Les Poudremages, tome 2 : La campagne écarlate

Ce fut ma dernière lecture de 2018 et un coup de coeur monumental.

The Crimson Campaign ou La Campagne Ecarlate, puisque cela devait être son titre français, est le deuxième tome de la trilogie des Poudremages, dont la publication en Français a été abandonné après le premier tome.

La Campagne Ecarlate prend place quelques semaines après le siège de la forteresse de Dolcouronne (Shouldercrown en VO) et la bataille du monastère de Kresimir Kurga qui clôt le premier tome.
On y retrouve nos trois personnages principaux: le maréchal Tamas, l'inspecteur Adamat et Taniel, chacun accompagné de son acolyte, ainsi le POV de Nila.

Adro est en guerre. Suite à leur tentative infructueuse de prendre Dolcouronne, l'armée Kez assiège à présent Budwiel, la ville frontalière d'Adro et le seul point d'invasion possible au Sud.
Malgré des troupes inférieures en nombre, le maréchal Tamas essaie d'organiser la défense de son pays et, après une manoeuvre aussi audacieuse que risquée, se retrouve piégé en territoire ennemi. Avec seulement deux brigades et traqué par des ennemis quatre fois plus nombreux il s'engage dans une course contre la montre à travers Kez pour essayer de rejoindre Adro à temps afin de repousser l'envahisseur. Mais sa retraite va se transformer en véritable traque et il devra utiliser toutes ses compétences de général pour s'en sortir, car les Kez ont une carte dans la manche.
C'est grandement inspiré de l'Anaphase de Xénophon de l'aveu même de l'auteur ! La marche épique à travers un territoire hostile d'une armée poussée dans ses retranchements et poursuivie par un adversaire implacable !

De son côté Taniel, fils de Tamas et tueur de dieux depuis sa tentative d'assassinat sur le dieu Kresimir afin d'empêcher son retour, synonyme de fin des temps, reprend le combat contraint et forcé après avoir appris la supposée mort de son père et la gestion catastrophique de la guerre par l'état-major, qui enchaine retraite sur retraite. Son obstination à vouloir se battre la ou les autres veulent fuir va lui attirer l'hostilité des officiers en même temps que l'admiration des soldats. Mais cela n'est rien comparé à ce qu'il devra endurer s'il veut en finir avec Kresimir, car le dieu est devenu fou.

Adamat, pendant ce temps, met tout en oeuvre pour retrouver sa famille et se venger du Seigneur Vetas qui a enlevé sa femme et ses enfants. Son enquête l'emmènera à frayer avec la pègre et demander l'aide d'une personnage dont la dangerosité n'a d'égal que sa puissance. Et il se pourrait bien qu'il se retrouve pris dans une affaire qui va bien plus loin que tout ce qu'il a imaginé.

Nila, la jeune lavandière, protège tant bien que mal Jacob tout en étant prisonnière du Seigneur Vetas et va se rendre compte que son avenir réserve bien des surprises.

Je signale aussi que encore une fois Ka-Poel démontre qu'elle est décidément le meilleur personnage féminin de la série.

Ce second tome est encore meilleur que le précédent. Il est encore mieux rythmé: le lecteur comme les personnages n'a pas une seconde pour souffler. Les personnages se retrouvent sans cesse en difficulté, devant faire face à des dilemmes à se battre ou à s'enfuir, et si l'un d'entre eux arrive à s'en sortir, c'est un autre qui se retrouve acculé et qui devra défendre chèrement sa vie.

Les scènes de batailles tout simplement jouissives, et nous font prendre conscience du génie stratégique de Tamas et ses compétences en tant que Poudremage, tout comme celles de Taniel et de sa brutalité, presque bestiale ou encore des pouvoirs dévastateurs de Bo ! Tout cela alors tonnent les canons et les mousquets et que résonne le fracas l'acier des sabres et des baïonnettes.

Mais pour autant l'auteur n'en oubli pas de brosser des personnages humains, avec leur doutes, leur faiblesses, leurs regrets et leur espoirs.
Tamas, Taniel et Adamat mais aussi les second rôles: Olem le garde du corps insomniaque de Tamas, Vlora la jeune Poudremage et ex-fiancée de Taniel, Gavril le commandant du corps Montagnards, le dieu-chef Mihali ou encore le boxer Sousmith et le syndicaliste Ricardo Tumblar gagnent en épaisseur.

C'est un livre dense, impeccablement rythmé, doté de personnages forts, développés et qui a pour cadre un univers extrêmement intéressant et novateur. Un vrai bijou.

