EN V'LÀ DE BRILLANTS POÈMES !
Résumé :
SILENCE, ÇA BRILLE !
« Ah ! la lumière ! la lumière toujours ! la lumière partout ! le besoin de tout c'est la lumière. La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. » Victor Hugo
Ah ! en voilà un qui était bien inspiré ! Bon, de notre côté on pensait garder les pieds sur terre. Aussi lumineux et poétique que soit notre petit livre, nous n'avons pas d'ambition aussi divine pour lui.
Quoique... laissons-lui au moins sa chance ! Son éclat ne vous submerge-t-il pas d'émotion ? Son chatoiement ne vous retourne-t-il pas l'estomac ? Sa brillance n'éveille-t-elle pas, tout au fond de vous, l'âme d'un poète romantique ?
Allez, admettez, les rayons scintillants qui émanent de lui ont failli brûler vos pupilles !
Mais oui, on le savait... Ah, ce pouvoir qu'a la poésie, c'est fou, ça nous étonnera toujours !
***
Je tiens à remercier l'équipe de Babelio, dont les opérations de Masse Critique ne cessent de me surprendre, et (tout particulièrement ici) de m'éblouir, ainsi que ShortÉdition [NITRO-COLLECTION] ; « l'éditeur propulseur de littérature courte », pour l'envoi du recueil accompagné d'un sympathique petit mot rédigé à la main - Ça fait vraiment plaisir !
D'avantage un livret, un carnet, vu sa taille « passeport » - idéale pour les voyages en Littérature ! - et ses 75 pages à tout casser. Ce mini recueil se compose tout de même de vingt-neuf poésies (que se partagent les plumes de vingt-six auteurs), et dont la longueur varie de trois lignes à plusieurs pages, mais toujours en rapport avec la lumière - d'où le titre ^^ ... Lumineux ! n'est-ce pas ? ;-)
Ce n'est pas très habituel, la poésie, en ce qui me concerne... Pourtant ce n'est pas non plus le premier MC du genre que je coche. Parce que, malgré tout, au fond de moi j'aime beaucoup ça.
Ces récits succincts, qui se suivent, sans forcément se ressembler, au fil d'une lecture bercée de rimes jolies ; la toute petite taille du contenant, sa légèreté qu'on assimilerait à un nuage de dandelion emporté par la brise matinale ; ça se lit partout et à tout moment, mais surtout ça se relit indéfiniment.
Ça se garde bien au chaud sous l'oreiller, pour illuminer la nuit froide et fuligineuse, ou au fond du sac pour ensoleiller trains, bus, salle d'attente... tous ces lieux assombris par la (souvent) trop triste ou trop morne réalité.
Des étincelles de petits bonheurs, quelques brûlures plus douloureuses aussi, mais au final ; un bouquet de scintillements qui chatoient, ou chatouillent parfois ; une corolle de lueurs qui flamboient ; un phare dans les ténèbres.
Et la lumière fut !
Cependant, les mots me manquent ; difficile en effet de juger ainsi d'une petite trentaine d'oeuvres en quelques lignes seulement.
Bien sûr, et comme bien souvent avec les recueils, il y a des titres que j'ai adoré. Peu, néanmoins, sont parvenus à me laisser totalement indifférente.
Je préfère plutôt partager avec vous certains des plus beaux extraits que j'ai relevé :
* Cinq fils électriques balancent l'horizon
Accords funambules
Éclats de gris bercé de soleil en chaussettes
On le sent à peine glisser du toit jusqu'au banc
Silence fantôme à demi brisé de voitures filantes
(...)
[SOLEIL EN CHAUSSETTES - Françoise Grand'Homme]
* (...)
Viens tout contre moi
Ma petite chérie,
Mon atout coeur
Derrière le carreau,
Voir la lande où tout pique
Mais où bruissent les trèfles,
Un autre jour de chance
Pour nous deux
Se lève...
[FENÊTRE SUR LA LANDE - André Page]
* (...)
J'ai tant cherché au-delà des nuages,
Je n'ai point trouvé trace de l'enfer ;
J'ai entrevu des oiseaux de passage
Qui ne craignent ni l'été, ni l'hiver.
