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EAN : 9782367404813
352 pages
Scrineo (06/04/2017)
3.46/5   54 notes
Résumé :
Sora vient d'apprendre qu'elle doit passer le reste de sa vie à béquilles. Son quotidien se résumera désormais aux cours au lycée et aux séances de kiné. Elle pourrait s'y faire si Kay, la grande sœur qui l'a quasiment élevée, tenait le coup ; mais cette dernière, qui a toujours été la plus forte des deux, est en pleine descente aux enfers. Alors Sora décide de prendre les choses en main et d'enfiler la cape de ces superhéros qu'elle aime tant. Objectif : changer sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,46

sur 54 notes
Quand on fait un tour d'horizon de la littérature pour adolescents et young-adults, on se dit parfois que tous les sujets possibles et inimaginables, même les plus incongrus, ont été traités en long, en large et en travers … Heureusement, certains auteurs sont là pour nous prouver le contraire, non pas en sortant une nouvelle thématique de derrière des fagots, mais plutôt en les combinant et en les mettant en scène d'une manière nouvelle, originale, atypique. Quelques pas de plus est un de ces livres inclassables : certes, il parle de la maladie et du handicap, mais il n'a absolument rien à voir avec les romans de John Green qui ont « lancé cette tendance », certes, c'est un récit fantastique, mais rassurez-vous, point de créatures nocturnes comme on en voit tant ces dernières années. C'est en réalité un livre incomparable, unique en son genre, et ça fait du bien, les histoires qui sortent des sentiers battus – tout en respectant les règles du genre pour ne pas trop dépayser le lecteur. Pas trop, car vous allez le voir, avec ce livre, nous voici parti pour un véritable road-trip américain !

Cela fait déjà un an que la douleur est devenue la meilleure ennemie de Sora : pas un jour, pas une nuit ne passe sans que sa cheville ne la fasse souffrir. Elle est donc condamnée à déambuler jusqu'à la fin de ses jours avec des béquilles, et à choisir entre la souffrance et l'abrutissement chimique des antidouleurs. Heureusement, il y a Kay, sa soeur ainée, sa véritable béquille, celle qui s'occupe d'elle, qui par sa simple présence et ses petits gestes lui redonne de l'énergie et de la combativité. Alors quand Kay se renferme progressivement dans le silence et la terreur, l'esprit et le corps empoisonnés par un mal mystérieux, Sora n'hésite pas une seule seconde : les voici toutes deux en route pour les terres Navajos de leurs ancêtres, sur les traces de leur mère et de leur héritage chamanique. Au bout du chemin, un rituel de guérison, utilisable une seule fois par génération, qui pourrait lui permettre de sauver sa soeur. Mais elles ne sont pas les seules à vouloir bénéficier de ce pouvoir … et c'est une véritable course poursuite qui s'engage.

J'ai acheté ce livre sur un coup de tête, et je l'ai commencé sans savoir à quoi m'attendre : j'avais lu le résumé, avait croisé la couverture sur quelques blogs, mais sans jamais lire les chroniques associées. Je savais qu'il était question de handicap et de culture amérindienne, et cela me suffisait amplement pour avoir atrocement envie de le lire : ce sont deux sujets qui m'interpellent depuis que je suis toute petite, et c'est finalement assez rare de les voir associés ! J'étais vraiment curieuse de savoir ce qu'Agnès Marot nous avait concocté comme mélange, et le moins que l'on puisse dire, c'est que la recette est parfaite et bien exécutée : c'est vraiment un bon livre, que j'ai pris un grand plaisir à lire (et qui m'a tellement captivée que même mon nouveau traitement, pourtant terriblement assommant, ne m'a pas empêchée de le dévorer en deux jours) ! Alors bien sûr, il y a quelques points sur lesquels je n'ai pas adhérée, quelques éléments qui m'ont un peu chagrinée, mais ils sont loin d'être rédhibitoires, car ils sont plus que contrebalancés par toutes les choses éminemment positives de ce roman !

