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EAN : 9782752910851
192 pages
Phébus (25/08/2016)
2.78/5   9 notes
Résumé :
En amitié comme en amour, l’effet persiste quand l’objet a disparu. Au milieu des années 90, sur un campus anglais, un jeune homme disparaît sans laisser de traces. Des années plus tard, son ami Hermann reconstruit son histoire. Qui était vraiment Sébastien, étudiant brillant dont chacun des gestes étaient influencés par Clara, qu’il aimait sans retour ?
Grâce aux lettres et au journal intime de son mystérieux camarade, Hermann revit les nuits blanches à Pari... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
David Boratav est le petit-fils du grand ethnologue turc Pertev Naili Boratav. Quelques années après la parution de son premier roman, Murmures à Beyoglu, chez Gallimard (2009), que ma femme a reçu gracieusement et sur lequel je pourrai assurément beaucoup bavarder un jour, mais qui attend encore d'être lu et commenté, je suis tombé accidentellement sur ce second roman, qui traînait donc sur mes étagères depuis 2016, acheté par un élan d'identification imaginaire : une histoire de disparition, un campus anglais dans les années 90 où un jeune homme fait des études de droit international, mises en cause dramatiquement par la guerre de Bosnie et en particulier l'immobilité des institutions européennes face au siège de Sarajevo. Rien, hormis ma piste actuelle sur les disparitions personnelles volontaires, ne m'aurait laissé croire que je lirais ce roman maintenant, avant les Murmures à Beyoglu.
Cette lecture m'a apporté une satisfaction personnelle en confirmant que, chez Sébastien Chevalier, le héros qui disparaît sans laisser d'adresse et sans laisser à son narrateur aucun indice sur sa destination ni sur ses motivations, on peut néanmoins très clairement corréler son geste à sa biographie abandonnique. En effet, l'aspect le plus intéressant de la narration, c'est la découverte, par Sébastien, de l'existence de son père, Mehmet Kahraman, un Turc qu'il n'a jamais connu et dont le nom de famille signifie « Héros », mais qui lui lègue, par l'intermédiaire de son frère Ahmet, établi à Poitiers, une arme à feu : son pistolet de l'armée qui lui a sauvé la vie et qui porte le nom de Sarsılmaz, « L'Inébranlable ».
À regarder de plus près, la courte biographie du jeune étudiant en droit, relatée par un condisciple allemand deux décennies plus tard à partir du journal intime de Sébastien, entre la « disparition » (le décès) de son grand-père, celle de la figure inaugurale de son amour – Clara – et celle de son ami parisien d'un seul jour – Antoine Alvarez –, est entièrement faite de disparitions.
Mais hélas je n'ai pas adhéré à cet étrange jeu de piste, ou plutôt une charade, dans laquelle un grand nombre d'indices narratifs très intéressants sont lancés pour allécher le lecteur sans être utilisés ensuite. Il en est ainsi de certains personnages hauts en couleurs, tel le docteur Basiliu, le colocataire et ancien ami suisse de Sébastien Sash, ou les amis anglais, mais aussi des descriptions des lieux – le paysage montagneux suisse, Paris et la Sorbonne, le campus de Clothworkers, et même de certains éléments de la narration, comme l'épisode de la rixe contre les vandales destructeurs de vélos.
Évidemment, cette narration fragmentaire sert l'objectif de la vraisemblance de la fiction, à renforcer l'impression que la reconstitution biographique opérée par l'ami Hermann Brock ne peut être que partielle, le but final étant sans doute aussi de laisser le flou sur toute la question de la disparition. Néanmoins, ce choix aurait pu être corroboré par quelque subtilité dans la construction du texte qui aurait permis de donner in fine un sens plus structuré à l'ensemble des détails, ou à garantir consistance à l'hypothèse qu'ils formeraient des éléments que le lecteur puisse relier de manière cohérente. En l'absence de cela, ou en refusant de l'y aider, c'est plutôt l'impression d'une faible maîtrise de la technique narrative qui me reste en fin de lecture. Et cela, en criante contradiction avec la langue extrêmement ciselée, raffinée, presque maniérée qui caractérise le texte – avec peu d'écart entre la plume du narrateur et les « citations » tirées du journal du disparu...
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Hermann reconstitue le parcours de son ami Sébastien, disparu sans laisser de trace. A l'aide de son journal intime, de quelques lettres laissées derrière lui et du souvenir de conversations qu'ils ont eues ensemble, il dresse ainsi le portrait de ce jeune homme, de son enfance avec son grand-père, jusqu'à sa fuite, alors qu'il était étudiant.

S'il y a une chose que l'on peut mettre au crédit de l'auteur, c'est son style. David Boratav a une très belle plume, à la fois sensible, élégante et cultivée. Il sait, parfois avec beaucoup d'érudition, parfois avec beaucoup de poésie, retranscrire un instant, partager une idée, fabriquer une image.

