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EAN : 9782073053169
96 pages
Gallimard (07/03/2024)
3.67/5   41 notes
Résumé :
A travers cette épopée de plus de quatre cents vers qu'est la Prose du Transsibérien, ce sont la vitesse, le mouvement et le sentiment de liberté qui nous sont donnés à lire, au rythme du voyage. Regroupant également Les Pâques à New York et Le Panama ou les Aventures de mes sept oncles, cette anthologie montre l'incroyable diversité et l'envoûtante modernité de la poésie de Blaise Cendrars.

Dossier pédagogique de Justine Francioli
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Il ne me viendrait pas à l'idée de critiquer les textes de Blaise Cendras, dont le moindre des mérites n'est pas d'avoir, après Rimbaud et Apollinaire, popularisé la poésie en vers libres (forme qui est cependant, parfois, utilisée avec facilité...).

Ce petit recueil a été réalisé à des fins pédagogiques : préparation à l'épreuve de Français du Baccalauréat. Outre les textes de trois poèmes majeurs de l'auteur, il contient donc des analyses et questionnements à destination des lycéens qui m'ont ramené de nombreuses années en arrière.

Je dois quand même faire part d'un constat qui me paraît inquiétant : l'enseignant qui a constitué cet ouvrage a commenté de nombreux termes ou noms utilisés par le poète ; exemples dans les premières pages : Moscou, albatros, fournaise, peste, choléra, charriaient, charognes... Qu'on soit obligé d'expliquer ce que signifient des mots aussi simples dans des notes de bas de page me laisse perplexe sur le niveau culturel de nos jeunes bacheliers...
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446 vers libres composent ce long poème de Blaise Cendrars, publié en 1913 ; invitation au voyage à travers la Russie, de Moscou jusqu'à Kharbine.

On ne sait si ce poème reflète le témoignage d'un voyage réel de l'auteur mais il est certain que Blaise Cendrars, né en Suisse, a énormément voyagé, dès son adolescence et qu'il a été employé pendant deux ans par un joaillier de Saint-Pétersbourg.

La prose du Transsibérien est belle et douce mais elle n'a pas réellement répondu à mon attente ; je m'étais figuré que l'auteur donnerait des éléments descriptifs et des sensations de son voyage mais ce n'est pas du tout le cas ; quelle prétention était la mienne de vouloir imposer mes vues à un poète.

En fait de dépaysement, il est surtout question de Paris et de Montmartre.


Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge RIQUIQUI 2022
Challenge XXème siècle 2022
Challenge SOLIDAIRE 2022
Challenge XIXème siècle 2022
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Lire la Prose du Transsibérien, c'est se confronter à la légende, ou même plusieurs légendes : celle de Cendrars le poète, qui avec Apollinaire a libéré le vers en 1913 ; celle de Cendrars l'éternel voyageur, l'éternel adolescent, nouvel « homme aux semelles de vent » ; et celle du Transsibérien, ligne droite vers l'inconnu. Cette petite anthologie, qui comprend bien sûr cette fameuse Prose en vers, mais aussi « Les Pâques à New York » et « le Panama », montre bien comment s'est construite cette légende autour de Cendrars. Il s'agit d'une édition scolaire très bien faite, qui propose beaucoup d'autres poèmes d'auteurs différents en complément, mais qui suit l'ancien programme de lycée.

C'est un beau portrait de l'adolescence et de ses turbulences, qui oscille entre enthousiasme et désillusion, excitation et ennui. S'en dégage une vitalité qui fait souvent penser à celle de Rimbaud.
Nous suivons donc le poète dans ses voyages, réels ou imaginaires, à travers le monde. La naïveté de l'adolescent semble refléter la naïveté du monde, un monde neuf, exubérant, encore à explorer, mais dont les confins sont rendus brusquement plus proches grâce à la technologie, qu'incarne le Transsibérien. On reconnaît là l'optimisme et l'insouciance du début du XXe siècle, dans un monde cosmopolite où les frontières semblent n'empêcher personne de passer et où la technologie n'est pas encore devenue suspecte. Même les horreurs de la guerre russo-japonaise en arrière-plan n'entament pas cet optimisme. Seul « Panama » le nuance de façon assez belle : le continent américain n'est pas l'Eldorado qu'on croit, et le rêve d'évasion mène souvent à la tragédie.
Mais cette façon dont la poésie de Cendrars reflète l'état d'esprit de son époque est aussi ce qui rend un des poèmes, « Les Pâques à New York » problématique : en effet, charmé par l'exotisme de New York, Cendrars fait quelques remarques sur les Juifs et les Chinois assez déplaisantes pour un lecteur du XXIe siècle. Je me demande pourquoi il a été inclus dans une anthologie destinée à des lycéens, d'autant plus qu'il est littérairement assez médiocre, avec souvent des vers de mirliton.