La première chose, et sans doute la plus belle et la plus importante à mes yeux, c'est l'amour qui unit Sora et Kay. Elles feraient tout l'une pour l'autre. Elles se sacrifieraient l'une pour l'autre. Et c'est d'ailleurs, finalement, la grande tension de ce récit : une seule pourra être guérie, et les deux sont bien décidées à sauver l'autre. Car Sora, au terme de ce long road-trip aux accents de quête initiatique, en a désormais la certitude : autant elle pourra vivre avec la douleur, autant elle ne pourra pas survivre sans sa soeur. Hors de question pour elle de guérir sa cheville si cela signifie abandonner sa soeur aux mains de Coyote, figure maléfique des mythes amérindiens. Mais Sora sait aussi que Kay ne la laissera pas faire … Jusqu'au dernier moment, on se demande si la jeune fille parviendra à sauver son ainée malgré elle. Kay veille si farouchement sur sa cadette que cela semble inimaginable qu'elle la laisse se « sacrifier » pour elle … A mes yeux, la relation entre les deux soeurs est vraiment LE pilier de ce roman, c'est ce qui lui donne toute son âme, toute sa force. On le sent, tant qu'elles sont ensembles, tant qu'elles se soutiennent mutuellement, rien ne pourra leur arriver, elles sont indestructibles et imbattables. C'est fort, c'est pur, c'est beau.

Mais de nombreux obstacles se dressent sur leur chemin vers le rituel navajo qu'elles souhaitent mettre en oeuvre. Il y a l'obstacle « visible » : le Coyote et ses sbires, lancés à leurs trousses pour les obliger à leur dévoiler le secret du hozho. Il y a Marc, malade, qui veut les forcer à le guérir. Entre eux et les deux jeunes filles, c'est le jeu du chat et de la souris, du loup et de l'agneau : c'est à celui qui sera le plus rapide, le plus malin, le plus fort. Sora et Kay se savent poursuivies, traquées, et elles passent leur temps à tenter de fuir ces redoutables adversaires. C'est là que ça pèche un peu je trouve : on retrouve un peu trop régulièrement le schéma « les filles rusent et parviennent à les semer, elles font ensuite preuve d'imprudence en se croyant tirées d'affaire, les méchants reviennent, et retour à la case départ ». Les deux premières fois, ça allait, mais je trouve que ça manquait un petit peu de diversité questions rebondissements … et ça manquait donc également de suspense ! Il y a, bien sûr, eu quelques fois où j'ai poussé une petite exclamation de surprise et de frayeur mêlées, car je ne m'attendais pas du tout à ce retournement, mais la plupart du temps, j'ai trouvé ça un peu trop répétitif …

Cependant, les plus grands obstacles sont intérieurs. Ceux du corps, du coeur et de l'âme. Bien sûr, il y a en premier lieu le handicap de Sora : difficile d'échapper à ses poursuivants quand on se déplace avec des béquilles, et que le moindre mouvement de la cheville fait éclater un feu d'artifice de souffrance. L'autrice évoque ici avec beaucoup de justesse la question du handicap, du handicap invisible plus précisément : à travers la fameuse théorie des cuillères (j'aimerai beaucoup que mon père la comprenne aussi vite que Kay), à travers quelques scènes de la vie quotidienne (l'affreuse dame du bus), à travers aussi l'évocation rapide des luttes administratives (vous savez, quand vous tentez de remplir une demande d'aide financière à la Sécu, mais qu'aucune petite case ne correspond à votre profil) … Mais il y a également les peurs, les doutes, les souvenirs qu'on tente d'enfouir profondément. Avec ce road-trip désespéré, les deux soeurs ne tentent pas uniquement d'échapper à Coyote, ne cherchent pas uniquement à réaliser ce fameux rituel, mais bien plus à renouer avec leur héritage, avec leur identité. Derrière cette course-poursuite se cache un voyage initiatique, sur les terres de leurs ancêtres, sur les terres de leur mère. Chaque mésaventure, chaque déception, chaque incertitude, vient nourrir leur progression intérieure. Une sorte de réconciliation avec le passé pour mieux appréhender l'avenir …

