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EAN : 9782070437368
192 pages
Gallimard (04/03/2010)
4.48/5   22 notes
Résumé :
Avec pour étendard un vers prophétique de Sapphô — Quelqu'un plus tard se souviendra de nous —, voici une anthologie des quinze femmes-poètes publiées en « Poésie/Gallimard » depuis les origines de la collection. Des odes et fragments de celle que Platon considérait comme la dixième Muse jusqu'aux poèmes de Kiki Dimoula, la voix poétique la plus célèbre dans la Grèce d'aujourd'hui, vingt-sept siècles parcourus.
Non pas une anthologie de la poésie féminine, ... >Voir plus
Que lire après Quelqu'un plus tard se souviendra de nousVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Très intéressante initiative d'avoir créé cette anthologie autour de femmes poètes du monde entier. Elles sont quinze, présentées dans un ordre chronologique, une seule représentant l'époque contemporaine.

Bien sûr, qui dit anthologie, dit choix subjectif. J'aurais voulu y voir certaines comme Christine de Pisan ou Anna de Noailles, mais j'en ai découvert d'autres, à mon grand plaisir, notamment Gaspara Stampa et une femme poète grecque actuelle, Kiki Dimoula.

Chacune nous est dévoilée, d'abord par une biographie et des citations qu'ont fait sur elles d'autres écrivains. Puis des poèmes significatifs de leur personnalité, de leur talent s'offrent à nous.

Dans la même veine, j'ai préféré " Quand les femmes parlent d'amour" de Françoise Chandernagor : livre plus beau, femmes poètes plus nombreuses, et informations sur elles plus riches, mais celui-ci a aussi son charme et son intérêt.

Et surtout, comme tous les livres qui sortent de l'oubli ces magnifiques femmes poètes, il affirme et rappelle l'espoir formulé par Sapphô, depuis la lointaine antiquité :" Quelqu'un plus tard se souviendra de nous"....
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"Quelqu'un plus tard se souviendra de nous" est une anthologie de la poésie féminine qui va, chronologiquement, de l'Antiquité à l'époque contemporaine. Nous y lisons les textes de Sapphô, Pernette du Guillet, Gaspara Stampa, Louise Labé, Marceline Desbordes-Valmore, Elizabeth Browning, Emily Jane Brontë, Emily Dickinson, Catherine Pozzi, Marie Noël, Anna Akhmatova, Marina Tsvétaïeva, Louise de Vilmorin, Sylvia Plath et Kiki Dimoula.

Elles sont françaises, grecques, italiennes, anglaises, russes ou américaines et parlent d'amour, de mort, de deuil, de solitude et de nature.

Il s'agit d'extraits vraiment intéressant, permettant de découvrir des poétesses méconnues ou oubliés, et de relire les plus connues.

" Je l'ai vu dans tes yeux cet invincible amour,
Dont le premier regard trouble, saisit, enflamme,
Qui commande à nos sens, qui s'attache à notre âme
Et qui l'asservit sans retour,
Cette félicité suprême,
Cet entier oubli de soi-même,
Ce besoin d'aimer pour aimer,
Et que le mot amour semble à peine exprimer,
Ton coeur seul le renferme, et le mien le devine ;
Je sens à tes transports, à ma fidélité,
Qu'il veut dire à la fois, bonheur, éternité,
Et que sa puissance est divine."
(Marceline Desbordes-Valmore)

J'ai été ravie de relire Marceline Desbordes-Valmore et Emily Dickinson. J'ai lu pour la premières fois les textes de Sapphô, de Catherine Pozzi et de Marina Tsvétaïeva. Et j'ai surtout été touchée par les textes de Gaspara Stampa.

Une oeuvre à connaître !
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Quelqu'un plus tard se souviendra de nous. Ouvrage collectif.

Une petite anthologie de poésie, nous présentant des poétesses, depuis l'antiquité avec SAPPHO jusqu'à Kiki DIMOULA, née à Athènes en 1931, décédée en 2020. Une belle sélection de poèmes relatifs à l'amour, à la vie, à la mort. Elles sont présentées chronologiquement. le choix a dû être difficile à opérer. Une petite biographie introduit ces femmes. Certaines nous sont familières telle Marceline DESBORDES-VALMORE, Elisabeth BROWNING, Emily Jane BRONTE, Emily DICKINSON, Marie NOEL, Louise de VILMORIN . Nous avons le plaisir de découvrir des poétesses peu citées dans de tels ouvrages, tel SAPPHO, Sylvia PLATH, Kiki DIMOULA, une contemporaine.

J'aime la poésie et je lis très régulièrement des poèmes, de toutes les époques et j'apprécie les anthologies qui permettent de faire de belles rencontres. Pour apprécier ce genre littéraire, il faut lire ces textes à voix haute afin d'en apprécier toute la poésie, la sensibilité. de plus les poèmes ne sont que rarement très longs, on peut lire soit la totalité d'une strophe, d'un sonnet, d'un rondeau, d'une fable, d'une lai ou des ballades, des haïkus, de la prose. Je vous recommande de placer ce petit livret peu onéreux ( 10 euros) sur votre table de chevet et de lire une poésie chaque soir afin de faire connaissance avec ces merveilleuses poétesses. Les poèmes sont toujours d'actualité et révèle les différentes personnalités de ces femmes. Bonne journée. Il y a toujours un début de lecture mais jamais de date de fin. Bonne journée.
( 30/10/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Recueil de poèmes, collectif.

