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EAN : 9782702160305
416 pages
Calmann-Lévy (17/08/2016)
3.25/5   10 notes
Résumé :
Et si choisir un amant à sa femme était le meilleur moyen de ne pas la perdre ?

De son propre aveu, Felix Quinn est un homme parfaitement heureux. Il détient l’une des plus anciennes boutiques de livres rares de Londres et prend un plaisir infini à se plonger dans des textes oubliés. Marié à la divine Marisa, il en est éperdument amoureux, mais une crainte grandit en lui : la perdre. L’enfance de Felix lui a appris que l’amour ne va pas sans la perte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Me voilà à tourner et retourner mon stylo bic devant ma page de cahier, bien embêtée pour aborder cette critique. Je vais donc débuter par le commencement : comment en suis-je venue à lire ce livre ?
Je venais de poster mes dernières contributions sur babelio quand j'ai vu en titre "le grand défi collectif : et si on lisait toute la rentrée littéraire?".
J'ai suivi le lien et parcouru les oeuvres qui n'avaient ni critique, ni contribution annoncée. Mes yeux se sont arrêtés sur la couverture, l'image m'interpellais. J'ai lu le titre, pour faire l'amour, et puis j'ai vu la maison d'édition Calmann-levy. le mélange m'a intriguée. de fil en aiguille je me suis retrouvée sur un site marchand à lire la 4è de couverture : Un livre parlant d'amour, Amour avec un grand A, d'obsession, de perte de contrôle, de jalousie. Hop la, j'ai commandé l'ouvrage et annoncé ma contribution au défi collectif.

J'ai donc choisi ce livre en pensant à une oeuvre traitant du sentiment amoureux passionnel.. Puis j'ai vu que le livre était classé en catégorie érotique. Première interrogation. Me suis-je trompée?
Puis seconde interrogation : un livre érotique publié aux éditions Calmann-Levy ? C'était étonnant.

J'ai donc commencé ma lecture pleine d'interrogations.

Alors oui, "pour faire l'amour" peut être classé comme livre érotique en cela qu'il traite d'un sujet érotique. Mais ce n'est PAS un ouvrage écrit pour émoustiller, ce n'est pas un livre fait pour fantasmer ; bref, ce n'est pas un livre érotique au sens où on l'entend.
Il s'agit d'une oeuvre littéraire ("un récit hautement littéraire" comme l'écrit The Times), traitant d'un sujet érotique.

Plus précisément, il s'agit de candaulisme.
De candaulisme ! Rien que cela !
Le candaulisme n'est pas connu de tous, et d'aucuns le considèrent comme une forme de déviance sexuelle, une perversité, une sorte de voyeurisme.
(petit rappel : la personne candauliste éprouve une intense stimulation érotique par le fait de voir, entendre ou savoir son:sa partenaire de vie éprouver du plaisir dans les bras d'un tiers).
Réussir à se glisser dans la peau du "pervers" (il s'agit du terme usité par le narrateur lui-même, et non pas de ma propre interprétation), sans tomber dans l'érotisme pornographique, il fallait sacrément oser, et y arriver !

Ici, le pari est largement réussi : l'auteur nous entraîne dans un univers Baudelairien, "Spleenéen", nous côtoyons les classiques de la littérature anglaise, des peintres, la musique de Schubert, nous voyageons à travers l'Art , ... avec un regard nouveau.

Le narrateur nous entraîne dans son sillage, à la découverte de lui même : Un être résolument romantique, un homme de lettres amoureux des belles choses, un intellectuel torturé, un masochiste moral croyant oeuvrer pour le bien de son couple. (je cite : "je craignais que le caractère conventionnel, confortable et trop parfait de notre vie commune, pleine de promesses mais sans rien de risqué, nous engloutisse si nous n'y prenions garde. Une épouse peut s'habituer à ce que son époux ne la déshabille pas pour un autre homme".)