En bref, vous l'aurez bien compris, c'est vraiment un très beau livre que nous offre Agnès Marot ! Pour tout avouer, s'il n'y avait pas eu ce problème de répétition des péripéties, et le côté un peu « embrouillé » de la construction en double temporalité (l'autrice nous racontant en parallèle ce qui s'est passé « avant le départ » et ce qui se passe pendant le voyage), j'aurai sans aucun doute crié au coup de coeur ! A cause de ces menus soucis, Quelques pas de plus n'aura été « que » une excellente lecture, portée par une plume chargée en émotions, qui évoque avec beaucoup de délicatesse la thématique du handicap, et qui nous fait voyager sur les terres des navajos. C'est un roman tout simplement captivant, qui se dévore d'une traite, qui vous happe : combien de fois n'ai-je pas senti mon coeur s'affoler tandis que Marc et ses compagnons s'approchaient ? combien de fois n'ai-je pas senti les larmes couler sur mes joues face à une scène particulièrement émouvante ? et combien de fois n'ai-je pas ri de soulagement quand les deux soeurs se sortaient d'une situation délicate ? Bref, c'est une histoire qu'on ne lit pas uniquement, on la vie par procuration !
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Quand on me dit qu'Agnès Marot sort un nouveau livre, je saute de joie d'avance. Cela ne fait pas longtemps que j'ai découvert sa plume, mais depuis, je suis accro à sa plume et ses univers tous si différents les uns des autres. Et ce roman ne fait pas exception ! Une fois commencé, il m'a été difficile de le lâcher, tant j'étais prise dans ce cercle vicieux mais tellement addictif.


Sora vient d'apprendre qu'elle doit passer le reste de sa vie à béquilles. Elle a du mal à se faire à ce pronostic qui change drastiquement sa vie. Néanmoins, elle pourrait s'y faire si sa grande soeur Kay n'était pas rongée par un mal mystérieux. Alors Sora décide de prendre les choses en mains. Son objectif : sauver sa soeur. Et pour cela, pourquoi ne pas aller sur les traces de sa mère, Navajo ? Mais comme si cela n'était pas suffisant, ce road trip va se transformer en cauchemar. Car elle n'est pas la seule à vouloir en découvrir plus sur le passé de sa mère. Poursuivies par leur rival, qui est prêt à tout pour mettre la main sur ce secret, le compte à rebours a commencé et une course contre la montre démarre.


Autant le dire immédiatement : j'ai plongé dans ce roman dès les premières lignes. Il faut dire aussi que l'auteure nous offre un premier chapitre sous haute tension et donc hyper intriguant. On est plongés immédiatement dans cet univers si particulier. Et quand je dis particulier, je pense que ceux qui lisent Agnès Marot comprennent où je veux en venir : en effet, sa particularité quand elle écrit, c'est qu'elle déteste être mise dans des cases. de ce fait, nous nous retrouvons avec des romans qui entrent dans plusieurs genres. Des romans atypiques qui font toujours leur effet sur les lecteurs. Et pour moi, cet effet est toujours très positif !


Sora et une jeune fille pour qui j'ai eu beaucoup d'empathie dès le départ. Pas de pitié, non, mais beaucoup d'attachement. Découvrir qu'on sera accompagnée à vie de béquilles n'est jamais une bonne nouvelle. Et si au début, elle prend très mal la nouvelle et qu'on comprend parfaitement sa réaction, on se rend compte aussi que c'est une jeune fille très forte malgré les apparences. Si, face à ses collègues de classe, elle peut paraître faible, à l'intérieur, elle a une force qui force le respect. Elle est surtout loin de se plaindre. Certes, elle souffre et elle le montre, nous le fait ressentir, mais elle ne s'en plaint pas tout le temps. Pour elle, ce qui importe plus que tout, c'est sa grande soeur, Kay.


