AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221114087
234 pages
Robert Laffont (07/02/2013)
3.86/5   77 notes
Résumé :
L’éclat d’un rayon de lumière se posant sur les flots à travers un ciel d’orage, les couleurs flamboyantes d’un tableau de Van Gogh, une mélodie de Michel Berger ou de David Bowie, les progressions vertigineuses d’une fugue de Bach, le profil d’un homme ou d’une femme, la majesté splendide d’une voûte gothique… La beauté nous frappe (souvent à l’imprévu) et nous touche d’une façon qui peut nous paraître d’autant plus inexplicable qu’elle est forte. Or, si nous recon... >Voir plus
Que lire après Quand la beauté nous sauveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 77 notes
5
3 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Quel bonheur de lire Charles Pépin. Son ode à la beauté salvatrice m'a enchanté.
Le philosophe tellement proche de ses lecteurs a encore réussi à clarifier une zone grise de mon être, moi, qui ai déjà tant lu et tant vécu.
Il voit la beauté en factrice de l'harmonie interne, comme une ouverture sur la communion universelle. Charles Pépin convoque Kant, Hegel, Freud et bien d'autres penseurs, afin d'étayer notre soif latente de beau, source de réunification de l'être et de fluidification de l'existence.
Lorsque s'exclame un « C'est beau », c'est notre être entier qui palpite, et non une seule part de nous-mêmes, sachant que nous sommes faits de morale, de sensualité et de raison, composantes en conflits permanents, mineurs ou majeurs, utiles ou vains.
Si c'est beau, c'est indiscutable, nulle obligation d'expliquer cet état de grâce, que souvent on souhaite partager avec autrui.
Le cheminement intellectuel part de situations concrètes, de personnes incarnées, présentes d'emblée, disparaissant, réapparaissant dès que le propos se complexifie. Les revoir, dissipe une vague brume de perplexité, née de citations de philosophes illustres, anciens, humanistes et modernes.
À cet égard, la synthèse de l'apport de Freud sur le refoulement des pulsions, l'énergie de la libido et la sublimation est remarquable. L'auteur enthousiaste sur les vertus du Beau répète à l'envi l'évidence fondatrice : Nous avons besoin de la beauté pour nous sentir en paix avec nous-mêmes, et dans la foulée avec le monde. Même si ce moment de plénitude est éphémère, cet état de joie indicible ouvre une échappatoire vers un sens inespéré, exhume une valeur négligée, apprend à aimer.
Un père et son fils contemplent un Sphinx au Louvre ; un étudiant tombe en arrêt devant Terrasse de café la nuit, de van Gogh ; une conductrice énervée s'apaise dès les premières notes de la minute de silence de Michel Berger… la beauté est protéiforme, prend par surprise. Elle est inexplicable, elle est mystère.
Les derniers mots sont magnifiques, dynamisants, émouvants ; la beauté génère le mouvement. Je vous les livre précieusement car la beauté « nous donne la force d'aimer ce qui est en même temps que celle d'espérer ce qui pourrait être. Elle nous réapprend à habiter un monde auquel nous sommes de plus en plus étrangers. Elle nous rend au monde, à la vie, à nous-mêmes et aux autres – à notre puissance d'exister. Elle nous donne tant et nous demande si peu : juste d'ouvrir les yeux et de contempler. »

Que ce soit le passé, l'échec, la confiance, la rencontre, Charles Pépin énonce l'essentiel pour nous remettre en selle.


Commenter  J’apprécie          182
Voici un propos intéressant : pourquoi la beauté est-elle à ce point importante ? Parce qu'elle rassemble, parce qu'elle sauve ce qui est humain en chacun d'entre nous.

Au-delà de cette idée de départ, je n'ai sans doute pas adhéré au propos déiste de l'auteur, mais qu'importe, je dirai, il va de soi que la beauté peut nous apporter et force et sagesse à celui qui sait écouter et regarder.
Commenter  J’apprécie          200
J'ai beaucoup apprécié ces réflexions philosophiques sur la beauté. Charles Pépin nous entraîne sur le sillage de Kant, Hegel et Freud pour essayer de définir le "Beau" et nous questionner devant cette émotion parfois fugace, que l'on éprouve devant la beauté. Que ce soit une musique, une peinture, ou dans la vie quotidienne, un homme, une femme...
Cette émotion peut parfois s'expliquer par la psychanalyse, mais pas seulement, et c'est alors un mystère qui confine à l'Eternel.
Dans un style simple, facilement accessible, avec des références philosophiques très bien explicitées et des exemples tirés de la vie quotidienne, l'auteur nous aide à voir la beauté du monde. Il ne faut pas s'en priver.
Commenter  J’apprécie          140
Un ouvrage de philosophie accessible au plus grand nombre tant Charles Pepin est pédagogue et prend des exemples très concrets, qui m'ont parfois particulièrement parlé (la musique de Michel Berger, par exemple). Les réflexions de l'auteur sont très intéressantes d'où les nombreuses citations que j'ai pu en tirer. Il est aussi intéressant de comprendre le point de vue de Kant, Hegel ou Freud sur cette question. Je ne mets cependant pas 5 étoiles car j'ai trouvé que le propos était parfois trop long et répétitif ; il s'agit en fait d'une longue dissertation, et le côté pédagogique qui a son avantage est aussi un peu lourd, avec notamment la multiplication d'exemples de personnages fictifs (il me semble) qui vivent telles ou telles expériences de la beauté. Je conseille toutefois cette lecture aux amateurs d'art mais surtout aux sensibles (voire hypersensibles).
Commenter  J’apprécie          110
Charles Pépin nous offre avec cet essai l'occasion de réfléchir au rôle de la beauté dans nos vies d'êtres humains. Dans une brève introduction, il nous présente trois personnages en proie à une émotion esthétique : Lucie et son morceau de musique, Marc et une jolie femme, le fils de Lucie devant un tableau de van Gogh. Son propos s'articule ensuite en quatre parties au cours desquelles nous retrouverons en fil rouge nos protagonistes.

