Prologue:
EXCELLENT! PASSIONNANT! DECAPANT! FOISONNANT!
1er acte:
Je suis en train de le finir.....et après je reviens finir cette critique.....
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2è acte:
En vérité je vous le dis, Patrick B.S est notre frère en lecture, c'est un ogre, un Gargantua qui a fait bonne chère avec des millefeuilles à la crème littéraire depuis sa première barboteuse, un bibliophage vorace, une termite emmurée vivante dans une cathédrale de volumes, qui grignote inlassablement la production éditoriale depuis Les albums du
Père Castor jusqu'à
Sartre et Heidegger, en passant par
Lacan et Marguerite Duraille.
La Marguerite, c'est sa chouchoute, il s'en sert pour nous faire de gros bouquets de chouettes citations, comme: "Si on savait quelque chose de ce qu'on va
écrire, avant de le faire, avant d'
écrire, on n'écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine."
Duras, "abandonnée au fond de son enfance", s'y replongeant, s'y noyant, construisant des barrages pour remonter à la surface...
Notre ami Patrick, lui, est comme un poisson dans l'eau, il connait son sujet.
Non comme spécialiste de la narration vernaculaire, ou docteur ès-lettres d'abécédaires, professeur agrégé en comptines et fabulettes, ni comme éditeur du premier âge ou écrivain "pour la jeunesse".
Il nous torche plus de 300 pages pour nous confesser son amour passionné pour toutes les formes littéraires, antiques ou post-modernes, poétiques ou savantes, primitives ou nobélisées, totalement imaginaires ou rigoureusement historiques, fabuleuses, magiques, féériques, sauvages, violentes, les flots de l'écriture et du récit l'emportent comme une marée vers le large.
Alors forcément, ça tangue, ça chahute, ça se mutine dans l'entrepont, et quelques victimes passent par-dessus bord.
Le premier à se faire passer la cravate de chanvre est le malheureux
François Busnel, pendu à la grand'vergue pour irrespect, cabotinage et désinformation. Il ose affirmer que cette prétendue littérature jeunesse n'est qui pipi de chat, marketing vulgaire et pauvre imitation des vraies oeuvres littéraires. Ah, le pendard, qu'on le jette aux requins!
Puis Mme Sallenave dégringole à son tour de ses positions académiciennes pour s'être montrée trop académique. Elle voudrait rendre la littérature "efficace" contre l'échec scolaire! Un truc de bouffonne, koi...
Alors que pour Patrick, flibustier des mers du Sud, la littérature, qu'elle soit conte de fées ou roman, est avant tout un vaisseau pour
l'imaginaire, elle nous charme, comme les sirènes, nous terrifie avec ses monstres, nous fait rire ou trembler, nous renvoie dans le passé, nous prédit l'apocalypse et les voyages intergalactiques.
Elle est donc dangereusement subversive et hautement addictive, c'est pourquoi il est conseillé de ne rien lire en dehors des cours de la Bourse et des résultats du tiercé.
"Il me semble d'ailleurs qu'on ne devrait lire que les livres qui vous mordent et vous piquent. Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un bon coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire?... Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous."
Avec celui-là, pas de risque de s'endormir!