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EAN : 9782849531747
88 pages
La Boîte à Bulles (06/06/2013)
3.31/5   8 notes
Résumé :
« Je suis né quelques jours après la fin de la révolution, le 29 janvier. Fidel Castro et les barbudos venaient de renverser le dictateur Batista… »

Alejandro González Raga est un Cubain comme les autres, un enfant de la révolution. Il étudiera même dans des écoles militaires et sera donc abreuvé à satiété de propagande castriste.

Mais le jeune homme aime le rock and roll et, sans doute plus que d’autres, souffre des conditions de vie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cuba, Printemps 2003. Une vague d'arrestations touche près de 75 dissidents cubains. Parmi eux, des journalistes, des défenseurs des droits de l'Homme et des militants politiques. Alejandro González Raga est l'un de ces hommes, il sera condamné à 14 ans de prison ferme.

Pour avoir milité en faveur de la démocratie, pour s'être rapproché du Parti Chrétien Démocratique cubain, pour avoir été en contact avec des agences de presse internationales et s'être battu pour que la répression cesse… le Gouvernement lui a réservé la prison où l'attendaient les maux réservés aux détenus : malnutrition, sévices, humiliations…

« … son parcours est à la fois « banal » et extraordinaire. Banal parce qu'il n'est pas le seul à subir la répression et extraordinaire parce qu'ils ne sont pas si nombreux à oser parler, s'opposer et dénoncer » (extrait Quatrième de Couverture).

Contre toutes attentes, une alternative sera cependant proposée à Raga ; début 2008, Alejandro est convoqué par le Directeur de la prison qui lui annonce « tu es là parce que l'on t'accorde la liberté extra-pénale. Soit tu pars en Espagne, soit tu restes prisonnier. Tu as le choix ». le militant opte pour l'exile « mais pour moi, cela n'a jamais été et ne sera jamais une libération. Une libération aurait signifié rentrer chez moi dans un pays libre ».

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Maxence Emery « est un touche à tout, globe-trotter, épris de grands espaces et de photographie » peut-on lire sur la jaquette intérieure de l'album. Auteur engagé, nous avions déjà pu nous sensibiliser à son travail de photographe dans Hosni et Faire le Mur puisqu'il a réalisé les clichés présents dans ces albums de Maximilien le Roy. Il a également participé au Collectif Gaza paru en 2009.

En 2009, il rencontre Alejandro González Raga par l'intermédiaire de Reporters sans Frontières. Il décide de raconter son parcours et s'associe avec Thomas Humeau (il a collaboré à l'album 13m28 et réalisé Desert Park, deux albums parus en 2010 chez Manolosanctis).

Nous en sommes en présence de deux auteurs qui se sont déjà risqué au pari de l'édition et cela se sent fortement dans la construction de cet album. Il y a un bon équilibre entre une voix-off qui alterne les réflexions du héros et des éléments plus didactiques (contexte historique, données démographiques, courant politique…) et les dialogues plus dynamiques. le lecteur passe naturellement entre passé et présent, aidé en cela par la composition graphique intègre régulièrement des photos d'archives au milieu des illustrations de Thomas Humeau.

Le scénario se concentre essentiellement sur le témoignage de Raga. Il revient dans un premier temps sur son enfance (souvenirs de la Révolution cubaine, de ses années à l'Ecole Militaire Camilo-Cienfuegos, des prémices de l'Embargo américain de 1962…). le narrateur dénonce les agissements d'un corps politique corrompu, soutenu par le bloc soviétique. Raga se fait le porte-parole d'un peuple opprimé et cherche à comprendre comment la Révolution cubaine a pu en arriver à de telles dérives… et finalement reproduire presque à l'identique le système qu'elle était parvenu à combattre.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Certes, il y a eu le printemps arabe mais également le printemps noir en 2003. Je ne le connaissais pas car il est passé totalement inaperçu au moment où Georges Bush menait sa croisade pour la liberté en Irak (les mauvaises langues diront que c'est pour le pétrole). Ce récit historique a pour cadre Cuba et on découvre l'envers du décor de la carte postale. Certes, il y a eu la révolution menée par Fidel Castro au nom du peuple. Néanmoins, on a remplacé une dictature de droite par une dictature de gauche. Ce sont finalement toujours les mêmes qui en profitent et le peuple qui trinque...

Le printemps noir est une répression politique menée par le régime cubain contre ses dissidents. Il faut dire que les gens aspirent à la liberté de circulation ou de parole. Or, Cuba lutte férocement contre ces valeurs en présentant le monde occidental comme son principal ennemi. Nous allons partager le combat d'un cubain ordinaire à savoir Alejandro Gonzalès Raga qui fut dans sa jeunesse abreuvé par la propagande de ce régime.

Amnesty international a joué un rôle dans cette crise afin de dénoncer les violations des droits de l'homme à commencer par le délit d'opinion. Elle est également associée à ce projet de bd. Il est vrai que je partage totalement les valeurs d'Amnesty et que je suis résolument dans le camp des occidentaux et contre toute forme de dictature communiste. La bd est tout à fait correcte malgré un dessin qui laisse parfois à désirer.