D'ailleurs, leur relation m'a énormément touchée. On ressent cet amour inconditionnel qui les lie. Au fur et à mesure du roman, on en apprend aussi beaucoup sur leur passé, sur ce qu'elles ont vécu et pourquoi leur lien est si fort entre elles. Elles ne se sont jamais lâchées, ont toujours été là l'une pour l'autre. Et ça, c'est plus qu'une relation entre soeurs, c'est une relation fusionnelle que chaque frère ou soeur rêverait d'avoir.


Quant à l'intrigue en elle-même, comme je vous le disais plus haut, Agnès Marot adoré mélanger les genres entre eux. de ce fait, il est compliqué de vous expliquer en détails ce qu'on y découvre. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'encore une fois, elle a réussi à me surprendre. Ce roman dégage une telle force d'esprit, d'amour et d'envie de se battre, qu'il m'a fichu des frissons à plusieurs reprises. Avec ce roman, vous allez passer par plusieurs stades : la joie, le rire, la tristesse, la colère, l'étonnement. Un beau cocktail qui rend ce livre unique. Vous n'en trouverez pas deux dans la même veine. Agnès Marot, à travers ses mots, traite de sujets si particuliers et très peu mis en avant, qu'ils sont amenés avec justesse et douceur. le handicap, la famille, l'amour, la haine, la douleur. Mais ce qui le rend encore plus fort et atypique, c'est que l'auteure a mis beaucoup d'elle-même dans ce roman. En effet, en lisant les remerciements, on apprend que cette histoire de petites cuillères et de béquilles, n'est pas qu'une histoire, mais bien un témoignage de ce qu'elle a vécu durant deux longues années. Ce qui le rend d'autant plus touchant, c'est cette vérité, cette manière de parler de ce qu'elle a vécu, même à travers une histoire inventée en partie.


Pour ma part, j'ai particulièrement aimé leur voyage au pays des Navajo. C'était presque magique. Quand on lisait, on était immédiatement envoyés sur ces terres magiques, tout autour de nous s'effaçait. Tout comme Sora, nous étions totalement sous le charme de ce lieux mystique. Bien sûr, j'ai eu le coeur serré à tellement de reprises, face à la douleur de Sora, mais la magie des lieux arrivait presque à nous faire oublier ce qu'elle vivait quotidiennement.​

​En résumé, c'est un roman que j'ai littéralement dévoré. Ce qui en fait sa force, ce n'est pas juste que c'est un roman, mais aussi un témoignage face au handicap, face aux méchancetés des gens, à ceux qui sont près de vous pour vous soutenir ou encore à toutes ces étapes que vous traversez. L'histoire en elle-même m'a énormément touchée, rien qu'avec la relation entre Sora et Kay qui retentit telle une lumière dans ce trou noir que traverse Sora chaque jour. En tout cas, c'est vraiment un roman que je vous conseille de découvrir le plus vite possible. Courez chez votre libraire, vous ne le regretterez absolument pas, c'est une promesse.


*Je remercie Margaux et Scrineo pour leur confiance ! *
Lien : http://lire-une-passion.weeb..
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EMOUVANT....C'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je pense à ce livre, le dernier d'Agnes Marot publié chez Scrinéo, et paru le 06 Avril dernier.


Imaginales 2015 - Signature d'IRL

Je ressors de cette lecture pleine d'espoir, et pleine d'amour. C'est un superbe roman, dans lequel on ressent toute l'implication personnelle d'Agnes. Son histoire personnelle suite à son accident qui l'a obligé à se familiariser et accepter l'usage de béquilles pendant de nombreux mois, son combat permanent face à la douleur, et l'espoir d'avancer, par le biais de l'acceptation, et de l'entraide.


