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EAN : 9782330019938
400 pages
Actes Sud (05/06/2013)
3.85/5   40 notes
Résumé :
POLARAMA

“Tout a commencé le matin où, affublé d’une robe de ma défunte mère, en compagnie d’une collégienne de quinze ans qui était par ailleurs mon associée, j’ai reçu une lettre d’un pénitencier et découvert qu’un tueur en série condamné à mort était mon plus grand fan.”
Le tueur en série, c’est Darian Clay, reconnu coupable du meurtre de quatre femmes qu’il a dépecées et arrangées en installations “artistiques” avant de les prendre en pho... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman est drôle, monstrueux, satirique et propose une réflexion intéressante sur l'écriture de fiction.

Harry Bloch est un écrivain sous pseudo, condamné à écrire des romans de science-fiction, de vampires avec du sexe toutes les 3 pages qui se vendent à 5000 exemplaires ; sa vie amoureuse est du même tonneau puisque Jane l'a quitté pour un vrai écrivain.

J'oubliais : pour boucler ses fins de mois, il donne des cours à des adolescentes dont rapidement il rédige les copies pour gagner plus d'argent.

C'est un raté, mais il est sympathique, et on se réjouit avec lui lorsque Claire, une de ses étudiantes âgée de 15 ans qui va le coacher, lui suggère de s'habiller avec les vêtements de sa mère défunte qui figurait sur la 4ème de couverture de certains de ses romans, pour rencontrer ses quelques fans.
Ses bouquins attirent vraiment des tordus puisque le premier d'entre eux est Darian Clay, tueur en série au sens artistique très développé puisqu'il réalisait des compositions florales avec le corps de ses victimes. Darian est dans le couloir de la mort et propose un marché sérieux à Harry : Darian lui raconte son itinéraire de tueur en série et en échange, Harry écrit des histoires pornographiques mettant Darian en scène.

Mais de nouveaux meurtres vont bientôt se produire alors que l'assassin est sous les verrous...

Ce roman est drôle et cynique comme du Westlake, les quelques chapitres que Harry Bloch nous livre de Va où la petite vertu te mène, ô Capitaine, sa commande en cours qu'il peine à terminer (Polyphony, dans la coquerie, préparait des pancakes, du bacon et des oeufs. C'était une Salope de type 4, blonde, tout équipée, et elle s'était réveillée avec un appétit d'ogre.) sont d'un humour très douteux, et c'est délicieux.

Les vrais écrivains, les performers, ne sont pas épargnés par le cynisme joyeux et moqueur de David Gordon, qui réalise par ailleurs un jeu d'équilibre réussi entre vraie intrigue, thriller dans lequel des viscères sont parfois éparpillées à tout vent, humour mais aussi réflexions et clins d'oeil à propos de la fiction et du cinéma, mais aussi de la lecture :
Ainsi sont les vrais lecteurs, les mordus, ceux qui se défoncent à la fiction comme les toxicos à l'héro, qui aiment la littérature comme les amants aiment leur moitié : à en perdre la raison.

Ce qui nous est présenté comme un 1er roman est une véritable réussite, il se murmure ça et là sur le Net que David Gordon serait le pseudo (pseudos dont l'auteur use et abuse dans le roman, je citerai seulement Teubi Maguire et Sibylline Lorindo-Gold) d'un écrivain plus connu, ce qui serait une remarquable une mise en abyme inversée.

Mystery Girl, sorti aux Etats-Unis en 2013, devrait être publié cette année en France.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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Un petit conseil : méfiez-vous de David Gordon. Difficile de croire en effet que Polarama est son premier roman, comme l'indique la quatrième de couverture, tant il fait preuve de maîtrise, nous amène sur des sentiers insoupçonnés et insoupçonnables, usant de faux-semblants on ne peut plus savoureux. J'ai bien pensé un moment qu'un autre auteur se cachait derrière son nom, David Gordon ne manque d'ailleurs pas d'instiller le doute ici ou là. Mais bon ce serait passer après un certain Robert Galbraith, alias J.K. Rowling, et son appel du coucou qui va passer d'une impression de 1500 exemplaires à plusieurs centaines de milliers, le temps d'une heureuse ou malencontreuse fuite, on ne sait pas vraiment et à vrai dire, on s'en fout un peu....

