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EAN : 9782700702514
383 pages
Aubier Montaigne (22/01/2001)
4.25/5   2 notes
Résumé :
383pages. 22x13x2cm. Broché.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il n'est point de défaite qui ne soit que défaite - puisque
le monde qu'elle ouvre est toujours un lieu
jusque-là
insoupçonné. Un
monde perdu,
un monde insoupçonné
appelle des espace nouveaux
et nulle blancheur (perdue) n'est aussi blanche que le souvenir
de la blancheur .

***

No defeat is made up entirely of defeat-since
the world it opens is always a place
formerly
unsuspected. A
world lost,
a world unsuspected
beckons to new places
and no whiteness (lost) is so white as the memory
of whiteness .
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Lorsque j'étais plus jeune
j'étais convaincu
que je devais faire quelque chose de ma vie.
Plus âgé maintenant
je marche dans les ruelles
admirant les maisons
des miséreux :
toit posé de guingois sur les murs
jardinets encombrés
de vieux grillage, de cendres,
de meubles délabrés ;
barrières et hangars
faits de douves
et de morceaux de caisses, le tout,
si la chance me sourit,
barbouillé d'un vert bleuâtre
qui bien patiné
est ma couleur
préférée.
De l'avis de tous
ceci n'est pas
d'une importance capitale pour la nation.

***

Pastoral

When I was younger
it was plain to me
I must make something of myself.
Older now
I walk back streets
admiring the houses
of the very poor:
roof out of line with sides
the yards cluttered
with old chicken wire, ashes,
furniture gone wrong;
the fences and outhouses
built of barrel-staves
and parts of boxes, all,
if I am fortunate,
smeared a bluish green
that properly weathered
pleases me best
of all colors.
No one
will believe this
of vast import to the nation.
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Paterson repose dans la vallée sous les Chutes du Passaic
dont les eaux usées dessinent la ligne de son dos. Il
gît sur le flanc droit, la tête près du tonnerre
des eaux qui emplissent ses rêves ! Éternel endormi,
ses rêves hantent la cité où il persiste
incognito. Des papillons se posent sur son oreille de pierre...
Immortel il ne bouge ni ne s'éveille et se montre
rarement, bien qu'il respire et que les subtilités de ses machinations
tirant leur substance de la rumeur déferlante du fleuve
animent mille automates. Qui parce qu'ils
ne connaissent ni leur source ni le seuil de leurs
désillusions errent séparés de leur corps sans but pour la plupart,
verrouillés dans l'oubli de leurs désirs - assoupis.

***

Paterson lies in the valley under the Passaic Falls
its spent waters forming the outline of his back. He
lies on his right side, head near the thunder
of the waters filling his dreams! Eternally asleep,
his dreams walk about the city where he persists
incognito. Butterflies settle on his stone ear.
Immortal he neither moves nor rouses and is seldom
seen, though he breathes and the subtleties of his machinations
drawing their substance from the noise of the pouring river
animate a thousand automations. Who because they
neither know their sources nor the sills of their
disappointments walk outside their bodies aimlessly
for the most part,
locked and forgot in their desires-unroused.
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Une bonne nuit

Endormez -vous, bien sûr que vous ne le ferez pas, avec des vagues sans marée qui tonnent en biais contre de
forts remblais, des hochets et des bruissements d'embruns à
trente pieds de haut, attrapés par le vent du lac,
dispersés et éparpillés sur les
rails de voiture stables ! Dors, dors ! Les cris des mouettes dans une rafale de vent
brisée par le vent ; calcul d'ailes placées au
- dessus du champ de vagues déferlantes.
S'endormir à la fente entre les crêtes de mousse, les
ordures barattées dans le recul. Nourriture! Nourriture!
Déchets! Déchets! qui les tient en l'air, d'une blancheur ondulante dans
un seul but, plume sur plume, le
froid sauvage dans leurs yeux, l'enrouement dans leurs voix –
sommeil, sommeil. . .
Des foules aux pieds doux foulent votre berceuse.
Leurs bras se bousculent, ils frôlent les épaules, font du
stop comme ça, se massent et déferlent aux croisements —
berceuse, berceuse ! Les sifflets de la police des oiseaux sauvages,
le rugissement enragé de la circulation, les hurlements de la machine :
tout est pour vous endormir,
pour adoucir vos membres dans des postures détendues,
et que votre tête glisse de côté, et vos cheveux se dénouent
et tombent sur vos yeux et sur ta bouche,
effleurant tes lèvres avec nostalgie pour que tu puisses rêver,
dormir et rêver—

Un champignon noir jaillit des portes solitaires de l'église—
dormir, dormir. La Nuit, descendant sur
le boulevard mouillé, vous réveillerait avec son
message, à avoir à votre fenêtre. Ne
faites pas attention à lui. Il s'abat sur votre seuil avec des
roucoulements, des gesticulations, des jurons !
Vous ne le laisserez pas entrer. Il vous empêcherait de dormir.
Il vous ferait asseoir sous votre lampe de bureau à
ruminer, à réfléchir ; il vous ferait
sortir le tiroir, prendre le poignard orné
et le manier. Il est tard, il est dix-neuf dix-neuf
— dors, ses cris sont une berceuse ;
son bavardage est un dors-bien-mon-bébé; c'est
un messager cinglé.

La bonne qui te réveille le matin
quand tu
te lèves et que tu t'habilles , le bruissement de tes vêtements quand tu les soulèves,
c'est le même air.
A table le pamplemousse froid, verdâtre, fendu, son jus
sur la langue, le tintement de la cuillère dans
votre café, les odeurs de pain grillé le répètent sans cesse .

La porte-rue ouverte laisse entrer le souffle du
vent du matin venu du lac.
Le bus qui s'arrête grince de ses freins maussades —
berceuse, berceuse. Le crépitement d'un journal,
le mouvement du manteau troublé à côté de vous —
dormez, dormez, dormez, dormez. . .
C'est la piqûre de la neige, la liqueur brûlante du
clair de lune, le ruissellement de la pluie dans les gouttières remplies
de feuilles mortes : va dormir, va dormir.
Et la nuit passe - et ne passe jamais -
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Ce que je fais ? J'écoute l'eau tomber. (On ne l'entend d'ici que si le vent souffle dans cette direction!) C'est ma seule occupation.

***

What do I do ? I listen, to the water falling. (No sound of it here but with the wind!) This is my entire occupation.
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Vidéo de William Carlos Williams
William Carlos WILLIAMS – Le génie derrière Paterson (DOCUMENTAIRE, 1988) Un documentaire de Richard P. Rogers réalisé en 1988 pour le numéro 13 de la série "Voices and Visions". Présences : Allen Ginsberg, Marjorie Perloff, Hugh Kenner, James Laughlin, William Eric Williams, Dickran Tashjian et The glandu's club. Support de traduction : Jacqueline Saunier-Ollier, Yves di Manno, Alain Pailler et André Léssine. Sous-titrage : Lucie Gaidier.
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