C'est en effet ma principale critique par rapport à la poésie de Cendrars : j'admire la légende, je partage l'enthousiasme adolescent, mais la simplicité volontaire de la poésie de Cendrars, la lourdeur de certaines images (« le Kremlin était comme un immense gâteau tartare »…) m'ont parfois lassé. J'ai trouvé la poésie d'Apollinaire à la même époque bien plus subtile. J'ai aimé voyager sur le Transsibérien ; ensuite, j'ai plusieurs fois voulu descendre du train.
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Je ne connaissais de cet écrivain que le nom et encore ...
C'est donc par le biais du challenge "Solidaire 2022" que j'ai lu ce recueil.
Et là , la très belle découverte !
Premier long texte en prose : voyage dans le transsibérien et retour à Paris. On est en immersion : la sensation de la vitesse, le bruit du train sur les rails dans nos oreilles, la foule des passagers ...
Un texte qui a du paraître bien moderne il y a une centaine d'années tant il reste à déguster sans modération aujourd'hui.
J'ai trouvé les 2 autre textes de "moindre" envergure mais fort plaisants toutefois.
En plus avec le format scolaire , plein de pistes complémentaires sont fournies, telle qu'aller écouter sur le site de l'INA Blaise Cendrars lire le début de la Prose du Transsibérien ou Bernard Lavillers sur Youtube et relire encore ce texte.

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Poèmes agréables à lire, les vers sont libres et fluides. le travail des sonorités et des images donnent une impression de vitesse.

Un jour, un journaliste a demandé à Blaise Cendras s'il a vraiment voyagé à bord du Transsibérien. Ce dernier lui a rétorqué : "Qu'est-ce que ça peut te faire, puisque je vous l'ai fait prendre à tous !" En effet, c'est un récit où plane le doute quant à son caractère autobiographique (1ère personne, descriptions précises et ancrages biographique). Au final, la question et sa réponse importent peu. Ce qui compte, c'est le voyage que nous offre le jeune poète. On se laisse bercer par la rame et les mots étrangers... le goût du voyage.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Prose du Transsobérien

Ma pauvre amie est si esseulée
Elle est toute nue, n'a pas de corps - elle est trop pauvre.

Elle n'est qu'une fleur candide, fluette,
La fleur du poète, un pauvre lys d'argent,
Tout froid, tout seul et déjà si fané
Que les larmes me viennent si je pense à son coeur.
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Tous ceux de ma génération sont ainsi
Jeunes gens
Qui ont subi des ricochets étranges
On ne joue plus avec des meubles
On ne joue plus avec des vieilleries
On casse toujours et partout la vaisselle
On s'embarque
On chasse les baleines
On tue les morses
On a toujours peur de la mouche tsé-tsé
Car nous n'aimons pas dormir

("Le Panama ou les aventures de mes sept oncles")
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J'ai fumé la cigarette du voyage. Elle m'a piqué les yeux et fait battre le coeur plus vite. Elle a laissé sur mes réveils un goût de tabac froid. J'ai toussé, j'ai perdu ma voix. J'ai deux grosses valises sous les yeux. Je suis un voyageur brumeux qui n'y voit plus très clair et qui croit encore nécessaire de s'en aller plus loin.
[Jean-Michel Maulpoix]
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«  Vivez, ah! Vivez donc, et qu’importe la suite !
N’ayez pas de remords .
Vous n’êtes pas juge . »
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Rien n'y fait, j'entends les cloches sonores
Le gros bourdon de Notre-Dame
La cloche aigrelette du Louvre qui sonna la Barthélemy
Les carillons rouillés de Bruges-la-Morte
Les sonneries électriques de la bibliothèque de New York
Les campanes de Venise
Et les cloches de Moscou, l'horloge de la Porte-Rouge qui me comptait les heures quand j'étais dans un bureau
Et mes souvenirs
Le train tonne sur les plaques tournantes
Le train roule
Un gramophone grasseye une marche tzigane
Et le monde, comme l'horloge du quartier juif de Prague, tourne éperdument à rebours.
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Videos de Blaise Cendrars (73) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Blaise Cendrars
Interview de : Pierre Corbucci pour son livre : LA DISPARITION D'ARISTOTELES SARR
paru le 18 janvier 2024
Résumé du livre : Un roman aux accents tragiques qui entraîne le lecteur au coeur de la forêt amazonienne dans le combat qui oppose l'humain à la nature.
Amérique du Sud, années 1920. Lieutenant du génie, Aristoteles Sarr est chargé d'aménager une piste d'atterrissage au coeur de la forêt amazonienne. le survol de cette zone jamais cartographiée doit permettre de prolonger le chemin de fer. Convaincu du bien-fondé de sa mission, le jeune lieutenant n'a pas conscience que la jungle est animée d'une vie propre, que ses ténèbres fourmillent de dangers, et qu'à vouloir dominer la nature, on a tôt fait de s'en attirer les foudres. Aux abords de l'extravagant palais de la Huanca, dernière enclave humaine avant l'inconnu, d'étranges disparitions se multiplient.
Un roman picaresque aux mille nuances de vert, aussi puissant qu'une tragédie antique.
Bio de l'auteur : Pierre Corbucci est né en 1973. Après une enfance varoise, il étudie et enseigne l'histoire et la géographie avant de mettre sa plume au service de diverses agences de communication. Esprit curieux, mélomane avisé, voyageur alerte, il est toujours à l'affût de nouvelles histoires. Son goût marqué pour les littératures d'Amérique latine et le roman d'aventures lui donne envie d'explorer de nouveaux horizons littéraires. Fervent admirateur de Blaise Cendrars et de Gabriel García Márquez, il entraîne ses lecteurs aux confins de la jungle amazonienne à travers ce second roman.
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