Point de fuite

Sabrina est une jeune femme de vingt-cinq ans, un peu paumée. Elle est à un âge où tout est possible mais le contexte économique fait qu'elle se sent perdue, sans trop savoir où aller. Parfois on peine à avancer. Sentimentalement, professionnellement, humainement…
Heureusement, elle n'est pas seule. Sabrina a un petit frère et une mère, avec qui ce n'est pas toujours la joie à cause de leurs caractères respectifs. Et surtout un petit ami, Stefano, avec qui elle passe le plus clair de son temps (ainsi que le plus sombre). C'est de cette histoire d'amour que prendra naissance la nouvelle la plus déroutante à laquelle Sabrina ait eu à faire face : elle est enceinte. La décision est vite prise, elle ne veut pas le garder. Mais le rendez-vous à la clinique n'est fixé que dans un mois. Un très long mois…

Peu de couleurs mais tout en nuances, un trait simple mais précis qui donne de la force aux dessins. Pas besoin d'une multitude de détails car ce qui compte dans Point de fuite, c'est l'humain. L'humain qui doute, qui a peur, qui aime, qui s'énerve, qui s'attache, qui fuit. Un humain attachant malgré ses coups de gueule et ses idées à la con, parce que la vie est plus un long tunnel qu'un grand soleil parfois.

Une bande-dessinée pleine de justesse, émouvante par son sujet, parfois agaçante par ses personnages mais qui porte en elle une tendresse, un espoir.

Sabrina est une jeune femme italienne de 25 ans. Comme beaucoup de ses compatriotes, la crise économique l'oblige à vivre encore chez ses parents où l'ambiance est explosive. Heureusement entre son boulot de vendeuse, Stefano, son petit ami, et sa bande de copains, elle peut aller prendre l'air et se détacher des contingences matérielles, ce que bien sûr sa mère lui reproche constamment.
Mais déjà que la vie est compliquée pour elle, deux nouvelles vont lui tomber dessus peu de temps avant noël : elle perd son emploi et elle s'aperçoit qu'elle est enceinte.

Malgré la tendresse et l'écoute de Stefano, Sabrina va devoir affronter seule, non seulement le regard des autres et de sa bande d'amis, tous aussi fêtards les uns que les autres, mais aussi celui du corps médical.
De plus elle va devoir prendre seule, la décision de se faire avorter.
Mais le rendez-vous à la clinique est fixé au mois suivant, fêtes de fin d'année obligent. Et l'attente peu à peu devient insoutenable pour la jeune femme au caractère coléreux et instable...
Tout son entourage en prend pour son grade au fur et à mesure que la date approche !

C'est une BD dont le sujet ne peut laisser indifférent. Il s'agit d'un sujet grave et intimiste qui est abordé ici avec beaucoup de compassion et de finesse.
De plus l'histoire se passe dans un pays où vivre l'IVG est encore plus difficile qu'ailleurs, à cause du poids de la religion, des tabous et de la culpabilité.
Sabrina va vivre une crise existentielle très difficile car elle doit assumer ses choix et entrer dans le monde des adultes.
Son naturel coléreux, voire haineux et peu propice à la réflexion, la détourne de son entourage proche qui pourtant est prêt à lui tendre la main.
Bien sûr, elle ne sait pas que "l'après IVG" sera aussi difficile pour elle que l'attente, ni qu'elle devra aussi se battre pour retrouver un nouvel équilibre...

La BD se fixe sur l'essentiel. Les dessins en bichromie, tout en nuances de jaune et bleu, transcrivent l'expression des personnages de manière très réaliste. Certaines planches sont d'ailleurs totalement sans paroles.

Tour à tour touchante ou carrément tête à claques, Sabrina révèle peu à peu sa sensibilité, ses doutes, ses contradictions, son mal-être, et sa solitude, face à cette décision qu'elle a prise en toute conscience mais qu'elle doit maintenant assumer pour tenir le coup jusqu'au bout...
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Sabrina, 25 ans, s'ennuie dans sa vie de vendeuse qui vit encore chez ses parents, dans une ville de province italienne. Début décembre, elle se découvre enceinte de son petit ami.

Point de fuite est le portrait plutôt bien brossé d'une jeune italienne actuelle, victime de la crise économique (elle perd son boulot de vendeuse et vit toujours chez ses parents) et en pleine crise existentielle (elle passe des heures à tenter de s'oublier dans l'alcool, les boîtes de nuit et le sexe) . En huit chapitres et huit mois, Lucia Biagi nous fait suivre l'évolution de cette jeune femme peu aimable, bourrée de contradictions et de défauts. Elle ne choisit pas la facilité pour son scénario et n'élude pas les sujets compliqués.

C'est donc d'autant plus dommage que l'auteure ait opté pour un dessin à la ligne un peu bâclée, malgré une utilisation des couleurs subtile et bien menée.

Une BD italienne originale, plus intéressante sur le fond que sur la forme. Merci à Babelio et aux éditions Çà et là de m'avoir permis de la découvrir dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Très bonne BD, lu dans le cadre de masse critique.
Sabrina, 25 ans, perd son emploi et découvre qu'elle est enceinte de son amoureux.
Ils prennent la décision d'interrompre la grossesse. Entre le temps de la décision et de l'acte, la jeune fille tergiverse et essaye de comprendre ce qui se passe.
L'histoire est raconté par son copain. En toile de fond une Italie en crise, des jeunes paumés et surtout la vie avant tout !
A découvrir.
Merci Babelio et les éditions Ca et Là pour cette découverte.

Ce livre nous montre sans décrire quelques moments du quotidien d'une jeune fille italienne qui apprend qu'elle est enceinte et ne veut pas le garder. Rendez-vous médicaux, problèmes relationnels, présence de ses amis, … Tout cela en suivant son long parcours d'acceptation et de reconstruction.