Mesdames, Messieurs, rangez votre pudibonderie et votre altruisme du dimanche : ce bouquin, c’est le mal incarné. Et il est… DIABOLIQUEMENT SUCCULENT. Lire Qu’il est bon d’être mauvais est aussi délicieux que de déguster une glace vanille-chocolat piquée à un enfant de trois ans : on sait que ce n’est pas bien, qu’on ne devrait pas, mais il n’empêche que l’on prend notre pied, et quelque chose de bien.
Quand j’ai vu qu’il faisait partie de la dernière Masse Critique, j’ai sauté sur l’occasion : j’ai rencontré l’Odieux Connard grâce à son blog (comme beaucoup), et si j’ignorais qu’il avait écrit son propre livre, je n’ai pas hésité un instant : ou bien j’étais sélectionnée, ou je fonçais dans la librairie la plus proche me le procurer. Parce que, qu’on se le dise : ce mec-là est un génie. Un génie à l’esprit retors et un brin sadique, mais tout de même : ces écrits sont juste truculents. Et, JOIE ! Je l’ai reçu il y a quelques jours à peine…
Aussitôt reçu, aussitôt lu : j’ai bien essayé de faire durer le plaisir, mais c’était trop tentant : j’ai passé un après-midi exquis en sa compagnie. Qui m’a d’ailleurs valu quelques coups d’œil vaguement indignés quand j’ai eu le malheur de sortir sa jolie couverture orange vif dans la salle d’attente. Imaginez un peu le tableau : une femme enceinte jusqu’au cou, ricanant fort peu discrètement (Flora, si tu passes par là, tu viens de te trouver un compère pour provoquer chez moi grognements et autres borborygmes peu féminins) en lisant un bouquin au titre si peu… Politiquement correct ? Aaaah, c’est du propre ma bonne dame ! Et quelle éducation ça va prétendre à donner à son gosse, je vous le demande un peu !
Alors, que devez-vous attendre de ce petit concentré de misogynie et de cynisme ? Du neuf, du vieux, mais surtout du très bon : des pages facebook d’Hitler et de Sauron aux multiples spoilers de poche, en passant par « Comment devenir une blogueuse mode ? » ou « Le pédagogue, cet être fabuleux », vous avez sous la main une pépite d’humour grinçant et absolument irrésistible. Morceaux choisis :
« Si nous nous penchons sur les romans à succès de Marc Levy et de Guillaume Musso, cela va vite devenir compliqué; je vous rappelle la sombre profondeur de leurs titres, comme Où es-tu ?, Et après…, Seras-tu là ?, ou encore La Prochaine Fois. {…} Une vieille légende maya raconte que chaque fois que vous passez un coup de fil à un copain pour aller en soirée, vous avez 38% de chances de citer sans le savoir l’intégralité de la bibliographie des deux auteurs dans la conversation. J’en profite pour rappeler les titres de leurs prochains livres :
◊ Ça coupe, je te rappelle.
◊ Arrives-tu bientôt ?
◊ Il reste de la quiche.
◊ Allô ?«
…
« Par conséquent, la reproduction du rôliste reste un mystère, tant les femelles rôlistes restent rares. On soupçonne cependant que, lorsque que la nuit tombe, ils rôdent dans les librairies du côté des livres fantastiques pour espérer tomber sur une pauvrette qui, venue acheter Twilight, se laisse baratiner par le rôliste qui lui propose une partie de Vampire qu’elle ne pourrait refuser.
Le lendemain, la bougresse se réveillera, enceinte, avec pour seul souvenir de son amant d’une nuit un dé à vingt faces un peu sale et une carte Magic avec son numéro de téléphone coincée dans son miroir. »
…
« Seulement voilà : dès sa première mission, Jack, qui est à peu près aussi rusé qu’un bulot mort, se perd dans les bois. Et tombe sur les Na’Vi. Mais comme c’est le héros, il est bien accueilli, et il peut même draguouiller tranquillement la fille du chef, qui a une attirance toute particulière pour les bulots morts. »
…
Dois-je vraiment continuer ? Si vous n’êtes toujours pas convaincus, allez donc lire l’article de ce sacré Connard. Et regardez la vidéo en bas de l’article, pendant que vous y êtes. Pour moi, une chose est sûre : malgré ma photo de profil FB qui ressemble vaguement à un selfie avec un lapin, et mon statut de blogueuse « littéraire » (qui sait, nous serons peut-être la prochaine cible du monsieur ?), je suis conquise. Une, deux, mille fois conquise !
En bref, gros coup de cœur pour ce petit condensé d’humour grinçant parfaitement incorrect. Mais dans le fond, L’odieux Connard a bien raison… Qu’il est bon d’être mauvais !
Lien :
http://leslecturesdebouch.fr..