Quand on mène une vie publique, il faut s’attendre à ce que les coups pleuvent, même si je dois reconnaître que je n’imaginais pas que ce soit si violent… Le piège pour les hommes politiques est de se sentir invulnérables, intouchables. Cela conduit à négliger des choses que l’on juge à tort subalternes.
Les mots sont des amis. Ils m’ont souvent aidé à surmonter les blessures de la vie. Je les ai laissés venir tels qu’ils se présentaient. Ces textes dénotent aussi une certaine liberté de ton que je n’ai pas cherché à corriger. Après avoir hésité, j’ai laissé aussi des notations personnelles, voire très privées, qui humanisent le propos. Il aurait été facile de réécrire ma « petite » histoire. Mais il est utile, je crois, de montrer que les hommes politiques ne sont pas désincarnés. Leur vécu arrive en résonance avec les événements qui les assaillent au quotidien.
Je suis venu à l’Italie par goût de l’Antiquité, à l’italien par passion de l’opéra et à Vérone par amour des femmes. À mes yeux, c’est la plus belle ville de la péninsule. Non pas seulement parce que c’est la cité où Shakespeare a fait s’aimer Roméo et Juliette, mais parce qu’elle dégage une langueur et une sensualité propres aux sentiments amoureux. Je me surprends parfois à être capable d’exaltation romantique…Il vaut mieux visiter Vérone accompagné d’une jolie femme.
En temps de guerre, il faut être respectueux de la mémoire des morts et de la souffrance des survivants. Toutes ces victimes, nous les connaissions, nous les aimions peut-être. Elles ne sont pas qu’une photo jaunie ou un nom sur un marbre funéraire. Mais, soixante-dix ans après le drame, il n’est pas interdit de regarder l’histoire et la littérature en face, sous toutes leurs facettes, même les plus dérangeantes.
« Monsieur le président, quand même, la grenouille… Ce n’est pas respectueux…
– Ah bon, vous trouvez ? Cette grenouille m’est sympathique. Moi, j’aime bien les grenouilles. »
Il a appris qu’il ne faut jamais s’attaquer aux caricaturistes ni aux humoristes. Même de Gaulle savait que l’on ne va pas à la chasse au Canard, fût-il « enchaîné ».
Roland Dumas, ancien ministre des Affaires Etrangères est l'invité de Bruno Duvic dans le 7/9 de France Inter (8h40 - 12 avril 2011).