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Laure Manceau (Traducteur)
EAN : 9782742794843
192 pages
Jacqueline Chambon (01/01/2011)
3.65/5   48 notes
Résumé :
Bill Clegg, jeune et talentueux agent littéraire new-yorkais, raconte sa descente dans l’enfer du crack avec, en filigrane, la mise au jour d’une fêlure d’enfance.
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Portrait d'un fumeur de crack en jeune homme de Bill Clegg aux éditions BABEL

Tout aurait dû lui réussir !...
Ce livre est autobiographique, il relate les débuts de Bill Clegg dans l'édition, sa réussite en pleine expansion, sa vie amoureuse, son coming out, avec des flash-backs de sa vie enfant....
Mais également de sa virée aux enfers du Crack. L'anéantissement social en quelques bouffées. le récit n'est pas enjolivé, il est réel, sans artifice, quelquefois répétitif.
L'auteur ne nous épargne aucunes scènes de dépravation qui deviennent une routine de débauche, de perversion et de luxure. Sa conscience est altérée plus rien n'a d'importance que le prochain cailloux, additionné à l'alcool.
On assiste à tout, à ses délires paranoïaques, son besoin incontrôlable de tout sacrifier, d'autodestruction et ce souvenir du père pesant, aux troubles de son enfance.
Les passages de son enfance sont troublants de vérités, d'angoisses cauchemardesques et incomprises.

Ce texte ressemble à un naufrage, un bateau qui dérive sans cesse dans un océan de tourments. Ce qui image bien le déroulement du livre qui n'a pas forcément de ligne conductrice, d'ailleurs on ne sait pas combien de temps est relaté dans ce récit. L'auteur raconte au gré de ses envies son histoire, ses confessions, les stigmates qui le marquent qui lui collent à la peau autant que ses brûlures indélébiles.

Le seul inconvénient de cette lecture est que l'on passe d'un souvenir à un autre sans préavis, c'est assez déroutant. Parfois, cela devient difficile de se situer, de suivre Bill Clegg où il souhaite nous emmener !
Ce bouquin n'est pas mon préféré de cet auteur, je préfère de loin « 90 jours : récit d'une guérison ».
Toutefois, il a le mérite de nous clouer sur place, d'avoir aider à expier une partie de ses démons.
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Non-fiction, catégorie autobiographie trash.
Celle, sordide et splendide, d'un jeune éditeur new-yorkais qui ne gère plus son alcoolisme et sa toxicomanie.
Le récit s'ouvre sur la fin : une scène frénétique dans laquelle l'addiction au crack prend totalement le dessus. Puis le temps remonte et il raconte. Une descente aux enfers qu'il tente d'expliquer autant au lecteur qu'à lui-même.
La plume est très belle. Un peu décousue parfois, mais sans complaisance aucune. Ce qui donne un récit brut et sacrément glauque par moment. Des premières prises aux phases de consommation aigües, crises de paranoïa et de débauche inclues. Passé l'écoeurement de certains épisodes, je m'attache à ce jeune agent littéraire dont la réussite ne comblera pas les failles de l'enfance - à moins qu'elle ne les ait justement aggravé.
Un texte qui se lit vite et bien, si l'on est pas trop brassé, et qui secoue sans apitoyer.
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Le pitch : Portrait d'un fumeur de crack en jeune homme, c'est l'histoire d'un mec, Bill, dont la vie est ultra cool (job dans l'édition, appartement à New York, amoureux super qui bosse dans le cinéma...) et qui fout tout en l'air, compte épargne et love story, pour quelques semaines à se défoncer au crack dans des chambres d'hôtel.

Pourquoi j'ai mis 3 étoiles : parce que je trouve ce premier roman plutôt réussi. Malgré un sujet aussi grave, on ne tombe ni dans le pathos, ni dans le sordide. Pas de larmes, pas de scène écoeurante : on est maintenue à distance tout en étant le témoin de cette descente aux enfers. L'auteur nous livre quelques bribes de cet épisode (la complexité toute relative à se procurer du crack, la manière dont on se fait des contacts, la peur du manque, le problème de la solitude, la paranoïa, les répercussions physiques, l'éloignement des proches) tout en revenant sur des événements marquants de sa vie passée - y compris son enfance - dans un habile jeu de flashback.