Dans ce récit, on suit l'incroyable aventure de Sora, une lycéenne qui, suite à une violente chute, se retrouve handicapée à vie. Elle va devoir faire de ses béquilles ses meilleures alliées. On découvre ainsi sa vie au lycée, les mauvaises expériences dans les transports en commun, mais aussi le combat qu'elle mène tous les jours : entre les cours et les séances de kiné, ce n'est pas facile d'avoir une vie ordinaire.



Elle vit avec sa soeur ainée Kay. Toutes deux ont des origines navajos, du côté de leur mère, et très vite nous allons découvrir qu'une malédiction pèse sur Kay. Les traditions navajos et la pratique d'un chant sacré pourrait guérir sa soeur aînée, au détriment de sa faiblesse à la cheville. Mais l'ennemi rôde, et ce dernier s'appelle Marc, c'est un camarade de classe qui a été très difficile à cerner. A la fois désespéré et en colère après le monde entier, on ne sait pas sur quel pied danser avec lui, et quand on a en plus des béquilles, c'est pas facile de trancher... (OK je sors). Il a plus d'un tour dans son sac, et il est surtout possédé... et va tout faire pour parvenir à ses fins et faire en sorte que Sora le soigne en priorité.

Mais la légende améridienne que la mère de Sora et Kay leur a appris ne fonctionne qu'une seule fois , et le rêve des deux soeurs va dont être sujet à de nombreux bouleversements et contreplans mis en place par cet odieux Marc.

On est alors lancé dans une folle histoire sur les traces de leurs ancêtres. Ici aussi, on retrouve l'implication d'Agnes Marot à travers son voyage aux Etats Unis il y a quelques années, j'avais alors profité de toutes les belles photos qu'elle avait publié sur Facebook, et d'ailleurs à cette époque, elle avait ses béquilles. Est-ce à ce moment qu'elle a eu l'inspiration pour écrire l'histoire de SpoonGirl?



Dès les premiers chapitres, j'ai été très touchée, voire bouleversée, par ce que Sora doit vivre au quotidien. Non seulement car vivre avec un handicap est plus que difficile, et qu'en effet, cela s'empire lorsque ces handicaps sont invisibles aux yeux de tous. Cela a eu un effet répercutant sur moi, sur mes parents, qui sommes fragilisés par différents soucis. J'ai eu énormément d'empathie, et de compréhension envers le personnage de Sora, mais aussi de Michel et de la femme qui a peur de l'eau. Je pense que cette histoire touchera d'autant plus tous ceux qui sont passés par des moments difficiles dans leur vie, vis-à-vis de leur santé.

J'ai été complètement emportée par l'amour entre les deux soeurs, par le sacrifice qu'elles veulent faire mutuellement, par le soin qu'elles s'apportent à l'une et à l'autre. le passage notamment du fameux petit déjeuner où Sora trouve le moyen de tout préparer elle même m'a également ému aux larmes. Les petits gestes font nos plus grands bonheurs...

Et je ne parle pas du dernier tiers, où, tenue par l'espoir, j'étais quand même à deux doigts de m'effondrer!



En parallèle, durant le premier tiers, j'ai beaucoup pensé à la série Supernatural. D'ailleurs, Agnès Marot la mentionne dès le début, et j'ai trouvé qu'il y avait un fil rouge tout au long de l'histoire. Un genre de fan fiction : deux soeurs très liées, qui partent à la chasse au monstre, qui sont prêtes à tout pour sauver l'autre, les longs voyages sur les routes desertiques, le road trip.. Bref, j'ai noté beaucoup de clins d'oeil à cette série que j'adore! EDIT : je viens de lire les annexes et effectivement, Agnès fait bien mention à cette série en indiquant que Sora aurait pu faire une parfaite chasseuse de vampires.






Le dépaysement est aussi au rdv! En effet, Agnes Marot jongle entre la banlieu parisienne et Monument Valley, nous entrainant dans un désert aride à la pierre rouge, à silloner ces routes immenses et à partir découvrir les traditions, et les rituels de ce peuple amérindien.