Hélas, malgré ces qualités indéniables et qu'il faut saluer, ce livre n'est pas véritablement une réussite à mes yeux. La faute tout d'abord à des personnages qui ne sont jamais arrivés à exister pour moi. Sébastien, est resté au final un être abstrait, sans contours, sans vie. Dès lors, ses aventures ( pas palpitantes de plus) ne m'ont guère intéressées. Les autres personnages sont quant à eux absents. Rien n'est dit sur eux. Il y a bien un oncle et un docteur un peu étranges, mais il passent, fugacement. Il y a bien des femmes et quelques amis, mais eux aussi sont totalement inconsistants. Dès lors, puisque les personnages n'ont pas de corps, comment m'intéresser à leurs destins? J'ai simplement contemplé, avec parfois de l'admiration, la qualité de plume de l'auteur, comme on écoute un grand pianiste faire des gammes. C'est parfois beau, mais souvent vain.

Le problème majeur du livre est peut-être lié au fait qu'il est censé se passer dans les années 90. Mais, mon Dieu, quel étudiant ressemblait à cela dans les années 90? On a l'impression que ces êtres que nous décrit l'auteur sont parfois du 19ème siècle, parfois des années 50, tant ils sont policés, propres, sages, bourgeois et qu'ils vivent dans un Paris, une Suisse, une Angleterre de carte postale… La jeunesse dans les années 90 ne ressemblait pas à ça. je le sais. j'y étais. A la Sorbonne, en droit, comme le héros. Dans ces pages, je suis navré de le dire, mais la jeunesse semble en toc, une l'image d'épinal, une gravure de mode, en aucun cas la vérité. Dès lors, la tentative de contextualiser le récit avec la guerre en ex-Yougoslavie m'a semblé bien étrange, comme si ces héros à la temporalité floue se retrouvaient collés malgré eux à une époque et des faits d'un autre temps.

Surtout tout paraît trop anecdotique et survolé. de la rencontre avec l'oncle et le mystérieux objet donné au héros, censés ( je suppose) être le pivot du livre aux histoires d'amour, aux rencontres, aux amitiés, tout est sitôt esquissé, sitôt oublié. Bref, en termes de narration et de personnages, tout cela m'est apparu bien trop mince pour m'emporter. Reste cette langue, superbe, encore une fois. Un peu court tout de même, même pour un court roman
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Le nombre trois me sert de fil rouge pour la critique de ce roman qu'on pourrait qualifier d'intime. le lecteur fait la connaissance de Sébastien à trois périodes de sa vie (enfance, adolescence, jeune adulte) dans trois lieux différents (Lausanne, Paris, Clothworkers).
Pendant son enfance et son adolescence, à Lausanne et Saint-Arbus, il y avait trois personnes qui avaient plus ou moins d'importance dans sa vie : sa mère, son grand-père qu'il adorait et son "beau-père" qu'il abhorrait.
Au temps du gymnase il y a le groupe de musique des Fumigènes composé de trois membres : Sébastien, Nance et Sash.
Il y a aussi les trois amours de Sébastien : Clara, Laura et Liz, une dans chaque lieu où il a vécu sa jeunesse.
Mais, trêve de palabres la vie de Sébastien est au coeur de l'histoire. Il nous emmène, au travers des souvenirs de son ami Hermann, découvrir ses lieux de vie, ses amours et ses études. Il nous promène dans les alpes françaises, dans le quartier Saint-Michel à Paris et dans les pubs anglais de Clothworkers. Hermann refermera le journal de Sébastien en laissant entrevoir ce qui aurait pu être la suite de l'aventure, à moins que Sébastien ne se soit volatilisé à tout jamais dans un monde imaginaire. J'ai écouté les paroles d'Hermann, lu les extraits du journal de Sébastien avec beaucoup d'intérêt pour me poser la même question qu'au début de l'ouvrage : où est donc parti le héros du roman? Cette question restera sans réponse et laissera la voie libre à l'imagination.
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Portrait du fugitif de David Boratav nous invite à suivre la vie étudiante de Sébastien grâce au journal intime et aux lettres qui sont en possession de son camarade Hermann. On voyage en Suisse, à Paris, en Irlande, en Angleterre, autant de lieux où étudie successivement Sébastien. Il disparaît d'un campus anglais, sans laisser de traces (milieu des années 90). Sébastien est brillant, il aime Clara mais ce n'est pas réciproque. A Paris, Sébastien, qui ne connaît pas son père, rencontre son oncle et découvrira ainsi une partie de la vie de son père. Que va-t-il faire du mystérieux cadeau que lui remet son oncle de la part de son père ? Un roman bien écrit, riche en références culturelles, mais qui n'embarque pas forcément le lecteur avec suffisament d'élan.
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Pour ma participation à la Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance d'être sélectionnée et de recevoir Portrait du fugitif de David Boratav. Et pourtant, j'ai été très déçue par ce roman… Je n'ai pas du tout accroché, je l'ai trouvé plat, fade. Je n'ai ressenti aucune émotion à le lire. Je me suis beaucoup ennuyée, j'ai du quelques fois lire en diagonale alors que je déteste ça. Je ne pense pas que ça soit un mauvais roman, il est bien écrit et il y a un petit fil conducteur, c'est juste que ce roman ne me correspond pas du tout. La note du 1/5 correspond donc à mon vécu du roman et non à sa qualité.