Sapphô, la dixième Muse selon Platon, chantait l'amour des femmes pour les femmes, implorant les déesses de protéger les élues de son coeur. Sa lyre n'était pas moins enchantée que celle d'Orphée.

Pernette du Guillet, muse de Maurice Scève, a laissé à la postérité des textes fins, drôles et passionnés. Gaspara Stampa voudrait "qu'Amour [la] mît à bonne école." tandis que la Belle Cordière, Louise Labé, est lucide : "Ainsi Amour inconstamment me mène."

Marceline Desbordes-Valmore énonce chante la destinée :"J'étais à toi peut-être avant de t'avoir vu" et Elizabeth Browning revendique une légitimité d'aimer: "Je t'aime librement, comme on tend au Droit."

On découvre Emily Brontë poétesse. Ses vers ont la puissance que l'on savourait déjà dans Les Hauts de Hurle-Vent. "Il n'y a point de place pour la Mort / Ni d'atome qu'elle ait pouvoir d'anéantir, / Puisque tu es l'Etre et le Souffle / Et que ce que tu es - est à jamais indestructible." Emily Dickinson n'est pas moins sombre et souligne que "l'Ame est condamnée, / Escortée d'un seul chien / Son identité."

Catherine Pozzi, amie-amante de Paul Valéry, nage en eaux troubles : "Je ne sais pas de qui je suis la proie. Je ne sais pas de qui je suis l'amour." Marie Noël soumet sa création au doute : "les chansons que je fais, qu'est-ce qui les a faites ? "

Anna Akhmatova, en pleine tourmente soviétique, laisse à la postérite le soin d'achever ses écrits : "Cette page que je n'ai pas finie, / La main brune de la Muse, / Divinement calme et légère, / Y inscrira le dernier mot." Marina Tsvétaiéva, autre poétesse russe dévoile de sombres penchants : "Trahir est mon affaire et Marina - mon nom, / Je suis fragile écume marine."

Louise de Vimorin chante la mort à venir : "Mon cadavre est doux comme un gant / Doux comme un gant de peau glacée." Sylvia Plath fait l'expérience du détachement : "Je flotte à nouveau à travers l'air, mon âme pour vêtement, / Aussi pure qu'un pain de glace. C'est un don."

Finalement, Kiki Dimoula use des mots de la modernité pour chanter l'amour : "Pas de nouvelles de toi. / Ta photo, stationnaire. / Comme il pleut sans pleuvoir."

On découvre ou redécouvre ici quinze femmes qui ont marqué la poésie. Vingt-sept siècles nous séparent de la plus lointaine, la plus récente nous parle encore. de Sapphô à Kiki Dimoula, de Lesbos à Athènes, la boucle ne se referme pas mais continue d'entraîner dans son tourbillon des femmes dont la plume n'a pas fini de nous marquer. L'éditeur le précise, ce n'est pas "une anthologie de la poésie féminine, dénomination que beaucoup de femmes-poètes récusent, mais une succession de textes [...]" (p. 7), des textes qui ont marqué les âges, les hommes et les mémoires.

Chaque poétesse est présentée au travers des écrits, en vers ou en prose, que d'autres artistes, figures politiques ou historiques, ont écrit à son sujet. Les hommes ne sont pas les moins loquaces pour louer le talent et les oeuvres des femmes-poètes. Ainsi Christian Bobin compare Emily Dickinson et Arthur Rimbaud : "Sous le soleil clouté d'Arabie et dans la chambre interdite d'Amherst, les deux ascétiques amants de la beauté travaillent à se faire oublier."

De quoi parlent-elles ces femmes à la plume agile ? D'amour, de jalousie, de désir, d'absence, d'attente, d'inspiration et de douleur. Comme les hommes en fait. Mais une autre question se pose. Si on fait iquement de la femme la muse du poète, qui donc inspire et nourrit la création des femmes ? À cette interogation, je me garderai bien de répondre et ne peut que vous conseiller de chercher la réponse dans les textes de ces poétesses.
Lien : http://lililectrice.canalblo..
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Sappho m'aimait,

elle me l'a dit,

et écrit aussi,

'Sitôt que je te vois, la voix manque à mes lèvres, ma langue est enchaînée, une sueur froide m'inonde, tout mon corps frissonne, il semble que je suis près d'expirer.'

et moi je l'aimais

et j'aimais aussi cet homme,

mais ne le dites pas

aux gardiens désignés des pensées autorisées,

aux gardiens agréés des textes,

moi - je ne dirai pas mon nom ici -

moi, qui avait été élève de Sappho,

moi, tellement amoureuse,

j'ai écrit l'amour, le plaisir, la peau,

j'ai écrit avec mon amour,

mon amour qui a écrit aussi ses mots mêlés aux miens,

j'ai dit ce chant d'amour des corps,

je l'ai dit avec mes mots,

avec ses mots,

nous l'avons dit ensemble,

'sa bouche n'est que douceur, et tout son être est désirable'

et nos mots étaient si plein d'amour,

et de beautés,

que des hommes ont voulu les sauver,

alors ils leur ont inventé d'autres sens,

ils en ont fait des chants d'amour au pays

et aux dieux,

et ces hommes qui se réunirent - peut-être - à Jabné,

ont donné aux mots

des désirs pour l'éternité.