D'ailleurs, elle fait preuve d'exercice de style en jonglant de lieu et d'époque entre chaque chapitre. Style que nous avions d'ailleurs pu découvrir dans IRL.

Pendant tout le cursus d'écriture, nous, lecteurs et soutiens, avions connaissance de ce projet à travers le nom de "la petite cuillère". Je suis plus qu'heureuse aujourd'hui de connaître enfin cette histoire, celle de Sora et de Kay et de leurs quêtes d'identité et de guérison.
Lien : http://www.leblogdeptitelfe...
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Agnès Marot fait partie de ces auteures francophones que j'aime rencontrer dans les (trop rares) salons littéraires auxquels je me rends. Elle est adorable, toujours très enjouée et j'apprécie ses romans du cycle Au-delà du mur résolument optimistes, empreints de grâce et de justesse.

J'ai acheté Quelques pas de plus aux Imaginales 2017 et j'ai eu droit à une jolie et gentille dédicace. J'aime beaucoup la couverture d'ailleurs ! Je connaissais la thématique du roman, un road trip aux USA durant lequel Sora essaye de sauver sa soeur en puisant dans leurs origines amérindiennes. Je savais également que Sora était atteinte d'une blessure à la cheville qui l'oblige à se déplacer en béquille, ce qui était réellement arrivé à l'auteure. Je m'attendais donc à ressentir une touche d'authenticité dans les descriptions de la douleur, du handicap et même des paysages américains où l'auteure s'était rendue.

Je n'ai pas du tout été déçue sur cet aspect authenticité. Dès les premières pages, le récit est poignant, touchant et criant de vérité, que ce soit pour cette douleur, insidieuse et continue, que dans les réactions des gens face à une personne handicapée. Des réactions, positives sous forme d'entraide, comme négatives car Sora n'est pas à 100% handicapée et dans l'esprit étroit et cloisonné des gens, elle "triche". Manquerait plus qu'elle ait un macaron pour se garer sur les places handicapés alors qu'elle n'a que des béquilles, dites donc !

Bref, du point de vue de l'émotion, j'ai été servie. Je ne me suis jamais apitoyée sur Sora, qui est un personnage très courageux même si elle ne s'en rend pas forcément compte. Je n'ai pas adhéré à toutes ses actions néanmoins, car elle commet des erreurs, elle ment et vole, quand bien même ses motivations à la base sont louables. Kay, sa grande soeur, force également le respect. Les deux soeurs sont unies par un amour inconditionnel et un passé auquel je ne m'attendais pas et qui vient renforcer l'émotion autour de cette histoire.

L'intrigue était plus intense et immersive que je ne l'imaginais. J'ai partagé beaucoup de choses avec Kay et Sora, j'ai eu énormément d'empathie pour toutes les deux. Cela me rendait presque jalouse de voir un tel lien fusionnel, un tel sens du sacrifice pour un membre de sa famille. Enfin, l'ensemble de ces sentiments est livré avec une incroyable justesse, comme l'auteure a l'habitude de le faire.

En ce qui concerne le récit en lui-même, le rythme est très bien géré car nous avons à la fois le road trip aux USA mais aussi des flash back pour nous expliquer pourquoi et comment Kay et Sora se sont retrouvés ici. J'ai trouvé que cela rendait le récit en entier plus palpitant, plus entraînant et cela oblige aussi le lecteur à mieux comprendre les décisions de Kay et Sora et, d'en quelque sorte, cautionner la démarche des deux soeurs.

Quelques personnages gravitent autour d'elles, dont Marc qui, à mon sens, aurait mérité un chouia plus d'approfondissement et un chouia moins de haine, malgré son état. En revanche j'ai adoré Ahiga, c'est un personnage droit et intéressant que l'on a envie de mieux connaître.

Il reste une question en suspens sur les origines amérindiennes de Kay et Sora car nous n'en savons pas plus sur leur mère alors que c'était l'un des buts du voyage, du moins pour Sora. Il y a aussi une touche de fantastique au travers de la culture amérindienne qui était très intéressante à suivre.