Ma critique s'arrête içi. Ce dernier paragraphe sera un coup de gueule monumental contre le fait que cette série n'est pas disponible en France et en français, que l'éditeur qui en détient les droits doit visiblement s'asseoir dessus sans se douter qu'il à ses fesses posé sur de l'or en barre et qu'au lieu de soit la céder soit la republier il se contente de ne rien faire. Vraiment cette série ne mérite pas ça.

The crisom campaign débute quelques jours/semaines après ces divers rebondissements. La guerre entre Kez et Adro est déclarée, les troupes d'Ipille (l'empereur de Kez) se présentant en force à Budwield au Sud du pays. Or cette ville, à l'extrémité d'un défilé est un véritable verrou, l'ensemble du pays étant encerclé de montagnes. Seules les forces en présence peuvent donner de l'espoir aux armées d'Ipille. Ils sont largement supérieurs en nombre : un million de soldats campent aux portes de la ville.

Question magie, nous avons peu d'évolution par rapport au tome précédent, seule Ka-poel commence à démontrer l'étendu de son talent, un chamanisme mâtiné de vaudou avec l'utilisation de poupées.

Les Knacked – ou Doués – sont moins présents sur ce tome, le seul représentant bien en vue restant Adamat, mais il se sert peu de son don. de leur côté, les Privilégiés possèdent une magie traditionnelle; ils doivent puiser dans l'Ether pour lancer des sorts. La puissance varie d'un individu à l'autre, homme ou femme. Bo s'illustre régulièrement sur ce terrain, pour notre plus grand bonheur, il est mis en valeur avec davantage de soin que précédemment.

Évidemment, les poudres-mages sont immanquables, classe inspirée de Sanderson et de sa magie des métaux. Ils servent essentiellement dans l'armée, où leurs talents martiaux sont utiles. Ils manient des armes à feu dont ils peuvent exploiter et magnifier les effets, ainsi que la poudre noire qui sert de comburant à leur magie. Taniel est un peu particulier, mais c'est à vous d'en faire la découverte.

Malgré les 608 pages affichées, le roman se lit avec aisance. Les prémices ayant été absorbés dans le tome précédent, Brian McClellan s'adonne avec plaisir à son histoire post-révolutionnaire. Il s'inspire de la révolution française (et mexicaine) dans les soubresauts qui ont suivis, alors que les monarchies européennes s'alliaient contre la France des sans-culottes, cherchant à rétablir « l'ordre ».

Le rythme est élevé, sans être échevelé. Nous alternons les trames narratives à des moments clés, maintenant ainsi le lecteur sous tension, avide qu'il est de découvrir la dénouement de telle ou telle situation. J'ai d'ailleurs trouvé Brian McClellan meilleur à ce jeu là par rapport à son tome premier, qui montrait des faiblesses sur l'intrigue d'Adamat. Cette construction entremêlée des 4 situations n'est pas du tout pénible ou difficile à suivre. Elle est même assez savoureuse, et crée un suspens fort agréable.

The crisom Campaign est un tome intermédiaire épique, semblable à un feux d'artifice : il débute dans des explosions d'actions détonantes et pleine de suspens, pour finir dans un bouquet final qui nous plonge dans l'expectative. Cette flintlock a du culot et son auteur une belle main; le lecteur en sort abasourdi. Proche de sombrer dans l'addiction -la drogue et ses conséquences sont très présentes dans cette trilogie – nous en redemandons!

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Découverte au début de l'année, maintenant que l'ensemble des tomes est disponible, me voici de retour pour découvrir la suite des aventures de notre trio insolite alors que leur pays est en pleine agitation et pas que politique. Je les avais laissés alors que le Maréchal Tamas avait réussi son coup d'état et renversé une monarchie inique, mais chez Brian McClellan, ça ne s'arrête pas là, ce n'est même que le début !

Quel plaisir de retrouver la plume riche et mature d'un tel auteur. J'ai enchaîné dernièrement les titres plus jeunesses ou juste moins réussis et je m'ennuyais un peu dans l'écriture de certains auteurs, bien trop simplistes. Ici, nous sommes face à des personnages qui marquent leur âge et leurs statuts, des situations réellement complexes qui sonnent justes et une narration dynamique mais pas juste pour nous estourbir, avec un réel but. Ça fait un bien fou ! J'ai ainsi à la fois savouré et dévoré ce tome riche et plein d'aventure mais également assez sombre.