En revanche, malgré un style dynamique (on passe de la première à la troisième personne sans s'en rendre compte), j'ai eu quelques moments d'ennui. Les différents scènes dans les chambres d'hôtel auront finis par me rendre définitivement claustrophobe... J'ai aimé l'absence de victimisation de l'auteur (je me drogue pour oublier que les gens sont vraiment très méchants, bla-bla-bla...), et en même temps, cette résilience face aux événements me laisse un peu perplexe... Qu'est ce que l'auteur a tiré de cette expérience?

Il existe une suite (90 jours), que j'ai hâte de découvrir.
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Bill Clegg, la trentaine, vit à Manhattan avec son petit ami Noah, réalisateur, et vient de créer avec une amie sa propre agence littéraire. En apparence, la vie de « Billy » a de quoi faire rêver. Sauf que ce récit autobiographique se concentre sur sa descente aux enfers. de junkie discret caché derrière l'apparence d'un jeune homme plein d'avenir à toxicomane coupé du monde et de ses proches, Bill Clegg se livre avec une grande sincérité.
Comment expliquer cette addiction au crack ? L'auteur ne se risque pas à répondre à cette question mais envisage des pistes à travers des flash-backs sur son enfance, sa relation compliquée avec son père, ses premières amitiés, ses premières amours,… de sa descente aux enfers, il ne cache rien non plus. On le suit dans ces nombreuses chambres d'hôtel qui accueillent sa déchéance. On le voit prendre les mauvaises décisions, reculer quand on lui tend la main, chercher de la compagnie dans sa solitude, s'approvisionner dans des doses toujours plus folles, s'enliser dans la paranoïa, convaincu d'être poursuivi par les stups, par les « mal sapés ».
Le récit évite bien des pièges propres à ce type de confession. Il n'y a ni pathos ni sensationnalisme. L'auteur se livre avec sincérité et simplicité ; les faits sont décrits tels qu'ils sont. Bill Clegg ne cherche pas à donner de leçons ni même à justifier son passé. Son écriture frappe par son dépouillement. Les phrases sont brèves, le rythme est vif et s'accélère sur les dernières pages. le lecteur est sous-tension, comme hypnotisé par cette lecture. le contraste entre une écriture si triviale et les faits relatés est d'autant plus saisissant. Bill Clegg, au cours de cette descente aux enfers, risque de tout perdre : sa carrière professionnelle et sa vie amoureuse. Ses proches sont présents, Noah surtout, remarquable par sa patience et sa persévérance. Mais Billy sombre, ne peut plus se passer du crack qui occupe entièrement son esprit. Il dépense une fortune auprès de ses dealers, finit par oublier de prendre soin de lui, perd énormèment de poids et réalise très vite qu'il devient aux yeux des inconnus qu'il croise dans les rues de Manhattan un toxico.
C'est un livre coup de poing qui frappe par sa sincérité, une lecture bouleversante qu'on ne lâche pas. La descente aux enfers est rapide, saisissante. On se retrouve enfermé dans des chambres d'hôtel avec ce narrateur si attachant dont on souhaite qu'il sorte de cet enfer, embrûmé par les vapeurs du crack, asphyxié par l'atmosphère moite d'un Manhattan témoin de l'errance de l'auteur.

Il existe une suite à ce récit, 90 jours dans lequel l'auteur raconte son retour à New York après sa cure de désintoxication. le film Keep the lights on est quant à lui le récit de ce même épisode mais à travers les yeux d'Ira Sachs, le petit ami de Bill Clegg, rebaptisé Noah dans le récit.

Lien : https://cafeantidote.wordpre..
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Bill Clegg semble incarner la réussite. Jeune agent littéraire talentueux, en couple depuis huit ans, un bel appartement dans un quartier envié de New-York. La dépendance ne transparaît pas dans les apparences. Bill Clegg est accro au crack depuis des années. Il revient sur un épisode particulièrement ravageur, ce que l'on appelle justement, la descente aux enfers.