Au final, c'est un roman intense, plus adulte que je ne l'imaginais à cause des thèmes graves qui sont traités et de la douleur omniprésente. C'est une belle leçon de vie, de courage, d'acceptation et d'amour sororal. Cela fait partie des romans qui, au-delà de l'aspect dépaysant et divertissant, apportent une vraie réflexion sur soi. La preuve, je me suis moi-même demandée quelle était mon attitude, mon regard envers les handicapés (complets ou non).

Cette histoire est un témoignage, une ode à l'espoir et au courage qui force l'admiration et qui apporte une grande richesse émotionnelle.

Le petit bonus : les références de l'auteure, dont Supernatural ;)
Lien : https://dryade-intersiderale..
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J'ai découvert la plume de l'auteure française Agnès Marot avec son dernier livre Quelques pas de plus. Je possède pourtant depuis quelques mois son précédent ouvrage à succès: IRL mais rien à faire, je ne suis pas parvenue à me caser cette lecture jusqu'à présent. Un grand merci à la maison d'édition Scrineo pour cet envoi puisque j'ai effectué cette lecture dans le cadre du Club des lecteurs Scrineo et je tiens à préciser avant d'aller plus en avant dans ma chronique que l'objet livre est un vrai régal pour les yeux!


Sora est à demi-handicapée. Suite à une mauvaise chute, elle s'est blessée à la cheville et sa blessure ne semble avoir aucune solution d'ordre médical, elle doit donc apprendre à vivre avec sa paire de béquilles mais surtout avec sa souffrance. Heureusement, elle peut compter sur le soutien indéfectible de sa grande soeur qui s'occupe d'elle depuis le décès de leur mère. Pourtant ces derniers jours, Kay ne semble pas dans son assiette. Elle qui a toujours eu un caractère enjoué a désormais de curieuses sautes d'humeur et se montre particulièrement agressive. Sora va chercher la solution à ce mal étrange qui semble ronger sa soeur dans leurs origines navajos d'autant que leur mère avant de mourir leur a parlé d'une curieuse chanson qui aurait le pouvoir de guérison.


Les deux grands thèmes de ce roman: le handicap et la culture navajo m'ont intéressé d'emblée. Si je n'étais pas sûre de voir le rapport entre ces deux sujets au préalable, ils se combinent pourtant à merveille. Sora vit mal son handicap. Difficile d'avoir le moral lorsqu'on souffre tous les jours, qu'on doit affronter les séances chez le kyné, réduire ses sorties par manque d'énergie, qu'on ne peut pas se procurer un fauteuil roulant, qu'on doit faire face au regard des gens et aux brimades quotidiennes.


Son personnage m'a vraiment marqué. Attachante, tendre, déterminée, altruiste, courageuse ma liste d'adjectifs qualificatifs pourrait être encore plus longue. Ce que j'ai apprécié par-dessus tout c'est la relation fusionnelle qu'elle entretient avec sa soeur. Je n'ai pas eu la chance d'avoir un frère ou une soeur mais ce qui est sûr, c'est que si ça avait été le cas, j'aurai voulu d'une relation comme celle-là mais je pense que ce type de lien (si fort, si pur) est d'autant plus rare qu'il a été forgé dans la douleur.


La narration est assez originale puisqu'elle est en deux temps et nous permet à la fois de suivre le road-trip de Sora et de Kay sous forme de course poursuite en Californie et à la fois de revenir quelques semaines avant leur départ afin d'en comprendre la raison. Que ce soit dans l'une ou l'autre de ces parties, j'ai pu me familiariser en même temps que les jeunes filles sur les richesses de la culture navajo qui est peuplée de légendes toutes plus intéressantes et mystérieuses les unes que les autres.


L'action a également été au rendez-vous avec de nombreuses scènes remplies d'une tension pesante puisque Sora et Kay ne sont pas les seules à être à la recherche du chant guérisseur. D'ailleurs certains passages ne sont vraiment pas dédiés aux âmes sensibles et m'ont même arraché un petit hoquet surpris tellement je ne m'attendais pas à autant de violence.


