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EAN : 9782364746718
126 pages
Editions Thierry Magnier (15/04/2015)
3.97/5   17 notes
Résumé :
Il s’appelle Anton Tchekov et c’est pas une blague. Il vit avec son beau-père-tiers-de-confiance à bord d’une barge déglinguée amarrée sur le canal. Une belle crête rouge orne son crâne et le rend ainsi facilement reconnaissable (mais il n’y avait pas pensé). Il vient de s’exclure du collège et se lance dans les affaires. Pas très doué, Anton, et ses partenaires, pas très honnêtes. Le voilà qui échoue dans une association caritative pour accomplir ses heures de trav... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un roman dur et acéré comme la crête iroquoise qu'arbore le héros !
Au départ, l'histoire d'Anton ressemble à celle de tous ces petits délinquants fanfarons qui jouent aux gros durs le flingue à la ceinture. Rien de bien captivant, une pointe d'agacement presque. Et puis comme la pitoyable coupe "mohawk", le tout s'écroule lentement, se fissure, pour laisser apparaître un pauvre gosse privé d'enfance à qui on n'a jamais fêté l'anniversaire, ni raconté d'histoire pour s'endormir, encore moins offert de jouets ou de vacances. Un gamin touchant qui se raccroche au seul objet qui lui reste de sa mère, le Livre de la jungle - ça l'aide à s'évader de son quotidien sordide : "Je voudrais retourner dans mon rêve con", avoue Anton pour qui "le sommeil est un cri qui s'évanouit à l'intérieur". Il est vrai que son environnement ressemble à une jungle, avec le terrible Wilbur dans le rôle de Shere Kan le tigre féroce, et lui-même dans celui de Mowgli l'orphelin qui cherche sa place.
Tout s'effrite donc, le carton n'est pas le bon, le braquage finit au poste de police, et il ne reste plus à Anton qu'à souhaiter "que le ciel pleure pour moi qui suis incapable de pleurer". Commence alors une implacable critique de l'administration qui, du psy à l'assistante sociale en passant par les flics et le juge aux affaires familiales, n'est pas fichue de faire quoi que ce soit d'efficace pour l'insertion de l'adolescent. de toute façon, c'est bien connu : "Les pauvres gosses ne font que des pauvres gosses qui feront à leur tour des pauvres gosses"...
Heureusement, s'il est "fragile en apparence", Anton se révèle "solide par l'envie". Encouragé par Dune, une jeune fille qui le regarde "comme personne ne m'a jamais regardé", puis par Franco, un ancien boxeur qui le prend sous son aile, l'adolescent se trouve une force intérieure qui va l'aider à appréhender avec plus de sérénité sa relation au monde et aux autres. Libéré, il trouve alors le courage d'aller de l'avant : "Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais". Mowgli a finalement choisi de rejoindre le monde des hommes... même si le chemin est rude.
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Un tout petit roman, mais il faut réussir à y entrer!
Encore un roman pour ados à l'ambiance glauque et triste. Et Anton est antipathique. Un ado à crête de coq, qui semble sans personnalité et pris dans la spirale de la délinquance droit vers la criminalité.
Mais Anton est gaffeur, pas si méchant, surtout paumé. Et une erreur, un regard, une personnalité attentive le mettent sur de nouveaux rails, à voir où ils le mèneront...
Ce que je reproche à ce roman? trop court, il me paraît du coup précipité, trop rapide, un peu baclé. En tout cas cela est mon ressenti.
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Lorsque j'ai commencé ce livre, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. D'une part le ton très familier et argotique m'a un peu rebuté de prime abord. D'autre part le personnage principal, Anton, m'était insupportable, un vrai "p'tit con", tête à claque, un vrai cliché ambulant de l'ado qui tourne mal et semble se complaire de sa vie médiocre. Puis petit à petit la carapace s'est fissurée et les faiblesses de ce jeune garçon ont commencé à montrer que cet air de dur à cuire je-m'en-foutiste n'était q'une apparence et qu'une vraie tendresse et sensibilité se profilaient au coeur d'un gamin, qui n'est somme toute qu'un "pauvre gosse" abandonné très jeune dans un monde de loups sans pitié. J'ai réussi à me prendre d'affection pour ce personnage et me suis retrouvée subitement plongée dans son quotidien à suivre son combat pour sortir de cette vie de délinquant qui semble lui avoir été allouée sans raison à sa naissance. Il va rencontrer des personnes pleines d'humanité, qui vont l'aider à s'en sortir, à relever la tête et à prendre son envol dans un monde qui lui est si hostile. Les fréquentes allusions intertextuelles au [italique]Livre de la jungle[/italique] de Kipling sont très intéressantes et établissent un parallèle entre Anton et le héros qu'il admire, car issu du seul livre qui lui vient de sa mère. Peut-être cela signifie-t-il que notre monde cache une jungle insoupçonnée mais redoutable. Un message intéressant qui amène les adolescent (public visé par le roman), comme les adultes (qui peuvent aussi lire cet ouvrage) à s'interroger sur ces questions.
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Anton Tchekhov vit avec son beau-père sur une barge dans la ville de Fioranges-les-Bruyères. Désorienté psychologiquement, il fricote avec les petites frappes de la ville et n'est plus scolarisé. La ville est si morne depuis la fermeture de l'usine de micro-ondes... Un jour, Anton prend part à une tentative de braquage mais rien ne se passe comme prévu.
Ce roman est un conte urbain qui s'inspire de la trame du Livre de la jungle, de Rudyard Kipling. En effet, Anton est un orphelin à la recherche de ses origines, qui côtoie le monde de la jungle urbaine. Les dangers y sont nombreux mais heureusement les alliés existent ! Un roman vraiment pas banal qui évoque des choses difficiles sans pathétisme : d'ailleurs, les réflexions d'Anton sur le monde qui l'entoure font souvent sourire tant elles sont justes.
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Je découvre Hervé Giraud avec ce titre et suis totalement séduite par son style. Fureur des mots, fantaisie de l'esprit, humour dégoupillé : tout est réuni pour que le texte vous explose sous la langue.