La première partie "Entrevoir l'harmonie", vise à définir l'émotion esthétique, et s'appuyant sur la pensée de Kant, montre que nous avons besoin de la beauté pour accéder de manière détournée, sans réfléchir, à certaines idées, certaines valeurs activées par l'émotion esthétique. La seconde, "Vivre du sens", va chercher ce qui est justement activé en nous au cours de ces moments, et cette fois c'est la pensée de Hegel qui va éclairer la question, et nous amener plus profond que nous aurions pu l'imaginer de prime abord. La troisième partie, "Sublimer sa libido", nous entraîne au coeur du processus avec l'aide de Freud (dont la pensée gagne à être connue en laissant de côté les a priori des récentes critiques dont elle a fait l'objet) et aussi celle d'Aristote. Enfin, la quatrième partie, devant ce qu'il reste d'inexpliqué à la question, s'intitule "Accueillir le mystère", et nous met en face des difficultés auxquelles la beauté nous confronte, et avec lesquelles elle nous réconcilie en un sens.

La pensée de Charles Pépin est très claire, et sincèrement, bien que ce soit de la philosophie, ce livre est réellement accessible à tous. Bon d'accord, presque tous. Et en plus sa façon d'amener les choses avec ses exemples de gens proches de nous renforce le côté à la fois compréhensible et sympa de son livre.

Bref, on devrait proposer de lire Charles Pépin à tous ceux qui se croient fâchés avec la philo.
Commenter  J’apprécie          50


critiques presse (2)
LaPresse
13 juin 2013
Il en résulte un livre saisissant, intéressant. Et franchement utile, en ces temps où nos sens sont souvent saturés.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
06 mars 2013
Une formidable leçon de Charles Pépin sur le secret de l’émotion esthétique.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
La beauté ne se regarde pas; elle se vit. Apprécier un tableau, C'est entrer dans son cadre. Regarder un film, C'est devenir acteur: impossible d'en suivre le déroulement de l'exterieur en simple spectateur. Contempler un beau paysage, c'est en faire partie. Voilà la force de la beauté: elle nous rappelle que nous pouvons habiter le monde.
Commenter  J’apprécie          30
Le mystère, souvent, nous effraie. Nous avons peur de ce que nous ne comprenons pas. La beauté, elle, nous propose une expérience heureuse du mystère. Peut-être est-ce finalement sa plus grande vertu : nous apprendre à aimer ce que nous ne comprenons pas.
Commenter  J’apprécie          476
Devant la beauté d’une rose, d’un paysage, parfois d’une chanson, d’un tableau ou d’une sculpture : la question du sens n’est pas la bonne question. La beauté s’offre à nous comme une pure présence, et c’est pourquoi elle est une chance pour nous : celle d’éprouver, au moins un instant, notre existence aussi comme une pure présence. De ressentir alors la joie qu’il y a à simplement exister. Devant la beauté, plus aucune question n’est bonne : il ne s’agit en effet plus d’interroger le réel mais simplement, pour une fois, d’exister.
Commenter  J’apprécie          170
Nous avons besoin de la beauté pour éprouver autrement la vie en nous, pour être présents à nous-mêmes de manière plus pleine et plus complexe. La beauté nous aide à accueillir le mouvement de la vie en nous.
Commenter  J’apprécie          340
La beauté ? Oui, toute la beauté. La beauté d'un ciel de montagne, la beauté de falaises tombant dans la mer comme celle d'une mélodie surgie de l'autoradio, la beauté d'un tableau comme la beauté d'un homme, d'une femme, d'une église ou même d'un objet la beauté, les beautés, toutes les beautés : ce qui nous intéresse ici n'est pas ce qui fait beau mais ce que la beauté nous fait.(...)

J'ai eu envie d'écrire ce livre pour montrer à quel point ce que la beau nous fait peut nous aider à vivre.

( p.15)
Commenter  J’apprécie          101

Videos de Charles Pépin (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charles Pépin
Augustin Trapenard accueille Charles Pépin, pour son essai "Vivre avec son passé", publié chez Allary Editions, Laure Murat, pour "Proust, roman familial", un essai sur le pouvoir émancipateur de la littérature édité chez Robert Laffont, Agnès Desarthe, pour "Le Château des Rentiers", paru aux Editions de l'Olivier, Nathacha Appanah, pour "La Mémoire délavée", publié au Mercure de France, et Neige Sinno, pour "Triste tigre", paru chez P.O.L. et récompensé par le prix littéraire "Le Monde 2023.
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (251) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..