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EAN : 9782362790898
300 pages
Alma Editeur (19/09/2013)
3.36/5   7 notes
Résumé :
1885. Scandale à Londres. Une « commission secrète » de journalistes enquête sur le trafic organisé – et légal… – de jeunes filles vierges dans lequel sont impliquées les élites victoriennes. Immédiatement traduit en français, Le tribut des vierges est le livre fondateur du journalisme moderne.

En 1885, à 36 ans, le journaliste W. T. Stead a fait de la Pall Mal Gazette le pilier du parti libéral. Ses campagnes d’opinion et ses enquêtes bousculent l’A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pour ceux qui pensent toujours que l'ère victorienne c'est corset et collet monté, cette enquête va être un choc. Comme elle l'a été lors de sa parution., Comme quoi sièger au gouvernement, aller à l'église et avoir une famille respectable n'empêchent pas certaines... perversions (restons sobre).
Il s'organise donc à Londres un drôle de commerce : celui des jeunes vierges. Car les jeunes filles sont majeures sexuellement à 13 ans, elles sont donc libres de faire ce qu'elles veulent de leur virginité.. Sauf que... sans elle plus de vertu et d'honnête vie possible ou presque, et ça elles ne le savent pas. Comme elle ne savent ce que signifie (monter avec un monsieur" (il ne faudrait pas leur gâcher la surprise pour leur nuit de noce tout de même !). Tout cela est abject, car à la duperie financière s'ajoutent la brutalité des clients et la prostitution quasi obligatoire (sauf pour une infime minorité)
Cette enquête s'est faite en immersion, Stead et certains de ses collaborateurs ayant rencontré toutes sortes de personnes liées à ce trafic (sauf les clients) : rabatteuses, filles, maquerelles, sage-femme... Ils ont également "acheté" des jeunes filles, qu'ils ont dirigé vers des organismes d'aide, ont recueilli des confidences, des témoignages, ont fréquenté les bas-fonds à leurs risques et périls. de plus, cette enquête s'inscrit adans un mouvement global : depuisplusieurs années déjà, desa ssociations alertaient l'opinion publique, les politiques, s'évertuaient à sortir les filles de la prostitution, les soignaient. Mais Stead est un homme de ce temps : il ne s'agit pas d'illégaliser la prostitution mais de la moraliser. Pour lui, c'est un commerce comme un autre, y compris celui de vendre sa virginité. Il veur éviter que les filles ne se fassent avoir car trop jeunes : le contrat devrait être caduque si la fille est trop jeune pour comprendre vraiment les termes et les conséquences dudit contrat. La majorité sexuelle est portée à 16 ans. Vive les lois sacro saintes lois du commerce !
Bon, Stead a fait de la prison pour ce papier, car il fut jugé obcène (comprenez : il dérangeait beaucoup de monde, même si personne n'était nommé).
Deux fictions qui abordent le sujet : L'affaire du rideau bleu (Les 4 de Baker street) et La maison de Soie de Horowitz.
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En 1885, le rédacteur en chef de la Pall Mall Gazette, William Thomas Stead, publie en 4 épisodes The maiden tribute to modern Babylon (Le tribut des vierges de la moderne Babylone), soit le résultat des investigations qu'il a menées au sujet du trafic de vierges dans l'Angleterre victorienne.

La majorité sexuelle est alors fixée à l'âge de 13 ans. Une aubaine pour la classe bourgeoise avide de consommer sans rougir de jeunes filles à peine réglées. Mais la vraie question soulevée dans ce texte n'est pas tant la prostitution de femmes très jeunes, mais les recours des mères maquerelles pour fournir à ces messieurs suffisamment de chair fraîche.

Car si la loi permet aux jeunes filles de disposer leur corps très tôt, les candidates ne se bousculent pour autant pas aux portes des lupanars. La duperie est donc familière, des annonces proposant des places de bonnes d'enfants n'étant que prétexte à recruter de jeunes filles en recherche d'emploi, qui exerceront finalement sur le trottoir, ne sachant évidemment pas ce que « monter avec un monsieur » signifie…

William Thomas Stead et ses collaborateurs ont infiltré les milieux de cette prostitution infantile, livrant ainsi de nombreux détails sur les pratiques, les tromperies, les feintes, évoquant les négociations, les intermédiaires, les certificats de virginité délivrés par des sages-femmes.