Anton Tchekov n'a de commun avec le grand écrivain que son patronyme : lui, il arpente la jungle urbaine en loosdé, bardé d'un bagage familial avoisinant le zéro absolu. Mère absente, père inconnu ; il squatte un vieux bac crasseux avec son beau-père-tiers-de-confiance, et vaque à ses aventures de plus en plus ratées, tiré vers le fond par deux amis de plus en plus tarés. Il n'a pas encore quinze ans, mais l'âge, ça ne vaut pas tripette dans le métier de l'échec, d'ailleurs, son anniversaire, il ne l'a jamais fêté. Heureusement pour Anton, quand son braquage tourne mal, il a sa langue fourchue et son enthousiasme brûlant pour lui ; et puis, il y a Dune… Elle l'aidera à traverser les sables mouvants.

C'est infiniment décalé, râpeux. Mais c'est aussi délicieusement drôle et bien écrit. La langue est imagée, colorée, percutante. Extraits :

*De un*
"Je vérifie la bonne tenue de mon mohawk, prépare mon flingue, m'avance dans son dos, et le lui colle sur la nuque :
-Laisse cette porte ouverte, petit d'homme. Tu me donnes la caisse et tu te grouilles sinon je te fais un trou dans la tête et on pourra y verser de l'essence.
Malgré le danger de mort, le type termine de verrouiller consciencieusement les serrures. Enfin, il se retourne et s'émerveille devant ma crête.
-Salut, Anton, il s'exclama joyeusement, tu as failli me blesser avec ton plumeau sur le crâne. Qu'est-ce que t'as fait à tes cheveux ?
Soit je le zigouille tout de suite, soit je renonce. Je renonce."
*De deux*
"Je suis étalé par terre sur le dos comme une pizza baignée de sauce pili-pili dans une pizzeria. Mes fonctions sont en mode veille, mon coeur grésille ; au minimum je vais mourir."
*De trois*
"Les filles vous mettent des pansements là où vous avez mal, des liquides qui piquent là où ça vous pique. Elles ont des bureaux vernis avec des livres posés dessus et des boîtes complètes de crayons de couleur. Les filles ont des chaussons qui ressemblent à des animaux morts et roses. Quand elles sont grandes, certaines filles, les plus dangereuses, deviennent des psychologues."

En bref :
Je recommande aux amateurs de romans sociaux qui ne veulent pas se casser les dents sur du déprimant, et ont salement envie de crapahuter avec Anton dans sa jungle bétonnée.

Et bonne lecture !
Lien : http://allezvousfairelire.co..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je suis touché par une malédiction qui fait de moi un enfant de la jungle au galop à travers les lianes, il y a un diable en moi mais sa seule intention néfaste maintenant serait de faire taure cette télévision allumée à longueur de journée ; un bruit parmi d'autres déversé en dolby sur un monde terne. La télévision ne s'adresse qu'aux singes qui utilisent le langage des hommes mais n'ont rien à dire.
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Seule une mère pourrait m'aimer. Le juge m'avait dit que mon pays se substituerait à ma famille pour assurer mon éducation, que l'immersion serait pédagogique, que j'allais enfin apprendre quelque chose. Et puis plus rien, on m'a collé dans cette famille et j'attends l'application de ce jugement comme si c'était une promesse. J'attends.
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Je ne parle pas aux psychologues, encore moins à ceux qui mettent des pulls à torsades.
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Video de Hervé Giraud (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hervé Giraud
Mercredi 30 novembre – Avec la participation de l'autrice Maïa Brami, des auteurs Hervé Giraud, Taï-Marc le Thanh et de l'auteur-illustrateur Geoffroy Monde.
L'engagement et la lutte comme désir de monde, comment le faire bouger pour s'émanciper…
Avec la participation de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
Avec la séquence La Tête dans les images Sara Lunderg, L'oiseau en moi vole où il veut, trad. du suédois Jean-Baptiste Coursaud, La Partie Avec le soutien du Swedish Arts Council et de l'Institut suédois.
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