Polissonnes

Ce livre est un ouvrage de vulgarisation plus qu'un ouvrage scientifique sur l'histoire des polissonnes. En effet, le style est très léger et souvent vulgaire.

Jusqu'au chapitre consacré à Pauline la soeur de Napoléon, j'ai eu l'impression que l'auteur cherchait à faire sensation plus qu'à analyser l'attitude des polissonnes. Les anecdotes, les noms et les faits s'accumulent si bien qu'on s'y perd un peu. Ensuite, le style et le contenu évoluent. L'auteur semble être plus à l'aise avec les portraits suivants (à partir de la fin du XVIIIème siècle).

Il est intéressant de voir la place de la femme dans la société qu'elle soit romaine, française ou italienne. Souvent, elles ont pour rôle de faire des héritiers, exceptées quelques rebelles qui prennent leur vie en main et qui s'amusent avec leurs amants.

Le chapitre consacré à Agnès Sorel est trop expédié. Pierre Lunel se focalise uniquement sur son appétit sexuel et sa sensualité. J'ai été un peu déçue par ce chapitre. Dans le portrait de la nièce de Mazarin, l'auteur passe "du coq à l'âne". Il est alors difficile d'identifier qui est qui et quels sont les liens entre les personnes citées.

Les chapitres sur Mary Stuart et Madame de Maintenon m'ont intéressé car ce sont des périodes et des personnages de l'histoire que j'apprécie. En revanche, je n'ai pas saisi l'intérêt de faire le portrait de certains hommes (notamment celui du régent Philippe et de Talleyrand), même s'il y a de nombreuses polissonnes qui gravitent autour de ces deux personnages masculins.

Finalement, les chapitres qui ont suscité mon intérêt sont ceux dédiés à Karen Blixen, Marlène Dietrich, Simone de Beauvoir et Lady Diana car sont les mieux écrits et les mieux documentés.

Mon avis sur ce livre est donc plutôt mitigé.


Merci Babelio et aux Editions du Rocher
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Merci à Babelio et aux éditions du Rocher qui m'ont permis de lire ce livre et de m'instruire grâce à cette édition de masse critique.

Cet ouvrage est écrit comme un pied de nez à l'oppression féminine et au machisme, l'auteur l'avoue lui-même dès le départ. Cela ne l'empêche pas d'être traité avec beaucoup de sérieux et d'informations historiques.

Un pied de nez très documenté, donc, et qui se lit dans le sens que l'on veut.
On prend un chapitre sur une de ces grandes Femmes, on le lit, on pose le livre, on l'ouvre à nouveau, cette fois au hasard et on recommence. On est fort tenté de prendre ces femmes libérées pour exemple; pas pour leur inconstance et leurs infidélités mais pour leur détermination, leur sens politique et leur caractère affirmé. Certaines, comme on dit, "en avaient sacrément dans le pantalon" pour oser défier la fierté et l'autorité masculine à ce point et à leur époque.

Deux petits bémols, s'il en faut. Bien que passionnée d'histoire, je suis loin d'être une spécialiste et dois donc faire confiance assez naïvement à l'auteur. C'est pourquoi deux petits détails m'ont gênée:
Premièrement, le ton parfois trop subjectif. L'auteur annonce une opinion qu'il semble accepter comme vraie grâce à pas mal d'adjectifs. Pour un livre d'histoire, cela me gêne, je préfère que l'on reste factuel.
Et deuxièmement, dans certains chapitres, on a parfois une enfilade de noms et parentés enchaînées sur très peu de phrases. Quand on connaît, ça passe. Quand on est novice, je crois que ça peu gêner, voire être un peu indigeste.

Que se passe-t-il sous la couette des people ? Nous sommes tous curieux de lire les secrets d'alcôve des têtes couronnées, des nantis et des actrices. Sans jamais dépasser le politiquement correct, Pierre Lunel s'est aventuré à la rencontre d'une pléiade de femmes libres et audacieuses qui, chacune à sa manière, se sont efforcées de vivre leur sexualité sans tenir compte des impératifs moraux et religieux. Alors que tout lecteur un peu instruit a entendu parler de la sulfureuse Messaline, surnommée la « Putain de Rome » à la libido aussi vorace que l'appétit d'une lionne, il est moins certain que l'extravagante Agnès Sorel, la collectionneuse Pauline Bonaparte et la magnétique Marlène Dietrich aient autant fait parler d'elles. Tantôt séductrices, impulsives ou stratèges, elles se sont souvent opposées à un monde de mâles qui ne concevait pas leurs extravagances avec docilité. La plupart d'entre elles ont achevé leur vie bannies, rudoyées ou répudiées. En filigrane, l'auteur revient sur les inégalités au sein du couple et de la société, la lutte des sexes et le féminisme qui a mis énormément de temps avant d'être reconnu. Sur le ton de la nouvelle, il nous raconte des histoires vraies et qu'il émaille de détails authentiques. Son vocabulaire très imaginé apporte le petit plus qui rend chaque page vraiment passionnante, au point de se dire qu'il est dommage que les cours d'histoire soient si scolaires et qu'on ne les aborde jamais (ou si rarement !) par le trou de la serrure. Coquin, mais jamais salace !