La publication a connu un succès retentissant à l'époque et a du même coup fait scandale. Des informations gênantes qui ont valu 3 mois de prison à William T. Stead, et incité le gouvernement anglais à porter l'âge de la majorité sexuelle à l'âge de 16 ans.

Le livre proposé aujourd'hui par les éditions Alma est la traduction française du texte éditée en 1885 par les éditions Dentu. La publication de Stead est très instructive tant sur le fond que sur la forme, les pratiques langagières et les expressions morales par exemple illustrant bien les moeurs de l'époque.

La postface est signée par Dominique Kalifa, historien et universitaire à la Sorbonne. Ce livre appartenant à une collection Essai – Histoire, je m'attendais à davantage de commentaires de la part de cet historien (rappeler le taux monétaire de l'époque par exemple). le texte livré ainsi, de façon très brute, prend finalement une teinte racoleuse (sans mauvais jeu de mots).
Le texte de Stead fait office de témoignage, certes, mais présenté sous la houlette d'un historien spécialiste du crime et de ses représentations au 19è siècle, il aurait pu s'épaissir de quelques notes supplémentaires…

Une lecture tout de même fort intéressante et enrichissante, à conseiller notamment aux amateurs de l'époque victorienne.

Lu dans le cadre de l'opération Masse critique.
Lien : http://casentlebook.fr/pucel..
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William Thomas Stead a su faire polémique fin du 19ème siècle grâce à la publication de Pucelles à Vendre Londres 1885. Plus d'un siècle après, c'est Alma Éditeur qui réédite cette ouvrage qui avait suscité la honte en Angleterre.
C'est grâce à cet ouvrage qu'une loi a été voté afin de repousser légalement l'age sexuel des filles an Angleterre de 13 à 16 ans.
Tout au long de ce sujet poignant, l'auteur va nous livrer les témoignages qu'il a pu récolter. Les chapitres sont dur éloquent et choquant. On grinces souvent les dents, mais il ne rentre pas trop non plus dans les détails. On se rend compte alors de la gravité de ce fait de société où même la loi semble protéger la perversion.C'est un livre que l'on pourrait classer en roman historique. Ici l'éditeur l'a classé en essais et histoire. Apparemment, cette maison d'édition a l'air d'être un peu spécialisé justement en "roman historique".
Ce fut une très bonne découverte, même si parfois il fut difficile de lire certains passages. Un grand merci à l'opération Masse critique de Babelio en partenariat avec Alma Editeur.
Lien : http://boutentraindelalectur..
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Mon avis en bref (plus détaillé sur mon blog voir lien) :
Quand on s'intéresse au sujet, ce livre contient un reportage tout à fait révolutionnaire pour son temps. On est aux prémices du journalisme moderne, celui où le reporter s'investit et va chercher l'information, ne se contentant pas de l'attendre derrière son bureau.

Bien sûr, c'est choquant, les histoires/témoignages de victimes le sont d'autant plus, mais pour peu qu'on s'intéresse au sujet, c'est un livre qui mérite qu'on s'y attarde.

J'ai malheureusement fait le constat que de nos jours, même si des différences sont notables, presque 130 ans plus tard, de telles investigations trouveraient tout autant de matière à écrire un papier sur le sujet.

Je suis ravie d'avoir découvert cette maison d'édition et je lorgne déjà sur quelques unes de leurs prochaines publications !
Lien : http://fleurhana.weebly.com/..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
..., la loi intervient pour protéger le séducteur. "Lorsque la permission a été accordé, dit le Digeste des lois criminelles de Stephen. Le fait qu'elle est été obtenue par fraude, ou que la femme n'est pas compris la nature de l'acte, n'a aucune importance".
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Le peuple se figure que les maisons de prostitution se remplissent seules. C’est une erreur. Leur recrutement est fait avec autant de zèle que celui de l’armée de Sa Majesté, laquelle en constitue peut-être la meilleure clientèle.
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Personne ne croira son histoire, car lorsqu'une femme a été flétrie, par fraude ou de force, son témoignage sous la foi du serment ne pèse rien dans la balance contre le plus petit mot de l'homme qui a commis le crime.
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Vierges elles étaient, ce matin, lorsque se levait l’aurore, mais ce soir leur perte est consommée, et demain elles se trouveront dans le dédale de la prostitution de Londres.
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