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EAN : 9782896497423
VLB Editeur (27/03/2017)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Eve aime Louis. Louis aime Eve. La formule est simple, sauf que.
Sauf que le quotidien prend le dessus.
Sauf qu'Eve est atteinte d'un trouble obsessionnel-compulsif qui rend leur vie commune parfois impossible.
Sauf que plus rien n'est comme avant.
À court d'idées et à bout de patience, Eve propose un jour à Louis de faire appartement à part. Est-ce le début de la fin? Qu'arrivera-t-il quand la tentation les mettra à l'épreuve?
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Comme pour les autres romans d'Annie Quintin, j'ai vraiment beaucoup apprécié ma lecture. Il y a quelque chose dans le style de cette auteure qui rend ses histoires vraies et ses personnages très attachants, même quand ils font des choix avec lesquels nous ne sommes pas d'accord. On ne peut s'empêcher de les comprendre et de suivre leur chute inévitable avec intérêt, un peu comme si on accompagnait un ami dans une situation difficile. Ses héroïnes ont souvent en commun un mal-être excessif (ici un trouble obsessif-compulsif bien réel) qui, pour moi, rend le point de vue narratif très original et déstabilisant. Ça permet d'avoir un éclairage différent sur ce type de problème que de le "vivre" à travers les pensées d'un personnage. La seule petite chose que j'aurais à reprocher au récit, c'est son abus de mots ou d'expressions vulgaires lors de certains passages. Selon moi, ça entache un peu l'écriture par ailleurs très maîtrisée de l'auteure et c'est inutile pour bien comprendre le récit et les personnages. Je suis d'avis qu'on peut à la fois être réaliste (quant aux propos ou aux actions des personnages) et utiliser tout de même une langue à tout le moins correcte. Sans cet élément que je trouve dérangeant (dans ce roman-ci plus que dans ses deux autres), ce serait une note parfaite. Il me semble que l'auteure a trop de talent pour tomber dans la facilité de la vulgarité propre aux auteurs québécois contemporains.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Qu’est-ce qui s’est passé avec ta blonde hier?
— Je sais pas.

— C’est quoi l’affaire de se saouler dans un vins fromages?

— Je sais pas.

— T’as la face du gars qui ne veut pas en parler.

— Exact.

Je hausse les épaules et j’essaie d’éviter le regard d’Hugo. Il a roulé sur sa chaise jusqu’à mon bureau, au lieu de se donner la peine de se lever et de marcher douze secondes. Il y a de ces moments où je me demande c’est quoi l’idée d’enseigner non seulement dans la même université, mais dans le même département que mon vieux copain de cégep. Hugo, c’est le genre intense, qui ne démord pas. J’ai la tête à rédiger ma prochaine allocution de début de session, pas à discuter des événements d’hier.

Rien n’échappe à Hugo en ce qui a trait à Eve. Ces deux-là ne peuvent pas se sentir. Et j’ai la mémoire courte. J’ai la fâcheuse manie d’oublier dans quel pétrin je me retrouve le lendemain d’une soirée où ils se sont toisés de loin en grinçant des dents. Hugo se demande ce que je fais avec Eve. Eve se demande comment je peux m’être lié d’amitié avec un être aussi peu évolué qu’Hugo. Moi, j’essaie d’oublier de me poser trop de questions.

Comment lui expliquer qu’Eve essaie un nouveau médicament? Il ne pourrait pas comprendre de toute façon. Personne ne pourrait comprendre. Parce que personne n’est au courant. Presque personne.
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Quelque part
une fille saoule au début d’un 5 à 7
EVE

C’est là que tout s’est enclenché, que l’idée s’est implantée dans ma tête avant d’y germer.

— Je capote! Il me rend folle! On a passé la nuit à se parler, à se tenir la main… Juste la main! Je me suis sentie comme le centre de l’univers. On aurait pu passer la nuit comme ça. Il a dit qu’il voulait rester là suspendu dans le temps… Que cet instant-là, c’était précieux et que s’il posait ses mains sur moi, il ne pourrait plus arrêter de me toucher. Ouf… C’était tellement ouf…— Wow.

C’est ce que j’ai laissé échapper. Un simple «wow» sans point d’exclamation, sans surprise. Suzie se délecte de raconter ses aventures, je devrais pourtant être habituée. Du coin de l’œil, je guette la réaction de Louis, assis à mes côtés. Il se contente de boire sa bière sans broncher.

Dans une conversation de filles, ce genre de confidence est normalement accueilli les fesses sur le bord de sa chaise dans l’attente de détails croustillants, un petit cri d’excitation au bord des lèvres. Mais avec mon chum comme témoin, je me contente de hocher la tête pour souligner mon écoute. Comme si Suzie avait besoin d’un quelconque signe d’encouragement pour relater sa vie sexuelle plus que trépidante.
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Eve a bu trop de vin. Elle a trinqué à la santé de Suzie et de ses orgasmes spontanés. J’ai dû lui rappeler, en arborant un sourire forcé à l’intention des autres convives, qu’un 5 à 7 ne devait pas se terminer en état d’ébriété à six heures douze, et surtout pas en dansant lascivement près du plateau de fromages. Je sais qu’elle le regrettera amèrement demain matin.

Nous saluons nos amis qui nous observent. Je lui sers d’appui alors que nous naviguons vers la voiture. Je déverrouille la portière. Elle semble fascinée par mes doigts. Elle se met à les renifler.

— OK… OK… Qu’est-ce qu’ils ont, mes doigts?

Pour en finir, je prends sa main, pose un baiser sur ses doigts, qui se referment vite alors que le reste de son corps semble si lent à réagir. Son regard semi-brumeux s’émerveille comme à retardement.

— Un baisemain, hou la laaaa! Mais tu ne me fais plus ça!
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Comment est-ce qu’on a pu en arriver là, Louis et moi ? Plier les lingettes. Repasser les lingettes. Replier les lingettes. Aligner les lingettes. Ouvrir le garde-manger. Replacer soigneusement toutes les boîtes de conserves. Aligner. Pour qu’il y ait parfaite symétrie, il faut un axe. Il faut que les conserves soient de la même variété, en nombre impair. Il faut. Il faut. Il faut. Mes compulsions débordent de il faut. Ne pas arriver à créer l’alignement parfait. Recommencer. Sentir l’angoisse qui grimpe et qui pousse à recommencer. Faire taire le monstre. Ça va aller. Ça va aller. Refermer la porte. C’est stupide. C’est absurde. C’est anodin. C’est n’importe quoi.
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Je réponds enfin à sa question de fille ivre avec le manque de conviction du gars qui sait pertinemment que cet échange sera relégué aux oubliettes une fois qu’elle aura dégrisé.

— Je sais pas. Parce que.
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