Récit d'une dévastation, triste et courageux, Portrait d'un fumeur de crack en jeune homme se démarque par son honnêteté d'une grande exigence. J'ai été tellement touchée. Une lecture obsédante, cruelle, et solaire. Impossible à lâcher.

Pour Bill Clegg, le salut n'est que dans la vérité. L'auto-analyse est d'une grande force. L'auteur refuse toute concession. Il écrit les faits avec une simplicité désarmante. Il en faut du courage pour se dépeindre avec une telle justesse. S'absoudre par l'écriture.

Les balbutiements de son homosexualité, la recherche de soi, la relation à l'existence, aux autres, la détestation de soi, le basculement dans la perte, de soi-même, de sa dignité. le dénuement, l'apprivoisement de la vie et cette question, lancinante, jusqu'où peut-on aller par amour ?

Lyrique, granitique, crépusculaire, remuant, ténébreux, insolent, intense, glaçant, électrisant, terriblement bien écrit et sans voyeurisme, une révélation.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ne pas se reconnaître dans le miroir, c'est comme voir une photo que quelqu'un a prise de vous à une fête et envier immédiatement cette personne attirante, libre, à l'aise partout, dont le regard se perd au-delà de l'infranchissable limite qui sépare son monde du vôtre ; vous vous imaginez que la gêne, l'insécurité et les regrets lui sont étrangers, et d'emblée vous détestez cet enfoiré. C'est alors que vous vous rendez compte qu'il s'agit de vous. Mais c'est impossible, ça ne peut pas être vous.
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Ne pas se reconnaître dans le miroir, c'est comme voir une photo que quelqu'un a prise de vous à une fête et envier immédiatement cette personne attirante, libre, à l'aise partout, dont le regard se perd au-delà de l'infranchissable limite qui sépare son monde du vôtre ; vous vous imaginez que la gêne, l'insécurité et les regrets lui sont étrangers, et d'emblée vous détestez cet enfoiré. C'est alors que vous vous rendez compte qu'il s'agit de vous. Mais c'est impossible, ça ne peut pas être vous. Mais quand vous voyez qu'il porte vos vêtements et que, oui, bon sang, il a la même grande oreille décollée, et l'autre toute plate plaquée contre sa tête ; quand vous voyez que c'est bien vous, vous vous dites : est-il possible qu'une autre personne fasse les mêmes suppositions sur ce vous qui n'est pas vous ? Cette question vous intrigue, puis vous décidez qu'au fond, la personne de la photo est en fait quelqu'un d'autre. Ou plutôt qu'elle n'existe pas. L'angle de la prise de vue et le mensonge qu'il crée sont comme le costume. Alors si vous êtes dans une cabine d'essayage et que vous voyez dans le miroir quelqu'un qui ressemble à la personne de la photo, vous achetez le costume, parce que si cette personne ne peut pas exister, on peut quand même faire comme si.
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Ces dernières paroles ont dû être prononcées en montant l'allée ou devant le garage, parce-qu'au mot "dégâts", il se rappelle qu'il a levé la tête vers la maison couleur charbon en se disant qu'un radiateur et du papier peint neufs n'étaient pas grand-chose comparé à ce qu'il faudrait pour le réparer, lui.
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La ville ressemble à un dessin animé où un accident cosmique m'aurait propulsé. les agents de sécurité sont les seuls à me remarquer : pour les autres, je suis invisible.
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C'est l'année où je découche le plus souvent. Où il y a le plus de mots sur le bar à mon intention, le plus de matins brisés, le plus de promesses non tenues de ne boire que deux vodkas au diner, le plus de résolutions abandonnées de ne plus appeler Rico, Happy, Mark, Julio, ou quiconque pouvant m'amener à me défoncer, le plus d'appels à mon assistante pour dire que je suis malade, le plus de mensonges.
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