D'abord surprise j'ai mis du temps à comprendre ce que j'avais entre les mains, sur quoi mes yeux s'étaient posés, dans quelle sorte d'intimité j'avais pénétré.
Puis j'ai été conquise, touchée, émue par la véracité et la sincérité corrosive qui émanaient de Félix, par sa course folle, par ses désirs, sa souffrance... Ne pousse t-il pas sa propre histoire sur un chemin qu'il connait si bien : celui des tragédies romantiques classiques qui sont sa référence littéraire ? Comme il l'annonce lui même : "Que peut donc faire un époux quand la beauté de sa femme est telle qu'il manque de moyens de l'honorer ?"

Légèreté, perversité, transgression, belles lettres, Amour, Art, tragédie, complexité.. je terminerais par cette citation :
"Demandez pourquoi il n'aurait pu se satisfaire de jouir seul de l'ensemble de sa beauté et vous toucherez à la nature non seulement de l'amour romantique, dans l'une de ses formes extrêmes, mais également de l'art."
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La femme, le mari, l'amant. Banal me direz-vous ? Oh que non ! Pas à l'échelle de la plume de Howard Jacobson, écrivain britannique dont j'ai découvert avec ce livre l'humour féroce, l'esprit corrosif et l'intelligence acérée. Il nous offre ici une démonstration éblouissante, une variation érudite et brillante sur le thème de l'amour et du couple dans toutes leurs dimensions. Amateurs de légèreté, passez votre chemin. Ici, tout est matière à réflexion, l'amour est une chose sérieuse qui nécessite de mobiliser toute la disponibilité de votre cerveau. Mais alors, quel voyage !

La femme, le mari, l'amant, donc. Mais dans ce cas précis, le mari a choisi l'amant. Certain que Marisa finirait un jour par le tromper, Félix entreprend de la jeter dans les bras de Marius, sorte de bellâtre coureur de jupons, histoire de garder la maîtrise des débats. Profondément amoureux de sa femme, Félix, libraire de profession est à la fois méfiant sur la longévité du sentiment amoureux (l'exemple de ses parents et le fait que Marisa ait trompé son précédent mari avec lui ne sont pas étrangers à cette appréhension) et nourri par la littérature classique qui décortique sans cesse le sentiment amoureux. L'amour, le couple, le désir, la fidélité... autant de thèmes de réflexion qui sont pour Félix l'occasion de se confronter à la vision des grands auteurs ou des artistes tout en observant le résultat de ses manipulations.

Un jeu intellectuel qui l'entraîne néanmoins très loin sur un territoire où on frôle la pathologie. Tout ceci avec flegme, élégance (on est dans un certain milieu tout de même) et une bonne dose d'ironie, ingrédient britannique s'il en est. Persuadé d'oeuvrer pour la santé de son couple (contre l'ennui et la banalité du quotidien), convaincu que le désir passe par un imaginaire suffisamment nourri, Félix a tout de même oublié que ses marionnettes pouvaient peut-être un jour lui échapper ou que la réalité pouvait tout simplement les rattraper un jour.

"A quoi sert l'imagination sinon à éloigner le coeur des chemins balisés ?"

Je renouvelle mon avertissement, on n'est pas dans le badinage mais dans un univers d'une intelligence rare. Je suis impressionnée par la façon dont l'auteur parvient à rebondir, à tirer au maximum parti de chaque situation, à nourrir son propos de moult références artistiques et littéraires qui permettent au lecteur de considérer ces classiques d'un autre oeil. Cela donne un ouvrage à la fois étonnant, prenant et très stimulant, d'une complexité parfaitement en phase avec celle du sentiment amoureux. de la littérature avec un l'majuscule !

"Que nos désirs soient bons ou mauvais, c'est la mortalité qui leur fait échec, car nos corps sont plus fragiles que nos fantasmes." Quel meilleur encouragement à vivre follement ?
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Felix Quinn, libraire de livres rares, est heureux. Il a un commerce qui fonctionne bien, une vie agréable, et surtout une femme qu'il aime plus que tout.

Mais le souci, c'est qu'il ne peut l'aimer que d'une seule manière: il faut qu'elle soit aimée d'un autre... Commence pour lui la recherche de l'homme qui pourrait lui plaire, et avec lequel elle pourrait le "tromper", pour qu'il puisse enfin entièrement son amour particulier.

Comment dire? Felix Quinn est vraiment, vraiment, vraiment, un drôle de personnage. Discret et pourtant décidé, jaloux de son bonheur et pourtant malheureux. On s'aperçoit rapidement de son principal problème: il ne peut aimer comme tout le monde, simplement, naïvement.