J'espère qu'un jour les habitants de cette île connaîtront la liberté sous toutes ses formes. le blocus est sur le point de céder après 50 ans car les choses semblent évoluer favorablement depuis la retraite de Fidel Castro. Bref, ce témoignage a le mérite de restituer les choses telles qu'elles sont.
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Témoignage d'un révolutionnaire contre-révolutionnaire

Printemps noir est l'histoire d'un prisonnier politique à Cuba. Thomas Humeau au dessin et Maxence Emery au « scénario » racontent l'histoire d'Alejandro Gonzalez Raga d'après son témoignage. Enfant lors de la révolution cubaine, abreuvé d'une propagande révolutionnaire avant une carrière dans l'armée, il réussit à devenir mentalement indépendant et surtout vigilant vis-à-vis des fidèles de Castro qui surveillaient ceux qui étaient hostiles à la tournure que prenait la révolution. Cuba, sous la pression de l'embargo américain, de la crise économique, d'une instabilité gouvernementale et probablement d'une certaine paranoïa, redevenait à nouveau un gouvernement autoritaire. Les libertés étaient restreintes, la population ne s'entraidait seulement si elle était politiquement unie, et les forces de l'ordre surveillaient en permanence ceux qui les dérangeaient. Alejandro Gonzalez Raga, attaché à son pays et aujourd'hui déraciné par son exil, défendait l'idée d'un pays plus libre et mena sa vie à combattre le régime de Fidel Castro. Emprisonné lors de la rafle du « printemps noir » en 2003 lorsque le monde avait les yeux rivés vers les États-Unis lancés dans leur nouvelle guerre contre l'Irak, Alejandro Gonzalez Raga était considéré comme une menace politique sérieuse par le gouvernement, notamment à cause de ses activités journalistiques, militantes et pacifiques, pour la défense des droits de l'Homme et ses relations avec des journalistes étrangers. Ce qu'on peut relever de pertinent dans cette bande-dessinée, c'est l'utilisation d'archives photographiques insérées comme illustrations des propos racontées. En tant que licencier d'histoire, non seulement c'est un plaisir propre mais cela apporte une vie à l'oeuvre, du concret à ce témoignage et à cette histoire.

Une seule face du polygone

Si Printemps noir est un excellent témoignage sur une période que l'on connaît beaucoup moins, Cuba post-révolutionnaire, il n'empêche qu'il est évidemment engagé (notamment soutenu par Amnesty International) et ne livre qu'une seule face de tout un polygone : celle des opposants politiques. Et encore, ceux-ci sont probablement très variés et divisés entre différents courants. Ce qui manque surtout et ce qui devrait expliquer pourquoi une nouvelle révolution ne s'est pas mise en marche, c'est ce que pense et ce que fait le reste de la population. Je ne peux oser croire que le peuple cubain soit divisé en deux entre les fidèles du régime au bras armé et les opposants à la plume journalistique. de même, malgré quelques lignes, les interventions et les prises de position étrangères restent rares, tout comme les raisons et les motifs du régime cubain à devenir autoritaire qu'on ne peut que livrer aux hypothèses. Cette lecture doit donc se compléter avec d'autres mais reste cependant très importante sans pour autant qu'elle soit révolutionnaire dans les faits et pratiques relatés.
Lien : https://leschroniquesdejerem..
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Pour la plupart des gens, Cuba évoque l'esprit révolutionnaire incarné par la figure légendaire du Che, les belles vielles américaines (les voitures donc), les plages de Varadero couvertes d'hôtels all inclusive, et Castro, leader charismatique, aujourd'hui retiré de la scène publique. Mais derrière cette image, se cache un régime qui dirige le pays depuis plus de 50 ans d'une main de fer et viole quotidiennement les libertés fondamentales de sa population.

C'est l'envers de ce décor que raconte Printemps Noir. Thomas Humeau et Maxence Emery ont mis en mots et en images le témoignage d'Alejandro Gonzalez Raga, cubain élevé et nourri d'idéaux de la révolution cubaine, devenu journaliste et défenseur des libertés civiles et politiques. Arrêté en 2003 suite à une rafle dans les milieux civils-réformateurs, il va passer plusieurs années en prison avant d'être libéré et poussé à l'exil.

Cette BD, soutenue par Amnesty International, dénonce une réalité que je trouve aujourd'hui essentielle de diffuser plus largement, pour contrer ce vernis "charmant" qui entoure l'île et dénoncer les abus qui y ont encore cours. La publication de ce témoignage sous forme de bande dessinée, média extrêmement efficace et facile d'accès, est ainsi judicieuse et opportune, en ces temps d'ouverture relative de l'île.