Dans cette histoire, le narrateur raconte la vie étudiante de son ancien ami Sébastien, à partir de ses journaux intimes, et avant qu'il disparaisse. Ce n'est donc pas un roman épistolaire mais bien un roman, on en oublie même le narrateur. J'aurais aimé un roman épistolaire pour avoir les pensées directes de Sébastien, j'ai trouvé qu'il y en avait trop peu, mais je reconnais que cela aurait pu casser le rythme de la lecture.

Un jour, Sébastien reçoit une lettre de son oncle paternel qu'il ne connaît pas. Celui-ci lui propose de se rencontrer pour lui léguer un objet appartenu au père de Sébastien. Ce dernier n'a jamais connu son père. Une fois que Sébastien obtient cet objet, il se passe pas grand chose… ou bien peut être que cela lui a fait prendre la décision de « disparaître ». Sébastien est juste parti…

Durant ses années d'étudiant, Sébastien voyage beaucoup en Europe, il rencontre différentes femmes dont il tombe facilement amoureux je trouve. Il me semble un peu naïf. Mais ce sont toutes des déceptions amoureuses. J'imagine que cela a construit la personnalité de Sébastien mais on voit mal le vrai impact sur sa vie, sur son évolution.

Pour conclure, un roman qui ne m'a pas plu. Je me suis beaucoup ennuyée…
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'il repart du pays gaël par la baie de Cork, un jour de bruine qui ressemble à celui de son arrivé, il emporte un sous-bock de bière, des galets, une bouteille de Paddy. La veille au soir, il avait été témoin d'une scène entre deux jeunes amants depuis la fenêtre de son hôtel à Dublin, une vision qu'il me relata bien plus tard en semblant y chercher, comme le Yeats de Rosa Alchemica, un sens secret.
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« Désormais, il fallait qu'il apprenne, accepte et choisisse – étrange devise du monde adulte –, et si son père disait vrai, il s'agissait même de cette seule proposition : choisir. Choisir de savoir, accepter ou non cette greffe qu'il lui proposait, sa nouvelle identité, son nouveau nom et cette arme à feu qui ne tremblait pas.
Il m'a demandé de te donner le Sarsılmaz..., répéta l'oncle en découpant sa viande ; et comme si l'affaire pouvait se résoudre ainsi, sans lever les yeux de son assiette il ajouta : Or la loi me l'interdit, et je dois donc enfreindre la loi.
Quel genre d'homme était un père qui faisait cadeau de son arme à un fils qu'il ne connaissait pas ? » (p. 66)
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Excipit :
« Laissant derrière lui la trame du Sébastien d'avant qu'il croit entendre crépiter dans les ronces telle une membrane sèche, il frappe, entrouvre la porte et pénètre dans la solitude de la maison, cette patrie chimérique qu'il est depuis longtemps sur le point de rejoindre. »
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Ces images, j'en ai moi-même tellement pour construire mes tortueuses plaidoiries sur cette guerre fratricide que, que, m'étant spécialisé à la longue dans le décryptage des ambigüités qu'elles véhiculent, je peux avancer sans craindre de me tromper que du fait même de leur fonction, elles perdent rapidement de leur valeur, et que c'est bien là un effet paradoxal du film documentaire : sous prétexte d'informer, de "sensibiliser", il traverse celui qui le regarde, pour immédiatement se dissoudre dans l'oubli.
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Le voyage en Irlande ? Un rêve, raconté par un lutin facétieux. Sébastien débarque à Cork au petit matin du 1er août et se met à parcourir l'île émeraude à grandes foulées conquérantes. Il est en accord musical avec le hasard et aimerait qu'il existe un mot pour désigner cette qualité inattendue de son voyage : s'il existe, il ne le connaît pas encore.
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Videos de David Boratav (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de David Boratav
David Boratav - Portrait du fugitif .David Boratav vous présente son ouvrage "Portrait du fugitif" aux éditions Phébus. Rentrée littéraire 2016. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/74340/david-boratav-portrait-du-fugitif Notes de Musique : "Isolated" by Kevin MacLeod - Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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