L'auteur place le lecteur dans une atmosphère de voyeurisme, lui donne l'impression de regarder par le trou de la serrure quelque chose qu'on lui décrit petit à petit. Un peu à la fois, l'auteur donne l'ampleur de la démarche de Félix, et toutes les réflexions de l'homme nous mènent sur des sentiers périlleux.

Les termes employés sont poétiques, les descriptions magnifiques. de ce point de vue, ce livre est un chef d'oeuvre de belles tournures de phrases, de jeux de mots. Pour cela, je l'ai apprécié. Mais malheureusement, en dehors des réflexions de Félix, il ne se passe pas grand chose. Quelques dialogues décalés, quelques situations surprenantes, mais peut-on vraiment parler de trame, si l'on doit sans cesse raccrocher les wagons d'un train qui n'a pas été assemblé?

Pour moi, les circonvolutions des pensées du librairie prennent trop de place. Trop de détails, trop de retour en arrière, trop d'extrapolations. le style est finalement trop lourd, et parfois un peu confus, quoique cela représente tout à fait le personnage principal.

J'ai fini par m'ennuyer, en me demandant si je voulais en voir plus, ou au contraire en savoir moins. La sauce n'a pas pris, je suis restée sur le quai. Dommage.
Lien : http://au-fil-des-pages.ekla..
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Curieuse illustration de couverture, mais finalement rendant bien l'univers bizarre où plonge cette lecture... En résumé, mais un résumé trompeur, forcément, le narrateur, Félix Quinn possède une boutique achat/vente de livres rares, activité fort select, il habite un hôtel particulier et est marié à la très belle Marisa, s'occupant comme bénévole entre deux shoppings et rendez-vous. Vous l'aurez compris, pas de soucis de fin de mois dans ce roman.

Mais Félix est une sorte de masochiste mental (ses pères et grand père étaient assez pervers aussi, dans un autre genre). Follement amoureux de Marisa (arrachée à un précédent mari) il imagine de lui fournir un amant (même s'il elle peut très bien s'en occuper elle-même) mais un amant de son choix, à savoir Marius.

Si vous aimez le graveleux et le glauque, hé bien non, pas de ça ici; on croise plutôt des exemples tirés de l'art et la littérature classique. le seul passage un peu 'hum hum' est narré à la troisième personne, justement. Et avec ironie, finesse et élégance, comme tout le roman d'ailleurs. Jacobson ne laisse jamais son lecteur tranquille, il le bouscule; c'est intelligent, étonnant, dérangeant, tordu(?).

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Il parait que Pour faire l'amour d'Howard Jacobson est un roman érotique. Personnellement l'idée, malgré le titre, ne m'a pas effleuré l'esprit une seule fois en le lisant tant il est cérébral et si peu sensuel (en tous cas pour moi). Je suis passée peut être à côté de l'histoire de cet homme qui ne trouve rien de plus excitant que d'imaginer sa femme avec un autre homme et si possible avec un autre homme qu'il a « choisi » lui même puis poussé dans les bras de sa chère et tendre.
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Quand je mettais de la musique, c'était toujours Schubert, le grand maître de l'agonie....(...)...qui refusait de demander aux fleurs ou aux étoiles de lui révéler ce qu'il brûlait de savoir, parce que la chose qu'il brûlait de savoir, il brûlait tout autant de ne pas la savoir.
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On sait quand on pénètre dans le jardin des tortures de sa nature désordonnée. On reconnaît les somptueux feuillages embroussaillés et fantasmagoriques. On reconnaît l'odeur. L'odeur de chez soi.
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L'autre voix - voix de ma dépendance - cria l'impossibilité, l'indésirabilité (littéralement : ce qui ne répondait à aucun de mes désirs) de ma capitulation face à la raison. J'en avais même le goût sur la langue : l'insipidité de la vie des sains d'esprit.
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A quoi sert l'imagination sinon à éloigner le cœur des chemins balisés ?
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Que nos désirs soient bons ou mauvais, c'est la mortalité qui leur fait échec, car nos corps sont plus fragiles que nos fantasmes.
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