En résumé j'ai trouvé cette histoire vraiment atypique mais très addictive. J'ai été touchée par les thèmes abordés par Agnès Marot et je me suis sentie triste d'arriver au bout de ce récit dans lequel je me sentais si bien. le fait d'apprendre dans les remerciements que l'auteure a mis un peu d'elle dans son histoire en parlant de l'handicap qu'elle a elle-même vécu a donné encore plus de valeur à son livre.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je vois ma vie défiler. Tous les efforts de ces derniers mois réduits à néant ; tous mes progrès oubliés, mon sevrage impossible, mes derniers contrôles manqués. Tout ce pour quoi je me suis battue s’en va dans un unique craquement, et dans ce feu qui me dévore de l’intérieur. Encore une fois.
Je suffoque. Mon corps refuse de laisser entrer l’air dont j’ai besoin. Des points blancs vacillent devant mes yeux. Les bruits me parviennent assourdis, rythmés par les battements précipités de mon cœur
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C’est là que je réalise. Je ne m’en débarrasserai jamais. Adieu, les jolis talons ; adieu les sacs à main qui deviennent inutiles quand lesdites mains sont occupées à vous porter ; ou les sacs bandoulières qui battent contre le flanc. Adieu les parapluies, les textos écrits en marchant, les balades bras dessus bras dessous. Toute ma vie, je resterai cette demi-handicapée qui n’a pas eu de chance et qu’on veut bien aider, pourvu que ce ne soit pas contagieux.
Mais ce n’est pas ça, le pire.
Le pire, c’est la douleur. Cette souffrance atroce qui pulse dans ma cheville à chacun de mes pas, qui augmente encore et encore jusqu’à devenir insupportable. C’est tourner et retourner sans arrêt dans mon lit pour trouver une position qui ne me fasse pas mal ; c’est me réveiller en hurlant parce que j’ai bougé dans mon sommeil et que ma cheville s’est tordue d’un petit millimètre. C’est subir les moqueries des uns et la pitié des autres pendant les rares moments où je parviens à me rendre au lycée. C’est rester allongée sur le canapé, le pied surélevé, le visage crispé, à ronger mon frein pendant que la vie continue sans moi. C’est cette impression d’avoir cessé d’exister, tout en étant trop épuisée pour y changer quoi que ce soit.
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Ça n’arrive pas si souvent ; en général les gens sont plutôt sympas. Sauf s’ils ne voient pas mes béquilles, évidemment. Parce qu’alors ils considèrent que je vais bien et qu’il n’y a pas de raison de faire attention à moi – voire que je profite d’avantages dont je n’ai pas besoin, comme cette horrible bonne femme tout à l’heure. Des fois, je me dis que ceux qui ont un handicap complètement invisible doivent vivre un enfer…
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Mes béquilles, elles, sont une porte ouverte vers leur monde. Elles leur servent de vecteur, leur donnent envie de partager leur quotidien avec moi, parce qu’elles savent que je comprendrai… Comme pour m’inclure dans une communauté secrète façonnée par la maladie, l’inconscience des autres, les problèmes avec la Sécu et l’incompréhension du corps médical.
C’est étrange, quand on y pense. Étrange et effarant. Pourquoi la santé est-elle un tel tabou qu’on ne puisse en parler qu’à ceux qui n’en ont plus ?
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J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure quand je commence à chanter. Ma voix est chevrotante, loin de l’assurance qui m’habite quand je fredonne cet air à la maison. C’est la première fois que je le fais écouter à quelqu’un d’autre que ma sœur. La voix de maman résonne à mes oreilles, apaise mon stress comme les paroles s’élèvent dans le silence choqué de la salle – troublé par quelques ricanements moqueurs.
Je chante un peu trop vite, pressée d’arriver à la fin.
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