaînons", témoigne d'un talent à l'écriture sous contraintes qui annonce déjà, paradoxalement, certains travaux oulipiens...

Une belle introduction à un poète décidément inclassable, incarnant peut-être un étrange avatar d'un Apollinaire qui ne serait pas mort prématurément...
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Résumé : Les formes poétiques, utilisées par le poète, sont toutes plus variées les unes que les autres. Ce sont des poèmes écrits sous forme de partitions, de tableaux, des poèmes écrits en prose, en vers. Pierre utilise les mots comme des armes pour exprimer ce qu'il ressent pour exprimer son être. Ce grand maître du solipsisme se livre (parfois de façon très floue) aux lecteurs.

Le mot de la fin : J'avoue être restée très hermétique à de nombreux poèmes ce qui a été un peu pénible au début. Mais le recueil « La joie des sept couleurs » qui suit « Poèmes à l'autre moi » et encore plus le recueil « Ma morte » m'ont profondément touchée et bouleversée, vraiment d'une émotion à faire pleurer les coeurs les plus durs.
Lien : http://lesmiscellaneesdepapi..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je ne savais pas et j'ai voulu savoir et j'ai dit je vais me mettre face à face
Et j'ai mis au bout de mon désir mes yeux et mes doigts chercheurs de secret
Et j'ai écarté la droite et la gauche pour pouvoir enfoncer ma jeunesse au milieu
Et le secret était heureux d'être pris par mon œil et touché par mes doigts
Était-ce le jour était-ce la nuit peut-être le jour m'attend toujours dans ce que je vais savoir
Nos désirs sont les libérateurs du jour enfermé dans l'inconnu que contient chaque jour
Et dans la joie de la vie il nous suffit pour vivre de voler de la vie et d'en donner voici
Mais on n'a pas l'air d'en voler avec les yeux avec les mains qui ne prennent que ceci ou cela
Une forme une couleur une ombre une lumière enroulements de pourquoi et de parce que
Qui nous conduisent d'hier à demain jeu de la farandole serpentine qui court de l'entrée à la sortie
Et enfoncée au milieu entre la droite et la gauche ma jeunesse est bien en vie mais les deux lignes
Sont amoureuses l'une de l'autre et ma jeunesse en course va se faire étrangler au sommet de l'angle
Mais non ma jeunesse en course est passée elle a ri pour elle la droite s'est disjointe de la gauche
Et malgré tout ce qu'elle sait ma jeunesse est ici avec toutes ses mélodies et ses curiosités
Gracieuses ondulations qui l'emportent à travers des atmosphères de lisses harmonies
Et j'aime regarder ma jeunesse qui fait ah devant la flamme et qui fait encor ah devant elle
(Poèmes à l'autre moi : Douzième poème)
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TROISIÈME POÈME



Je sais que ma gueule pointue

Je sais que ma gueule pointue
Qui voudrait être ne sait où
M’ennuie à me suivre partout
Malgré cet ennui qui la tue

Que disent mes yeux à mes yeux
Souvent ce qui n’est pas à dire
Jamais rien qui me fasse pire
Et je vis ma vie avec eux

Ces deux témoins privés d’image
Dont je suis forcé d’abuser
Qui me content sans m’amuser
Cette histoire de mon visage

Serais-je obligé de pleurer
Et de rester sur cette tombe
Jusqu’à ce que ma pierre tombe
En chère poussière à leurrer



p.84
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Poèmes à l'autre moi



TRENTIÈME POÈME

Que de dorures font chant de riche en moi
Quand vient matin
Bouquet offert à naissance
Qui me présente
Chaque jour au jour
Et que je en joie à je donne
Tu viens de naître encore
Aux fêtes du grand Oui
Prends et va
Et prends
Et met tout l’Univers en mouvement
Celui qui se frotte les yeux


p.131
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TROISIÈME POÈME



Cette histoire de mon visage

Cette histoire de mon visage
M’avait hier bien endormi
Mais mon visage est un ami
Tout changeant comme un paysage

Et voici que j’aime aujourd’hui
Comme dans un grand paysage
À voyager sur mon visage
Avec mon amitié pour lui

Tu vois je me réconcilie
Avec moi tout entier merci
Et merci veux-je dire aussi
À la lumière qui nous lie

Et mes yeux disent à mes yeux
Quand je regarde la rosace
De ces deux maîtres de l’espace
Que ma vie est belle avec eux


p.84-85
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Poèmes à l'autre moi



VINGT-CINQUIÈME POÈME

Bête me veut bête me prend
Bête je suis bête jolie
Bête à peau blanche et non velue
Bête allongée et prête au bond
De muscles durs toute sculptée
De force en boule qui fait feu
Lui faut de chair apaiser dents
Brodeuses d’amour en morsure
Lui faut d’élan à pleine chair
Assouvir ses muscles d’étreintes
Et faut que chair à chair s’enroule
Et que gorge étrangle des cris
Que peau déchire et que sang perle
Et faut que joie aille à douleur
Bête me veut bête me prenne
Et que bête s’écroule en heur


p.112
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Vidéo de Pierre Albert-Birot
Un film de Michel Giroud et Éric Bernaud réalisé en 2011 pour l’Espace Multimédia Gantner.
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