Revenons donc à notre excellentissime Polarama dans lequel Gordonouquelquesoitsonnom joue délicieusement avec les codes du polar, invite à des séquences attendues par le lecteur pour finalement s'amuser de bout en bout à les décliner. Après avoir pris connaissance du résumé, on est prêt à subir une tension toute Hannibal Lecteurienne, à assister à un choc des personnalités, à éprouver une empathie toute Dexterrienne pour Dorian Gray – pardon, Darian Clay -, empathie très à la mode en matière de tueurs en série - de fiction, est-il besoin de le préciser ?

Au lieu de quoi, Gordon nous propose tout à fait autre chose avec son trio d'enquêteur hautement improbable (un anti-héros écrivain presque raté et désabusé, une stripteaseuse énigmatique, soeur d'une des victimes de Clay, une lycéenne malicieuse au culot réjouissant), un trio, donc, qui subit plus qu'il ne résout l'énigme entourant les meurtres perpétrés par le tueur en série, puis ceux commis successivement sur les femmes interrogées par Harry dans le but d'écrire ses histoires cochonnes.

Improbables personnages, improbable enquête, improbable (s?) coupable(s?) (ne pas trop en dire...).mais réussite totale que ce Polarama, lequel fourmille de clins d'oeil au cinéma et à la littérature de genre, tout en faisant preuve d'un humour ravageur. Gordonouquelquesoitsonnom démontre de façon magistrale qu'on peut faire du neuf avec du vieux, du vieux avec du neuf, avec ou sans rebondissements tirés du chapeau. Chapeau, donc, monsieur... ou madame...
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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J'ai bien aimé , Rien de vraiment original , une ambiance qui fait penser un peu au film "Le silence des agneaux" matinée de porno. C'est bien écrit, facile à suivre . Les personnages sont des losers déjantés mais ils sont attachants . Ca se lit bien , c'est un bon moment de détente.
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"Tout à la fois polar satirique et enquête littéraire, Polarama est un thriller aussi mauvais genre que déjanté". Je ne suis d'accord qu'à moitié avec cette présentation que vous trouverez en quatrième de couverture de la version en poche. La première moitié du livre peut effectivement se définir en ces termes. le narrateur de cette histoire, Harry Bloch, est un écrivain raté qui publie des romans sous divers noms d'emprunt. de la série B allant du porno à la science-fiction, en passant par le polar. Harry vivote en attendant une gloire qui ne viendra pas, jusqu'à ce qu'il reçoive un courrier venant d'un fan un peu particulier, Darian Clay. Un tueur en série qui va bientôt être exécuté. Et qui a aussi ses fans, parmi lesquels de nombreuses femmes. Certaines correspondances sont torrides, très torrides.


Darian propose à Harry de rencontrer ces femmes afin d'écrire des histoires pornographiques le mettant en scène avec elles. En contrepartie, Darian livrera en exclusivité à Harry des révélations sur son passé. Et surtout le tueur indiquera où il a planqué les têtes de ses victimes. Tout un programme !

Mauvais genre et complètement barré, c'est le moins que l'on puisse dire, à la lecture de cette intrigue tordue et échevelée. Sauf que la deuxième moitié du livre bascule globalement dans le classique serial killer thriller, saignant à souhait. Oui je préfère vous prévenir, il faut avoir l'estomac bien accroché pour poursuivre la lecture, certaines scènes sont bien saignantes. En filigrane, David Gordon livre une réflexion intéressante sur le métier d'écrivain pratiqué par son personnage principal, l'attachant Harry Bloch.

