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EAN : 9782226258526
250 pages
Albin Michel (28/01/2015)
2.62/5   4 notes
Résumé :
Lire les philosophes arabes médiévaux avec l'oeil de la philosophie contemporaine pour y trouver des af nités de méthode et de doctrine : tel est le parti pris de ce livre. Lire ces philosophes arabes, c'est aussi les réinscrire dans la tradition et le patrimoine de l'humanité, car ils ont su ménager des accès multiples à la vérité, en un temps où religion et philosophie étaient pensées de manière conjointe. Leurs travaux dans de nombreux domaines, comme la médecine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La philosophie arabe, telle qu'elle s'est illustrée entre le VIIIe et le XVe siècle, fait partie intégrante de l'histoire intellectuelle de l'humanité. Mais peu de nos contemporains, du monde arabe en général et algériens en particulier (laissons de côté les Occidentaux), en saisissent l'importance, ignorant qu'on utilise aujourd'hui des arguments de la philosophie médiévale arabe sans savoir qu'ils ont été forgés quelques dizaines de siècles auparavant dans un monde qui s'étendait de Cordoue à Bagdad.

La philosophie en langue arabe a donc connu, au Moyen Age, un développement sans précédent... L'auteur insiste sur «langue arabe» (et non pas simplemnet «arabe»), car de nombreux philosophes étaient en fait originaires de la Perse comme Ibn Sînâ (Avicenne) ou al Râzi, ou de l'Asie centrale, comme Al-Fârâbi.

L'auteur va tenter dans son ouvrage de montrer que l'engagement, en vérité, des philosophes arabes ne se présente pas d'une seule façon. Si tous insistent pour dire que la vérité est une et la même, ils reconnaissent cependant que les accès à une telle vérité sont multiples et stratégiques. Un engagement qui s'inscrit dans la vaste histoire commune à tous les hommes: non pas celle des Arabes ou des musulmans seulement, mais une histoire qui intègre des Anciens, des païens, des non-Arabes, des non-musulmans. La langue arabe n'a fait qu'unifier durant plus de sept siècles une production philosophique que «la tradition de l'humanité», autrement dit la transmission d'un legs commun de l'humanité, n'a pas, toujours, hélas, intégrée en tant que telle.

Une anonymisation, une occultation, une histoire heurtée où le poids des contingences, du fortuit, a été tel que l'on a assisté (on assiste) souvent à un confinement de cette philosophie d'un âge supposé révolu, le Moyen Age.
Avis : Pas facile à lire, mais l'effort sera bien payant d'où valant la peine d'être fait... pour accéder à la «vérité», celle qui éclaire et renforce.
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Le domaine abordé est immense, du 8ème au 15ème siècle et de Cordoue à Bagdad, si bien que l'auteur se limite à quelques notions sur les philosophes arabes médiévaux. Ces philosophes de langue arabe ont été les passeurs vers l'Occident de Platon et surtout d'Aristote. Pourtant Avicenne, Averroès et al-Farabi ne lisaient pas le grec, ou n'avaient accès qu'à des oeuvres incomplètes ou mal traduites. Leur souci commun, présent aussi dans la tradition chrétienne, était de montrer qu'une "double vérité" opposant révélation et raison - opposition périlleuse pour le philosophe - était un contresens: Les trois formes que sont la rhétorique, la dialectique et la démonstration sont présentées comme des méthodes induites par le texte sacré lui-même. Averroès cite le verset où se trouvent selon lui ces trois formes : "Appelle les hommes dans le chemin de ton seigneur, par la sagesse et par la belle exhortation; et dispute avec eux de la meilleure façon" (Coran, sourate 16 "Les abeilles" verset 125). La sagesse est assimilée à la philosophie, la belle exhortation à la rhétorique et la dispute à la dialectique (p 98).

L'auteur ne fait que citer Avicenne, donne plus de détail sur Averroès (Cordoue, 1126-1198) et al-Farabi (Bagdad/Damas, 872-950), et dit peu de choses des philosophes ultérieurs. Avec Averroès, il traite surtout de logique, et avec al-Farabi, de droit et de gouvernance. Un point commun à ces trois philosophes est l'intérêt pour la médecine, intérêt plutôt conceptuel que clinique. L'auteur aborde ensuite plusieurs petits chapitres, par exemple sur la métaphore, le soin de soi et la charia, des thèmes intéressants mais survolés et qui font référence aux contemporains occidentaux plus qu'aux philosophes arabes du passé ou du présent. A propos de métaphore, voir d'intéressantes citations de Donald Davidson concernant l'activité poétique: La métaphore est "le travail du rêve du langage" [...] "Comprendre une métaphore est tout autant une entreprise créatrice que produire une métaphore, et aussi peu guidée par des règles" (p 105+).
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critiques presse (1)
NonFiction
16 avril 2015
Ali Benmakhlouf inscrit la pensée arabe dans le temps mobile de l’histoire, en rendant raison de sa logique : une défense et illustration de la langue philosophique arabe.
Lire la critique sur le site : NonFiction
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
«L'art de gouverner la cité est donc inséré dans des dispositifs plus larges où entrent la confiance, la conduite de soi, l'hygiène, l'équité, le don et le partage» (p 125),
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«Plus le droit musulman gagne en cohérence, plus il est connecté à l'étatique jusqu'à être instrumentalisé par lui» (p 165).
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«La vérité ne saurait être multiple, ce sont les accès à la vérité qui le sont» (p 10),
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Videos de Ali Benmakhlouf (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ali Benmakhlouf
L?examen du projet de loi bioéthique a débuté à l?Assemblée Nationale et l?ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes est au centre des discussions. On parle de PMA avec tiers donneur, sans père ou pour toutes, de désir d?enfant? Comment bien nommer de nouvelles pratiques ?
Emmanuel Laurentin reçoit Sylviane Agacinski (philosophe), Lisa Carayon (maîtresse de conférences en droit à l'université Paris 13), Ali Benmakhlouf (professeur de philosophie à l?Université de Paris Est Créteil, membre senior de l?Institut universitaire de France, membre correspondant de l?Académie nationale de pharmacie, ancien vice-président du CCNE).
Le Temps du débat d?Emmanuel Laurentin ? émission du 26 septembre 2019 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/temps-du-debat
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