(...)
Si je suis loin, je te ferai signe,
Je t'offrirai dans l'éclat d'un matin,
Douce lenteur, la majesté d'un cygne,
Un bonheur que ne retient pas la main.
(...)
[ESSENCE DIVINE DE LA BEAUTÉ - Pierre Wattebled]
* (...)
Nettoyage de printemps, des recoins de placards...
Chacun cherche de l'air dans les airs d'autrefois,
Sous le bleuté du ciel souffle un air de départ
Les sourires nous reviennent, les beaux jours, mais pas toi.
Tout tourne autour de lui, ce putain de soleil !
Il claque sur les vitres, s'invite dans nos salons
Que penserait-il donc, si nous faisions pareil ?
Rentrer chez lui comme ça, sans une invitation ?
(...)
[MA VIE SANS AILES - Agnès Villani]
* (...)
C'est à l'heure où point le jour
Que tes draps sont devenus linceul,
Me laissant pantin pantelant, seul, tout seul,
Sans je t'aime, orphelin au coeur gourd.
[AU POINT DU JOUR - Patrick Peronne]
***
Lumineuses lectures à tout le monde !
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Ce recueil de poésie, sur le thème de la lumière, fait partie de la NITRO COLLECTION de Shortedition. Toute nouvelle.
Vingt-neuf poèmes dans ce petit recueil bien aéré, du haïku éclair jusqu'à celui qui serpente de mille éclats sur quatre pages, ornementé.
Effleurant le romantisme, en passant par la fable, l'onirisme, jusqu'à la mélancolie, le mystère. Il y en a pour toutes les humeurs, toutes les fantaisies. Mais toujours tout ce qui étincelle les emmêle, de minuit jusqu'à midi, de la maison dans la ruelle écrasée de soleil, jusqu'au bout de l'univers clouté d'étoiles.
Suivez le fil.
Parfois un nuage, un rayon de tristesse... vous emportent sur ses ailes.
Deux de mes poèmes ont été choisis pour se faufiler entre les pages. Je m'en étonne.
Sont-ils luisants ces petits vers de poètes amateurs, ou vous feront-ils de l'ombre, comme un ciel d'automne ? À vous de lire...
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IL EST MIDI
Les bleus fanés du bois des volets se ferment
Les ocres de pierres se gorgent de lumière
Le soleil s'échauffe
À vouloir chasser les ombres des ruelles
Riant d'avoir toujours un clair-obscur d'avance
Le marché crie ses derniers cageots
Dans les senteurs de fruits trop mûrs
La porte claque
Laissant la rumeur derrière elle
Alain Morinais
p.38
SOLEIL EN CHAUSSETTES
Cinq fils électriques balancent l’horizon
Accords funambules
Éclat de gris bercé de soleil en chaussettes
On le sent à peine glisser du toit jusqu’au banc
Silence fantôme à demi brisé de voitures filantes
Bal de pensées pointent en rondes de néant
Soupirent d’ennui en mâchant un nuage suspendu
Attrapent le vent comme une clé des champs
Là-bas dans les dunes on entend un murmure de sel
Orchestre de galets mêlé d’une vague dentelle
Robe d’écume effleure de bulles la mélodie du sable
Les notes s’évadent du banc jusqu’aux fils
Tourbillon de feuilles
F. Gouelan
C’est là qu’est ma maison, dans l’immensité folle
Des enclos infinis, dans l’Espace insensé
D’un Chaos hors-le-temps, tout près de la corolle
D’un Soleil haletant qu’aucun Dieu n’a lancé.
[MA MAISON - Christophe Stabile]
MA MAISON
C'est là qu'est ma maison, dans l'immensité folle
Des enclos infinis, dans l'Espace insensé
D'un Chaos hors-le-temps, tout près de la corolle
d'un soleil haletant qu'aucun Dieu n'a lancé
p.33
Christophe Stabile
GALERIE CÉLESTE
Les étoiles
Sont autant de clous lumineux
Où les étoiles
D'un peintre facétieux
Étalent
Peu à peu sous nos yeux
Un voile
Propice aux rêves silencieux...
Catherine Thore Coulon
p.54