Une fois la révolution faite, on pourrait s'attendre à ce que l'histoire soit terminée et qu'on passe à l'instauration d'un nouveau régime avec quelque chose de plus plan plan. Pas du tout avec Brian McClellan, ses héros continuent à vivre et les péripéties qu'il leur réserve sont gratinées. Ainsi, nous nous retrouvons à nouveau à suivre une triple intrigue avec d'un côté le Maréchal Tamas à la tête d'une petite branche de l'armée qui a été entraînées sur les terres des Kez et aimerait bien en sortir ; de l'autre, son fils, Taniel Deux-coups, désormais héros de guerre, qui tente de renverser la vapeur au sein d'une armée démobilisée et surtout mal dirigée ; et pour finir notre cher détective Adamat qui est toujours à Adopest et cherche désespérément à sauver sa famille qui a été enlevée par la pire des crevures, le Seigneur Vetas. Aventure garantie !

Grâce à des chapitres courts où à la l'intérieur les personnages se partagent encore la parole, la lecture se fait de manière addictive. Je n'ai pas eu de préférence quant à un pan de l'intrigue par rapport à l'autre. J'ai aimé voir chacune se déployer et nous entraîner sur des chemins que je n'avais pas imaginés au début. J'ai eu une tendresse particulière pour Tamas et les déboires qu'il va connaître, alors que c'est quand même lui qui avait porté la Révolution et que maintenant on cherche à se débarrasser de lui. de la même façon, j'ai trouvé un certain destin croisé avec son fils, le même en plus jeune, qui lui va se frotter aux traîtres au sein de l'armée et va le payer cher. Quant à Adamat, c'est peut-être lui dont la ligne m'a le plus surprise vu tous les personnages qu'il nous fait croiser, dont l'aventurière Nila et le surprenant Bo, qui devrait nous ravir dans le prochain tome ! Les seuls oubliés et je le regrette bien, ce sont quand même ces soi-disant divinités, dont Kresimir, qui étaient si présents dans le premier tome et qui sont en retrait face à la folie des hommes dans cette suite.

En effet, bien que l'univers magique soit bien présent à l'aide des quelques Poudremages qu'on croise et qui sont toujours aussi explosifs en action, ou des Privilégiés qui peuplent les différents camps de l'histoire, ce n'est plus vraiment le coeur de l'intrigue. Celle-ci s'est clairement déplacée vers la guerre avec les Kez d'un côté et la recherche d'un nouveau pouvoir à Adopest de l'autre. du coup, ce n'est pas surprenant que nos dieux soient en retrait et qu'ils n'aient qu'un rôle minime à tenir qui interviendra sur le tard, mais cela m'a frustrée car j'adore les dimensions mythologiques de ce type de récit. Ce fut cependant passionnant de suivre le mouvement des troupes de Tamas dans sa campagne militaire désespérée, de voir la vie dans les camps militaires et en particulier les jeux de pouvoirs au sommet avec Taniel, ou encore de continuer à pénétrer les sombres recoins de la capitale avec Adamat. Tout était parfaitement écrit, rythmé, approfondit pour nous empêcher de lâcher le roman et je peux vous dire que je regrette grandement de ne pas avoir le tome 3 sous la main !

Je remercie donc tous ceux qui ont fait la pub pour cette trilogie de fantasy à poudre. Sur le papier, j'étais un peu frileuse au début, j'avais peur qu'un cadre plus moderne que ce à quoi j'étais habituée me plaise moins, mais en fait j'adore au contraire cette originalité. C'est prenant de suivre cette dystopie des temps anciens, de voir comment un coup d'état n'est pas un aboutissement, de découvrir les revers de la médaille et de suivre les déboires qui y font suite. Débâcle militaire, trahison au sommet, lutte contre de gourmands voisins, guerre de pouvoir à la capitale, voilà un tome qui rassasiera le lecteur avide d'action, de complots et de politique. Je regrette presque qu'il ne reste qu'un tome !
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Poix ! Encore un nouveau coup de coeur pour ce deuxième tome et cette saga qui est en passe de devenir une de mes préférées. La recette magique selon moi: des personnages emblématiques, un superbe world-building avec un système de magie original, toujours plus d'action avec une plume et une structure apportant du dynamisme. Un beau pavé à lire certes (500 pages) mais pas une seule seconde d'ennui durant cette lecture.