Les quelques vers de Sappho, je les lis quand je lis le Cantique des cantiques et son targoum; je m'enivre de leurs mots et aussi du vent de l'est de la Méditerranée, et là, je pense, contre tout enseignement, que le Cantique a été écrit par un homme et une femme, ensemble...je ne le sais pas, personne ne sait le contraire.



© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
ÉLÉGIE

Je m’ignorais encor, je n’avais pas aimé.
L’amour ! si ce n’est toi, qui pouvait me l’apprendre ?
À quinze ans, j’entrevis un enfant désarmé ;
Il me parut plus folâtre que tendre :
D’un trait sans force il effleura mon cœur ;
Il fut léger comme un riant mensonge ;
Il offrait le plaisir, sans parler de bonheur ;
Il s’envola. Je ne perdis qu’un songe.

Je l’ai vu dans tes yeux, cet invincible amour,
Dont le premier regard trouble, saisit, enflamme ;
Qui commande à nos sens, qui s’attache à notre âme
Et qui l’asservit sans retour.
Cette félicité suprême,
Cet entier oubli de soi-même,
Ce besoin d’aimer pour aimer,
Et que le mot amour semble à peine exprimer :
Ton cœur seul le renferme, et le mien le devine ;
Je sens à tes transports, à ma félicité,
Qu’il veut dire à la fois bonheur, éternité,
Et que sa puissance est divine.

Marceline DESBORDES-VALMORE
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Une fleur est accrochée à ma poitrine ;
Qui me l'a accrochée ? - Je ne sais plus.
Ma faim est insatiable
De tristesse, de passion, de mort.

Par le violoncelle, le grincement
Des portes et le tintement des verres,
Et par le cliquetis des éperons
Et le cri des trains de nuit —

Par le coup tiré à la chasse,
Par le grelot des troïkas —
Vous m’appelez, vous m’appelez,
Vous, que je n’aime pas !

Il est pourtant un délice :
J’attends celui qui le premier
Me comprendra enfin
Et tirera à bout portant.

M. TSVÉTAÏEVA - 22 octobre 1915
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SOLITUDE

On m'a jeté tant de pierres,
Que plus aucune ne m’effraie,
Le piège s’est fait haute tour,
Haute parmi les hautes tours.
Je remercie ceux qui l’ont construite,
Qu’ils cessent de s’inquiéter, de s’attrister.
De tous les côtés je vois l’aube plus tôt.
Et le dernier rayon du soleil triomphe ici.
Souvent dans les fenêtres de mes chambres
Entrent les vents des mers du nord,
Et le pigeon mange dans mes mains du grain…
Cette page que je n’ai pas finie,
La main brune de la Muse,
Divinement calme et légère,
Y inscrira le dernier mot.

A. AKHMATOVA
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Les cloches et les larmes.

Sur la terre où sonne l'heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure.

L'orgue sous le sombre arceau,
Le pauvre offrant sa neuvaine,
Le prisonnier dans sa chaîne
Et l'enfant dans son berceau ;

Sur la terre où sonne l'heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure;

la cloche pleure le jour
Qui va mourir sur l'église,
et cette pleureuse assise
Qu'a-t-elle à pleurer ? ... L'amour.

Sur la terre où sonne l'heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure;

Priant les anges cachés
D'assoupir ses nuits funestes,
Voyez, aux sphères célestes;
Ses longs regards attachés.

Sur la terre où sonne l'heure,
Tout pleure, ah ! mon Dieu ! tout pleure.

Et le ciel a répondu :
"Terre, ô terre, attendez l'heure !
J'ai dit à tout ce qui pleure,
Que tout lui sera rendu."

Sonnez, cloches ruisselantes !
Ruisselez, larmes brûlantes !
Cloches qui pleurez le jour !
Beaux yeux qui pleurez l'amour !

Marceline DESBORDES-VALMORE. ( 1786-1859).
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Rafale, rafale
Aux mille pétales,
Aux mille coupoles,
Rafale-la-Folle !

Toi une, toi foule,
Toi mille, toi râle,
Rafale-la-Saoule
Rafale-la-Pâle
De’bride, de’telle,
De’sole, de’tale,
À grands coups de pelle,
À grands coups de balle.

Cavale de flamme,
Fatale Mongole,
Rafale-la-Femme,
Rafale: raffole.

Marina Ivanovna Tsvétaïéva
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Payot - Marque Page - Laure de Chantal - Les neuf vies de Sappho
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