Un roman féministe d'horreur québécois qui ne me laissera pas malheureusement pas un souvenir impérissable malgré des thèmes forts et judicieusement traités.
Romane, autrefois obèse, est parvenue à maigrir après bien des efforts et étudie désormais dans une prestigieuse école de restauration (oui, j'ai pensé à Monica dans Friends). Un jour, lors d'une soirée dans un bar avec ses amis, elle est victime d'un black-out et se réveille dans un endroit inconnu, nue, couverte d'un sang qui n'est pas le sien, aux côtés de la main tranchée d'un homme. Alors qu'elle tente de se remettre de l'incident, une faim dévorante la tenaille de plus en plus souvent et il semble qu'elle soit peu à peu en train de devenir un monstre.
À mon sens, la métaphore féministe fonctionne bien et j'ai apprécié son côté ambigu : la transformation de Romane est initialement voulue comme un outil de réappropriation de son corps (comme le suggère l'explication finale) mais est également montrée comme une allégorie du traumatisme et de la perte de contrôle totale qu'il entraîne – et du jugement qui vient avec. En bout de ligne, la conclusion est la même : on ne s'attaque pas aux bonnes cibles et les vrais monstres, ceux qui opèrent dans l'ombre, ne sont pas ceux que l'on croit.
Toutefois, la succession d'événements, qui vire peu à peu au grotesque, a fini par me faire saturer au point de décrocher de ma lecture et de mon empathie pour Romane. Je ne suis pas une grande amatrice d'horreur à la base et c'est peut-être pour cette raison que j'ai eu du mal à arriver au bout. Aussi, cette lecture a fait pour moi écho à l'excellent roman Méduse, de Martine Desjardins, qui utilise une approche et des thèmes semblables, mais de manière bien plus puissante. En bout de ligne, Polyphagie a bien malgré moi souffert de cette comparaison.
Commenter  J’apprécie         140
Petit roman de moins de 200 pages que j'ai dévoré à cause de son style d'écriture dynamique et accessible. Cependant, l'histoire manque d'originalité (j'ai beaucoup pensé à Anita de la série Cobayes au cours de ma lecture...) les personnages, de profondeur, le dénouement est tiré par les cheveux et, pour ce qui est de l'horreur, je suis restée sur ma faim !
Commenter  J’apprécie         00
Véronique Drouin parle de son roman Robin Sylvestre - Livreur Express.