Quelques détails ci-dessous qui finiront de vous convaincre:

- La structure et la plume de l'auteur sont des éléments primordiaux. Les chapitres sont dans l'ensemble assez courts mais de longueur variable. Lorsque c'est nécessaire, l'auteur prend le temps de développer son récit et alterne également les points de vue au sein d'un même chapitre pour plus de dynamisme. On distingue parfaitement les changements de rythme avec au final deux histoires au sein d'un même roman. le lecteur s'interroge donc sur le moment que l'auteur aura choisi pour conclure son livre. Et encore une fois, Mc Clellan nous laisse sur un magnifique cliffhanger pour l'ensemble de nos protagonistes (pas trop frustrant car je sais que le tome 3 sort à la fin du mois). La plume est simple et efficace pour décrire l'ensemble de l'intrigue avec je l'avoue un petit coup de coeur pour les récits de bataille et les descriptions de l'organisation tactique des armées.

- On retrouve avec joie notre trio préféré: Tamas, Taniel et Adamat ne débutent cependant pas le roman sous les meilleurs auspices. Leur détermination et la persévérance dont ils feront preuve sont la clé de cette lecture. Loin d'être manichéens, ce sont des personnages qui sont empreints au doute, qui s'interrogent en permanence sur leur passé. Les interactions entre les protagonistes font la richesse de cette lecture: la relation père-fils de Tamas et Taniel, les liens indéfectibles entre Tamas et ses subordonnés, la complicité de Taniel et sa sorcière Ka-Poel. Certains personnages secondaires se font également plus présents à l'image de Nila notre lavandière (je ne m'avance pas trop en disant que le dernier tome nous réserve quelques surprises à son sujet), d'Olem le garde du corps du maréchal ou encore de Vlora (que l'on apprend à mieux connaître). Taniel reste bien entendu mon chouchou: seul contre tous, il n'aura de cesse de protéger ce qui lui est cher et de trouver un sens à ses actions.

- le world-building est sans conteste un point fort. Ce tome 2 apporte plus de détails sur la classe des Poudremages et l'étendue de leurs pouvoirs, à travers les actions de nos protagonistes et il n'y a pas à dire cela donne des scènes vraiment badass. Nous avons également droit à notre petit lot de nouveautés et d'améliorations: des gardiens légèrement modifiés, un Taniel augmenté (et ce n'est que le début selon moi), un nouveau type de Privilégié. Nous visitons également l'ensemble de la région d'Adro et c'est un réel plaisir de s'imaginer les paysages traversés par notre trio et parfaitement décrits par l'auteur.

Comme un bon vin, cette saga se bonifie avec le temps. le décor a été planté dans le tome précédent, il faut désormais faire place à l'action et vous serez servis. Des personnages qui ne vous laisseront pas de marbre embarqués dans de multiples intrigues où le lecteur n'aura que peu de temps pour respirer. En résumé, foncez !

Tome deux de la trilogie des Poudremages et lecture tout fraîchement fini  qui sans plus tarder voici mon retour de lecture !

Le deuxième tome est dans la même intensité que le premier. Un premier tome qui était mon coup de coeur fantasy 2022, cette deuxième partie répond comme il se doit à son prédécesseur et propose bien plus encore.

Comme son nom l'indique "La Campagne Écarlate" pour ce deuxième tome les choses  s'accélèrent pour nos différents protagonistes. le maréchal Tamas en pleine campagne militaire pour le futur d'Ardo fera paradoxalement face à son passé. Taniel "Deux-Coup" (mon personnage coup de coeur du tome 1) fera ce qu'il maîtrise le mieux, tué du Privilégié ! Mais pas facile quand l'administration de son propre camp lui met des bâtons dans les roues. Et Adamat Nila et Borbador qui alimenteront les intrigues d'Adopest, intrigues qui n'auront pas moins de répercussion sur l'effort de guerre et l'avenir d'Ardo. Ces intrigues créent une nébuleuse qui vous invite à explorer au fur et à mesure que vous avancez dans ce tome deux. Tout est parfaitement maîtrisé, le défit lorsqu'on à une histoire avec plusieurs protagonistes c'est qu' un chapitre dédié à chaque personnage doit tenir en haleine le lecteur qui ne doit ressentir une baisse de régime d'un personnage à l'autre, bien évidemment il y'a des personnages que nous préférons à d'autres mais dans l'ensemble chaque chapitre dédié aux acteurs de ce tome m'ont su tenir en haleine tout au long de ma lecture. Ce tome deux s'avère plus intime par un Tamas qui se dévoile via la douleur toujours vive de la perte de sa femme ainsi que  d'autre protagonistes qui vont contribuer à nous montrer un maréchal plus humain et non infaillible.

Pour terminer comme pour mon ressenti du tome un, je sort de ce tome avec un sentiment certain que le final de la trilogie sera le clou du spectacle de cette magnifique saga des Poudremages. POIX !