Cependant, en faisant abstraction de tout ceci et en considérant la BD en elle-même, je pense que le récit aurait pu être mieux construit. J'ai eu de la peine à vraiment compatir avec Alejandro et sa famille, car il reste très effacé, surtout dans la deuxième partie du récit. le compte-rendu de son arrestation et de son emprisonnement est comme "dé-personalisé", devenant le reflet du sort réservé à de nombreux cubains mais perdant an passage en intensité et en émotion. Une impression encore accentuée par le dessin, qui ne permet pas toujours de reconnaitre les personnages principaux. Les variations plutôt aléatoires de la palette de couleurs, passant de tons roses à des nuances vertes, bleues, oranges sans réelle logique ou parallèle avec les émotions ou les événements du récit, m'ont aussi parfois perdue. Par contre, j'ai beaucoup aimé l'intégration de photos d'archives.

Une BD pas sans défaut mais un témoignage à lire, sans hésitation, pour mieux comprendre Cuba, cette île si mystérieuse que l'on espère parfois protéger du changement et qui a pourtant tellement besoin de réforme.
Lien : http://unmomentpourlire.blog..
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Cuba. Destination rêvée pour des milliers de touristes désireux de profiter de ses plages et de la mer chaude. Mais derrière ce paysage de carte postale, se cache une réalité plus noire.
C'est ce que confesse Alejandro Gonzalez Raga lors d'une interview accordée à Maxence Humeau. Avec son complice Maxence Emery, ils nous racontent dans cette bd le quotidien de ce journaliste cubain qui par son témoignage s'exprime au nom de tout un peuple. Répression, intimidations, coups, prison voire même la mort... voilà ce qui attend les cubains osant parler, s'opposer ou dénoncer.

C'est un témoignage bouleversant qui peut sembler banal mais qui a une valeur historique car Alejandro Gonzalez Raga est un enfant de la révolution né quelques jours après la chute du régime de Batista.

J'ai trouvé cette bd passionnante. Elle m'a fait penser à celle de Mana Neyestani "Une métamorphose iranienne". Même si les événements sont différents, tous deux se battent contre l'absurdité d'une politique mis en place au nom du peuple. J'ai aussi trouvé que le dessin et les couleurs, en contraste avec la situation, renforcent le côté absurde de l'histoire.
Ces deux bd sont à découvrir, à lire ou à relire autant de fois qu'on veut.
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critiques presse (2)
NonFiction
26 août 2013
Deux bandes dessinées s'emparent de l'histoire contemporaine de Cuba. Deux témoignages, partiels mais pertinents, pour découvrir l'île et sa vie quotidienne depuis 1959.
Lire la critique sur le site : NonFiction
ActuaBD
18 juin 2013
Le parcours d’un opposant au régime de Fidel Castro, sur plusieurs années. Un témoignage qui inaugure la collaboration entre cet éditeur et Amnesty International.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Des milliers d’homosexuels, d’artistes, de religieux et même des hippies ont été enfermés dans des UMAP, des camps de détention. On les accusait d’être pro-occidentaux et on parlait d’eux en termes de « cas de déviationnisme idéologique ». Je ne sais vraiment pas où ils allaient chercher des noms pareils. Toujours est-il qu’ils n’aimaient pas vraiment notre façon d’être. Les policiers organisaient même des descentes sur La Rampa, une avenue très fréquentée par les jeunes de La Havane. Armés de ciseaux, ils coupaient les cheveux des garçons qui les portaient trop longs et découpaient leurs pantalons à pattes d’éléphant, signe de « décadence capitaliste » selon eux. Quant aux femmes qui portaient des mini-jupes, elles étaient embarquées par les policiers et parfois même placées dans des UMAP. (…) La Révolution avait pris un nouveau visage qu’elle n’a pas quitté depuis : celui de l’oppression !
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La mort d'Angelito m'avait bouleversé. Il étai mort parce qu'il avait voulu quitter son pays.
Cette tragédie a marqué le début de mon engagement.
Cuba m'apparut désormais, à moi aussi, comme une prison à ciel ouvert.
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Une seule hirondelle ne fait pas le printemps ; un seul acte moral ne fait pas la vertu.
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Lire un extrait
Video de Maxence Emery (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maxence Emery
A l'occasion de la publication de la bande-dessinée "Victor Jara, la voix du peuple" en septembre dernier, retour sur l'histoire de ce chanteur chilien époustouflant qui n'a jamais baissé les bras : Victor Jara.
Santiago, 11 septembre 1973. le président socialiste Allende vient de se donner la mort d'une balle dans la tête avec son AK-47. Les putschistes viennent de réduire à néant les espoirs d'un pays et d'une gauche plurielle qui se voulait unificatrice. le général Pinochet, appelé le « traître » par le leader socialiste quelques heures avant le coup fatal, régnera d'une main de fer sur le pays pendant seize années et les stigmates de sa dictature sanglante resteront à jamais gravés dans l'esprit des Chiliens. En parallèle se joue l'avenir d'un artiste populaire non moins fameux. Son nom : Victor Jara ; son arme : une guitare.
Pour commander la bande-dessiné de Maxence Emery et Joséphine Onteniente : https://boutique-solidaire.com/amnesty/produits-amnesty/37362-victor-jara-la-voix-du-peuple.html
---------------------------------------------------------- Réalisation et production : Arnaud Constant & Nicolas Thomas Amnesty International France
Montage : Benjamin Patinaud.
+ Lire la suite
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