J'ai bien aimé ce polar même si j'aurais préféré que l'auteur persévère dans la voie du déjanté, du décalé. Mais David Gordon a fait un choix qui se respecte. Et l'intrigue est bien ficelée, avec son lot de rebondissements, jusqu'à la toute fin. Sur la forme, le style d'écriture est nature, plein d'énergie et de vitalité, au service d'un récit remarquablement bien construit. Au final un bon polar, mélange de roman d'enquête et de thriller sanglant qui a du caractère, de la densité, de la profondeur.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Harry Bloch est un auteur au 1001 écrits, pourtant il n'a jamais rien signé de son nom. Il prête sa plume à des romans de science-fiction, des romances sur des vampires ou encore des chroniques dans un magasine pornographique. A cause de ces dernières, un tueur en série, condamné à mort, jette son dévolu sur Bloch pour écrire son histoire et révélé enfin la vérité sur cette effroyable affaire.
L'auteur en pleine déprime y voit un tremplin vers la gloire. Mais Darian Clay, l'assassin, n'est pas naïf et propose un étrange marché contre les révélations...Un marché qui implique des femmes, des lettre d'amour mais surtout le talent d'Harry Bloch pour les écrits coquins...
A la fois drôle et prenant, Polarama est un roman policier déjanté, à l'humour grinçant. Sans oublier... L'enquête que devra mener l'auteur pour sauver sa vie !

Un polar prenant et décalé qui, malgré quelques longueurs, sait tenir le lecteur jusqu'à la fin.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
28 octobre 2013
Digne descendant du génial Harry Crews, qui a hélas! passé l’arme à gauche en 2012, David Gordon nous offre sur un plateau la quintessence du roman noir américain.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LesEchos
19 juillet 2013
Pour son premier roman, David Gordon nous entraîne dans un thriller palpitant, qui rend hommage aux maîtres du genre policier. [...] Attachant, anti-héros avec ses déboires professionnels, ou ses amourettes de midinette, Harry Bloch nous fait rire, vibrer, trembler. On le quitte à la fin du livre, avec regret.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Ensuite, je me suis lancé dans le roman afro-américain des quartiers difficiles, le genre dit d’“expérience ur­­baine”. Cette série met en vedette un ancien lieutenant des Forces spéciales, vétéran de la guerre en Afghanistan et en Irak, qui commence à se droguer après une blessure. De retour chez lui, à Harlem, il fait face au manque, devient un honnête flic, mais se fait virer quand son passé ressurgit. Alors il finit comme détective privé, fournisseur indépendant de justice urbaine pour deux cents dollars par jour plus les frais. J’ai fait de lui un Juif noir d’origine mi-éthiopienne, mi-américaine : Mordechai Jones, le shérif du ghetto. Par J. Duke Johnson. Dans une interview que j’ai réalisée avec moi-même pour le magazine La Cible, les lecteurs ont appris que le J signifie John. Mais tout le monde m’appelle Duke.
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Tout a commencé le matin où, affublé d'une robe de ma défunte mère, en compagnie d'une collégienne de quinze ans qui était par ailleurs mon associée, j'ai reçu une lettre d'un pénitencier et découvert qu'un tueur en série condamné à mort était mon plus grand fan.
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Et que me voulait cette personne ? Etais-je victime d'un inadapté social, comme dans les romans de gare de Jim Thompson ? Un pigeon tombé dans un piège, comme dans tous ces films de Hitchcock ? Ou, comme dans un thriller sur deux, les miens y compris, n'étais-je qu'un témoin empoté sur le point de se faire éliminer, trop bas du front pour voir la vérité, jusqu'à ce que les eaux du fleuve rejettent mon corps sans vie au chapitre suivant ?
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Le porno, à l’instar des mycoses, est comme un coq en pâte partout où il y a des hommes sans femmes – prisons, armée, magasins de bandes dessinées, laboratoires de mathématiques humides et froids du Massachusetts Institute of Technology – et les détenus avaient non seulement le temps de lire le magazine, mais aussi de réagir, de s’investir, chose qu’en général seuls les gens très seuls, tarés ou un peu bêtes prenaient la peine de faire.
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Ça fait une vingtaine d’années que j’exerce en tant qu’écrivain, et dans ce laps de temps, j’en ai écrit des histoires, vraies ou fausses. Ceux d’entre vous qui lisaient le magazine Chaud Lapin à la belle époque se souviendront peut-être de l’Homme qui murmurait à l’oreille des salopes. Vous me remettez ?
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